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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 22:06

 

 

 

LA FRANC-MACONNERIE ET L'ANTISEMITISME


 
par Lucien SABAH

 

4ème partie

3ème partie

2ème partie

1ère partie

"Mais non : hommes de fraternité et d'amour, vous ont dit justement les Amis de la Vérité, c'est avec les armes de la fraternité et de l'humanité que vous devez peser dans les conseils des autorités voisines ! Et cette fois vous avez d'autant plus d'espoir de réussir par une intervention toute d'amitié, que vos voeux sont dans le coeur de vos voisins aussi bien que dans les vôtres et que parmi les trois sénats de la Maçonnerie en Prusse, celui de Royal-York à l'Amitié avait, dès 1838, décidé l'admission des juifs comme visiteurs ; que le 6 décembre 1844, le Grand Maître de ce sénat proposa formellement cette libre admission au Conseil Suprême présidé par le Prince protecteur, et ne suspendit ses instances que devant le danger de voir les deux autres corps dirigeants se séparer de lui et rompre le peu d'unité de l'administration générale ; que vers le même temps, la Grande Loge Aux Trois Globes, avec l'ascendant que lui donne ses cent cinq Ateliers sur les 196 que compte la Prusse, demandait aussi à la majorité de 16 voix sur 27, le renversement de cette barrière fatale, et que ces deux Grande Loges annonçant chacune à leurs Ateliers qu'elles n'avaient pu réussir encore, ajoutaient expressément dans leur circulaire, qu'il ne s'agissait pas d'abandonner le principe, mais seulement d'attendre des temps meilleurs pour en assurer enfin le règne attardé. Ainsi la majorité des Grande Loges de Prusse, la majorité des Frères dans ce grand pays partage la noble pensée de l'égalité de toutes les races et de tous les cultes, et pour eux tous le principe de l'universalité dans la fraternité maçonnique est un désir du coeur, comme un devoir de religion, comme une loi des esprits et des intelligences.


"Il faut donc, dans leurs saintes aspirations, que tant d'âmes si dévouées, si éclairées, soient arrêtées par une de ces puissances inapparentes de loin, mais momentanément invincibles, par une de ces résistances intimes contre lesquelles se brisent les volontés les plus ardentes et les résolutions les mieux formées ; il faut donc que la crainte d'ébranler la colonne du Temple et d'entraîner la Maçonnerie qu'ils dirigent sous les ruines et les décombres les ait contraints de laisser inachevée ce soir la tâche de la journée, et de remettre demain, après que l'orage sera passé, la fin du sillon interrompu !


"Ne voyez-vous pas, à travers tout cela, que ces Grandes Loges ont senti, près de se briser à leurs bras, les deux grands anneaux auxquels ils s'efforcent de tenir attaché le sort actuel de la grande famille en Prusse ? Ne vous semble-t-il pas voir la main du Prince royal éloigner du ciel de cette Maçonnerie, les nuages qu'y amoncellent les vents du Nord, les conjurer et les entrouvrir pour laisser sur elle, à travers les clairs azurés, tomber les rayons d'une avare lumière ? Ne devinez- vous pas que pour tenir soudées l'une à l'autre et se défendre contre la poussière des divisions intestines, ces trois directions, à défaut d'une source de vie commune, doivent emprunter à une protection souveraine la prépondérance d'une volonté qui associe leur triple activité, sous la couronne imposante d'une unité salutaire autant qu'indispensable ? Ne sentez-vous pas que ce sénat à trois visages, n'a pas cru payer trop cher cette double protection contre les ennemis de notre Ordre et contre les forces dissolvantes, au prix d'une déférence douloureuse, sans doute, mais imposée d'ailleurs, et par les services rendus, et par les préventions du pays, et par les nécessités d'une plus parfaite administration, et que par gratitude et pour ne pas blesser les susceptibilités religieuses d'un noble coeur aveugle en ce point, ce sénat, obligé d'opter entre l'exclusion des Juifs d'une part, et le sort de l'institution tout entière de l'autre, a voulu sauver la constitution de l'Ordre d'abord, sauf à travailler ensuite au sauvetage de la portion de l'équipage un instant sacrifié ?

"Pourquoi eut-il désespéré ! Les sentiments d'où partent les résistances vainement combattues jusqu'à ce jour, n'ont-ils pas aussi leur source dans de grandes et pures convictions ? N'est-ce pas dans l'attachement à de chères croyances qu'elles puisent leur force et le respect qu'elles inspirent ? et ne pourrait-il tourner un jour ces scrupules sacrés en d'autres plus sacrés encore ? ne pourrait-il aux yeux désilés de son illustre patron, faire briller la grande fraternité qui, comme l'âme de l'humanité, enveloppe le monde et les siècles, d'un éclat à faire pâlir cette autre fraternité presque sans souffle, qu'on voit mourir épuisée à la frontière d'un État ou au bout d'une croyance particulière ? Puissent-ils réussir enfin !

"Quant à nous, à vrai dire, nous ne conservons que bien peu d'illusions : les préjugés religieux auxquels ont affaire les Grande Loges de Prusse ne sont pas de nature à céder sitôt la victoire ; quel qu'il en soit, et quelque temps qu'il faille attendre, nous n'avons pas le coeur de vous proposer d'ajouter l'embarras des représailles aux embarras d'une situation si malaisée déjà. Les représailles, mes Frères, c'est la guerre par le mal et la Maçonnerie nous semble le concours par le bien et pour le bien ; les représailles même les plus douces, c'est quelque chose comme l'esprit de colère, de vengeance ou d'orgueil, justement soulevé ou non ; c'est l'esprit qui lutte, disperse, détruit et isole par les haines, et la Maçonnerie, c'est l'esprit de fraternité et d'égalité qui unit et assemble, élève, harmonise et purifie les cœurs, et édifie la morale universelle ; l'une procède de la force, l'autre de la bonté ?


En Maçonnerie on ne doit combattre qu'à mieux comprendre et mieux pratiquer le bien et le beau ; le vainqueur, c'est celui qui en étend le plus les applications ; le vaincu, c'est celui qui s'enrichit de ces études et de ces découvertes sans autre crève-cœur que de s'être laissé devancer. La guerre pour s'enrichir ou pour opprimer est vieille comme les siècles ; les droits d'aubaine et les rançonnements remontent aussi loin qu'elle. La conquête par rapine et violence est le premier désir et le premier mouvement du premier sauvage ; et la gloire qui ne sait régner et dominer que sur les ruines d'une gloire rivale, c'est l'antique génie du monde primitif, avec ses voraces penchants, ses discordes, ses furies, ses cupidités funestes, ses crimes et ses batailles. L'histoire a charge d'enseigner ce qu'elle fut aux siècles futurs, et de montrer les ossements qu'elle entasse tant qu'il lui fut donné d'inspirer les âmes ! A la Maçonnerie un autre rôle convient : à elle à enseigner entre peuples des rapports tout nouveaux ; à elle à préluder à la guerre vraiment sainte où le triomphe n'appartiendra qu'aux plus grandes vertus sociales et aux plus grands bienfaits ; où les plus grands héros seront ceux qui auront vaincu le plus de mauvaises passions, et détruit le plus de ces préjugés qui dévastent les intelligences et dessèchent les cœurs ; où les plus grands conquérants seront ceux qui auront conquis les plus saintes, les plus généreuses inspirations, celles qui lient les âmes de plus en plus près ; où la plus grande gloire, la plus riche couronne sera pour le meilleur, le plus fraternel, le plus dévoué, et la domination la plus enviée et la plus étendue, celle qu'assure l'excellence du coeur et des oeuvres, et la seule ambition, celle de surpasser les autres en ce point seulement.

"C'est par-là qu'il nous a paru que le Grand Orient devait à tout prix chercher à mériter la prépondérance et à assurer son ascendant parmi les puissances directrices de la Maçonnerie. Que gagnerait l'humanité à nous voir suivre les traditions barbares encore de l'ancien droit des gens, et du nouveau droit des concurrences industrielles ? Si vous excommuniez vos Frères prussiens, ceux-ci vont vous le rendre ; la dignité du pouvoir les y oblige, quand la jalousie ou l'orgueil national ne leur en ferait pas un devoir : et voilà la Maçonnerie française séparée de sa fière voisine. Et avec nos Frères juifs voilà encore nos Frères chrétiens confondus sous le feu croisé des interdits, lancés à la fois de Berlin et de Paris ? Voilà toutes nos Loges de la Meuse à la Seine, des Vosges au Rhin et des Alpes au Rhône, obligées de chasser de leurs foyers fraternels leurs Frères de Prusse, pour un travers de conscience religieuse dont ces derniers sont eux-mêmes les premières victimes. Ce serait comprendre les rapports des peuples à la manière du monde politique, et ne pas dépasser en morale internationale les oracles des écoles profanes.

"Non, non, mes Frères ; non, ce n'est pas par représailles que nous vous proposons de demander justice et de l'obtenir : tout au contraire nous aimerions mieux vous voir adopter la résolution suivante :


"Le Grand Orient de France a reçu avis que les Grande Loges de Prusse ont violé à son égard, non seulement les lois d'un fraternel voisinage, mais même celles de la plus vulgaire réciprocité, en ne reconnaissant pas les Maçons français de la religion de Moise, et en leur refusant une place sur les colonnes hospitalières de l'Ordre. Remontant aux motifs de cette violation de la confraternité universelle, le Grand Orient de France s'est convaincu que la conduite des Ateliers prussiens était commandée par la disposition expresse des règlements généraux de l'autorité de ce pays.


"Vivement sollicité par les Loges de son Obédience, d'user de sa position directrice, pour faire reconnaître les actes de son autorité méconnue, et désirant forcer le conseil suprême des Grande Loges de Berlin à révoquer la déplorable disposition de l'article 287 de la loi générale de la Maçonnerie en Prusse, le Grand Orient de France annonce solennellement à toutes les autorités du monde , et en particulier aux trois Grande Loges de Prusse, et à tous les Ateliers qui en dépendent, que les Maçons prussiens, réguliers, protestants ou catholiques, chrétiens ou philosophes, israélites ou mahométans, et enfin de tout culte et de toute religion, trouveront toujours, comme par le passé, dans toutes les Loges de France, une main fraternelle pour les introduire au sein de la grande famille, et leur donner l'hospitalité que leur refusent parfois les Ateliers prussiens. Le Grand Orient adjure les Loges de France de ne point user de représailles envers nos Frères prussiens, et tout au contraire de les recevoir d'autant plus cordialement qu'ils sont assez malheureux pour ne pouvoir toujours le leur redresser pour être condamnés à ne pas se considérer comme Frères de tous les Maçons de la terre.

"Le Grand Orient de France délègue un de ses présidents, et d'après l'avis de ce représentant particulier du Grand Maître, le charge d'associer ses efforts, s'il y a lieu, à ceux du garant d'amitié des Grande Loges de Prusse, et à ceux des Grande Loges Aux Trois Globes et Royal-York à l'Amitié : d'ouvrir et d'entretenir des négociations, de les suivre sans relâche avec le gouvernement de l'Ordre à Berlin, pour prier et supplier ce gouvernement, non pas seulement au nom de la Maçonnerie française, non pas seulement au nom de son autorité, de ses droits, de son hospitalité, si mal payée de retour à l'autre rive du Rhin, mais au nom de l'humanité, de la fraternité universelle, au nom de l'unité de la famille humaine, d'effacer enfin de ses statuts ces dispositions presque sauvages, qui contrastent si outrageusement avec le principe essentiel de l'Ordre, avec la morale de tous les peuples et de tous les siècles, avec la générosité d'une aussi grande nation, avec le caractère religieux des Loges prussiennes, et leur dévouement au dogme de l'égalité des Loges prussiennes, et leur dévouement au dogme de l'égalité de tous les enfants de la terre.


"Le Grand Orient recommande surtout à son délégué de n'épargner aucune démarche, aucune supplication, telle humble qu'elle soit, pour purger de cette proscription d'un autre âge, le Code maçonnique d'une des plus intelligentes nations du monde ; il lui recommande de se souvenir que la plus grande humiliation devient le plus grand acte de vertu, quand ce sacrifice d'un juste orgueil est offert pour décider le triomphe de principes si chers à l'humanité"


Bulletin du Grand Orient de France, n° 11, mai 1847 : "Tolérance envers Les maçons israélites On nous assure que le cri de tolérance jeté de toutes parts en faveur des Maçons israélites de Prusse a enfin été entendu, et que les dispositions du Code maçonnique de cet État qui interdisait à ces Frères l'entrée des Ateliers maçonniques, viennent d'être révoquées de l'agrément du Grand Maître de l'Ordre, S.A.R. le prince de Prusse. Puisse cet événement si impatiemment attendu par les amis de l'humanité, et qui comblerait l'un des voeux les plus ardents des Maçons de la France, ne pas être démenti.


"Nous serions surtout heureux de penser que les sages réflexions et les conseils éclairés et fraternels contenus au rapport présenté par le Frère Charrassin, et adoptés par le Grand Orient en sa séance du 3 avril 1846, n'ont pas été sans quelque influence sur cette honorable détermination. Un tel résultat prouve plus que jamais que tôt ou tard la lumière finit par triompher des ténèbres, et témoigne hautement des prodiges que peut opérer le grand principe de la fraternité".


Adresse des LL∴ françaises de l'Est aux Maçons allemands. 


FF∴ Allemands,

 
La Maçonnerie de tous les pays ne fait qu'une grande famille, au sein de laquelle on ne connaît qu'une patrie l'humanité, et dont tous les membres doivent se sentir solidaires, d'un bout de la terre à l'autre.
C'est à ce titre que les représentants des Loges françaises de l'Est, réunies en congrès à Metz, viennent s'adresser à vous, certains que vous les considérerez, non comme des étrangers qui cherchent à s'immiscer dans vos affaires intérieures, mais comme des frères qui croient remplir un devoir en plaidant auprès de vous la cause des principes communs à tous les Maçons.
Vous le savez aussi bien que nous, frères, le but suprême de notre institution, c'est de chasser de la terre les préjugés superstitieux, les mépris et les haines qui séparent encore les hommes en sectes, en castes, en races ennemies, c'est de préparer, avec le triomphe de la liberté, celui de l'égalité et de la fraternité dans l'espèce humaine.
Ces préjugés, ces mépris et ces haines que nous avons à combattre autour de nous, pouvons- nous, sans nous donner le démenti le plus cinglant, courber nous même la tête devant eux ?
Ces principes de l'universelle fraternité humaine, dont nous avons à préparer partout le triomphe, peut-il nous être permis de lui fermer la porte de nos temples ?
Est-ce en Allemagne surtout, dans un pays si éclairé, si fier à bon droit de son haut degré de civilisation, que la Maçonnerie, ce foyer de civilisation, pourrait accepter d'être ainsi inférieure à elle-même ?
Elle le sera, vous en conviendrez vous-mêmes, tant qu'elle laissera subsister dans une partie de vos loges, les mesures antimaçonniques qui en interdisent jusqu'à présent l'entrée aux Israélites.
Beaucoup d'entre vous ont su s'affranchir de ce dernier reste des vieilles prescriptions du moyen âge ; beaucoup le réprouvent qui le subissent encore. Nous les conjurons au nom des principes fondamentaux qui nous servent de lien dans la grande famille, au nom de l'honneur maçonnique qu'il entache, de se prendre corps à corps avec lui, et de ne pas abandonner la lutte avant de l'avoir fait disparaître.
Ils auront avec eux tous les maçons du monde qui prennent au sérieux notre commune devise :
Liberté, Égalité, Fraternité.
Les membres du Congrès de Metz.
Présidents du Congrès : Laflize, Vénérable, Orient de Nancy.
Vacca, Vénérable, Orient de Metz.
Premiers surveillants : Bardon, Vénérable, Or∴ 81 de Sarreguemines. Etienne, 1er Surveillant Or∴ de Metz.
Deuxièmes surveillants : Voirin, Or∴ de Saint-Dié. Dallien Or∴ de Nancy.
Orateurs : J. Macé, Or∴ de mulhouse. Loche, Or∴ de Rheims (sic). Secrétaires : Lévy, Or∴ de
Metz. Bay, Or∴ de Vesoul.


Suivent 30 signatures. Le texte se présente sur deux colonnes, la première en français, la seconde en allemand...


P.-V. du Conseil de l'Ordre du Grand Orient


24-9-1896 ... Le Frère Adrien Durand donne au Conseil des renseignements très détaillés et fort intéressants sur la situation de la Franc-Maçonnerie en Espagne. Il en fait l'historique ; les deux rites existant se font la guerre ; le Grand Orient espagnol est républicain et pour lui surtout, la situation est devenue grave. On a repris les Jésuites qui n'avaient pas reparu à la Cour depuis 70 ans et ils font une propagande acharnée contre les Francs-Maçons ; ils envoient partout des circulaires contre eux, contre les Israélites et contre les protestants, et enfin aux Philippines, on accuse les Loges maçonniques de faire cause commune avec les insurgés. Canovas a fait arrêter plusieurs Francs-Maçons, entre autres le Frère Oriol, secrétaire général du Grand Orient Espagnol, le Frère Joseph Vie etc. Ces Frères écrivent des lettres désespérées. Le Frère Durand termine en demandant au Conseil s'il peut faire quelque chose pour eux, ne fût-ce que leur envoyer un témoignage de sympathie.


Les Frères Louis Lucipia et Paul Viguier sont d'avis de ne rien envoyer du tout ; agir autrement dans l'état actuel de l'Espagne serait dangereux même pour les Frères arrêtés.

26-9-1896 ... Le Frère Sincholle demande, à propos du Bulletin comment la presse cléricale en a communication ; c'est évidemment par la Bibliothèque Nationale.
Le Frère Dazet dit que l'on peut se dispenser de faire le dépôt du Bulletin à la Bibliothèque Nationale ; le Bulletin du Grand Orient n'est en réalité qu'un compte-rendu de ses travaux communiqués seulement aux Ateliers de la Fédération et aux seuls Maçons qui en sont membres actifs ; il n'est donc pas public, et, dans ce cas, la loi sur la presse n'en exige pas le dépôt.
Le Frère Jeanvrot dit qu'il suffirait de changer le titre du Bulletin et de supprimer la faculté de l'abonnement. Il propose de donner, par exemple, comme titre : Compte-rendu aux Loges de la Fédération des travaux du Grand Orient de France.


Après discussion, le Conseil adopte la modification proposée.
...10° "L'Alliance Française" association nationale pour la propagation de la langue française dans les Colonies et à l'étranger, demande au Grand Orient d'organiser une réunion dans une des salles de la rue Cadet, pour entendre une conférence de M. Pensa, chargé de mission en Égypte, dans le but de faire connaître d'une façon complète aux membres du Grand Orient la tâche que l'association s'est imposée et les inviter à y participer plus directement.
Le Frère Alfred Faure et le Frère Edgar Monteil rappellent que "L'Alliance Française" s'est laissée envahir par les Jésuites et ils sont d'avis qu'il ne faut pas pousser la Maçonnerie dans la voie indiquée par la lettre de M. Fonein, secrétaire général de "L'Alliance". Après discussion, le Conseil décide que le Frère Desmons, président, verra M. Fonein pour savoir ce qu'il désire.
... Le Frère Dequaire entretient le Conseil d'un incident qui s'est produit à la suite de la création du Chapitre Nouvelle Carthage, Vallée de Tunis. Trois des membres fondateurs, les Frères Blanchet, Lafitte et Pietra, avaient été éliminés pour des raisons diverses du premier tableau fourni par cet Atelier ; deux de ces Frères : les Frères Blanchet et Lafitte, protestent aujourd'hui contre cette exclusion. Le Frère Dequaire donne des explications sur les raisons qui avaient amené quelques Frères du Conseil à prendre cette détermination dans l'intérêt supérieur de la Maçonnerie.
Le Frère Fontainas dit que la situation est délicate en ce qui concerne le Frère Blanchet qui paraît jouir de l'estime de la Loge de Tunis, puisque celle-ci l'avait délégué pour la représenter au Congrès maçonnique des Loges algériennes et tunisiennes, tenues à l'Orient de Constantine en 1896. Le Frère Blanchet a même été élu président de ce Congrès.
Le Frère Tranier donne des renseignements sur le Frère Lafitte qui se servait de sa situation de conseiller municipal de Toulouse pour emprunter de l'argent, même à des maîtresses de maisons de tolérance. Le Frère Tranier cite divers faits qui sont confirmés par l'acquittement du journal "Le Télégramme" poursuivi par le Frère Lafitte pour diffamation.
Le Frère Bidou estime que le Conseil n'avait pas le droit d'intervenir dans le choix des membres fondateurs du Chapitre mais que d'autre part les Loges de Toulouse sont coupables de n'avoir pas mis le Frère Lafitte en accusation.
Le Frère Fontainas pense qu'il y aurait un moyen d'éliminer le Frère Lafitte, ce serait d'ouvrir une enquête pour examiner s'il n'y a pas lieu de mettre ce Frère en accusation. Quant au Frère Blanchet, le Chapitre pourrait l'admettre en son sein.
Le Frère Dupré dit qu'il y a une épuration à faire, qu'il faut frapper le Frère Lafitte sans pitié parce qu'il est indigne et qu'il serait un danger permanent pour nos Ateliers de Tunis.
Le Frère Audibert est d'avis de mettre le Vénérable de la Loge de Tunis en demeure de faire le nécessaire pour se débarrasser des Frères Lafitte et Pietra qui seront aussi nuisibles à la Loge qu'au Chapitre.
Le Frère Dequaire ajoute qu'il n'y a rien de précis contre le Frère Pietra et que le Conseil pourrait se borner à une seule exécution, celle du Frère Lafitte.
Le Frère Tiniere demande la mise en accusation du Frère Lafitte, en exécution des dispositions de l'article 289 du Règlement Général.


Après une discussion à laquelle prennent part en outre les Frères Dazet, Grégoire, Sincholle et Damuzeaux, le Conseil décide :


1/ la mise en accusation du Frère Lafitte ;

2/ de charger officieusement le Frère Dequaire de confirmer les conseils donnés au Frère Caillat, Très Sage du Chapitre.
Le Frère Dequaire ajoute qu'il y a une différence à faire entre les Frères Ebert et Lebourgeois, celui-ci est honnête et le principal grief qui existe contre lui est d'avoir pris une part active au mouvement boulangiste.


Le Conseil renouvelle sa confiance au Frère Fontainas.


11-4-1987 ...Le Frère Desmons, président, demande que le Conseil échange quelques observations sur la conduite à tenir à l'égard de la Loge mixte Le Droit Humain. Il rappelle l'incident qui s'est produit à la fête de l'Unité Maçonnique, Orient de Paris, à laquelle assistait Mme Georges Martin, décorée du cordon de Vénérable.
Le Frère Edgar Monteil dit que ces femmes font une propagande acharnée et accomplissent de bonne besogne. Il pense que dans les tenues blanches où il y a des Maçons de toutes les Obédiences, les membres du Conseil n'ont qu'à conserver leur cordon, sans faire attention aux
femmes maçonnes ; il n'y a pas intérêt à les rejeter.
Le Frère Dequaire signale qu'il les a rencontrées dans un banquet, en tenue blanche, à Blois. Dans son discours, il leur a dit que le Grand Orient ne les reconnaissait pas.
Le Frère Bidou estime qu'elles se parent d'un titre qu'elles ne possèdent pas et que, puisque nous ne les reconnaissons pas, les membres du Conseil doivent enlever leur cordon lorsqu'ils se trouvent en leur présence dans des fêtes blanches.
Le Frère Tave voudrait aller plus loin ; il demande que les membres du Conseil se retirent.
Le Frère Tiniere demande qu'on ferme les yeux, puisque les femmes des Maçons portent aussi des cordons dans les fêtes blanches.
Le Frère Audibert estime qu'il ne faut pas agir avec tant de rigueur dans les tenues blanches qui ne sont que de simples réunions ; d'ailleurs, le Conseil n'a pas la responsabilité de l'existence et de l'organisation de ces Loges mixtes, par conséquent il n'y a aucun inconvénient à assister aux fêtes blanches où se trouvent des femmes maçonnes.
Le Frère Sincholle demande ce qu'il faut répondre dans une fête lorsque le Conseil est interpellé violemment par les représentants de la Loge mixte ?
Le Frère Tiniere dit qu'on peut les appeler "Mes Sœurs", comme on le fait pour des femmes de Maçons.
Le Frère Griveaud pense que les Loges ne devraient pas inviter de femmes maçonnes à leurs fêtes.
Le Frère Tranier croit qu'il serait bon d'envoyer une circulaire aux Loges pour leur dire que les délégués du Conseil n'assisteront pas aux fêtes où seront des femmes maçonnes.
Le Frère Bidou propose que le secrétariat demande aux Loges qui désirent une délégation du Conseil, si des femmes maçonnes doivent assister à leur fête.
Le Frère Sincholle dit qu'on connaît déjà les Loges où les femmes maçonnes ont l'habitude d'aller ; il y a les Loges de Blois, de Vernon et une de Lyon, et à Paris, les Loges l'Ecole Mutuelle,
L'Evolution Sociale, La Franchise et L'Unité Maçonnique.
Le Frère Tiniere propose que les membres du Conseil ne soient pas obligés d'ôter leur cordon et que s'ils sont interpellés par des représentants de la Loge mixte, ils se bornent à répondre que des discussions de cette nature ne peuvent pas être discutées dans un banquet.


Après discussion à laquelle prennent en outre part les Frères Roche et Dazet, le Conseil adopte la proposition du Frère Tiniere par huit voix contre trois.


12-4-97...Le Frère Priou, chargé de faire une enquête sur les faits signalés au sujet de la mise en sommeil du Chapitre Bélisaire, rappelle au Conseil les agissements du Frère Ebert, Très Sage. Il croit que l'enquête n'est pas nécessaire parce qu'il est certain que les faits allégués par le Frère Colin, Chancelier du Chapitre, et par la Loge Bélisaire sont exacts. Le Frère Priou pense qu'on pourrait éviter la mise en accusation du Frère Ebert en exigeant simplement sa démission ; ce qu'il faut montrer à ce Frère, c'est que le Conseil n'est plus dupe de sa supercherie.


Le Frère Fontainas trouve qu'il y a une question de droit délicate, mais que le Conseil peut revenir sur une décision viciée par les faux renseignements qui lui ont été donnés. Il rappelle que lorsqu'il est allé à Alger, le Frère Ebert lui a déclaré que le Chapitre ne se réunissait plus et qu'il était en sommeil de fait ; ces déclarations lui ont été confirmées par le Frère Lebourgeois. Le Frère Fontainas demande que l'enquête décidée par le Conseil soit maintenue et que le Frère Priou fasse convoquer tous les membres du Chapitre, pour leur demander s'ils ont été régulièrement convoqués aux tenues des 27 novembre et 3 décembre 1896 pour lesquelles le Frère Ebert déclare que le quorum réglementaire n'a pas été atteint.


Le Frère Sincholle est d'avis qu'il faut débarrasser l'Algérie du Frère Ebert qui sera une cause perpétuelle d'ennuis.
Le Frère Priou craint qu'une mise en accusation amène une agitation dangereuse pour la Maçonnerie algérienne et pense pouvoir arriver à une démission des Frères Ebert et Lebourgeois ou tout au moins du Frère Ebert.
Le Frère Dazet estime que la justice maçonnique est une machine très lourde à mettre en mouvement, ce qui le fait croire qu'une démission serait préférable. 
Après quelques observations des Frères Audibert, Roche et Damuzeaux, le Conseil décide de maintenir l'enquête votée dans sa précédente séance.


12-4-1897 ...Le Frère Desmons, président, demande au Conseil d'examiner la question de relations à établir entre le Grand Orient de France et la Grande Loge de France. Il rappelle que le Grand Orient n'a pas été avisé de la fusion de la Grande Loge de France avec la Grande Loge Souveraine Écossaise.


Le Frère Sincholle refait l'historique du Suprême Conseil du rite Écossais, de la Grande Loge de France, de la Grande Loge Souveraine Écossaise et de la fusion de ces deux derniers groupements maçonniques. Il estime que le Grand Orient n'a aucun intérêt à avoir des relations
avec la Grande Loge de France ; on peut simplement conserver des relations fraternelles, sans caractère officiel. Le Frère Sincholle ajoute que les Écossais, qui parlent toujours de leurs relations avec les Maçonneries étrangères, n'ont été représentés ni à la Conférence maçonnique d'Anvers, ni à celle de La Haye, alors que le Grand Orient de France y a joué un rôle important.
Le Frère Bidou demande la rupture des relations avec le Suprême Conseil qui a violé les décisions du Congrès de Lausanne. Il estime que ce groupement maçonnique n'est plus régulier et qu'une rupture aurait l'avantage de faciliter les négociations tendant à faire venir un certain nombre de Loges écossaises au Grand Orient.
Le Frère Sincholle n'est pas partisan d'une rupture avec le Suprême Conseil qui peut toujours avoir des relations avec le Grand Orient, mais à partir du 18° degré, puisqu'il ne possède plus les Loges.
Le Frère Dazet donne de très intéressants détails sur les attaques****


14-4-1897 ... Le Frère Grégoire demande au Conseil de vouloir bien consacrer quelques instants
à l'examen de la situation politique actuelle et à la conduite à tenir en vue des prochaines élections législatives qui auront lieu en mai 1898. Il dit que partout le cléricalisme triomphe ; que les fonctionnaires (petits ou grands) nommés actuellement sont tous réactionnaires, que les prêtres reçoivent des secours du gouvernement sans qu'un avis préalable soit demandé aux préfets et Sous- Préfets comme cela se faisait ordinairement, qu'il connaît des prêtres ayant 5.000 F de rente qui reçoivent des secours pour prendre les eaux.
Le Frère Priou assure ses collègues du concours des Loges algériennes pour combattre le cléricalisme.
Le Frère Schwerer parle de la puissance des jésuites qui obtiennent ce qu'ils veulent et qui sont aujourd'hui plus forts que jamais parce qu'ils ont l'appui du gouvernement.
Le Frère Tave pense que le mal vient surtout du gouvernement qui protège les Jésuites ; il voit dans l'alliance des modérés avec la droite un gros danger pour la République.
Le Frère Audibert donne des renseignements sur les dernières élections municipales de Montpellier qui ont été un véritable succès pour le parti républicain, grâce à l'union qui s'est fait à gauche. Il demande si le Conseil ne pourrait pas faire faire une campagne pour arriver à cette union au moins au deuxième tour de scrutin ; ce serait un mot d'ordre à donner pour les prochaines élections législatives.
Le Frère Croissant dit qu'il y a une plate-forme électorale sur laquelle tous les vrais Républicains peuvent s'entendre, c'est la question cléricale ; il serait donc préférable de partir en guerre ainsi en signalant le danger que le cléricalisme fait courir à la République.
Le Frère Tave croit qu'il serait nécessaire, pour arriver à une union à gauche, de s'entendre préalablement avec les chefs des divers partis progressistes.
Le Frère Tranier donne comme exemple d'union les dernières élections municipales de Toulouse où les radicaux-socialistes et les socialistes des différentes écoles se sont alliés et ont remporté la victoire. Il se déclare partisan d'une plate-forme électorale pour reconnaître les vrais démocrates.
Le Frère Roche pense qu'il sera difficile d'imposer aux candidats républicains de mener la campagne avec courtoisie ; les divisions dans le parti républicain s'accentuent de jour en jour et cela produit des résultats désastreux.
Le Frère Schwerer estime qu'il n'y a qu'un moyen de faire l'union, c'est de prendre la question cléricale comme tremplin électoral.
Le Frère Roche dit que dans la Charente-Inférieure, les bonapartistes sont aussi des anticléricaux et qu'alors, il serait bien plus simple de laisser à chacun sa liberté d'action suivant les milieux.
Le Frère Grégoire ne croit pas que les idées cléricales fassent beaucoup de chemin et il pense que la question cléricale serait seule de nature à pouvoir faire la concentration.
Le Frère Edgar Monteil pense qu'on peut essayer de faire de la concentration républicaine, mais le parti opportuniste aimera mieux faire des concessions aux cléricaux qu'au parti radical. Il parle des services que rend le Comité d'action pour les réformes républicaines qui multiplie les conférences en province, ce Comité a essayé d'avoir de l'argent et il a, dit-on, environ 40.000 F en caisse. Le parti opportuniste dispose de sommes considérables ; on prétend qu'après le vote de la loi sur les sucres, Méline a eu à sa disposition un million pour faire les élections et on parle de 1.200.000 F dont disposerait Waldeck-Rousseau. Il serait nécessaire, d'une part, que par les Loges on puisse arriver à porter la bonne parole un peu partout ; il faudrait faire comprendre aux Loges qu'il est nécessaire d'éviter les discussions et d'obéir à un programme déterminé. Le Frère Edgar Monteil pense aussi que le Bureau du Conseil de l'Ordre devrait s'entendre avec le parti radical pour arrêter un programme et même avec les différents présidents ou chefs de groupes ; quatre ou cinq articles suffiraient et on pourrait commencer la campagne dès maintenant. Le service militaire d'un an serait séduisant et allécherait les paysans, la suppression des dépenses afférentes aux cultes, la dissolution des congrégations religieuses et le retour de leurs biens à l'Etat, l'impôt sur le revenu et la révision de la Constitution, seraient également de nature à rallier beaucoup de républicains.
Le Frère Edgar Monteil propose que le Conseil charge son Bureau de s'entendre avec les présidents des divers groupes républicains, pour arrêter un programme commun.
Le Frère Paul Viguier est partisan d'une entente avec les présidents des divers groupes républicains, mais il n'est pas d'avis de parler dans le programme de la suppression des dépenses afférentes aux cultes parce qu'il craint que cela éloigne de nous certaines bonnes volontés.
Le Frère Edgar Monteil dit qu'il ne s'agit pas d'être tout à fait d'accord pour préparer la séparation des Églises et de l'Etat, il faut émettre des idées simples et parler un langage clair aux paysans, en se servant de mots auxquels ils sont habitués.
Le Frère Audibert pense qu'il ne faut pas supprimer les questions cléricales du programme, parce qu'on amènerait à la Chambre des républicains qui voteraient avec la droite dans ces questions ; mais il ne va pas jusqu'aux idées émises par le Frère Edgar Monteil, il croit qu'il serait préférable de laisser les communes libres de disposer comme elles l'entendraient des fonds qui leurs seraient alloués pour les dépenses afférentes aux cultes. Le Frère Audibert est aussi partisan d'une entente avec les présidents des différents groupes républicains.
Le Frère Paul Viguier dit que si l'on compte localement sur les Loges pour faire quelque chose, on se trompera, parce que certains politiciens les empêcheront de marcher. Il demande qu'une circulaire soit envoyée aux Loges pour les avertir de ce que le Conseil aura fait d'accord avec les progressistes.

Le Frère Desmons estime qu'il faut ouvrir les yeux des républicains sur les agissements du parti clérical, au lieu de parler de la suppression des dépenses afférentes aux cultes, parler de la séparation des Églises et de l'Etat que tout le monde connaît. Si le service militaire d'un an est suffisant, il est prêt à le voter. Le Frère Desmons ajoute qu'il ne fait pas mettre de côté le parti socialiste et que pour sa part, il accepte le programme minimum de Millerand d'il y a trois ou quatre ans. Il dit qu'à l'heure actuelle, la République court un grave danger et que si nous voulons lui sauver la vie, nous devons cirer casse-cou.
Le Frère Edgar Monteil pense qu'il est indispensable d'aborder tout au moins la question de réduction du service militaire.
Le Frère Girod a entendu dire dans l'artillerie qu'un an suffirait ; c'était l'avis général des officiers.
Le Frère Priou dit que le contingent algérien ne fait qu'un an et que cela suffit bien ; il faut qu'il y ait égalité entre les bourgeois et les paysans, c'est pourquoi nous pouvons demander l'égalité effective par la réduction du service militaire.
Le Frère Tiniere pense qu'aucun progrès sérieux ne sera possible, tant que nous n'aurons pas détaché l'idée religieuse des masses ; il constate que dans les quartiers populeux, tous les ouvriers vont à la messe, ce sont les socialistes qui sont les plus pratiquants.
Le Frère Bourceret parle d'un discours malheureux qu'aurait prononcé le Frère Léon Bourgeois, tout récemment, à l'Hôtel Continental, où il a attaqué les collectivistes. Il ne faut pas, dit-il, que les socialistes croient que nous sommes leurs ennemis.
Le Frère Tave répond que les socialistes en font autant de leur côté et qu'ils en se gênent pas pour nous éreinter.
Le Frère Delpech dit qu'il s'opère en ce moment un travail de rapprochement entre opportunistes et radicaux, Ribot et Leygue s'en occupent, il s'agit d'établir un programme minimum contre les réactionnaires et les collectivistes révolutionnaires. Le Frère Delpech ne croit pas à la possibilité d'un programme commun.
Le Frère Desmons signale que les députés maçons ne veulent pas parler de la Maçonnerie.
Le Frère Lemaître estime qu'il faut faire le nécessaire pour ménager la concentration au deuxième tour.
Le Frère Paul Viguier croit que c'est une erreur que de vouloir laisser ce côté la Maçonnerie qui est l'armure de la République ; la Maçonnerie, dit-il, est l'arme nécessaire à la société moderne pour se défendre et si nous mettons la Maçonnerie dans notre poche, nous sommes battus.
Le Frère Tave pense qu'il faut faire entendre la voie de la Maçonnerie et dire qu'elle est une force et qu'il faut compter avec elle.
Le Frère Tranier dépose l'ordre du jour suivant :

 
"La Franc-Maçonnerie, au nom de ses principes, a le devoir :


1/ de recommander à tous ses adeptes de faire leur possible pour faire introduire dans les programmes électoraux un article visant le péril clérical et la nécessité de travailler sans cesse à la séparation des Églises et de l'Etat.


2/ de recommander à tous les Francs-Maçons de ne soutenir que les candidats qui accepteront cet article du programme.

 
3/ Le Bureau du Conseil de l'Ordre fera tous ses efforts auprès des chefs politiques pour trouver la formule d'un programme commun qui devra contenir l'article ci-dessus.


4/ Tous les chefs politiques feront tout leur possible auprès des Comités pour obtenir l'engagement de soutenir au deuxième tour de scrutin le candidat républicain le plus favorisé au premier tour".


Le Conseil adopte l'ordre du jour du Frère Tranier et charge son Bureau d'entrer en pourparler avec les présidents des différents groupes républicains du Parlement.

A suivre

81 Ville.

(Paru dans la Revue des Etudes Juives, janvier 1996, t 155, fasc. 1-2)

Posté par Adriana Evangelizt

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