Quand on lit la tradition des Rômes, on comprend non seulement d'où viennent les personnages de l'Ancient Testament mais aussi d'où est tirée le mot Christ, leur dieu s'appelait Isa-Kris'ten et ils le font concevoir par Maha-Maria, la grand Marie, océan céleste qui contient la lumière du monde. Ce livre est vraiment fabuleux, très riche d'enseignement...
Les Rômes
Histoire vraie des vrais Bohémiens
par Jean-Alexandre Vaillant
1857
5ème partie
CHAPITRE PREMIER - suite...
LES ROMES AUX INDES
D'où nous venons ? l'on n'en sait rien.
L'hirondelle
D'où nous vient-elle ?
D'où nous venons ? l'on n'en sait rien.
Où nous allons, le sait-on bien ?
Apnès avoir fondé la science, les parfaits, Anaki et Ianak, ne tardèrent pas à en connaître le prix, car partout où il la portaient, ils devenaient les chefs des peuples ignorants, grossiers, sauvages qu'elle leur aidait à éclairer, à adoucir, à policer. Ils ne furent pas longtemps non plus à comprendre qu'elle leur était un trésor d'autant plus précieux, et qu'ils devaient conséquemment d'autant plus cacher, qu'ils y puisaient à leur gré richesse et puissance. Ils en avaient composé la cabale, c'est-à-dire les signes, lettres ou chiffres, dessins ou figures, qui en exprimaient parfaitement les choses et les faits, les noms et les nombres, et ils en avaient établi le siège et le sanctuaire dans la plupart de leurs villes, qui elle mêmes n'en étaient que le reflet. On dirait presque que Cabul fut une de ces villes et que les Anaki y avaient caché la cabale, comme sous leur nom d'Anak-ins ils la cachèrent plus tard la Câba d'Arabie. Car si, comme on le dit, Abraham bâtit cettee cabane carrée, cette maison cubique, avec les matériaux d'Ismaël, c'est qu'avant lui Brahma avait créé, à l'aide des phases de la lune, le Tantara ou zodiaque de la terre, dont le carré ou le cube, type alors de toute perfection fait la divinité de Cyb-èle.
Quoi qu'il en soit, bien que suffisamment révélée déjà sous les signes, comme l'esprit l'est sous la lettre, ils s'évertuèrent à en révéler non seulement les noms et les nombres, les choses et les faits, mais encore les lettres et les chiffres, les dessins et les figures. A force d'imagination, ils y parvinrent, et voici en quelques mots bien clairs comment ils y parvinrent.
Le temps et ses subdivisions avaient été caractérisés par les nombres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 12, 21, 36, 70 ou 72, 336, 353 ou 354, 360, 432, et ces nombres exprimaient :
1. La monade indivise, l'individu solitaire, m'astre solaire et munaire, la zone diurne et nocture, l'éternité du temps, l'infini du monde.
2. Le duel divisible, haut et bas, sus et sous, feu et eau, lumière et ombre, éther et air, mâle et femelle, soleil et lune, homme et femme, femme, les deux vers ou versants et les deux stiques ou vers du distique de l'Univers, les deux heures ou destins, bonheur et malheur des hommes.
3. L'amazône on ensemble des trois zônes sidérale, lunaire et solaire, qui sont les trois Touts éternels et simulent pour la terre la trinité apparente du ciel.
4. Les quatres temps, les quatre vents oi voix, les quatre sons ou airs, les quatre points des solstices et des équinoxes, les quatre branches croisées de la lumiere du temps, les quatre points cardinaux, les quatre semaines lunaires, les quatre métaux, etc.
5. Les cinq planètes, les cinq semis.
6. Les six saisons ou temps composes de deux mois luno-solaires liés ensemble et pendant lesquels la nature compose, mûrit, décompose tout ce qui est de la terre.
7. Les sept étoiles du pôle, les sept nuits sidérales d'où naissent, pendant l'aphanisme lunaire, les sept jours de la semaine.
9. Les neuf mois de gestation humaine et astrale, parce que, après avoir été conçu le 25 mars, lorsqu'à sa sortie de la mort de l'hiver il entre dans la vie du printemps, le soleil renaît comme l'homme, neuf mois après, le 25 décembre à minuit.
10. Les dix ki ou kans, décans ou décades qui divisaient le mois solaire en trois parties de dix jours et l'année en trente-six mois de dix jours ou en dix mois de trente-six jours; les dix premiers arcs du ciel, les dix premiers signes du zodiaque.
12. Les douze signes zodiacaux, les douze mantara ou formules du zodiaque, les douze manses de la lune et du soleil, les douze grandes constellations du Tantara, les douze mois du zodiaque de Tentyra.
21. Les vingt et une nuits de phanie ou de clarté lunaire, après lesquelles, il y a aphanisme, obscurité par absence de lune.
24. L'ensemble des douze mois solaires et des douze mois lunaires et des vingt-quatre heures du jour.
36. Les trente-six décans on décades de l'année.
70. Les soixante-dix éléments temporels dont se compose l'année.
336. Le nombne des jours de l‘ancienne année lunaire, composée des vingt-huit jours, des quatre semaines du mois ou des quarante-huit semaines lunaires multipliées par douze.
360. Le nombre des jours de la nouvelle annéé solaire, composée des trente-six décades de l'année multipliées par dix.
432. La somme des quatre ages ou des quatre temps, produit de la multiplication des trente-six decades solaires par les douze mois lunaines.
Possesseurs du sens propre, autogorique, réel, de cette cabale, les sages, sakia et sagia, lui imposèrent un sens autre ou allégorique, idéal, et lui firent exprimer pour le vulgaire :
1. L'homme ou la femme du ciel, le menin ou la ménie des astres, le poëte ou la muse du temps, le dieu de la lumière ou la déesse de la clarté, et ils leur donnèrent à chacun d'abord dix, puis douze principaux noms correspondant à chacun des dix et des douze signes zodiacaux.
2. L'empirée en haut et l'empire en bas ; l'Elysée et le Tartare, le Paradis et l'Enfer, le royaume d'Ormuzd ou d'Osiris, séjour du Bien, et le royaume d'Ahriman ou de Typhon, séjour du Mal, la demeure des sours et des assours, des astres et des ombres, des héros et des hommes.
3. La trinité réelle de Dieu, les trois personnes évidentes de cette trinité : l'air brah, le feu siv, l'eau vis, déifiés en Brahma, Siva,
Vis'nü.
4. Les quatre grands livres du temps, quatre grands messagers de la lumiere du monde, les quatre grandes voix des astres, les quatre grands prophètes du ciel, les quatre bras de Brahma, Siva et Vis'nu.
6. Lesz six jours du temps de creation pendant lesquels Vis'nu, Brahma, Siva, produisent, vivifient, mûrissent toutes choses et pendant lesquels aussi Brahma, Siva, Vis'nu, créent, détruisent et recomposent toutes choses.
7. Le char de la lune et du soleil, le char d'Hénoch et d'Apollon, les sept chevaux qui traînent le char de Suria, comme les sept nuits de l'aphanisme de la lune traînent après elles les sept jours du soleil.
9. Les neuf mois de gestation de l'astre (deva), de la planete lunaire, de la divine lune, Devaki, laquelle ayant conçu le devas ou astre divin, le dieu soleil, le 25 mars, à l'équinoxe du printemps, le met au monde le 25 décembne, à minuit, afin que cet astre ou devas solaire, que ce dieu Soleil, renaissant pour une nouvelle année, soit à jamais le Divin Sauveur des hommes.
10. Len dix premiers patriarches de la terre, les dix premiers rois des hommes, les dix incarnations de Vis'nu, les dix commandements de Bouddha, de Bouddha, qui est Daboud ou David, et de Manu, qui est Manoel.
12. Les douze nouveaux patriarches, les douze grands dieux du ciel, les douze tables de la loi, les douze travaux d'Hercule et de Rama.
36. Les trente-six kabires on nautonniers des trente-six karabies ou nefs du temps, subdivisés en douze, six, trois, selon les mois, les saisons, les zônes.
70. Les soixante-dix goupils, nourrices de Buddha, dont Phrygiens et Hébreux firent les soixante-dix membres de la famille d'Hecube et de lacobe.
336, 360, 432. Les vertus ou qualités, les vices ou défauts qui président à chaque jour, qui caractérisent chaque étoile et chaque homme; qui, influant sur chaque astre devas ou soreh, en font des dieux ou des héros bien ou malfaisants, et qui, influant sur les hommes, en font des saints et des parfaits, des heros et des dieux.
Multipliant ensuite 360 et 432 par autant de dixaines qu'il leur plut, ils donnèrent au monde jusqu'à 3,600,000 et 4,320,000 ans d'existence; le temps, dont le spirite ou esprit est l'éther, étant éternel, ils le représentèrent sous la forme d'un serpent qui tourne éternellement en spirale et dont chaque spirale forme un annenu et compte les révolutions diurnes, hebdomadnires, mensuelles, annuelles cycliques et séculaires de l'éternité; le fleuve étant par ses méandres comme le serpent par ses spirales, et le temps étant comme un fleuve qui coule sans cesse, emportant avec lui ses éléments qui le constituent, ils donnèrent à ce serpent, hydre ou fleuve, trois, sept, quatorze et vingt-huit têtes, selon qu'ils voulaient imprimer les trois zones, les sept jours, les sept nuits et vingt-huit nuits lunaires ; chaque étoile étant un nome, une monade, il en firent le numéraire et la monnaie de Brahma, d'où l'on comprend déjà comment Abrahm était riche en or ; les étoiles étant les signes et les singes ne parlant pas autrement que les étoiles, ils firent des singes le signe des étoiles, les donnèrent pour compagnons au soleil Rama et les vouèrent à la vénération des hommes.
Le zodiaque étnnt comme une forêt (remus) dont chnque étoile est un arbre, ils firent de cette zône sidérale (nama) la forêt des cieux, forêt de Némée et de Calydon, dont Rama est le sanglier et Suria le lion, et de chaque signe zodiacal une bête de cette forêt ; les pôles de cette forêt étant tour à tour dans l'ombre et le froid de l'hiver et dans la lumière et la chaleur de l'été, ils caractérisèrent le tropique septentrionnal par la chèvre et le bouc et le tropique méridionnal par le lion et l'éléphant ; et la chèvre de Siva et le lion de Vis'nu furent pour eux le symbole des deux hémisphères du monde.
Quand ils eurent ainsi divinisé toute la nature physique et morale, quand ils eurent ainsi, en la personnifiant, spiritualisé la matière et matérialisé l'esprit en donnant des formes à toutes les abstractions, ils composèrent des hymnes, des légendes sur tous ces personnages imaginaires ; le temps et l'ignorance aidant, le monde, qui ignorait les faits, crut aux fictions, et la superstition se propagea de siècle en siècle, de foi en foi, chez tous les peuples de la terre.
Cependant tout ceci ne s'accomplit ni sans bruit, ni sans résistance, et il ne fallut pas moins de guerres et de sang pour asseoir ces mensonges sur les bases où elles reposent depuis près de sept mille ans, qu'il n'en faudrait aujourd'hui pour les renverser. Quoi qu'il en soit, bien que les parfaits, Anaki ou Ianak, n'aient pas attendu cette subversion d'idées pour sortir de leur pays, tout fait préjuger néanmoins qu'elle leur fut une nouvelle occasion d'en sortir ; nous pourrions donc les suivre ful une nouveile occasion d'en sortir ; nous pourrions donc les suivre dès à présent dans leurs lointaines pérégrinations autour de la terre, mais afin de montrer que les Rômes, Zath et Pali n'étaient ni moins sages, sakia ou sagia, que les bodhas ou les Meydes, ni moins habiles qu'eux dans l'art de la fiction ou de l'allégorie, nous allons encore, avant de marcher sur leurs traces, expliquer en quelques mots le nouveau mythe dont ils sont les auteurs et dont la morale fait depuis trois mille ans la plus belle religion des Indes.
Vers le onzième siècle avant notre ère, les Zath étaient déjà retirés dans la Duab ou Mésopotamie, d'entre la Gemna et le Gange. Dans leur besoin d'un Dieu, et n'en trouvant pas, ils en firent un du soleil, qui, pour eux, est l'astre des besoins, et le nommèrent lsa-Kris'ten, parce que sa lumière est brillante comme l'or, pure comme l'air, est diaphane comme le cristal. Ils le font concevoir par Maha-Maria, la grande Marie, mer ou océan céleste qui contient la lumière du monde, et le font naître de la planète ou déesse lune Devaki, laquelle le mit au monde le 25 décembre, à minuit, dans la ville de Mythra, sur les bords de la rivière qui, pour ces raisons, fut nommée Iemna et Gemna, de la Nuit et de la Naissance. Selon eux, quand il naquit, une gloire céleste illumina ses parents et son berceau, comme le soleil éclaire les astres à l'antipode, quand il va sous l'horizon ; les choeurs des Devatas, astres ou anges, pasteurs des hommes, firent retentir autour de son berceau les divins concerts de leur sublime harmonie, comme chanteront les pâtres des troupeaux autour du berceau de Jésus ; sa naissance inspira des alarmes aux tyrans comme en inspirera à Hérode celle de Jésus ; dans la crainte de le laisser échapper, Kamsa, son oncle, et roi des Zath, comme Hérode le sera des Juifs, ordonna de massacrer tous les nouveaux-nés ; le massacre eut lieu, mais il ne put atteindre celui qui devait être le Sauveur des hommes, parce qu'il est l'astre Devas ou Dieu du monde. Pour le cacher à l'Hérode, roi du pays, ses parents le transportèrent à Gokal, ville des vaches, comme ceux de Jésus le transporteront dans les paturâges de Goscen, pour le soustraire au Komsa de la Judée ; il vécut là, retiré chez les pâtres, comme Apollon chez Admète, et, comme lui, il leur enseigna à jouer de la flûte ; rentré plus tard à Mathura, comme Jésus à Jérusalem, il étonna comme lui par sa science et ses miracles, et l'amour qu'il inspire lui fait comme à Jésus de nombreux partisans ; mais sa royauté est contestée, comme doit l'être un jour celle de Jésus, et il meurt en croix, sur cette même croix, où, mille ans après, Jésus doit mourir. C'est alors qu'il laisse ses instructions à Ariun, son bien-aimé, comme Jésus-Christ a laissé les siennes à Jean, qu'il appuie sur son coeur.
La morale dont les Zath embellirent ce mythe en fit bientôt la plus belle de toutes les doctrines de l'Inde, comme ce mythe en était lui-même le plus beau. Importée au casmire, elle y eut ses prêtres et son temple ; et ce temple de Stawa, perfection de Buddha, fut le modèle du temple de Salomon, perfecton de David.
Maintenant quc nous avons établi suffisamment de rapports entre les pays et les peuples d'au delà et d'en deça le Sind, du sud au nord, de l'est à l'ouest, des Tagh de Tartarie aux Ghât de l'Indoustan, pour piquer la curiosité et stimuler l'intérêt du lecteur, nous l'engageons à nous suivre et à marcher avec nous sur les traces des Rômes. Pour peu qu'il tienne à apprécier la justesse de nos assertions, il nous suivra, car pour le mieux mettre à même de reconnaître les Rômes là où nous les rencontrerons, nous lui promettons de nous faire leur interprête et de lui donner, mieux qu'ils ne pourraient le faire, le sens propre de quelques-unes de ces merveilleuses légendes qui, par eux, nous sont venues de Judée, d'Egypte, de Colchide, de Grèce et d'Italie. Comme jusqu'ici nous n'en avons jamais connu que le sens figuré, sous lequel elles perdent tout leur intérêt, nous espérons le leur rendre en les dépouillant de l'allégorie dont les sages les ont couvertes comme d'une saie, et nous serons d'autant plus heureux de mettre à nu la vérité qu'elles cachent, la science qu'elles renferment, vérité qui ne doit plus être sous le boisseau, science qui ne doit plus être un mystère, que nous offrirons au lecteur un agréable avant-goût du Livre de la Parole.
A suivre...
Posté par Adriana Evangelizt