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21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 03:46

Il faut d'abord lire la 1ère partie...

 

 

Le Sacrifice antique

 

 

par Sédir

 

2ème partie

1ère partie

 Tableau de Bleu Turell

Il en devient ainsi dans les sacrifices expiatoires.
Ils sont de deux sortes :
pour le péché, pour le délit.
Remarquons tout d'abord
la rigueur primitive de la Loi : pas de pardon possible pour les fautes commises sciemment; le coupable était exilé. Le sacrifice expiatoire ne valait donc que pour l'effacement des fautes involontaires. Si le coupable est un prêtre ou la communauté d'lsraël, c'est un taureau qu'on offrira; dans le premier cas, ce sera le prêtre qui lui imposera les mains; dans le second cas, ce seront les anciens, représentants de l'assemblée. L'immolation s'opère comme précédemment, mais avec cette différence que le prêtre aspergera sept fois du sang de la victime le voile du sanctuaire, puis les cornes de l'autel aux parfums, et le reste du sang sera versé au pied de l'autel aux holocaustes. De la sorte, la vitalité physique de la victime chargée de la faute commise sera emportée par le voile et par les parfums, tous deux correspondant à la clémence de Jéhovah, et les coupables se trouveront débarrassés de cette tache. La graisse de l'animal sera brûlée au pied de l'autel des holocaustes et tout le reste du corps transporté hors du camp au dépôt des cendres grasses pour y être entièrement consumé.

Selon les théories égyptiennes, adoptées par Moïse, une nation, celle des bords du Nil ou bien la multitude errante dans le désert, une nation adoratrice du vrai Dieu représente en petit, sur le coin de terre où elle vit, les peuples innombrables des cieux invisibles et leurs organisations zodiacales. Ainsi étaient les douze circonscriptions de Misraïm et les douze tribus d'Israël. Il existe bon nombre de savantes études sur le symbolisme du zodiaque auxquelles ceux qui s'intéressent à ces spéculations pourront se reporter avec fruit. De même que, dans l'organisation cosmique, un lieu demeure entre tous sacré, séjour du Très Haut et de ses cinq formes mystérieuses, de même, dans le royaume terrestre où vit le peuple élu, juif ou égyptien -- car autrefois chaque peuple se considérait comme élu -- un lieu est ménagé, ville sainte avec son temple où le peuple n'entre qu'après des purifications, symboles de ses accomplissements de la Loi, grâce auxquelles l'homme se rend capable de monter jusqu'au séjour céleste.

Dans ce temple vivent
les prêtres choisis comme sont les anges qui, devant la face du Tout Puissant, chantent ses louanges et exécutent ses ordres; et les autels de pierre, vitalisés par les invocations sacerdotales, par les parfums et par le sang des victimes, deviennent les pôles négatifs attirant les forces positives des régions supérieures.

Dans le culte de Moïse, en particulier, le peuple en route parmi les solitudes, c'est le cosmos immense voguant sur le Néant originel. Le camp, avec ses douze tribus, c'est le système de notre univers particulier. La tente sacrée, c'est le monde de la gloire, la Shekinah, maison de l'Éternel. Les prêtres sont les choeurs qui se tiennent sans cesse devant le trône de Dieu. Les fidèles et les victimes, ce sont les offrandes, les aspirations et les espérances que toutes les créatures font monter constamment vers leur Auteur pour Lui demander un secours, pour qu'Il efface leur désobéissance, pour Lui présenter leurs louanges de remerciement et d'adoration.

Pour en revenir à notre
sacrifice expiatoire, on comprendra sans doute maintenant que le véhicule même de l'âme de la victime ayant été jugé seul capable de monter vers l'Éternel implorer son pardon, tout le reste du corps, le cadavre réel, inerte et sans vie, soit porté hors du camp, dans ce désert qui représente le Néant originel, où vont les résidus des échanges universels.

Une partie de la chair de la victime immolée en sacrifice expiatoire était qualifiée de sacro-saint et
servait aux repas des prêtres seuls, à l'exclusion de leurs femmes. Ceci pour faire participer le sacerdoce à la clémence de Jéhovah, puisque le sacrifice en question n'était qu'une évocation de cette clémence.

Le sacrifice expiatoire pour le délit était une réhabilitation; le délinquant, déchu de ses droits sociaux, les recouvrait en offrant à l'autel des holocaustes un bélier, dont la chair était aussi réservée aux seuls prêtres.

Dans l'esprit du théocrate, en effet,
la caste sacerdotale tout entière représente le peuple dans ses rapports avec Dieu; on pourrait dire que Dieu regarde son peuple à travers les prêtres. Ceux-ci tiennent la tête de la vie nationale dans son aspect religieux. Tous les péchés du peuple, ils y participent et s'en trouvent responsables. Toutes les vertus du peuple, ils doivent les exercer; toutes les bénédictions descendantes, c'est par eux qu'elles passent avant de se répandre sur la foule.

Tel est le motif de cette identification double et constante du prêtre, d'une part avec le fidèle offrant le sacrifice, de l'autre avec le Seigneur qui le reçoit. Notons bien que cette identification n'est pas un geste symbolique, ni une allégorie morale;
pour les Israélites de ces époques, c'était un phénomène réel, une entrée des esprits de ces hommes les uns dans les autres, et tous ensemble dans l'esprit de Dieu. C'est ce caractère de substantialité réelle qui faisait la force des religions antiques, et il me semble que le catholicisme tirerait un renouveau d'énergie de la résurrection prudente et motivée de cette croyance.



* * *



Parmi les nombreux rites israélites mus par le sacrifice, nous avons noté la consécration du grand prêtre et celle de l'autel où l'on sacrifie des animaux mâles :
taureaux et béliers, le sexe mâle appartenant à Jéhovah.

La réintégration du lépreux offre une particularité curieuse. Elle comporte l'offrande de deux oiseaux, d'hysope, herbe dépurative, d'écarlate, signe de la pureté du sang recouvrée par le malade, de cèdre, bois incorruptible. L'hysope et le cèdre furent d'ailleurs les témoins, dit la Traditio
n, du premier crime dont les suites engendrèrent la lèpre. L'un des oiseaux est égorgé, son sang versé dans une coupe remplie d'eau courante; on y trempe l'oiseau vivant, le cèdre, l'hysope et l'écarlate, et le prêtre en asperge sept fois le lépreux. Puis il lâche l'oiseau dans la campagne. Sept jours plus tard, le malade qui s'est rasé la tête, les sourcils et la barbe, se représente devant le prêtre avec deux agneaux, une brebis, un peu de fleur de farine pétrie dans l'huile, et de l'huile. Le premier agneau est immolé sur le côté nord de l'autel des holocaustes et, de son sang, le prêtre marque l'oreille droite, le pouce droit et l'orteil droit du lépreux. Puis il répète la même chose avec l'huile, dont le reste est versé sur la tête du fidèle.

On voit ici qu'un des deux oiseaux est offert à Jéhovah, l'autre lâché dans le désert,
servant d'indemnité au démon de la lèpre; les onctions et les aspersions sur les endroits du corps réputés positifs et mâles, signifient bien l'effacement d'une souillure contractée par le mauvais usage d'énergies de même ordre.

La faculté que possèdent
les âmes animales de se charger des péchés commis par les hommes est mise en relief de la façon la plus nette dans le rite du bouc émissaire. Pour les anciens, le péché n'était pas seulement une action perverse, une négation métaphysique; il était aussi une véritable souillure de l'âme vivante, de l'esprit vital, et même de la matière physiologique. Pour l'effacer, il fallait donc, à leur avis, une réparation matérielle, une purification fluidique, et le repentir. Ce dernier élément moral se trouve peu exprimé dans les livres de Moïse; mais ceux de David lui ont fait une grande place et lui ont donné l'expression la plus pathétique. Le rite du bouc émissaire illustre ces théories.

Ce rite était précédé d'une quadruple offrande : le grand prêtre présentait
un taureau expiatoire et un bélier holocauste; le peuple offrait deux boucs expiatoires et un bélier holocauste. Les deux boucs sont tirés au sort : l'un reviendra à Jéhovah, l'autre à Azazel. Le grand prêtre immole son taureau, procède à des encensements et à des aspersions, puis fait de même pour le bouc de la communauté. Par ses gestes, les péchés du grand prêtre et ceux du peuple étaient enlevés du saint-des-saints, de la tente d'assignation et de l'autel où ils s'étaient concentrés comme nous l'avons vu tout à l'heure, en même temps que les prières et les vertus des Israélites. Le grand prêtre, imposant les mains sur le bouc resté vivant, le charge de tous ces péchés, le chasse dans le désert, où il devient la possession d'Azazel et des mauvais esprits.



* * *



Inutile de continuer les descriptions sommaires de nombreux autres rites, puisqu'ils étaient tous inspirés par le même esprit et bâtis sur le même plan. Le peu que nous avons vu suffit à faire apparaître le caractère général des rites sacrificiels dans l'antiquité. La théorie en est partout la même dans ses grandes lignes.

L'homme, accablé par l'énorme Nature, poussé par des passions impérieuses, accumule de ces maladresses que la notion du Bien lui révèle comme des péchés. Ayant irrité son Dieu ou ses dieux, il tâche de les fléchir ou il implore leur aide toute-puissante. Se butant aux murs du monde invisible, il y cherche des lézardes qu'il puisse agrandir, il tente de séduire les gardiens des portes mystérieuses, il essaie d'escalader ou de fracturer. Naturellement l'égoïsme, sous la forme d'instinct de la conservation, l'inspire et aussi l'aveugle. Il s'imagine attendrir son Dieu en lui offrant quelque chose, il saisit quelque créature plus faible et la pousse devant lui, comme un bouclier, il la fait souffrir à sa place, non seulement en tuant son corps, mais en jetant sur son âme hagarde les vampires infernaux que ses fautes attiraient sur lui-même. Tel est, à mon sens, le caractère essentiellement mauvais du sacrifice antique. Fondé sur un calcul mesquin : j'offre un petit objet dans l'espérance de recevoir un joyau; opérant sur ce qui est plus faible, par la contrainte et la violence, avec l'espoir de rendre accommodant ce qui est plus fort; supprimant de la vie corporelle, maléficiant de la vie immortelle; réduisant le Seigneur à l'image de l'humaine lâcheté; sophistiquant la religion vraie, qui est un entretien d'esprit d'homme à Esprit de Dieu, en l'enchaînant dans des rites et des formules; et, du même coup, chargeant des plus lourdes chaînes ses aveugles partisans, le sacrifice antique me représente la caricature invertie du véritable sacrifice, du sacrifice unique et innombrable que célèbrent les êtres éternels devant le trône de Dieu, et que nous nommons la Création.

Dans cette gloire perpétuelle, aucun coupable, aucun bourreau, aucun calcul, aucune contrainte, aucune larme, aucune formalité. L'assistant, le prêtre, la victime, l'autel, la prière et le Dieu agissent par l'enthousiasme innocent et libre de l'Amour. La crainte ne paraît pas, mais seules la joie, la lumière et la paix.
Nous nous croyons aujourd'hui bien affranchis de certains préjugés auxquels obéissait l'homme antique. Nous n'acceptons plus la vieille théorie des mondes invisibles, ni la grande idée de Dieu. Nous ne voulons nous en tenir qu'au dehors, nous voulons ignorer le dedans, l'au delà et l'en--deçà. Nous avons répandu sur tous les modes de l'action et de la pensée la même erreur que les Anciens professaient sur l'ordre religieux. Nous tenons les signes pour les seules réalités et, quant à la vraie Réalité, nous la nions.

L'essai que je viens de tenter, vous avez le droit de l'étendre aux diverses fonctions de la vie sociale, comme à celles de la vie individuelle. Nous devrions, plus sages que le vieil Hébreu ou que le vieil Asiatique, nous devrions nous apercevoir que tout ce qui fait notre orgueil de gens du XXe siècle, notre industrie, notre richesse, nos arts, notre confort, notre philanthropie, notre science énorme, tout, tout cela, ce n'est que symboles, signes, apparences et contenants. Nous devrions comprendre que tout cela n'est que l'ombre renversée d'une Présence formidable, mais méconnue, dédaignée, caricaturée. Nous devrions apercevoir l'astre, par delà les nuages magnifiques mais fugaces; la cime, derrière les brouillards, l'Etre, au dedans des existences. Nous devrions nous éprendre d'Absolu.

Alors, nous pourrions mettre un peu d'Absolu dans ce décevant Relatif au milieu des reflets duquel nous nous agitons; nous pourrions nous essayer à ce magnifique grand'oeuvre dont, seul au monde, l'homme est capable. Ne nous laissons pas séduire par le charme nuageux de l'un de ces Christ « naturalisés » que l'ironique Asie présente à la crédulité de nos intellectuels, comme une vieille nourrice agite la poupée de chiffons pour faire taire un marmot criard. Le seul Christ possible est l'incompréhensible Christ des chrétiens. Si l'on s'éprend d'un dieu normal, logique et qui ne soit que l'agrandissement d'un héros, on en vient vite à ne plus avoir de dieu du tout. Le seul Dieu qui satisfasse notre inextinguible soif d'Infini, c'est Celui-là qui nous dépasse infiniment : c'est Jésus. Mais à quoi bon faire l'apologiste ? Jésus est le Maître : Il laisse rêver les sages et s'agiter les puissants : Il les laisse faire leurs expériences, jusqu'à la fatigue et jusqu'au dégoût. C'est alors qu'Il les attend. C'est alors que ces pauvres étourdis, enfin débarrassés de leurs prestigieuses et vaines magnificences, verront luire, comme la douceur de la plus belle aurore, le regard fort et tendre de ce Jésus -- leur Maître et leur Ami -- contre lequel ils dressèrent si longtemps leurs petites prérogatives, leurs naïfs systèmes et leurs puérils mépris. La victoire, disent les stratèges, appartient à l'armée qui tient un quart d'heure de plus. Le Christ l'aura toujours, ce quart d'heure, puisque c'est Lui qui organise le Temps, puisqu'Il ne S'offense jamais, ni ne S'irrite, ni même ne S'impatiente .


J'essaierai de vous décrire ces splendeurs, telles qu'elles se manifestent ici-bas, dans notre second entretien.


Sources Livres mystiques

 

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

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