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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 17:06

 

 

LA FRANC-MACONNERIE ET L'ANTISEMITISME


 
par Lucien SABAH

1ère partie

Est-ce une gageure de parler de la Franc-Maçonnerie ? Parce que, soit les auteurs s'en préoccupent très peu, on peut mentionner maintenant le livre classique que M. Miquel a consacré à la IIIe République1, soit ils en font une fixation qui tourne à la monomanie, mais alors ce ne sont pas des historiens !


C'est donc tout naturellement que nous devrons nous demander ce que sont ces Francs- Maçons, qui les représentent, s'il y a lieu et, enfin, quelle peut avoir été leur influence sur la crise antisémite qui a agité notre pays qui s'étendait, nous n'aurons garde de l'oublier, aussi en Algérie et au-delà.


Qui sont les Francs-Maçons ?


Un journaliste, Alain Guichard, les décrit très bien dans l'étude qu'il leur a consacrés2.

 
Pouvons-nous penser que ce sont des hommes et aussi des femmes qui partagent un idéal commun de progrès, se réunissent ensemble dans un esprit de fraternelle coopération ? En tout cas, ils se réunissent discrètement, même si le secret n'est pas leur fait : les archives de la police, sont remplies de pièces, rapports et autres papiers les concernant, mais seulement à partir du XVIII° siècle, lorsque la Franc-Maçonnerie classique ou historique naît.


M. le professeur Chevallier a tracé magistralement cette histoire dans la monumentale étude qu'il a consacrée aux Francs-Maçons et qui sera le texte de référence pour longtemps pour toute recherche sur le sujet3.


À sa naissance historique, c'est-à-dire en 1723, date de la publication des Constitutions d'Anderson, la Franc-Maçonnerie est une institution d'Europe occidentale, purement chrétienne, faite pour des chrétiens et par des Chrétiens !


Certes, M. Beresniak évoque la réception ou initiation de deux Juifs dans une Loge, unité de travail de la Maçonnerie, à Londres, en 1721, soit deux ans avant la publication des Constitutions4, malheureusement cet auteur ne cite pas ses sources. Dans la notice que nous trouvons dans l'Encyclopaedia Judaïca, nous lisons que c'est en 1732 que le premier Juif aurait été initié, c'est-à-dire reçu Maçon dans une Loge de Londres et que la Loge Israël, Loge juive, aurait été constituée toujours à Londres en 1793 ; en Allemagne, pendant la présence française, une Loge, Aurore Naissante, fut constituée en 1808, à Francfort, sous l'égide du Grand Orient de France5. Nous lisons un peu plus loin dans cette encyclopédie qu'un rabbin juif hollandais, le cabaliste Jacob Templo (1603-1675) aurait dessiné les armes des Maçons anglais ; il avait collaboré avec le rabbin Manasseh ben Israël6, ce rabbin qui avait convaincu Cromwell de laisser revenir les Juifs en Grande- Bretagne pour permettre la venue du Messie.

Nous avons dit "Cabale". La mystique ésotérique juive a influencé certainement la pensée ou les préoccupations des hommes qui s'adonnaient à la recherche ésotérique. La Loge maçonnique, au rite français (il y a plusieurs rites), n'est-elle bâtie sur le plan des Sephirot ? Quel que soit le rite, le vocabulaire maçonnique est riche d'expressions juives, au point que M. Saint-Gall a pu en dresser un dictionnaire7.


C'est à un curieux Maçon que nous avons à faire, lorsque le Rite Écossais Rectifié est établi. Ce Maçon est Martines de Pasqually, dont M. Beresniak a montré la figure curieuse, mais a rappelé qu'il a été établi qu'il n'était pas juif, mais sans doute un lecteur d'ouvrages kabbalistique8. Ce qui joint aux différentes excommunications papales induit certains esprits à voir dans la Maçonnerie une Synagogue et comme la Synagogue est satanique puisqu'elle n'a pas reconnu le message christique, une Synagogue de Satan. C'est le titre d'un ouvrage qu'un évêque de Port-Louis, Mgr Meurin, livre tout à fait original, dans le sens charitable de curieux9.


Nous avons là un mélange suffisant pour exciter les esprits, si possible faibles, lorsque la situation économique ou politique ou les deux ensemble, seront telles que certains chercheront un bouc émissaire pour proposer une alternative politique.


La Maçonnerie au XIX° siècle.


Quoiqu'il en soit, les Francs-Maçons, eux, se posent la question de savoir s'ils doivent ouvrir les portes de leurs Loges à des non chrétiens, Juifs ou Musulmans ? ou à des non Européens, Noirs10, Jaunes ?


Le Siècle des Lumières va régler cette question en ouvrant les portes de ses Loges à ceux qui nous intéressent ici, les Juifs.


Ils sont sur les colonnes, avec leurs Frères chrétiens, Catholiques ou Protestants ou agnostiques ou encore d'esprit gallican qui n'admettaient pas que l'Église imposât ses croyances au moins en ce qui concernait la politique et les Sciences. Il y a réellement là coupure entre l'esprit ancien et un monde moderne11. Le Galilée de 1633 n'est pas très loin ! Il ne faut pas être étonné de voir les Francs-Maçons nombreux dans les nouveaux milieux scientifiques créer, non seulement la science moderne, mais encore ces sociétés scientifiques qui fleurissent pendant tout le XIX° siècle, comme la Société asiatique de Paris, avec le Frère Sylvestre de Sacy, la Société de l'Histoire de France, avec le Frère Guizot ou la Société de Géographie de Paris et naturellement les sociétés purement scientifiques. C'est l'époque où les sciences sont détachées de la théologie.

C'est l'époque aussi, où on veut même mettre l'Homme en équation, le mesurer12 !...


Nous avons vu que le Grand Orient de France avait accepté en son sein, une Loge juive en Allemagne. Une autre
Loge des Chevaliers de la Croix, à l'Orient de Paris, qui est la Loge des néo- Templiers mentionne sur ses registres matricules la religion de ses membres : catholiques ou protestants13. Nous n'y trouvons ni Juif, ni Musulman, alors que les Templiers sont présents en Algérie.

 
Mais, si nous abandonnons cette
Loge des Chevaliers de la Croix, nous constatons que le Grand Orient a initié des Juifs, notamment à Livourne, en Italie, et permettez-moi d'ouvrir une parenthèse : on s'est demandé comment Bugeaud avait pu admettre dans son cercle de relations le Juif Durand, lorsqu'il était à Oran pendant son premier séjour ? Tout simplement parce que l'un et l'autre étaient Francs-Maçons. Nous l'avons montré pour Bugeaud, nous le montrons pour Durand dans un livre à paraître 14.


En Allemagne, les Loges prussiennes refusent d'admettre en leur sein des Juifs, entraînant la protestation des Loges françaises et anglaises, au point qu'en 1848, le Grand Orient de France doit adresser une protestation officielle à la Maçonnerie allemande et menacer de rompre leurs relations fraternelles. La menace agit et quelques temps plus tard, les Loges prussiennes initient à leur tour des profanes de confession juive 15. Ce qui est relativement peu connu est cette pétition non datée, mais qui peut être de la fin du IId Empire 16 qui tend à prouver que les Maçons prussiens sont toujours enveloppés des ténèbres médiévales 17...


Les citations présentées en annexe montrent simplement que l'institution maçonnique tend à l'universalisme...


L'application est quasi immédiate. L'armée française, celle de la Révolution, la grande, de l'Empire et après, est la première à admettre que des hommes ne pratiquant pas la religion du prince, puissent commander des nationaux, contrairement à ce qui se faisait sous l'Ancien Régime. En d'autres termes, nous trouvons dans une armée marquée par la Maçonnerie 18 des cadres juifs ou musulmans comme ce général Wolf, inspecteur de la cavalerie 19 ou ce musulman : Adallah d'Asbonne 20. C'est à ce signe que nous pensons que l'armée a été révolutionnaire et qu'elle l'est restée. Il n'est que de voir noté l'étonnement des officiers français quand ils constatent que leurs homologues égyptiens les recherchent parce qu'ils ne les repoussent pas, alors que leurs camarades anglais les ignorent parce que "natives" 21. Et pourtant, un Franc-Maçon comme le maréchal Bugeaud ne propose rien moins, à un moment de sa réflexion sur la colonisation, que de chasser les Juifs d'Algérie 22.

 
Voilà le cadre dans lequel le judaïsme français va continuer son oeuvre d'émancipation pendant ce XIX° siècle, en tout cas jusqu'en 1877, lorsque la lutte pour l'établissement du régime républicain va entraîner la réaction à tenter un pseudo-coup d'Etat, en 1877, et essayer de reprendre le pouvoir au moment de la crise boulangiste.


L'affaire Boulanger.


La crise boulangiste est assez connue pour que nous puissions ne pas y revenir, à ceci près que cette crise a connu une poussée dans la Maçonnerie du Grand Orient.


Les historiens qui parlent de cette période, ne citent généralement pas l'action de la Franc- Maçonnerie, c'est normal : cette société étant discrète. Il faut se reporter au travail du professeur Chevallier pour avoir une idée globale des efforts de certains d'entre eux 23. Nous pouvons dire aujourd'hui que des Francs-Maçons ont eu une action - particulièrement au sein du Grand Orient - en faveur du "brav'général". Ces Frères furent pour l'essentiel les Frères Naquet et Laguerre. Je crois que Naquet était d'origine juive.


Ici il faut faire très attention sur deux choses :


1/ à cette époque, l'origine d'un individu ne signifie pas nécessairement l'appartenance à un groupe ; M. Ageron a montré comment le seul membre de la Libre Pensée d'Alger avait été chassé de cette association parce que d'origine juive, alors que son adhésion à cette association lui avait fait rompre tous liens avec sa communauté religieuse d'origine 24 ; pour notre modeste part, nous avons rencontré au début de la présence française à Oran un certain Lévy Alexandre, né à Londres le 11- 8-1816, figurant sur le tableau de la Loge Union Africaine d'Oran, en 1845 comme Apprenti 25, qui obtient son exeat de cette Loge le 29-5-1847 : il était ministre anglican 26 !...


2/ il convient aussi de se poser la question de savoir qui peut parler au nom de la Maçonnerie ?  n'importe quel de ses adhérents ? sinon qui ?


Nous répondrons à cette dernière question en disant que nous pensons que localement, dans les villes, le président de l'Atelier ou Loge 27 est la personne ad-hoc ; sur le plan national, les membres du Conseil de l'Ordre du Grand Orient ou du Conseil Fédéral de la Grande Loge de France, ainsi que les Grands Maîtres, sont ceux qui peuvent généralement engager leur Obédience. Quelques personnalités reconnues peuvent encore parler au nom de la Maçonnerie, comme le député Etienne, président du groupe coloniste à l'Assemblée et son homologue et Frère Saint- Germain au Sénat 28. Ceci posé, il faut faire attention que tout individu désigné même par des Maçons comme Franc-Maçon n'est pas nécessairement "Enfant de la Veuve", nous l'avons montré pour le préfet de Malherbes 29.

Le "brav'général" a été soutenu par des Francs-Maçons qui avaient des responsabilités dans leurs Obédiences.


Nous avons cité Naquet. Ce Franc-Maçon a été un Maçon qui a eu une influence certaine dans la région parisienne au moins. Cet avocat, député de la Seine a été le promoteur du rétablissement du divorce en France30 ; Il faut aussi évoquer le souvenir du Frère Laguerre, qui donna tant d'espérances à la Maçonnerie du Grand Orient31. Ce membre du Conseil de l'Ordre du Grand Orient fut mis en accusation avec le Frère Laisant pour sa participation à la tentative de putsch boulangiste32.


Le professeur Chevallier rappelle, dans le chapitre cité, le texte d'une lettre que le président du Conseil de l'Ordre du Grand Orient, le Frère et pasteur Desmons a adressée à Boulanger 33 : n'est-ce pas là le témoignage que les Maçons se sont au moins pendant un temps - mépris sur l'état d'esprit de Boulanger, ou plutôt que ce dernier soutenu à gauche, s'est fait phagocyter à un moment par la droite réactionnaire, entraînant son rejet par le parti de la République ? Car alors, la Maçonnerie est plutôt "revancharde", elle exclut de ses Loges les Frères allemands34 et soutient la Ligue des Patriotes35. Finalement, les Maçons abandonnèrent Boulanger.


Cet abandon ne se fit pas sans grincement de dents. Pendant longtemps, les colonnes du Bulletin du Grand Orient seront remplies de notices annonçant l'exclusion de Francs-Maçons qui avaient pratiqué le boulangisme 36.

Deuxième partie

Notes

1 P. Miquel, La Troisième République, Paris, 1989, notamment chapitre V, Les Francs-Maçons, p 357 sqq. Dans le travail de J. Ganiage, L'expansion coloniale de la France sous la IIIe République, 1871 - 1913, Paris, 1968, nous n'avons jamais vu mentionner la Maçonnerie parmi les acteurs de l'expansion coloniale de la France !

2 A. Guichard, Les Francs-Maçons, Paris, 1969.


3 P. Chevallier, Histoire de la Franc-Maçonnerie, Paris, 1975.


4 D. Beresniak, Juifs et Francs-Maçons, Paris, 1989, p 47.


5 Encyclopaedia Judaïca, t vii, col. 122 & 123, s v° Freemasons.

6 Ibid., t xv, col 998 & 999.


7 M. Saint-Gall, Dictionnaire du Rite Écossais Ancien et Accepté, Hébraïsmes et autres termes d'origine française, étrangère ou inconnue, 2° éd., Paris, 199.


8 D. Beresniak, Op. cit., p 118 sqq. Dans ce même ouvrage, nous trouvons encore mention de Juifs initiés en Italie, aux États-Unis.


9 Mgr Meurin, La Franc-Maçonnerie, Paris, 1893.


10 Qu'il nous soit permis de citer ici un article paru dès 1847 sur les LL ∴ de nègres et d'hommes de couleur en Amérique, paru dans le Bulletin du Grand Orient, n° 13, septembre 1847, p 267.


11 X. Yacono, Un siècle de Franc-Maçonnerie algérienne (1785-1884), Paris, 1969, a montré que des Musulmans ont fréquenté des Loges parisiennes dès 1785, cf. Ibid., passim.

12 Cf. les travaux de Vignon qui expliquait magistralement qu'un nègre ne pourrait jamais faire d'études secondaires parce que son cerveau pesait 200 gr de moins que celui du blanc, L. Vignon, Un programme de politique coloniale, les questions indigènes, Paris, 1919, passim.


13 AN, 3 AS, 14, 19, 22, 32, 33, 35 cf. L. Sabah, La Franc-Maçonnerie à Oran, 1832-1914, Paris, 1991, p 21, sqq., notamment le tableau, p 32 sqq.


14 Cf. annexe 1.


15 La première mention sur la question de l'admission des "profanes" ou non maçons, mais bien des Maçons israélites en Prusse est évoquée dans le Bulletin du Grand Orient de France, n° 3, 1844, p 106 et 107 etc. Cf. annexe 2.


16 Elle est signée par le Frère J. Macé, Orateur de la Loge de Mulhouse qui y occupe cette fonction à cette période.


17 Cf. Annexe : Adresse des LL∴ françaises de l'Est aux Maçons allemands.


18 Au point que M. Quoy-Bodin a pu consacrer sa thèse à la question : J.-L. Quoy-Bodin, L'armée et la Franc- Maçonnerie, au déclin de la monarchie, sous la Révolution et l'Empire, Paris, 1987.


19 De Castellane, Journal, Paris, 1896, t I, passim.


20 X. Yacono, Op. cit., p. 26.


21 Gal Bremont, Le Hedjaz dans la guerre mondiale, Paris, 1931, p 87.

22 L. Sabah, La Franc-Maçonnerie à Oran de 1832 à 1914, Paris, 1989, p 467.


23 Cf. P. Chevallier, Histoire de la Franc-Maçonnerie, Paris, 1975, t III, p 183 sqq.


24 R. Ageron, Histoire de l'Algérie contemporaine (1871-1954), Paris, 1979, p 589, n 1 et p 593


25 B.N., Fm² 532 ; cf. X. Yacono, Op. cit., p 213.


26 BGO, LA, Union Africaine, à la date.


27 En général il n'y a qu'une Loge par ville ou "Orient".


28 Sur ces deux personnalités, cf. L. Sabah, La Franc-Maçonnerie à Oran, Paris, 1991, passim.

29 L. Sabah, La vie politique à Oran au début du XX° siècle, Henry de Malherbe, préfet d'Oran (1893-1909), Administration, n° 140, 1988, alors que nous avons trouvé des matériaux tendant à montrer que Paul Cambon l'aurait été, ce qui serait logique : il était proche de Jules Ferry, Cf. . L. Sabah, L'ambassadeur Paul Cambon était-il Franc-Maçon ? BIDERM, n° 35, 1985.

30 P. Chevallier, Op. cit., t III, p 66 : "Dès 1879, il déposa une proposition de loi... Réélu en 1881, il réussit à la faire inscrire à l'ordre du jour de la Chambre. Votée en 1882, la loi fut adoptée par le Sénat en 1884 et Naquet reçut les félicitations de ses Frères pour l'énergie et la persévérance qu'il avait déployées. En juillet 1884, le Bulletin de la Grande Loge Symbolique Écossaise n'hésita pas à revendiquer pour la Maçonnerie la paternité de la nouvelle loi".


31 D. Ligou, Dictionnaire, s. v° .


32 B.G.O., 1891, p 115 : "Le Conseil de l'Ordre, vu le jugement rendu le 24-3-1891 par la Respectable Loge Les Disciples du Progrès, Orient de Paris, condamnant le Frère Laisant , Charles, député, à la perte de ses droits maçonniques et à l'exclusion définitive de la Franc-Maçonnerie pour délit de 1ère classe, Attendu que le jugement a été régulièrement notifié à l'intéressé le 27 mars ; qu'il n'a été depuis justifié d'aucun acte d'opposition ou d'appel ; que les délais sont expirés ; vu l'article 30 de la Constitution (du Grand Orient) ; ordonne : L'exclusion de la Franc-Maçonnerie, prononcée contre le Frère Laisant, sera insérée au Bulletin Officiel du Grand Orient de France. Fait en séance, le 11-5-1891".


33 Ibid., t III, p 184 ; p 185, M. Chevallier indique la suite que cette correspondance eut au sein du Conseil de l'Ordre du Grand Orient.


34 AGO, Compte-rendu des séances du Conseil de l'Ordre, 12-4-1897, inédit : "Le Frère Dazet appelle l'attention du Conseil sur la note qui figure à la page 224 de l'annuaire de 1897 où il est dit qu'il n'existe aucune espèce de relations entre le Grand Orient de France et les Grandes Loges de l'Empire allemand. Le Frère Damuzeaux trouve que les Loges ne devraient pas recevoir de Maçons allemands, puisqu'elles refusent des Maçons français depuis la rupture du Grand Orient avec le rite de Misraïm. Le Frère Desmons dit qu'il faut éviter de donner des armes au parti réactionnaire qui profite de toutes les occasions pour nous combattre au point de vue national. Le Frère Grégoire est d'avis qu'il faut laisser les Loges libres de faire ce qu'elles voudront, mais si elles demandent au Conseil un avis sur cette question, il serait bon de leur faire remarquer qu'en 1871, nos Ateliers d'Alsace-Lorraine, sommées par l'autorité allemande de rompre leurs relations avec le Grand Orient de France, ont préféré cesser leurs travaux et se dissoudre. Le Conseil décide de laisser cette question d'admission des Maçons allemands, en visiteurs, à l'appréciation des Loges...".


35 P. Miquel, Op. cit., p 386.


36 I. E., B.G.O., 1891 : Loge Avant Garde Maçonnique, Paris, Frère Pruniere, p 23 ; Loge Les Vrais Experts, Paris, Frère Paulin-Mery, pp 23 & 33 ; Loge Les Disciples du Progrès, Paris, Frère Goussot, député, pp 114, 127, Frère Laisant, député, pp 115, 127 ; Loge Saint-Jean-de-Jerusalem, Nancy, Frère Gugenheim, Georges, publiciste, p 127 etc.

(Paru dans la Revue des Etudes Juives, janvier 1996, t 155, fasc. 1-2)

 Posté par Adriana Evangelizt

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