A l'heure où le Liban est massacré par la horde barbare pour les exigences géo-politiques de l'impérialisme et du sionisme nous posons un premier texte de Khalil Gibran qui fut un jour banni de son Liban natal par les instances religieuses de tous poils qui régnaient sur le pays. Son premier livre "Les Esprits rebelles" fut brûlé sur la place publique par les autorités turques et il fut condamné pour hérésie par l'évêque maronite. C'est connu et reconnu "Nul n'est prophète en son pays" comme le disait Ieschoua -qui savait de quoi Il parlait- et tous les gens Eclairés ou Illuminés par leur Voie intérieure sont un jour crucifiés aux intérêts de la Nation. Khalil Gibran n'avait fait que "décoder", en quelque sorte, les paroles du Galiléen. Quand on lit "Le Prophète", "Les ailes brisées" ou "La mort du prophète", on comprend bien toute la symbolique de son message. Pour appliquer la Loi à la lettre, il ne suffit pas d'y avoir le nez plongé dedans à longueur de journée, encore faut-il L'appliquer... "Aime ton prochain comme toi-même" étant la première maxime... mais par ces temps obscurs, les serviteurs de l'Ombre n'ont de cesse que de semer la discorde entre les divers courants religieux et leurs émules. Nous avions déjà posé divers texte de Khalil ICI...
Que la Paix et la Lumière s'abattent sur le Liban pour y déverser la Vie qui Elève comme les bombes sionistes y pleuvent sèmant la destruction et la Mort.
LA NATION
par Khalil Gibran
Malheur à la nation qui brandit mille et une croyances, mais qui ignore la foi.
Malheur à la nation qui se vêt d'une toge point tissée de ses mains, qui se nourrit d'un pain point pétri de ces mêmes mains, et qui se grise d'un vin point tiré de ses raisins.
Malheur à la nation qui acclame son tyran comme un héros, et qui estime bienfaisant son conquérant de pacotille.
Malheur à la nation qui méprise les rêves de ses ambitions, et qui se soumet à leur éveil. Malheur à la nation qui n'élève la voix que dans ses funérailles, qui ne se glorifie que parmi ses ruines, et qui ne se révolte qu'entre le glaive et le billot.
Malheur à la nation dont le politicien est mi-renard et mi-pie, le philosophe un jongleur de mots, et l'artiste un maître en rafistolage et en contrefaçon.
Malheur à la nation qui accueille son nouveau souverain en fanfare pour le renvoyer plus tard sous les huées et en acclamer un autre aux mêmes sons de trompettes.
Malheur à la nation où les sages sont rendus muets par l'âge tandis que les hommes vigoureux sont encore au berceau. Malheur à la nation divisée dont chaque parcelle revendique le nom de nation.