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16 avril 2006 7 16 /04 /avril /2006 02:13

Alors qui a écrit la Bible ? On a déjà du mal à trouver les auteurs des Evangiles et du Nouveau Testament. J'aurais bien aimé que le Galiléen tienne un journal de bord où il aurait inscrit au jour le jour, Son quotidien, Son Enseignement, ce qu'IL savait de "l'Autre Monde" par rapport à la perception qu'Il possédait de son Âme et qu'IL décrive avec application le but exact de Sa Mission sur terre. Bien que les Eveillés savent exactement à quoi s'en tenir sur le sujet. Et je trouve bien étrange qu'IL n'ait rien écrit à moins que... certaines "troubles instances" se soient évertuées à tout faire disparaître pour que rien ne reste de Lui, précisément. C'est là une "option" qu'il ne faut pas occulter lorsque l'on sait combien les forces de l'Ombre sont à l'oeuvre sur notre planète pour faire triompher le matérialisme sous toutes ses formes au détriment des valeurs qui seraient salutaires à l'Humanité. N'oublions pas non plus que dès le départ, les symboles ont été inversés. Le Mal est devenu le Bien et tout ce qui est bien est devenu mauvais. Ainsi en ont décidé les Maîtres du monde qui s'arrogent le Droit de régner sur les Hommes et d'en tirer profit pour parvenir à leur richesse personnelle et assouvir leur soif de puissance et d'ambition.   

En tout cas, s'ils ont vraiment voulu pervertir l'Enseignement du Galiléen, c'est peine perdue, voire même raté car des fragments de Ses paroles nous sont quand même parvenus. Et un oeil exercé n'aura aucun mal à trouver ce qui a été ajouté par des mains faussement divines... mais plus sûrement machiavéliques. Et nous ne parlerons pas de ce qui a été copieusement effacé pour passer sous silence les traits essentiels tant de Sa personnalité que de Sa Vie ou de Ses véritables Préceptes. Je prendrai pour exemple les écrits de Flavius Josèphe qui parle vaguement de LUI en trois lignes à peine comme s'IL avait à peine existé. Des esprits mâlins se sont évertués à faire disparaître tout ce qui avait trait à Son Enseignement, à Sa personne, à nier Son existence voire même à LE salir dans un but bien précis que je développerai plus tard... quant à certains textes classés "apocryphes" par l'Eglise Catholique Romaine, elles offrent le privilège d'offrir une image dérangeante du Galiléen qui ne correspond pas tout à fait au remaniement que les religieux ont effectué sans vergogne. Qu'à cela ne tienne, il faut bien savoir que l'ère de l'obscurantisme et du Mensonge touche à sa fin et que ceux qui ont vraiment reçu l'Appel de Ieshoua se battront jusqu'à leur dernier souffle pour que surgissent la Vérité et la Lumière. Et ce qu'ils ne pourront terminer dans cette vie-ci, ils le finiront dans une autre, tel est le Chemin des âmes lumineuses...

Mais revenons aux Evangiles... il faut quand même savoir que la première enquête effectuée sur le Galiléen fut diligentée par le Sanhédrin qu'IL dérangeait beaucoup. Et pour cause. "Le Sanhédrin était le Conseil juif suprême de 71 membres. Lui seul réuni au grand complet, pouvait juger le cas d'un faux prophète, crime religieux normalement puni de mort (Dt 18,20 ; Michna San. 1,5). Pour obtenir la condamnation, il fallait une majorité d'au moins deux voix."  C'est dire le pouvoir que s'était arrogé cette élite jalouse de ses prérogatives formant un cénacle secret que nous pourrions plus ou moins comparer à une loge maçonnique composée "d'Initiés". Et dont certaines loges maçonniques israéliennes ou judaïques se réclament encore actuellement. Cela fera l'objet d'un autre article... car n'oublions pas Ses paroles qui ont un sens bien précis et que j'appliquerai à la lettre et à sang pour sang, quitte à défriser quelques moustaches...

"Ne les craignez donc point ; car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu." Matthieu 10/26

Il me semble que moment est venu de rendre au Galiléen ce qui lui appartient et de démasquer les imposteurs et mystificateurs qui se sont arrogés le droit de salir Son image pour certains et pour d'autres de trahir Son Enseignement...

Je disais donc plus haut que c'est le Sanhédrin qui fit la première enquête sur Jésus, on reconnaîtra dans le texte ci-dessous, les mêmes méthodes appliquées aujourd'hui par ceux qui se mêlent de tout mais surtout de vouloir changer la Vérité en Mensonge... 

"Comme la renommée de Jésus se répandait rapidement dans toute la Judée et que quelques disciples commençaient à le suivre, de hauts fonctionnaires du Temple envoyèrent auprès de lui des personnes sûres pour l'espionner. Elles se mêlaient discrètement à la foule, regardaient et écoutaient tout, puis allaient faire leur rapport à Jérusalem. Le tribunal du Sanhedrin constitua une commission de vingt membres chargés d'examiner plus en détail le cas du Nazaréen. Des recherches généalogiques furent entreprises pour vérifier la lignée davidique de ses parents. On nota que souvent il fréquentait et touchait des gens que la Loi déclarait impurs ; qu'il faisait plutôt bon accueil aux publicains, aux esclaves et même à des païens traditionnellement hostiles aux  juifs. Plusieurs membres influents du Sanhédrin le soupçonnait de vouloir soulever le peuple et d'en profiter pour se faire proclamer messie et roi. On ne lui contestait pas un certain savoir, mais on mettait cela sur le compte du diable. Ne l'avait-on pas vu se retirer souvent la nuit dans des endroits déserts et montagneux ? C'était certainement, disaient-ils, pour se livrer en cachette aux maléfices de Satan. Parmi les vingt membres de la commission, quelques-uns étaient pourtant de ses sympathisants, mais ils s'en cachaient soigneusement. Plus tard, ce sont eux qui prévinrent les Douze de l'hostilité déclarée des notables de Jérusalem à l'encontre de Jésus et de ses oeuvres." Le Cinquième Evangile par  Frère Bernard-Marie.

Comme on le voit donc, les premiers qui ont certainement écrit quelque chose sur l'Initié sont les membres du Sanhédrin qui ne voulurent pas le reconnaître comme Messie allant même jusqu'à alléguer que les dons de Jésus lui venaient de Satan...

"Mais les pharisiens dirent : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons." Matthieu 9/34 

"Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons." Matthieu 12/24

On voit là l'esprit qui régnait dans cette caste... pas chez tous les membres heureusement -n'oublions pas qu'il y a des bons et des mauvais partout et dans tous les peuples- et il nous est même permis de penser que c'est grâce à l'un deux que Jésus ne mourut pas sur la croix. Un membre du Sahnédrin suffisamment puissant et qui ne fut pas insensible au charisme du Maître Galiléen.  Je reviendrai plus tard sur ce sujet... car pour ceux qui savent la Vérité, ne leur a pas échappé que des trois crucifiés, Jésus fut le seul à ne pas avoir les jambes brisées, ce qui accélérait le trépas. Et si les soldats chargés de cette besogne ne l'exécutèrent pas c'est qu'ils en avaient reçu l'ordre en haut lieu. Qui lui sauva la vie ? Voilà l'intéressante question à se poser... et à laquelle je vous promets de répondre très bientôt...

Ce qui aurait pu donc constituer un des tous premiers témoignages fut consigné par le Sanhédrin mais ne nous fut jamais donné à lire parce qu'il dérangeait cette élite qui prêchait une Loi que Jésus était venu réformer. Ils ont préféré l'accuser de n'importe quoi, allant même jusqu'à vouloir prouver qu'il était un enfant illégitime ou un "bâtard" pour aggraver son cas, et le faire exécuter pour continuer dans leur voie délétère et garder leurs privilèges. Toujours la guerre de l'Ombre et de la Lumière. Du matériel contre le Spirituel. Et du matérialisme contre l'Humanisme.

La seconde personne qui fit effectuer une recherche sur Lui, et pas la moindre se nomme Ponce-Pilate. Et l'évènement se situe juste après la crucifixion :

"L'évènement qu fait émerger le mouvement chrétien est donc une rumeur ; ce n'est pas la prédication des disciples, c'est une nouvelle qui se répand, sans doute à partir d'elle : "Il est ressuscité."

L'administration romaine a l'habitude des rumeurs qui agitent les foules, elle laisse dire, au début ; mais, cette fois, son effet se prolonge, elle ne retombe pas ; et même, elle crée une mouvance nouvelle qui s'amplifie et qui finit par intriguer le procurateur Ponce-Pilate. Tous ces gens qui croient que Jésus est ressuscité se mettent à en faire leur dieu. Pilate est perplexe : il a l'habitude de la diversité des dieux et des cultes, mais il n'a jamais été témoin de la naissance d'un culte nouveau. Et le mouvement continue à prendre de l'ampleur, dans cette Jérusalem tumultueuse, où il se trouve bien loin de Rome. Que faire ?

Pilate trouve la parade. Ce nouveau culte est à la fois insolite et bienvenu. La religion juive, dont les dirigeants sont ses partenaires forcés, est monothéiste : quel bon tour il jouerait à ces notables prétentieux s'il pouvait leur imposer un deuxième dieu, né du premier et devenu maintenant son rival auprès du peuple ! Pilate ne s'intéresse pas plus à l'un qu'à l'autre ; mais politiquement, il devrait profiter d'une scission religieuse du judaïsme.

Justement, une loi romaine vient providentiellement lui tendre une perche. Tout nouveau culte, déclare-t-elle dans son style sentencieux, doit recevoir l'aval du Sénat romain et être autorisé par décret avant d'être appliqué. Les ressuscité n'est pas encore un dieu officiel, la piété que lui témoigne une foule grandissante n'a encore aucun caractère légal ; Pilate, qui se souvient d'avoir fait mourir Jésus, pourrait maintenant réprimer cette foule et étouffer dans l'oeuf le jeune culte nouveau-né ; mais il se soucie, au contraire, de le faire exister. On retiendra, plus tard, que sa femme, plus éprise de justice que d'ordre public, était intervenue pour tenter de le sauver, prétextant un songe prémonitoire j; en cette occasion, sans doute aida-t-elle son mari à prendre sa décision : la loi peut, quelquefois, réparer ce que le souci de l'ordre détruit trop facilement.

Pilate donc s'emploie à constituer un dossier, pour obtenir du Sénat la reconnaissance du nouveau culte. Il charge une de ses relations mondaines, le pharisien Nicodème, indépendant des grands prêtres, de faire une enquête et de lui fournir une relation du procès : Jésus n'était pas de ces rares citoyens fortunés qui avaient droit à un procès écrit ; et Pilate ne pouvait se contenter de noter maintenant des souvenirs déjà lointains. Nicodème se souvient de Jésus, il connait la rumeur et lui non plus n'est pas fâché des difficultés qu'une décision favorable du Sénat pourrait causer aux grands prêtres... Il s'acquitte donc au mieux de sa tâche, donne un visage agressif aux accusateurs -ces grands prêtres justement-, tandis que Pilate fait preuve d'une modération sympathique ; lui-même se présente sous le jour le plus avantageux, intervenant au procès avec le double souci de l'ordre et de la justice -de quoi peut-être obtenir les faveurs de Rome, quelque charge diplomatique... sait-on jamais ? Nicodème confie ses notes à son secrétaire et celui-ci en fait deux copies : l'une en araméen, que garde Nicodème et l'autre en latin, qui est remise à Pilate quelques jours plus tard.

Pilate s'est pris au jeu de cette démarche administrative ; impatient de clore le dossier, il revoit avec soin, à peine arrivée, la copie reçue de Nicodème. Un instant, il se souvient de la haine lue sur le visage des accusateurs, si grande qu'il devra, en plein procès, les faire sortir et rejoindre la foule ; ils avaient d'abord tenté de tromper le procurateur, par une ruse qui accusait Jésus d'être un enfant illégitime, ce qui évidemment aggravait son cas ; un  moment, Pilate avait pensé expédier le procès ; mais la ruse avait été déjouée à temps, par un nombre respectable de témoins, venus attester qu'ils avaient bien assisté aux fiançailles des parents ; on avait d'ailleurs trouvé la trace de son foyer dans le recensement de Quirinius, où son père Joseph figurait au nombre des contribuables de Bethléem ; et le prévenu avait ainsi échappé à leur calomnie. Pilate poursuit sa lecture ; voici, à présent, les deux griefs portés jcontre Jésus : sa faute était extrême, car il complotait à la fois contre l'autorité de Rome et contre celle du Temple ; les grands prêtres l'accusaient sans nuance de sédition. Un instant, Pilate lève les yeux ; il se rappelle, maintenant, les traits de l'accusé et il sourit : manifestement, tout ce complot était pure médisance ; la seule arme de Jésus était sa parole, il n'avait rien d'un meneur prêt à tout pour soulever la foule ; dehors les gens attendaient, plutôt par curiosité que pour prendre le parti de l'accusé... Pilate reprend sa lecture ; avec satisfaction, il voit que l'image que Nicodème donne de lui ne peut que plaire à l'empereur. La mort ne lui est pas imputable ; au fond, il a cédé par souci de l'ordre public, il a fait son devoir. Pilate appelle alors son secrétaire et ajoute au récit du procès une brève relation de l'exécution, plate et dépourvue d'émotion ; il n'a pas le talent de Nicodème. D'ailleurs, ce n'est pas là l'essentiel, mais l'évocation du supplice est nécessaire pour faire le lien entre le procès et la rumeur qui persiste, source d'un nouveau désordre potentiel, que Pilate, en écrivant, se montrait soucieux de prévenir, en tenant Rome informée.

La relation complétée est alors recopiée ; par courtoisie, Pilate communique ses ajouts à Nicodème ; puis il écrit au président du Sénat, c'est-à-dire à l'empereur lui-même, et, sans attendre, dépêche un courrier à Rome. Pilate était pressé d'obtenir le décret d'autorisation et il ne voulait pas que la chose s'ébruite avant d'être faite. Mais les choses ne devaient pas se passer comme il l'espérait.

Quelques jours plus tard, Tibère reçoit le courrier de Pilate ; il lit la relation du procès de Jésus, trouve sa mort bien explicable, quoique regrettable. Ce n'est pas, à vrai dire, le sort du supplicié qui importait, mais la pression des pouvoirs religieux barbares avaient le don de l'agacer ; et l'idée de donner un signe de tolérance, conforme à l'idéal grec, tout en mettant les grands prêtres en difficulté, lui semblait excellente. Aussi commit-il l'imprudence de transmettre le rapport aux sénateurs en donnant son opinion. L'empereur, qui passait le plus clair de son temps à imposer sa volonté aux sénateurs, fut accueilli fraîchement. Pour une fois, il fallait un vote, la décision relevait donc des sénateurs et non de l'empereur. Et le Sénat profita du faux pas pour s'opposer. Le décret ne fut pas voté ; Tibère n'y pouvait rien, il classa le dossier dans les Archives Impériales, au rayon des affaires de Judée, à côté du registre du cens établi, quelque vingt-cinq années plus tôt, par Quirinius. Et le courrier de Pilate repartit, avec la réponse du Sénat. Pilate, à son tour, classa le dossier. A Rome comme à Jérusalem, les Archives contenaient désormais un important document sur Jésus. Jamais, au cours de son ministère, il n'avait eu affaire à l'autorité romaine ; seule l'enquête sur sa naissance, lors du procès, avait permis d'établir qu'au moment du recensement de Quirinius, Jésus devait avoir une douzaine d'années. A présent, la cause était entendue, Pilate ne pouvait ni autoriser le nouveau culte, ni s'opposer aux éventuelles menaces des grands prêtres contre la jeune communauté ; il en prit son parti et oublia l'affaire...

Le premier document évangélique, ainsi, n'est ni chrétien, ni en grec, ni surtout en hébreu ; c'est un écrit administratif romain, fait en latin, avec un simple brouillon en araméen ; l'auteur qui croit à un échec de sa manoeuvre contre les grands prêtres, ne soupçonne pas l'avenir de ces premières lignes." La Parole qui devint Evangile par Christian-Bernard Amphoux

Ensuite, il faut attendre à peu près 80 ans pour qu'apparaissent -comme par enchantement- les premiers écrits relatant Son passage sur terre. Pour moi, l'Enseignement de Jésus -qui n'a jamais voulu fonder ni une Religion ni une Eglise- a donné naissance au Christianisme et les scribes et religieux qui ont copié et recopié les textes ne se sont pas gênés pour enlever certains passages et en rajouter d'autres dans le seul but de manipuler les foules par leurs doctrines sévères, leurs commandements,  leurs tabous sur le sexe et sur les femmes. On peut déjà dire qu'ils ont trahi Son Enseignement sur ce dernier point, certains de Ses disciples étant mariés et surtout, nombre de Ses disciples étant des femmes.  Marie de Magdala, par exemple, que l'Eglise Catholique Romaine a transformé en prostituée. Ce qui nous semble déjà éloquent mais en remontant encore plus loin dans le temps, Eve subit presque le même sort avec l'histoire du Serpent dans le Jardin d'Eden. C'est dire que les rabbins et moines copistes avaient l'imagination bien fertile. Ou qu'ils ont voulu cacher la véritable signification du Serpent associé à la Connaissance. De là à imaginer qu'elle copule avec un serpent et donne naissance au péché Originel, quelle affabulation.

Pour le Nouveau Testament donc, comme l'Ancien, il faut bien se dire que s'il reste certaines traces de faits qui ont pu se dérouler, la Bible est pour une bonne partie composée de mythes empruntés à d'anciennes traditions. Mais c'est vraiment ailleurs et avec d'autres "méthodes" qu'il faut chercher la Vérité...

Adriana Evangelizt

 

 

La Bible n'appartient à personne

 

par Henri Tincq

 

On croit tout savoir de la Bible. Comment ignorer encore que sa rédaction a duré plus d'un millénaire ? Qu'elle a donné forme et vie aux civilisations inspirées par la foi en un Dieu unique ? Qu'elle a guidé des générations de croyants, façonné des modèles de vivre, de penser, de peindre, de construire, d'écrire et de mourir ? Et pourtant, on lira, avec une impression de fraîcheur renouvelée, le récit que vient de faire Jaroslav Pelikan de la monumentale carrière de ce livre traduit en plus de 2 000 langues, qui est encore le plus diffusé au monde.

Ancien professeur à l'université Yale (Etats-Unis), Jaroslav Pelikan, Américain d'origine slovaque, né dans le luthéranisme et converti à l'orthodoxie, est l'un des plus grands historiens de la doctrine chrétienne. Son oeuvre est plus connue dans le monde anglo-saxon que dans les pays latins. Mais si son livre sur la Bible, qui vient d'être traduit en France par Denis-Armand Canal, est bien la synthèse attendue de décennies de recherches historiques, linguistiques et exégétiques, son écriture limpide le rend accessible à tous.

Le plus réconfortant est qu'il montre combien la Bible est d'abord un livre d'hommes racontant des histoires d'hommes. Histoires d'alliances, d'amours, de schismes, de guerres. La Bible est un ensemble de matériaux oraux, écrit M. Pelikan, qui ont été "immobilisés dans un livre comme une mouche dans l'ambre". Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit restée immuable. Elle a subi toutes les transformations, déviations, trahisons liées au passage de l'oral à l'écrit, à la diversité des interprétations humaines, aux mutations de la langue, à la pénétration du texte dans la diversité des aires culturelles. Rien n'est plus étranger à l'histoire qu'un fondamentalisme qui chercherait dans des textes sacrés la légitimation d'une cause pour le présent.

La principale révolution est la traduction (à partir du IIIe siècle avant J.-C.) de la Bible hébraïque en langue grecque, qui était alors la langue universelle du bassin méditerranéen et des juifs en diaspora. C'est la "Septante" d'Alexandrie. "Moïse se met à parler en grec", écrit plaisamment l'auteur. La Torah et les Prophètes, livres offerts par Dieu au peuple hébreu, sont désormais à la portée de tous. Les récits fondateurs du christianisme, le "renouvellement" de l'alliance entre Dieu et les hommes, l'"accomplissement" de la promesse d'un Messie vont puiser dans la tradition prophétique, surtout celle d'Isaïe. Proche des thèses du traducteur Henri Meschonnic, Jaroslav Pelikan ose affirmer : "Le principal héritier de la Septante juive ne fut pas le judaïsme, mais le christianisme."

Dès lors, deux confessions, liées par un même texte, ne vont plus cesser de diverger. La Bible avait été une "mère" pour le judaïsme. Elle devient une "marâtre". C'est en grec que les Evangiles sont traduits et connaissent la prodigieuse expansion ? au détriment du judaïsme ? dont M. Pelikan retrace, jusqu'au Moyen Age et à l'époque moderne, toutes les étapes, notamment l'affranchissement par Luther d'une Bible monopolisée par la Tradition romaine et son développement dans le "nouveau monde".

Cet ouvrage offre une mise en perspective dépassionnée. Il démontre la vanité de toutes les tentatives d'appropriation de ces écritures sacrées et leur "polysémie", capable d'atteindre tous les hommes jusqu'à aujourd'hui, au-delà de leurs querelles de chapelles. Les Psaumes, le Cantique des cantiques et bien d'autres ont gardé leur pureté originelle. La Bible est "une beauté à jamais ancienne et toujours nouvelle", disait saint Augustin. Plus modestement, Jaroslav Pelikan conclut : "Même dans une période matérialiste comme la nôtre, la Bible se révèle être le seul antidote contre le cynisme."

A qui appartient la Bible ? Le livre des livres à travers les âges de Jaroslav Pelikan. La Table ronde, 334 pages, 22 euros.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

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commentaires

G
Je profite de ce bel article pour communiquer aux ami(e)s les coordonnées du site présentant l'Evangile de philippe qui fait partie des très anciens manuscrits d’une bibliothèque gnostique des premiers siècles, découverte en 1945 à Nag-Hammadi en Egypte.<br /> <br /> Il a notamment le mérite de nous rappeler que Marie-Madeleine était bel et bien la compagne de Jésus, ce qui ne manquera pas d'intéresser tous les bons chrétiens !!!
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