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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 18:39

 

LA FRANC-MACONNERIE ET L'ANTISEMITISME


 
par Lucien SABAH

 5ème partie

4ème partie

3ème partie

2ème partie

1ère partie

 

29
Après une discussion à laquelle prennent part les Frères de Lanessan, Louis Lucipia, Dazet et Hubbard, le Conseil invite le Frère Desmons à se rendre, en sa qualité de Sénateur, chez le Président de la République, puisqu'il est connu de tout le monde qu'il est président du Conseil de l'Ordre et peut exprimer les sentiments de la Maçonnerie tout entière.


Mostaganem.
"Livre d'Or" 1-3-1897 Le Frère Peuriere (Rosaba dit) : on lui a demandé dans les interrogatoires qu'il a subis quand il n'avait pas encore reçu la Lumière quelle était sa manière de voir concernant la question antisémitique. Il pense avoir donné toutes les explications qu'il était possible de fournir sur la situation où il se trouvait à ce moment-là, mais il désirerait savoir aujourd'hui quel est le rôle joué par la Franc-Maçonnerie dans cette importante question et de quelle façon on entend combattre les Juifs dans les Loges ?


Le Vénérable (Rigaud) lui répond que l'atelier a son opinion faite à cet égard : "nous n'avons jamais fait ici de l'antisémitisme une antienne, attendu qu'aucune difficulté ne s'était jamais présentée à ce sujet, mais il faut bien se pénétrer que la Franc-Maçonnerie est l'adversaire de tous les préjugés et de tous les privilèges que se créent les Juifs". Différents voeux ont été présentés sur cette question par différents Congrès maçonniques, mais jusqu'à présent il ignore le sort qui leur a été réservé au Grand Orient".


Le Frère Bertrand improvise : il retrace le rôle de la Franc-Maçonnerie qui doit se tenir audessus des questions de personnes et de partis pour poursuivre le but humanitaire qui justifie sa raison d'être et faire triompher ses principes qui sont de tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience.
Il désirerait que le Frère Peuriere développe ses idées dans une prochaine tenue, où il nous ferait une conférence sur l'abrogation du décret Crémieux. Il tient à sa disposition les travaux qui ont déjà été faits à ce sujet et dans lesquels le Frère Peuriere pourra puiser des éléments précieux.


15-3-1897 Demande salle des fêtes pour conférence sur l'organisation à Mostaganem d'une société coopérative.
Dans la discussion qui a lieu, il résulte que le Comité de cette conférence se réserverait de faire des invitations personnelles pour assister à cette réunion dans laquelle les questions antisémitiques pourraient ne pas être étrangères.
L'Atelier ne croit pas devoir entrer dans cette voie : si une réunion doit avoir lieu dans le local maçonnique, il importe qu'elle soit publique. La Loge serait heureuse de contribuer à cette oeuvre sociale qui ne doit comporter aucune restriction de personnes.
Sur proposition du Frère Brunet, la Loge décide que la salle serait mise à la disposition du Comité à la condition expresse que la réunion sera essentiellement publique.


15-3-1897 Frère Priou appartenant au Conseil de l'Ordre : "Dans quelques instants la Loge donnera à des Frères le grade de Maître qui donne la plénitude des droits maçonniques. Il convient donc de n'accorder cette augmentation de salaire qu'avec toute la circonspection voulue. "Par l'initiation au 1er grade, le Frère a pris l'engagement de se respecter davantage... il doit se pénétrer bien des enseignements maçonniques qui lui prescrivent de servir la cause commune;
"Aussi quand un Frère demande la maîtrise, il faut avant tout nous assurer s'il a honoré la grande famille maçonnique et s'il a été un exemple de vertu civique".


28-6-1897 "Faisant l'historique de la question juive, le Frère Yvars, dans un langage très dur pour les Juifs nous les montre usuriers, sans Patrie, faisant de mauvais soldats et, partant, incapables d'être de bons citoyens. Il fait ressortir la précipitation qui a été apportée en 1871 au lendemain de nos désastres, pour faire aboutir le décret dit décret Crémieux donnant à tous les Juifs indigènes le titre de citoyen français. Et par des considérants habilement agencés, il arrive à exposer son voeu concernant l'abrogation pure et simple du décret dont il s'agit avec une condition : c'est que la loi à intervenir aura un effet rétroactif.

"Le Vénérable dit qu'on a fait observer au Frère Yvars, au sein de la commission des voeux qu'une motion identique avait été votée il y a deux ans par le Congrès de Constantine, mais que le Grand Orateur ne lui a pas fait un accueil favorable.
"Avant de voter un pareil voeu, il est nécessaire de le discuter froidement en Loge, d'autant plus qu'il ne parait pas répondre aux sentiments maçonniques exprimés dans l'article 1er de notre Constitution.
"Sur sa demande, la parole est donnée au Frère Courtois. Ce Frère expose que dans la Tenue du 14 juin dernier, il a proposé deux voeux : le 1er tendant à ce que tous les Francs-Maçons de l'Orient qui occupent des Juifs les remplacent par des Français, et le deuxième relatif à la création d'un comptoir d'escompte à Mostaganem ; en ce qui concerne ce dernier, il voudrait voir l'Atelier prêter son concours à l'organisation d'une pareille société destinée à combattre l'influence financière des Juifs de la localité. Le Frère Courtois trouve étrange que mention de ces deux voeux n'ait pas été faite au procès-verbal de la dernière séance.
"Le Vénérable lui fait remarquer qu'après la lecture du tracé, il a demandé si on avait des observations à présenter, les colonnes étant muettes et après conclusion de l'Orateur, le tracé a été approuvé à l'unanimité, il n'y a donc plus lieu de revenir sur une affaire qui a reçu une solution. Quant aux vœux du Frère Courtois, il aurait dû, s'il tenait à les faire discuter, les soumettre par écrit à la commission des voeux qui s'est réunie le 21 juin courant, ainsi qu'il en avait le loisir.
"Le Frère Priou obtient la parole et fait connaître à l'Atelier que ce n'est pas en qualité de membre du Conseil de l'Ordre qu'il va parler, mais comme membre de ce Respectable Atelier.
"Avec les sentiments maçonniques qu'on lui connaît, le Frère Priou démontre que le vœu du Frère Yvars est antimaçonnique ; il regrette que ce Frère qui est un Maçon ait oublié les enseignements qu'il a reçus dans ce Temple, au point de venir, le lendemain des troubles, alors que les esprits sont encore échauffés, faire dans la forme où il l'a présenté, un tel voeu ; c'est vouloir, dit-il, influencer les Frères pour faire aboutir une idée, ce n'est pas ainsi que nous devons travailler.
"Le Frère Priou fait remarquer qu'il invite les israélites dans la Franc-Maçonnerie : ils ont été reconnus dignes d'y rentrer, ils n'ont commis aucune faute, ils sont donc dignes d'être nos Frères, pourquoi les blesser gratuitement dans leurs sentiments en employant constamment le mot Juif?
Le Frère Yvars ne paraît pas avoir attaché toute cette importance dans ses considérants et il s'est laissé égarer par les sentiments que nous avons tous ressentis au lendemain du lâche attentat dont plusieurs jeunes gens français ont été les victimes à Mostaganem ; mais ce n'est pas une raison pour que nous Francs-Maçons, nous nous fassions l'écho des passions du dehors, nous sortirions de notre rôle, nous deviendrions intolérants.
"Le Frère Yvars reprenant la parole trouve que le Frère Priou a été très dur avec lui. Ce Frère expose qu'il a été touché par la façon dont les Juifs se comportent et c'est ce qui l'a guidé dans la préparation de son voeu.
"Que d'ailleurs, la municipalité de Mostaganem a pris elle-même l'initiative de demander, sous forme de voeu, l'abrogation du décret Crémieux et qu'il lui semble que notre Loge peut prendre parti dans la question antisémite.
"Il sait que ce sera probablement un coup d'épée dans l'eau, mais c'est en frappant, dit-il constamment sur le même clou qu'on finit par l'enfoncer.
"En terminant, le Frère Yvars fait connaître que si son voeu doit donner naissance à des discussions violentes et si on le trouve antimaçonnique, il préfère le déchirer et qu'il n'en soit plus question. Il laissera toutefois au Frère Priou le soin d'examiner si son voeu doit être maintenu.
"Ce Frère reprenant la parole fait observer que le F∴ Yvars s'est mépris sur le sens de ses paroles. Il a voulu faire remarquer que son voeu n'était pas présenté sous une forme maçonnique, qu'on sentait au contraire que le F∴ Yvars voulait imposer sa volonté. Eh bien, c'est ce qu'il ne faut pas faire dans nos travaux, nous venons tous ici pour apprendre à respecter la liberté et il faut que nos actes soient le reflet de nos enseignements.
"Toutefois il estime que le voeu du Frère Yvars peut être repris, mais à la condition expresse qu'il soit présenté sous une autre forme.

"Le Frère Grosclaude fait remarquer que dans ce voeu, il y a deux questions à envisager : la question juive proprement dite et la question politique. Ces deux questions devraient être traitées pour leur donner toute la forme nécessaire. Il est certain que le Frère Yvars trouvera auprès des personnes qui se sont occupées de ce voeu émis par la municipalité, des éléments précieux dont il pourra se servir pour retoucher son travail.
"L'Atelier décide que le voeu du Frère Yvars sera remis au prochain Convent."

 
20-2-1899 Interprétation de l'article 15 du Règlement. Au sujet de son interprétation :
"Les Ateliers ont droit de discipline... Ils s'interdisent tout débat sur les actes de l'autorité civile et toute intervention maçonnique dans les luttes des partis politiques".
Le Frère Mathis parle de l'Affaire Dreyfus. Le Frère Orateur prévient que si la discussion doit rester longtemps sur ce terrain, il sera dans l'obligation d'opposer son veto afin de faire respecter la Constitution.
Le Frère Joulin reprend la parole sur la question Mathiss, il dit que les Loges sont des lieux de libre discussion et il demande au Frère Orateur que la parole soit librement donnée aux Frères qui la demandent, sans restriction aucune et que tout se passera bien. Après une courte réplique du Vénérable expliquant le but de la discussion portée à l'ordre du jour, la parole est donnée au Frère Grosclaude.
Dans un remarquable morceau d'architecture, ce Frère fait l'historique de la question antisémite depuis son origine (1870) jusqu'à ce jour. Après avoir expliqué les manœuvres multiples des hommes politiques qui se sont servi et se servent encore de cette question comme tremplin électoral, il nous montre le clergé, la réaction, en un mot, tous les ennemis de la République ameutés à la suite, attendant impatiemment le jour de la curée qui leur semble proche. Dans une chaleureuse péroraison, le Frère Grosclaude fait appel à la solidarité maçonnique et aux sentiments vraiment républicains de tous les Frères pour que la Maçonnerie puisse résister à cette formidable coalition (dont on feint malheureusement d'ignorer l'existence) et aider, dans la mesure des moyens à sauver et défendre la République menacée.
D'unanimes applaudissements couvrent les dernières paroles de ce Frère.
(...)
Le Frère Joulin se demande s'il est préférable d'être Franc-Maçon ou antijuif. Il développe sa thèse. Les Frères Peuvriere , Grosclaude et Antoine prennent successivement la parole.
(...)
Le Frère Muhu (...) ne pense pas qu'il soit possible d'être antisémite et Franc-Maçon. Il propose une addition (...) la contradiction absolue qu'il croit devoir exister entre les principes maçonniques et l'antisémitisme (...).


17-4-1899 Lecture du jugement rendu par la Loge Union et Progrès de Constantine sur l'affaire Morinaud.
Le Vénérable donne lecture (in extenso) du jugement qui renferme de nombreuses considérations d'une rare éloquence juridique tous favorables au Frère Morinaud. Ce Frère est acquitté à la majorité. On sait que ce Frère a été mis en jugement à la suite d'une décision du Conseil de l'Ordre, lors du Convent de 1898 qui lui reprochait d'avoir fait alliance avec les pires ennemis de la République, lors des dernières élections législatives pour assurer le triomphe du parti antisémite à la tête duquel était le Frère Morinaud, dans la province de Constantine.

La brochure donnant le compte-rendu des débats sera à la disposition des Frères qui voudront la relire plus attentivement et la commenter.

 
5-6-1899 Rappelant l'affaire Morinaud dont eu à s'occuper la 3° Commission du Congrès, après avoir expliqué comment avait été préparé son acquittement et raconté la conduite indigne qu'il avait tenu à l'égard de ses Frères algérois lors de l'arrivée de Drumont, il fait connaître l'ordre du jour de flétrissure voté à l'unanimité par les membres du Congrès contre ce Frère et contre les Loges et les Frères qui ont approuvé sa conduite ou se sont solidarisés avec lui. L'Orateur termine son compte-rendu par une brillante péroraison.


31-12-1900 Motion : En cette aube du XXe siècle, les Francs-Maçons soussignés réunis dans un banquet fraternel sont heureux et fiers d'affirmer leur foi républicaine en présence des menées réactionnaires qui ont pour objet le renversement de la République. Ils s'engagent, en fervents apôtres de la liberté et de la justice, à la défendre avec la dernière énergie jusqu'au jour où, triomphante, elle verra la consécration définitive dans une République idéale résumant les déclarations des Droits de l'Homme.


Proclamation de 1899


Les Francs-Maçons du Grand Orient de France représentés par les membres de l'Assemblée générale de 1899,
Renouvellent la déclaration qui a inauguré le Convent de 1898 ;
"Fidèles aux traditions qui sont l'orgueil de la Franc-Maçonnerie ; fidèles aux principes de la Révolution qui a proclamé l'égalité des hommes devant la loi, quelle que soit leur race, quelles que soient leur philosophie et leurs croyances, et promis à tous les garanties d'une égale justice ; passionnés pour la grandeur de la patrie française, en ce que ces principes se sont incarnés, et pour le bon renom de son armée nationale, qui doit être la gardienne de la justice et la sauvegarde du droit humain - ils proclament, comme leurs prédécesseurs, que toute violation du droit est une diminution de la patrie" ;


Ils dénoncent comme criminelle et honteuse pour le pays de la Déclaration des Droits de l'Homme, la campagne trop longtemps tolérée qu'un parti de malfaiteurs publics ne craint pas de poursuivre, sous prétexte de race ou de confession, contre une catégorie de citoyens ;
Et, constatant que toutes les forces réactionnaires et cléricales sont littéralement ameutées contre le gouvernement de la République, ils comptent sur la vigilance du ministère, sur sa décision et son énergie ;
Ils déclarent attendre de lui les résolutions viriles qu'exigent impérieusement les circonstances critiques de l'heure présente ;
Ils l'assurent de toute leur confiance, de tout leur dévouement et s'engagent à lutter avec lui pour la défense de nos institutions, pour la répression nécessaire de toutes les atteintes portées à la loi, pour l'anéantissement de la conjuration cléricale, militariste, césarienne et monarchiste, pour le salut enfin et la grandeur de la patrie républicaine. (Salve d'applaudissements).
(...)
Les conclusions sont adoptées à l'unanimité moins une voix (Loge de Mascara) p 28 :

 (...)

Plusieurs membres de l'Assemblée se sont émus de ce que le Frère qui a ainsi voté, était le délégué d'une Loge de l'Algérie ; on a cru devoir s'enquérir si ce Frère était bien l'interprète fidèle de la Loge de Mascara qu'il représente : on a télégraphié à cette Loge et voici la réponse de son Vénérable qui arrive à l'instant même :
"Loge Mascara désapprouve absolument énergiquement vote de son délégué, est de coeur avec Convent pour l'admirable voeu d'hier. Signé Desmons, 33e".

 Posté par Adriana Evangelizt

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