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2 août 2007 4 02 /08 /août /2007 14:07

 Poursuivons donc le fabuleux livre de Fr.°. Reghellini de Shio. Nous avons vu que toutes les Sciences sacrées que Moïse connaissait forcément puisqu'il avait été instruit en Egypte ne se retrouve nulle part dans ce qu'il est "sensé" avoir écrit. Nous admettons sans problème qu'elle devait être orale et transmise aux Lévites qui en ont fait ce qu'ils en ont voulu. Nous savons aujourd'hui que le Pentateuque n'est pas son oeuvre. Que d'autres se sont chargés, à sa place, d'écrire son histoire ainsi que de transformer sa vie même, en puisant dans des traditions plus anciennes, notamment celle de Bacchus, ainsi que celle de Sargon, lui aussi sauvé des eaux. Alors qui est vraiment Moïse ? Pourquoi lui avoir collé sur le dos d'autres histoires que la sienne ? Il y a là, indubitablement, une volonté de dissimulation. ON a faussé son destin. ON a raconté au Peuple naïf un conte à dormir debout. Et ON lui a fait dire des choses qu'il n'a JAMAIS dites. Ca, c'est une certitude.

Cependant, Moïse connaissait la Tradition sur le monde, notamment la Genèse ainsi que la fabuleuse histoire du Déluge, commun lui aussi à tous les Peuples. Les Egyptiens la connaissaient. Mais comme vous le constaterez sur un extrait d'ouvrage que nous poserons plus tard, eux-mêmes la tenait de traditions antédiluviennes. Il faut aussi savoir que la Tradition Egyptienne est plus ou moins copiée sur celle de l'Inde. On y retrouve notamment la notion de castes. Où la troisième, la honnie, celle du Peuple à droit à des histoires à dormir debout pour la maintenir dans l'ignorance. De l'Inde à l'Egypte, cette notion est passée bien évidemment aux Lévites -scribes de la Loi de Moïse- qui ont gardé la Vérité sous le boisseau pour continuer d'asservir nos ancêtres israélites.

Ils ne se sont pas privés d'utiliser des tours de magie pour leur faire croire que c'était Dieu qui opérait des catastrophes ou des miracles. Ils avaient là-dessus copié sur la caste sacerdotale Egyptienne qui possédait tous les privilèges, y compris celui de faire les Rois et d'exiger du Peuple un tribu pour s'enrichir. Du style, "Si tu ne donnes pas une offrande, Dieu te punira..." et oui, Dieu a bon dos dans le commerce crapuleux des hommes. Leur devise était la suivante "Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes...", alors on fait dire à l'Eternel tout ce qui nous arrange. Comme vous pourrez le lire ci-dessous.

Nos ancêtres étaient tellement pressurés par l'avidité des prêtres, lévites, sacrificateurs, etc... que ne pouvant plus supporter l'imposition de cette caste odieuse, ils en vinrent à s'adonner au commerce avec tout ce que cela comporte, bien sûr, de dérives. Les émoluements de cette mafia consistait en la dime de tout ce que la Terre produisait ainsi que des animaux. Voilà un extrait pour vous mettre en bouche... "Les prêtres avaient l'offrande des premiers arbres et les premiers animaux, ainsi que les premiers nés des animaux domestiques et des hommes. Les parens rachetaient leurs premiers nés, moyennant la somme de cinq sicles. Le sicle, dit Calmet, valait 1 livre 16 s. 2 d. de France. Ainsi les parens payaient, pour leurs premiers nés, 7 liv. 1 s. 8 d. de France. Outre cela, les Israélites devaient donner une capitation au Temple, et ce tribut annuel était d'un demi-sicle. Déjà les prêtres avaient obtenu de Moïse 15 villes et les Lévites 35 en toute propriété. Les offrandes faites au Temple étaient pour les prêtres qui avaient persuadé au peuple hébreu qu'il devait trois fois l'année se présenter devant le Seigneur, et n'y paraître jamais les mains vides." On possède là déjà une partie de la Vérité sur CE qui a mis le grappin sur nos ancêtres ignorants, crédules et naïfs.

Vous pourrez découvrir aussi comment ils utilisaient cette crédulité, pour tous les miséreux, les malades de la lèpre par exemple... le prêtre purificateur se livrait à toutes sortes de simulacres qui bien entendu ne guérissaient pas le malade. Mais ils le faisaient revenir avec des offrandes dix fois supérieures aux premières... on comprend mieux quand on lit tout ça pourquoi Ieschoua a été assassiné. Lui, savait la Vérité. Il savait aussi ce qu'était devenue la Loi de Moïse sous l'emprise de cette cohorte. Ils ont senti venir le danger et vu surtout l'abollition de tous leurs privilèges si le Peuple L'écoutait.

Il n'empêche que cette cohorte qui  a fondé véritablement la Première Maçonnerie. THUBALKAIN -possession du monde- est une de leurs clefs. On comprend donc l'Esprit qu'elle peut posséder, encore de nos jours... et par là-même mieux comprendre l'Esprit du Sionisme International à qui les descendants de nos ancêtres paient toujours le tribut, ainsi que les incrédules qui n'y voient pas plus loin que le bout de leur nez.

 

 

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

11ème partie

10ème partie

9ème partie

 

 1ère partie

CHAPITRE VII.

2ème partie


Les historiens, tant anciens que modernes, conviennent que la théocratie fut le premier gouvernement des premières sociétés civiles, et soyons bien persuadés que, de nos jours même, une grande partie de la terre lui est soumise.

Les Lévites, par leurs traditions, savaient que les prêtres égyptiens avaient gouverné l'Egypte, et que, malgré l'établissement des Rois, les prêtres avaient conservé une domination sur l'esprit public, qui les rendait en bien des choses supérieurs même aux Rois.

Le corps des prêtres égyptiens était dépositaire
des lois et des sciences, l'interprète des Dieux, le surveillant et le juge des Rois , auxquels il faisait un procès sévère après leur mort, en mettant en évidence leurs vertus et leurs faiblesses.

Ces mêmes prêtres, pour soutenir leur empire, enseignaient qu'il valait mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. Ces doctrines malheureusement passèrent chez les prêtres juifs, et de ceux-ci chez les prêtres de Rome. Il est bien aisé aujourd'hui de se convaincre que cette aveugle obéisssance prêchée aux Dieux respectifs par les plus anciens prêtres, n'était qu'une obéissance aveugle à eux-mêmes, qui avaient su se faire passer pour les interprètes et les organes de la volonté divine. Si on lit avec quelqu'attention la Bible, elle prêche à toutes les pages l'obéissance aux prophètes, à l'autorité des prêtres et des patriarches, qui est toujours comparée à l'autorité paternelle et à la divine.

Nous avons vu placer la Verge d'Aaron dans l'Arche avec les Tables de la Loi.
Les prêtres juifs surent, libres ou esclaves, profiter de ce privilège tout-puissant. De nos temps, la domination des prêtres de Rome balance en bien des pays l'autorité souveraine (57); ils veulent être comme les prêtres juifs, les conservateurs de toute science et les interprètes de la volonté divine ; ils nous démontrent par-là que les prêtres ont toujours cherché et quelquefois trouvé la solution du fameux problème d'Archimède, en s'emparant d'un point idéal dans le ciel, au moyen duquel ils remuent à leur profit leurs sectateurs et le monde entier.

L'avidité des anciens prêtres et des Lévites était poussée si loin, que les Juifs, ne pouvant plus supporter le poids des impositions sur les terres et sur les animaux, s'adonnèrent au commerce, les produits de l'agriculture étant absorbés (58) par le sacerdoce.

Dans Joseph, Antiq., liv. 3, c. 8, on voit que les
fonctions des prêtres juifs étaient le service du temple, l'instruction du peuple, le jugement des affaires, des causes de divorce, des eaux de jalousie (59) , la bénédiction du peuple, le droit de sonner les trompettes sacrées (60) ; que leurs émolumens consistaient dans la dîme de tout ce que la terre produisait, et des animaux qui paissaient sous la Verge du pasteur. Les prêtres avaient l'offrande des premiers arbres et les premiers animaux, ainsi que les premiers nés des animaux domestiques et des hommes. Les parens rachetaient leurs premiers nés, moyennant la somme de cinq sicles. Le sicle, dit Calmet, valait 1 livre 16 s. 2 d. de France. Ainsi les parens payaient, pour leurs premiers nés, 7 liv. 1 s. 8 d. de France. Outre cela, les Israélites devaient donner une capitation au Temple, et ce tribut annuel était d'un demi-sicle. Déjà les prêtres avaient obtenu de Moïse 15 villes et les Lévites 35 en toute propriété.

Les offrandes faites au Temple étaient
pour les prêtres qui avaient persuadé au peuple hébreu qu'il devait trois fois l'année se présenter devant le Seigneur, et n'y paraître jamais les mains vides.

Ils recevaient aussi
la peau, l'épaule et la poitrine des victimes ; outre tous ces avantages, en temps de guerre, on prélevait un cinquantième sur tout le butin, dont une moitié était allouée aux prêtres, et l'autre aux Lévites.

Nous avons dit que les Israélites étaient exposés à la lèpre. Les prêtres étaient chargés de la distinction des différentes sortes de lèpres du corps, des meubles et immeubles; ils étaient chargés de sa purification, dont voici la cérémonie cabalistique, et les profits qu'ils en tiraient.

Après que les prêtres avaient déclaré un lépreux guéri, il devait retourner à eux avec
deux oiseaux, qui ordinairement étaient des tourterelles ou des colombes. L'un était immolé, et son sang était reçu dans un vase d'argile plein d'eau de source.

Le
prêtre purificateur attachait à l'oiseau vivant deux petites branches, une de cèdre, l'autre d'hyssope, liées ensemble par un ruban de laine cramoisi. Il plongeait cet oiseau dans le vase contenant l'eau dans laquelle on avait reçu le sang du premier ; ensuite il en aspergeait le lépreux, puis laissait envoler l'oiseau.

Au bout de sept jours, le lépreux , après s'être
lavé et coupé tout le poil du corps , devait se présenter au Tabernacle, avec deux agneaux et une jeune brebis , une mesure de farine arrosée d'huile, et un pot d'huile pure. Le prêtre purificateur recevait tout cela, immolait un agneau pour le péché, l'autre pour l'holocauste, et la brebis pour le délit. Après ce sacrifice, le prêtre prenait du sang de l'hostie pour le délit, en mettait sur l'oreille droite, sur le pouce du pied et de la main droite du lépreux; ensuite le même purificateur versait dans sa main droite de l'huile offerte, en faisant sept aspersions avec les doigts vers le Tabernacle, et oignait l'oreille, les pouces de la main et du pied droit du lépreux qui, au moyen des présens qu'il faisait au prêtre et des momeries magnétiques de celui-ci, se trouvait purifié.

Les prêtres et Lévites, quoiqu'esclaves dans Babylone, se rappelaient leurs richesses et leurs droits; ils étaient aussi convaincus que c'était par les sciences acquises en Egypte ( et qu'ils avaient professées depuis Moïse), qu'ils s'étaient attiré la vénération des autres tribus d'Israël, et s'étaient rendus aussi puissans ; de semblables souhaits dirigèrent les Lévites dans leurs premières institutions secrètes, en établissant des Ordres dans le sacerdoce, comme il paraît par le mot thubalkain, qui se trouve souvent dans leurs livres sacrés : ce mot est conservé dans la première parole de passe, et d'admission dans le premier degré du rite Ec.'.Ref.'. ; il se trouve aussi dans la maîtrise du rite An.'. etAc.'., et autrement placé encore dans d'autres rites.

Le mot
thubalkain veut dire possession du monde, but que bien des ordres religieux en Espagne et en France se sont proposé, mais plus que tous, l'Ordre appelé par Voltaire, les gardes du corps du Pape, les Jésuites, qui, par des sociétés secrètes (61) et des missions, cherchent à envahir la surface de la terre.

On admettait
les candidats Lévites au sacerdoce, par des préparations usitées indistinctement dans tous les mystères, ce qui est expliqué par la première parole sacrée Jàkin, que nous conservons et qui veut dire aussi préparation (62). Il est bon d'observer que la langue chaldéenne, quoique très expressive, est pauvre, et que le même mot a plusieurs significations, selon le sens et la phrase où il se trouve employé.

La Maçonnerie de Salomon avait, comme on l'a dit,
consacré les symboles de mort répandus dans tous les mystères orientaux. Nous le répétons, les Egyptiens pleuraient Osiris mort, pour le Soleil arrivé à la fin de sa course au solstice d'hiver ; les Ethiopiens Memnon , les Perses Mythras, les Grecs Bacchus, d'autres Atys, les Babyloniens Adonis ; tous ces peuples différens ont établi la passion, la mort, la résurrection de leur respective divinité, qui n'était, dans le fait, que le Soleil.

Chez les Juifs , on devait appliquer cette légende à
Hiram, constructeur du Temple de Salomon, qui jouait un si grand rôle dans la Mystagogie juive.

On doit regarder le Mythe d'Adon-Hiram, comme l'une des formes les plus anciennes de la personnification solaire introduite dans les Temples maçonniques, qui ont conservé ce mystère, comme dans son institution primitive. On est surpris de trouver le même Mythe dans la passion et le supplice de Jésus-Christ : c'est le sacrifice de son corps, de son sang ; c'est sa mort, le noeud essentiel qui unit les Chrétiens, et que ceux-ci rappellent par une cérémonie commémorative, celle de la communion ; elle existe dans les mystères des anciennes religions, et, pour un cas semblable, l'allégorie de la future rédemption figure dans les mystères maçon.'., comme on le voit par la mort mystique d'Hiram, Grand-Architecte, assassiné par trois compagnons qui voulaient lui ravir cette parole sacrée, tant vénérée par les Juifs, et qui avait occasionné la fête et la commémoration du 10 Thischri. Il est à supposer que les Lévites durent attacher à la parole perdue , par cet assassinat, une seconde allégorie, la rapportant à la liberté, aux biens, à l'autorité perdue à la suite de leurs derniers Rois.

Qu'il nous soit permis de répéter que cette parole de Jéhovah, que le Grand-Prêtre des Juifs ne pouvait prononcer qu'une seule fois par année, était
en si grande vénération prés des Lévites, que la peine de mort fut ordonnée sous l'empire de la Loi mosaïque contre les blasphémateurs de cette parole; les Israélites se servaient d'autres mots, qui se rapportaient à celui-ci, pour exprimer Dieu; néanmoins ils les respectaient tous, ils cherchaient même à les sanctifier de toute manière, ils les prononçaient avec une grande vénération, ne s'en servant (63) que dans de grands périls, ou pour un usage particulier de dévotion. Cette parole Jéhovah, dans les mystères juifs, s'étant perdue comme on a vu par la fête et cérémonie du 10 Thischri, les prêtres et Lévites firent un devoir aux initiés de la chercher, de la trouver, et de mettre tout en oeuvre pour venger l'assassinat supposé. Il est constaté que nous conservons ces pratiques, la première dans le Chevalier Ecossais, et la seconde dans les Elus.

Ainsi qu'on vient de le dire, toutes les religions de l'antiquité avaient
puisé leurs principes chez les Egyptiens, où se trouvait la commémoration par nous expliquée de la mort d'Osiris, et l'allégorie mystérieuse de sa vengeance sur ses meurtriers. Les prêtres juifs n'ont fait que substituer Hiram à Osiris; quelques rites, en place d'Hiram , ont Adon-Hiram, qui était le héros des Babyloniens.

La commémoration de ces vengeances n'était
point instituée chez les Egyptiens, ni chez les autres peuples, ni dans nos mystères, pour des fins sanglantes, comme quelques détracteurs se sont plu à le répandre faussement, et comme on le verra par la suite (64); elle se rapporte aux simples opérations de la nature, qui n'offre que guerres continuelles entre le principe générateur et le principe destructeur, doctrines invariables que les prêtres égyptiens enseignèrent toujours à leurs néophytes.

Ainsi les anciens instituteurs des mystères, dans l'application particulière
de leurs vengeances simulées, faisaient allusion à telle histoire ou à telle légende : ce que nous avons adopté après eux dans nos différons degrés et rites : de là , des visionnaires mal instruits et malicieux ont essayé de persuader que nous voulions réellement les exécuter, et que le néophyte devait venger ces assassinats allégoriques sur leurs auteurs, soit figurativement, soit implicitement, ou sur ceux qui les représentent.

Qu'on se désabuse; ces vengeances ne sont que les allégories des effets de la nature, ou du conflit perpétuel de la Génération avec la Destruction de l'oeuvre qui produit la Régénération ou Réparation des êtres, ce qu'on a si souvent répété : vérités incontestables enseignées par les prêtres égyptiens, principes fondamentaux de tous leurs mystères et de tous leurs dogmes comme du nôtre.

Les Lévites durent se servir de la branche sacrée de l'Acacia pour figurer l'assassinat d'Hiram : nos instituteurs choisirent cette branche d'arbre, car elle était commune à tous les mystères anciens.

On verra que les Sabéens et les Chrétiens de St Jean honoraient cet arbre, et se servaient d'une de ses branches dans les initiations. Les Sabéens appelaient cet arbre Houzza; ce nom se trouve littéralement être celui de l'acclamation et du vivat des Maçons Ecossais Houzé, qu'on écrit Huzza. La Maçonnerie d'Ecosse, d'Angleterre, de France, d'Italie, d'Allemagne, a emprunté son cri de joie au rameau des initiés, et le place en tête de ses
chartes et capitulaires.

Ce symbole, au commencement de nos mystères, est un objet de tristesse, mais l'alégresse le suit de près: or, à la manifestation d'Hiram,
les Juifs durent y unir l'allégorie du bois qui donne le salut, et l'Acacia était regardé pour le Lignum salutis. On prétend que la croix de Jésus était de cet arbre (65).

Les Parsis, peuple de l'Orient, conservaient encore, dans certaines fêtes, l'emploi d'un rameau mystérieux, quelquefois végétal, le plus souvent métallique : c'est un signe qu'on retrouve partout où il y a trace d'initiation.

Nous le trouvons dans le gui des Druides et dans la fête des Rameaux des Chrétiens de Rome, laquelle précède de cinq jours la commémoration de la mort de Jésus sur le Bois de salut.

Quelques critiques ont avancé que les prêtres de Rome conservent l'emblème de l'Acacia , qu'eux aussi sont initiés (66), qu'ils ont des signes allégoriques, mais qu'ils ne les comprennent pas; ces mêmes critiques disent encore que l'usage de ces objets sacrés ne sert qu'à alimenter leur puissance, se borne chez eux à des cérémonies insignifiantes, et qu'ils ne pratiquent pas généralement les vertus que leurs emblèmes et leurs cérémonies sont destinés à leur retracer.

Un grand nombre de médailles et d'abraxaa, qui portent l'initiation, sont accompagnés d'un rameau. (Voyez Montfaucon et ses planches des 1er et 2e vol.)

Les Parsis se servaient aussi dans leurs mystères
de branches sacrées de HOM , elles n'étaient propres au service religieux qu'après qu'elles étaient restées trempées pendant un an dans l'eau bénite (Voyage aux Indes, par Kleucher et Zendavesta, m, 6 ). Les rameaux des Chrétiens romains doivent être également bénis et aspergés avec de l'eau bénite par un prêtre; alors les crédules leur attribuent des pouvoirs miraculeux, même celui d'écarter la foudre.

On lit dans Herden (Philosophie de l'Histoire, tom. III, § 29), que les habitans des bords du Gange s'y baignent pour l'expiation de leurs péchés; mais il faut qu'ils tiennent à la main des brins de paille bénis par un Brama, sans quoi l'immersion est nulle.

Cette mort mystérieuse et cette branche qui la manifeste, se trouve aussi dans les mystères des anciens Romains ; nous ne faisons que rapporter ce qu'un moderne savant, l'auteur du Poème de la Maçonnerie, observe très judicieusement (ce qui avait été dit par l'Encyclopédie Maçonnique), qu'il y a
une analogie frappante entre l'initiation romaine et celle des Egyptiens, qui est la même que celle des Maçons d'aujourd'hui.

Les cérémonies maçonniques ont un rapport marqué avec plusieurs passages de Virgile, qui, non seulement les expliquent, mais même
seraient inintelligibles sans lui. Ainsi, par exemple, dans son 6e livre de l'Enéide , Enée descend aux Enfers, cherche la branche fatale et mystérieuse (qu'on a comparée au gui dont se servaient les Druides dans leurs mystères ) : là, il découvre le corps de Misène, tué par un Dieu jaloux. Virgile, après avoir décrit le mystère de la putréfaction et de la chair qui se détache du corps, nous dépeint son héros frappant de son épée des monstres terribles qui s'opposent à son passage , et triomphant enfin de tous les obstacles, même des quatre élémens qui se trouvent précisés dans ses vers.


L'incertitude qui a régné longtemps sur l'affinité des anciens mystères avec ceux des Maçons, a disparu par la comparaison et par le récit des épreuves des anciens ; l'on voit clairement qu'en elles tout est emblématique, qu'on y représentait aux initiés l'avantage des sociétés,  la nécessité des lois qui en découlaient; on y prouvait que l'initiation était un secours de plus pour parvenir à l'exercice de ses devoirs, et qu'il fallait la pureté du cœur et l'habitude des vertus pour l'obtenir. On peut se persuader et on peut dire qu'il est démontré clairement que, par l'initiation, on parvenait à la connaissance des secrets de la nature, et à la vérité ; que cette dernière toute nue ne convenait pas pour tous les yeux ; aussi pour participer à cette connaissance, exigeait-on des épreuves, des grades de mérite, en un mot, il fallait s'en rendre digne.

Ces obstacles préliminaires, que nous lisons dans Setos et dans Virgile, constituaient, à proprement parler, l'initiation ; nos sages instituteurs ont voulu, en les rendant difficiles à surmonter, ne pas rendre trop générale la connaissance des vérités, qui auraient été nuisibles aux hommes non destinés à connaître la nature dans sa pureté native : voilà pourquoi, dans les Temples égyptiens, la nature, qui ne représentait que la vérité, était voilée. Mais revenant au poème de Virgile, la Descente d'Enée aux Enfers, réunit sur l'initiation tout ce qu'on ne trouve qu'avec peine dans une multitude d'auteurs; on y voit les épreuves et les cérémonies des mystères; on y trouve les mêmes doctrines : car si l'on examine les discours de la Sybille, dans le langage qu'elle tient, nous trouvons celui des préparateurs égyptiens et juifs, qui étaient chargés d'instruire et de conduire l'initié dans les épreuves, et le discours d'Anchise nous dévoile le Hiérophante égyptien, juif et grec, qui instruit l'initié après les épreuves; il roule tout entier sur l'Etre Suprême, sur l'immortalité de l'âme, sur les récompenses et punitions futures.


D'après ce que nous venons d'exposer, on peut aisément conclure que les Juifs, fondateurs de ces nouveaux mystères, indépendamment de ce qu'ils choisirent, pour l'Etre allégorique, un personnage illustre, réellement figuré dans la construction du Temple de Salomon, cherchèrent encore qu'il donnât par quelque rapport une idée du sens mystérieux, de l'objet et du fond de l'allégorie cachée : ainsi, ils choisirent Hiram, parce que la Bible, liv, III des Roig, chap. 7, V. 13, le cite comme le fondeur, le ciseleur, le sculpteur de Salomon, ce qui se trouve confirmé par Joseph ; ils le choisirent par une analogie très remarquable, car il était le fils de Ur, et, ce mot chez les Juifs se prend pour le feu , qui est le principal des quatre élémens, cause de toute génération chez les Perses et chez les Egyptiens.


Il est à remarquer de plus, que chez toutes les nations qui avaient admis dans leur religion et leurs mystères, le culte du Soleil, les Hiérophantes cachaient l'objet de leur vénération par la substitution d'un des héros de leur pays; les uns établirent la légende de Phthas, les autres d'Osiris, de Bacchus, d'Hercule, de Mithras, d'Ammon, etc. Les Lévites ont dû choisir Hiram, d'après l'exercice de son art, et d'après le nom de son père, pour l'être allégorique qui représente le Grand-Architecte du Temple de Salomon ; ces Lévites, lors de leur esclavage à Babylone , durent regarder cette liturgie comme l'allégorie de leurs pouvoirs, biens et liberté perdus par leurs Rois. Nous avons souvent occasion de reproduire de pareils faits, et la nature de notre sujet nous y force.

Cette allégorie et cette légende d'Hiram varient dans nos Temples ; il en est de même de celle de ses trois assassins.

Elle est
l'allégorie de Jésus-Christ dans la Maçonnerie couronnée, et est suivie par les Bons Cousins.

Jésus-Christ, comme le Soleil,
termine sa carrière, apostrophé par le mauvais principe ou par le mauvais larron. Le bon principe suit le Christ dans sa gloire : on a même voulu faire ressortir davantage l'allégorie dans le tremblement de terre, dans les ténèbres, dans le bouleversement de la nature, qui suivent la mort du Divin Maître, de même que si réellement le Soleil s'était anéanti. Hiram , dans la Maçonnerie ancienne et acceptée dans un de nos Ordres, est l'emblème de Jésus-Christ, du Grand-Architecte, de son Eglise ; dans un autre, il représente l'ordre parfait qui se trouve dans la nature.

Douzième partie

 Notes :

(57) Voyez ce que la junte apostolique a osé en Espagne, en 1815, et ce que sont les congrégations de Jésus en France.

(58) Si on lit le Deutétonome et le Levitigue, on sera convaincu de cette assertion. On ne pouvait se présenter devant les prêtres les mains vides. Dulaure, dans son Histoire de Paris, rapporte des ordonnances des premiers évêques de la Gaule, qui établissaient les mêmes droits sur tous les Chrétiens.

(59) La cérémonie des eaux de jalousie se pratiquait de la manière suivante, Nombres, ch. 3 : «Lorsqu'une femme sera tombée en faute, et que, méprisant son mari, elle se sera approchée d'un autre homme, le mari la mènera devant le prêtre avec une offrande de la dixième partie d'une mesure de farine d'orge ; le prêtre la présentera au Seigneur, après il prendra de l'eau sainte dans un vase, il y mettra un peu de la terre du pavé du Tabernacle , il découvrira la tête de la femme et il mettra sur ses mains le sacrifice destiné pour renouveler le souvenir de son crime : le prêtre tiendra dans ses mains les eaux très-amères sur lesquelles il a prononcé des malédictions avec exécration, il donnera les eaux à boire à la femme : si son ventre n'enfle pas, e.t si elle n'en meurt pas, elle est innocente. »

(60) Les prêtres chrétiens changèrent cet usage en celui des cloches.

Posté par Adriana Evangelizt

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 11:15

 Nous ne sommes pas d'accord, sur quelques points, avec certaines versions d'Eliphas Levi sur le symbolisme, en n'oubliant pas que son ouvrage a été écrit en 1860. Sans doute n'avait-il pas lu l'ouvrage du Fr.°. Reghellini de Shio -écrit pourtant en 1842- dont nous avons commencé à poser l'essentiel sur notre blog. La Maçonnerie tire son origine des "mystères" soigneusement entretenu par le Sacerdoce Egyptien dont Moïse avait été instruit avec ses 72 Lévites sortis d'Egypte qui perpétuèrent la tradition -avec quelques changements notoires- après sa mort et dont on retrouve trace dans certains écrits de la Torah. Notamment dans les images des Prophètes. On peut dire sans équivoque que tous les membres du Sanhedrin -au nombre de 72... même nombre que l'aéropage sacerdotal Egyptien- qui décidérent de se débarrasser de Ieschoua étaient des Initiés. Le tout étant de savoir "Initié" en quoi et pourquoi faire ? Pour qui oeuvraient-ils l'Ombre ou la Lumière ? Pour la Vérité ou pour le Mensonge ? Qu'ont-ils exactement ramené d'Egypte ? Notre "recherche" pour comprendre le destin de nos "Ancêtres esclaves" nous a mené très loin. Champollion avait certes déchiffré les hieroglyphes mais les hiéroglyphes avaient deux sens. Dont un n'était pas révélé au Peuple. Nous vous en livrerons bientôt quelques bribes. Les Lévites Egyptiens qui ont donc mis la main sur le peuple Israélite connaissaient les "Mystères" secrets. Savez-vous comment était traité la troisième caste en Egypte ? La caste du Peuple ? Les deux autres étant celle des Prêtres et celle des Guerriers. Nous poserons bientôt quelques extraits d'un vieux livre qui explicitera bien le propos. Le Peuple -dont faisait partie nos ancêtres- était maintenu dans une ignorance totale pour mieux l'asservir. Il était considéré moins que les parias en Inde. Il n'était bon qu'à trimer et certains d'entre eux servaient aux prêtres comme sacrifices. Les noirs étaient sacrifiés au mauvais principe et les blancs, au bon principe. Quand on a un tel mépris pour le Peuple, peut-on dire que ceux qui le gouvernent oeuvrent pour la Lumière ? Et pourquoi les Lévites Egyptiens se sont-ils intéressés aux descendants d'Abraham ? Celui qui répond à cette question possède la clef de TOUT. Et notamment celle de l'Ideologie Sioniste -qui n'est que la continuation de l'idéologie pharisiannique- et qui maintient toujours le Peuple en servitude.

 

 

 

 

ORIGINES MAGIQUES DE LA MAÇONNERIE

par Eliphas Levi

Chapitre VII

extrait du livre Histoire de la Magie (1860)

 


SOMMAIRE. — La légende d'Hiram ou d'Adoniram. — Autres légendes maçonniques. — Le secret des francs-maçons. — Esprit de leurs rites. — Sens de leurs grades, leurs tableaux allégoriques, leurs signes.


La grande association kabbalistique, connue en Europe sous le nom de maçonnerie, apparaît tout à coup dans le monde au moment où la protestation contre l'Église vient de démembrer l'unité chrétienne. Les historiens de cet ordre ne savent comment en expliquer l'origine : les uns lui donnent pour mère une libre association de maçons, formée lors de la construction de la cathédrale de Strasbourg ; d'autres lui donnent Cromwell pour fondateur,
sans trop se demander si les rites de la maçonnerie anglaise du temps de Cromwell ne sont pas organisés contre ce chef de l'anarchie puritaine ; il en est d'assez ignorants pour attribuer aux jésuites, sinon la fondation du moins la continuation et la direction de cette société longtemps secrète et toujours mystérieuse.

A part cette dernière opinion, qui se réfute d'elle-même, on peut concilier toutes les autres, en disant que les frères maçons ont emprunté aux constructeurs de la cathédrale de Strasbourg leur nom et les emblèmes de leur art, qu'ils se sont organisés publiquement pour la première fois en Angleterre, à la faveur des institutions radicales et
en dépit du despotisme de Cromwell.

On peut ajouter qu'ils ont eu les templiers pour modèles, les roses-croix pour pères et les joannites pour ancêtres. Leur dogme est celui de
Zoroastre et d'Hermès, leur règle est l'initiation progressive, leur principe l'égalité réglée par la hiérarchie et la fraternité universelle ; ce sont les continuateurs de l'école d'Alexandrie, héritière de toutes les initiations antiques ; ce sont les dépositaires des secrets de l'apocalypse et du sohar; l'objet de leur culte c'est la vérité représentée par la lumière; ils tolèrent toutes les croyances et ne professent qu'une seule et même philosophie; ils ne cherchent que la vérité, n'enseignent que la réalité et veulent amener progressivement toutes les intelligences à la raison.

Le but allégorique de la maçonnerie c'est
la reconstruction du temple de Salomon; le but réel c'est la reconstitution de l'unité sociale par l'alliance de la raison et de la foi, et le rétablissement de la hiérarchie, suivant la science et la vertu, avec l'initiation et les épreuves pour degrés.

Rien n'est plus beau, on le voit, rien n'est plus grand que ces idées et ces tendances,
malheureusement les doctrines de l'unité et la soumission à la hiérarchie ne se conservèrent pas dans la maçonnerie universelle ; il y eut bientôt une maçonnerie dissidente, opposée à la maçonnerie orthodoxe, et les plus grandes calamités de la révolution française furent le résultat de cette scission.

Les francs-maçons ont leur légende sacrée, c'est celle
d'Hiram, complétée par celle de Cyrus et de Zorobabel. Voici la légende d'Hiram :

Lorsque Salomon fit bâtir le temple, il confia ses plans à un architecte nommé
Hiram.

Cet architecte, pour mettre de l'ordre dans les travaux, divisa les travailleurs par rang d'habileté, et comme leur multitude était grande,
afin de les reconnaître, soit pour les employer suivant leur mérite, soit pour les rénumérer suivant leur travail, il donna à chaque catégorie, aux apprentis, aux compagnons et aux maîtres, des mots de passe et des signes particuliers.

Trois compagnons voulurent usurper le rang des maîtres sans en avoir le mérite, ils se mirent en embuscade aux trois principales portes du temple, et lorsque Hiram se présenta pour sortir, l'un des compagnons lui demanda le mot d'ordre des maîtres, en le menaçant de sa règle.

Hiram lui répondit : Ce n'est pas ainsi que j'ai reçu le mot que vous me demandez.

Le compagnon furieux frappa Hiram de sa règle de fer, et lui fit
une première blessure.

Hiram courut à une autre porte, il y trouva le second compagnon, même demande, même réponse, et cette fois Hiram fut
frappé avec une équerre, d'autres disent avec un levier.

A la troisième porte était le troisième assassin, qui
acheva le maître d'un coup de maillet.

Ces trois compagnons cachèrent ensuite le cadavre sous un tas de décombres, et plantèrent sur cette tombe improvisée
une branche d'acacia, puis ils prirent la fuite comme Cain après le meurtre d'Abel.

Cependant Salomon, ne voyant pas revenir son architecte, envoya
neuf maîtres pour le chercher, la branche d'acacia leur révéla le cadavre, ils le tirèrent des décombres, et comme il y avait séjourné assez longtemps, ils s'écrièrent en le soulevant : Mac bénach! ce qui signifie : la chair se détache des os.

On rendit à Hiram les derniers devoirs, puis vingt-sept maîtres furent envoyés par Salomon à la recherche des meurtriers.

Le premier fut surpris dans une caverne, une lampe brûlait près de lui et un ruisseau coulait à ses pieds, un poignard était près de lui pour sa défense; le maître qui pénétra dans la caverne reconnut l'assassin, saisit le poignard et le frappa en criant :
Nekum ! mot qui veut dire vengeance ; sa tête fut portée à Salomon, qui frémit en la voyant, et dit à celui qui avait tué l'assassin : Malheureux, ne savais-tu pas que je m'étais réservé le droit de punir ? Alors tous les maîtres se prosternèrent et demandèrent grâce pour celui que son zèle avait emporté trop loin.

Le second meurtrier fut trahi par un homme qui lui avait donné asile; il était caché dans un
rocher près d'un buisson ardent, sur lequel brillait un arc-en-ciel, un chien était couché près de lui, les maîtres trompèrent la vigilance du chien, saisirent le coupable, le lièrent et le menèrent à Jérusalem, où il périt du dernier supplice.

Le troisième assassin fut tué par un lion, qu'il fallut vaincre pour s'emparer de son cadavre, d'autres versions disent qu'il se défendit lui-même à coups de hache contre les maîtres, qui parvinrent enfin à le désarmer et le conduisirent à Salomon, qui lui fit expier son crime.

Telle est
la première légende, en voici maintenant l'explication. Salomon est la personnification de la science et de la sagesse suprêmes.

Le temple est la réalisation et la figure du règne hiérarchiqne
de la vérité et de la raison sur la terre.
 

Hiram est l'homme parvenu à l'empire par la science et par la sagesse.
Il gouverne par la justice et par l'ordre, en rendant
à chacun selon ses œuvres.
Chaque degré de l'ordre possède
un mot qui en exprime l'intelligence.
Il n'y a
qu'une parole pour Hiram, mais cette parole se prononce de trois manières différentes.

D'une manière pour les apprentis, et prononcé par eux il signifie nature et s'explique par le travail.

D'une autre manière pour les compagnons, et chez eux il signifie
pensée en s'expliquant par l'étude.

D'une autre manière pour les maîtres, et dans leur bouche il signifie
vérité, mot qui s'explique par la sagesse.

Cette parole est celle dont on se sert pour désigner Dieu, dont le vrai nom est indicible et incommunicable.

Ainsi il y a trois degrés dans lahiérarchie, comme il a
trois portes au temple;
II y a
trois rayons dans la lumière;
Il y a trois forces dans la nature;
Ces forces sont figurées par la règle qui unit, le levier qui soulève et le maillet qui affermit.

La
rébellion des instincts brutaux, contre l'aristocratie hiérarchique de la sagesse, s'arme successivement de ces trois forces qu'elle détourne de l'harmonie.
Il y a
trois rebelles typiques :
Le rebelle à la nature;
Le rebelle à la science ;
Le rebelle à la vérité.
Ils étaient
figurés dans l'enfer des anciens par les trois têtes de Cerbère.
 

Ils sont figurés dans la Bible par Coré, Dathan et Abiron.

Dans la légende maçonnique, ils sont désignés par des noms qui varient suivant les rites.

Le premier qu'on appelle ordinairement
Abiram ou meurtrier d'Hiram, frappe le grand maître avec la règle.

C'est l'histoire du juste mis à mort, au nom de la loi, par les passions humaines.

Le second nommé
Miphiboseth, du nom d'un prétendant ridicule et infirme à la royauté de David, frappe Hiram avec le levier ou avec l'équerre.

C'est ainsi que
le levier populaire ou l'équerre d'une folle égalité devient l'instrument de la tyrannie entre les mains de la multitude et attente, plus malheureusement encore que la règle, à la royauté de la sagesse et de la vertu.

Le troisième enfin achève Hiram avec le maillet.

Comme font les instincts brutaux, lorsqu'ils veulent
faire l'ordre au nom de la violence et de la peur en écrasant l'intelligence.

La
branche d'acacia sur la tombe d'Hiram est comme la croix sur nos autels.
C'est
le signe de la science qui survit à la science ; c'est la branche verte qui annonce un autre printemps.
Quand les hommes ont ainsi
troublé l'ordre de la nature, la Providence intervient pour le rétablir, comme Salomon pour venger la mort d'Hiram.
Celui qui a assassiné avec la règle, meurt par le poignard.
 

Celui qui a frappé avec le levier ou l'équerre, mourra sous la hache de la loi. C'est l'arrêt éternel des régicides.

Celui qui a triomphé avec le maillet, tombera
victime de la force dont il a abusé, et sera étranglé par le lion.

L'assassin par la règle, est dénoncé
par la lampe même qui l'éclaire et par la source où il s'abreuve.
C'est-à-dire, qu'on lui appliquera
la peine du talion.
L'assassin par le levier sera surpris quand sa vigilance sera en défaut comme un chien endormi, et il sera livré par ses complices ; car
l'anarchie est mère de la trahison.
Le lion qui dévore l'assassin par le maillet, est
une des formes du sphinx d'CEdipe.
Et celui-là méritera de
succéder à Hiram dans sa dignité qui aura vaincu le lion.
Le cadavre putréfié d'Hiram montre que
les formes changent, mais que l'esprit reste.
La
source d'eau qui coule près du premier meurtrier, rappelle le déluge qui a puni les crimes contre la nature.
Le
buisson ardent et l'arc-en-ciel qui font découvrir le second assassin, représentent la lumière et la vie, dénonçant les attentats contre la pensée.
Enfin
le lion vaincu représente le triomphe de l'esprit sur la matière et la soumission définitive de la force à l'intelligence.
Depuis
le commencement du travail de l'esprit pour bâtir le temple de l'unité, Hiram a été tué bien des fois, et il ressuscite toujours.
 

C'est Adonis tué par le sanglier, c'est Osiris assassiné par Typhon.
C'est
Pythagore proscrit, c'est Orphée déchiré par les Bacchantes, c'est Moïse abandonné dans les cavernes du Mont-Nébo, c'est Jésus mis à mort par Caïphe, Judas et Pilate.

Les
vrais maçons sont donc ceux qui persistent à vouloir construire le temple, suivant le plan d'Hiram.

Telle est la grande et principale légende de la maçonnerie ; les autres ne sont pas moins belles et moins profondes, mais nous ne croyons pas devoir en divulguer les mystères, bien que nous n'ayons
reçu l'initiation que de Dieu et de nos travaux, nous regardons le secret de la haute maçonnerie comme le nôtre. Parvenus par nos efforts à un grade scientifique qui nous impose le silence, nous nous croyons mieux engagé par nos convictions que par un serment. La science est une noblesse qui oblige, et nous ne démériterons point la couronne princière des roses-croix. Nous aussi nous croyons à la résurrection d'Hiram !

Les rites de la maçonnerie sont
destinés à transmettre le souvenir des légendes de l'initiation, à le conserver parmi les frères.

On nous demandera peut-être comment, si la maçonnerie est si sublime et si sainte,
elle a pu être proscrite et si souvent condamnée par l'Église.
Nous avons déjà répondu à cette question, en parlant
des scissions et des profanations de la maçonnerie.
La maçonnerie,
c'est la gnose, et les faux gnostiques ont fait condamner les véritables.
Ce qui les oblige à se cacher,
ce n'est pas la crainte de la lumière, la lumière est ce qu'ils veulent, ce qu'ils cherchent, ce qu'ils adorent.
Mais
ils craignent les profanateurs, c'est-à-dire, les faux interprètes, les calomniateurs, les sceptiques au rire stupide, et les ennemis de toute croyance et de toute moralité.

De notre temps d'ailleurs
un grand nombre d'hommes qui se croyent francs-maçons, ignorent le sens de leurs rites, et ont perdu la clé de leurs mystères.
Ils
ne comprennent même plus leurs tableaux symboliques, et n'entendent plus rien aux signes hiéroglyphiques, dont sont historiés les tapis de leurs loges.
Ces
tableaux et ces signes sont les pages du livre de la science absolue et universelle.
On peut les lire à l'aide
des clés kabbalistiques, et elles n'ont rien de caché pour l'initié qui possède les clavicules de Salomon.
La maçonnerie a
non-seulement été profanée, mais elle a servi même de voile et de prétexte aux complots de l'anarchie, par l'influence occulte des vengeurs de Jacques de Molay, et des continuateurs de l'oeuvre schismatique du temple.
Au lieu de venger la mort d'Hiram,
on a vengé ses assassins.
Les anarchistes ont repris la règle, l'équerre et le maillet, et ont écrit dessus
liberté, égalité, fraternité.
C'est-à-dire
liberté pour les convoitises, égalité dans la bassesse, et fraternité pour détruire.
Voilà les hommes que l'Église a condamnés justement et qu'elle condamnera toujours !

Posté par Adriana Evangelizt

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 14:55

Alors que s'est-il passé après la mort de Moïse ? La loi qu'il avait laissé aux Lévites fut-elle suivie à la lettre ? Il semble que non bien sûr. Ils ont rajouté des "mystères", histoire d'asservir toujours davantage le Peuple à leur religion. Ils ont rajouté les "anges" et les "chérubins" piqués à la tradition chaldéenne. Mieux on ne trouve pas trace de l'Enseignement Egyptien que Moïse a forcément reçu sur l'Astronomie, par exemple, tout comme suivant les écrits, jamais Moïse ne parle de l'âme. Vous pouvez chercher. Et pourtant les prêtres d'Osiris y croyaient. Nous sommes en train de taper un autre livre où la question de l'âme jamais évoqué par Moïse fait l'objet entier de l'ouvrage. Un vieux livre encore mais ô combien éclairant. Qui nous pousse encore et toujours à nous poser la question : Qu'est devenu le Véritable Enseignement de Moïse ? Il n'a laissé aucun écrit mais une tradition orale dont étaient dépositaires les Lévites. Qu'en ont-ils fait ?

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

10ème partie

9ème partie

8ème partie

 1ère partie

CHAPITRE VII.

1ère partie


Nouveaux mystères et emblèmes introduits chez les Lévites pendant lu captivité de Babylone. —Légende de Salomon et d'Hiram. — Fête de la parole innommable. — Pâque conservée. — Mystères juifs expliqués par les symboles pratiqués dans la Maçonnerie. — Vision d'Ainos. — La Bible explique les épreuves de l'initiation juive. — La Bible est écrite du temps de l'esclavage de Babylone. Privilèges anciens des Lévites. — Initiation lévitique, son premier ordre. — Le Soleil, base des mystères anciens.— Mort et résurrection d'Hiram, analogues aux solstices et aux équinoxes. — Sainteté de la parole innominable. — Hiram , allégorie du bon principe ; ses assassins du mauvais. — Institution de l'emblème de l'Acacia. Usage de cette branche mystérieuses chez les anciens. — Pourquoi les Lévites durent choisir Hiram pour le symbole du Soleil ; explication de cette allégorie dans differens rites maçonniques.— Pierre cubique et pierre angulaire.


Tout porte à croire que les Sacrificateurs et les Lévites, lors de leur esclavage en Babylone, tout en conservant les anciens mystères et dogmes apportés d'Egypte par Moïse, voulurent transmettre à la postérité les sentences de Samuel, leur deuil, et l'espoir qu'ils avaient d'une future rédemption. A cette fin ils instituèrent des nouveaux mystères, qu'ils réunirent à ceux qu'ils pratiquaient, en se proposant particulièrement de cultiver les sciences que Moïse et Salomon leur avaient prescrites, convaincus que c'était le seul moyen de pouvoir se remettre à la tête de leur gouvernement, une fois qu'ils auraient eu le bonheur d'être libres et de rentrer dans leur pays.

Ils choisirent donc un sujet et des emblèmes analogues à ces nouveaux mystères, afin qu'ils pussent leur servir de commémoration de leurs libertés et
de leurs biens perdus par l'institution des Rois, qui causèrent leurs malheurs et leur esclavage ; ils se proposèrent dans ces nouveaux travaux la réédification mystique du Temple de Salomon.

Aux anciens emblèmes apportés de l'Egypte
, ils en ajoutèrent de nouveaux ; ils établirent pour les premiers grades que les apprentifs ou les nouveaux initiés devaient dégrossir et ébaucher les pierres brutes avec des marteaux, comme en agissaient les Egyptiens ; ce qu'on déduira par le document qui existait dans le cabinet du père Albert que Montfaucon indique être une prêtresse égyptienne, et que nous croyons être une Isis, soutenant sur ses genoux, comme si elle tenait un enfant, la pierre brute à dégrossir.

Quelques écrivains pensent que les marteaux qui, dans nos travaux, s'appellent maillets,
rappellent le marteau de métal dont se servaient les Grands-Sacrificateurs pour frapper la victime ; d'autres croient qu'ils représentent cette croix baphométique tronquée des Gnosticiens, cette clef tautique et cruciforme qu'on découvre dans les symboles égyptiens, que les divinités portaient ; au bout de ces croix, on y avait attaché un anneau par lequel les personnages des hiéroglyphes la tenaient. Ce signe indiquait leur immortalité ; on le verra ci-après. Comme tout devait se rapporter à la réédification du Temple, on dût établir, pour être élevé à un ordre supérieur, le passage de l'équerre à l'aplomb, que nous conservons aussi dans le grade de compagnonnage. L'astronomie devait toujours représenter allégoriquement tous les mystères ; aussi Hiram , qui était la figure du Soleil et de l'Architecte, devait, comme le Soleil, mourir et ressusciter, ce qui devint le sujet des ordres supérieurs au compagnonnage. Aux anciennes épreuves de passer par les élémens , ils ajoutèrent des cérémonies pour rappeler qu'eux seuls avaient le droit exclusif de faire les sacrifices ; ainsi, ils préparaient le néophyte comme une victime, à l'instar des Egyptiens ; ce qui se pratique également dans notre institution.

Ces nouveaux mystères, cérémonies et emblèmes devaient rappeler l'époque la plus brillante de la nation juive, celle où Salomon avait relevé le culte du  Grand-Jéhovah ; ils servaient aussi à retracer la gloire qui rejaillissait pour lu
i de ce qu'il avait accordé les biens et l'autorité aux Sacrificateurs et aux prêtres, et d'avoir établi la marche des mystères ; ce qui a été très bien expliqué par D. F. Bagot, 4e édition, Paris, p. 39, où il donne la légende du Temple :

« Salomon rassembla ses chefs de travaux et leur proposa d'édifier, en l'honneur du Grand-Architecte de l'Univers, un Temple semblable en tout à celui qui  venait d'être bâti. Tous y consentirent, et les ouvriers manuels, hommes instruits et pieux, devinrent ouvriers spirituels; comme il importait de marquer la différence qui existe entre les dispositions aux vertus et à la possession de cette même vertu , Salomon caractérisa les grades.
Le 1er, l'apprentissage, renfermait
toutes les épreuves corporelles des mystères égyptiens; le 2me, de compagnonnage, comprenait les institutions données par les prêtres, et les conférences de ces prêtres avec l'aspirant dans la dernière partie de l'initiation ; le 3e la maîtrise, était la connaissance totale des mystères, mais il convenait à la prudence de Salomon, d'adapter à son système moral l'incident du maître assassiné par les vices attaquant, et quelquefois altérant la vertu. »

Ces mystères nouveaux, établis par les Lévites dans Babylone
, devaient entretenir chez la nation le désir de rentrer dans ses foyers, pour y rebâtir réellement le Temple Saint et recouvrer l'autorité et les biens perdus par l'ambition des derniers rois de Juda et d'Israël.

Les Lévites, dans ces mystères, conservèrent la fête du 10 de Thischri, ou
le mystère de la Parole perdue ; ce qui est consacré dans la maçonnerie de nos jours. Le seul Grand-Prêtre, une fois par année, retrouvait et prononçait ces mots sacramentels ( tous les rites en agissent encore de même), et si le rite français , pour se tenir à la valeur du mot innominable, a écarté dans ses mystères cette parole, il la conserve dans sa voûte sacrée, et y a substitué les mots Schem, Hame, Phoras, qui signifient nom bien prononcé.

Les Lévites chargés des mystères, criaient aussi au peuple ces mêmes mots, après que le Grand-Pontife avait prononcé la parole sacrée, innominable.

A la. suite de cette liturgie , les Israélites fêtaient
leur Pâque(52), qu'ils avaient empruntée, comme on l'a dit, des Egyptiens, chez lesquels elle avait lieu à la pleine lune, dans l'équinoxe du printemps.

Les prêtres de Memphis l'avaient établie en reconnaissance des avantages produits par le retour de la force du Soleil, s
ous le symbole et mystère du dieu Osiris, qui ressuscite et triomphe des ténèbres et du mauvais principe, ou des frimas ; ils l'appelaient le mystère de la Résurrection, ou de la Rédemption. Les Chrétiens ont aussi leur Pâque, et la résurrection de Jésus image du Soleil.

Quant au peuple hébreu, il a regardé cette fête comme
la commémoration de sa sortie d'Egypte et de la destruction des premiers nés des Egyptiens, leurs anciens maîtres, qu'ils regardaient comme des barbares.
 

Il est à observer que Moïse ordonna, comme cérémonie essentielle à cette fête, un banquet dans lequel on devait servir simplement un agneau mâle d'un an. Exode , ch. XXII, v. 5. C'est par cet emblème que Moïse voulut rappeler aux prêtres israélites l'Aries, signe du Zodiaque égyptien; différons rites maçonniques suivent encore cet usage ; nous en parlerons lors des cérémonies.

Ces
institutions mystiques étaient communes à toutes les religions de l'antiquité, et les prêtres des différentes nations les tenaient soigneusement secrètes.

Néanmoins les écritures sacrées des Juifs soulèvent de temps à autre le voile, et font voir
qu'ils célébraient leurs mystères sous la forme maçonnique. Il est dit, Psaume CXXVII : « Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain. » Et dans les Prophéties d'Amos, au ch. VII, v. 8, on lit un entretien fort curieux sur ces mystères entre le Seigneur éternel et ce prophète.

L'Éternel se présente à Amos sous la transfiguration analogue aux mystères que
les prêtres hébreux devaient avoir établis et pratiqués, c'est-à-dire sous la figure d'un Maître Maçon ; il demande à Amos :
« Quid vides ? Que voyez-vous?
Et le prophète répond :
« Je vous vois, ô mon Seigneur,
avec une Truelle à la main (53)
Le Seigneur lui réplique :
« Ecce ponam trullam in medio populi mei Israël, non adjiciam super inducere eum. »
Le prophète dit par là allégoriquement, que le grand Jéhovah ne voulait plus ,
à cause des péchés des Israélites, s'occuper à l'avenir de la réédification des murailles de Jérusalem, de son Temple saint, de ses mystères, ni de sa régénération future.

Ce texte mérite la plus haute considération de nos Frères éclairés.

Un autre texte autographe prouve les initiations établies chez les Juifs ; elles sont les mêmes que celles des Maçons. (Voyez la Bible de Louvain, 1550 ; Ecclesiaste, ch. IV, v. Lit. c. ) : « Elle marche par des chemins douteux avec lui, l'ayant élu entre les premiers. Elle fera naître en lui crainte , peur et appréhension, et se tourmentera
pour lui communiquer sa doctrine jusqu'à ce qu'elle le tienne dans sa manière de penser, et qu'il croie en son âme, et elle l'affirmera et conduira par le droit chemin de la sagesse, et le rassurera, lui découvrira ses secrets , et le fera riche en science et entendement. » II est hors de propos d'avertir que ce texte se réfère à l'initié et à l'initiant.

Les critiques de la Bible prétendent que, pendant cette captivité,
les Lévites avec les autres Israélites avaient appris la langue et l'écriture chaldéennes ; car c'est dans cette langue que la Bible est écrite ; ils supposent aussi avec raison , ce que les curieux pourront trouver dans la lecture des écrivains par nous cités (54), que ce livre est tout à fait mystérieux et allégorique ; qu'il fut composé par les prêtres Israélites du temps de leur esclavage à Babylone, ou après leur retour à Jérusalem. Ils regardent comme impossible qu'on puisse admettre que ce livre fût écrit du vivant de Moïse, car il donne l'histoire des Juifs bien postérieure à Moïse même, et à ce qu'on lui attribue ; et ils disent même qu'après les lois de Moïse, les prêtres devaient connaître les écritures sacrées et profanes, et qu'ils ne pouvaient et ne devaient en connaître d'autres que celles des Egyptiens et leurs hiéroglyphes ; car leur captivité en Egypte avait compté douze patriarches, qui s'étaient succédé, c'est-à-dire douze générations. L'histoire des Egyptiens dit qu'ils condamnaient aux travaux les criminels (55) et les esclaves.

Pendant leur esclavage, les Israélites furent employés à la construction des monumens égyptiens ; après de tels faits, il faut admettre que les Israélites devaient avoir la langue et l'écriture de leurs maîtres les Egyptiens, d'autant plus que Moïse avait été admis aux mystères des prêtres, et devait en connaître les hiéroglyphes et l'écriture sacrée.

Une des fortes raisons qui portent plusieurs auteurs à croire que la Bible
qu'on attribue à Moïse ne fut écrite qu'après la sortie des Juifs de Babylone, c'est qu'elle parle des bons et mauvais Anges, des Chérubins, et d'autres hiérarchies célestes, qui n'étaient aucunement adoptées dans les mystères égyptiens, et qui faisaient partie des emblèmes religieux des Assyriens.

Ainsi, les Anges ne purent être honorés chez le peuple Juif,
qu'après qu'il eût communiqué avec les Chaldéens et pendant sa captivité. Ce ne fut que par la suite que Maimonide et les Rabbins donnèrent aux hiérarchies d'Anges la plus grande extension ; ils en prirent les modèles même chez les lettrés chinois, qui, sous l'expression de bons et mauvais esprits, entendent les causes générales de la, nature avec leurs effets. Les Juifs donnèrent aux Anges tous les attributs de Dieu, et en même temps tous les penchans des hommes.

De Sacy, sur l'autorité des docteurs de l'Eglise, veut qu'Esdras ait corrigé les erreurs qui s'étaient glissées dans les livres saints, par la négligence des prêtres et ensuite par les fautes des copistes. Remarquons bien que De Sacy prétend qu'Esdras même changea les caractères de la première Bible, qui étaient samaritains ; il y substitua les chaldéens, comme mieux adaptés aux Juifs qui s'étaient familiarisés pendant leur esclavage avec cette langue. Il pense que ce changement eut aussi lieu pour que les Juifs n'eussent pas même le langage commun avec les Samaritains, lequel tenait beaucoup de celui des Egyptiens. Esdras regardait les Samaritains comme des schismatiques et des idolâtres. Les Samaritains de nos jours suivent le Pentateuque; ils ont même les quatre fêtes juives et sont circoncis : on peut les appeler les Réformés Juifs. Theodoret assure que, dans la version d'Aquila, le premier et le second livres des Rois n'en font qu'un , et que l'auteur de ces livres est bien postérieur au temps dont il écrivit l'histoire. Le même Theodoret croit que les livres des Rois ont été compilés par un auteur, après la captivité de Rabylone ; enfin , suivant l'opinion de bien des docteurs de l'Eglise, différens livres de la Bible furent modifiés au gré des commentateurs et de leurs copistes, ce qui porta saint Jude, Juif, à entreprendre la réforme connue sous le nom de Talmud; il regardait la Bible comme un livre de confusion.

Les plus modérés des éritiques sont d'avis que les Livres, la Loi et le Pentateuque, ne furent pas écrits par Moïse. Voici ce que dit St Clément, Homel. 2, $ 51 ; et Stromat. 3, § 42 : «
Car votre Genèse en particulier ne fut jamais l'ouvrage de Moïse. »

Volney, dans ses Ruines de Palmyre, à la note 28, croit que
la Bible contient des preuves qu'elle ne fut écrite qu'après le retour de la captivité de Babylone; malheureusement les critiques n'envisagent cet ouvrage uni au Nouveau-Testament, que d'après les hérésies qui en découlèrent ; ils le regardent comme la boîte de Pandore, d'où s'échappèrent tous les maux qui, en l'ouvrant, se sont répandus dans l'Univers.

Nous nous permettrons d'ajouter quelques réflexions à celles de saint Augustin, de saint Clément et des autres auteurs que nous avons cités, sur l'identité des oeuvres attribuées à Moïse, n'entendant aucunement disputer à ces Saints-Pères, le mérite d'avoir été les premiers à faire ces observations.

Diodore de Sicile, liv. , ch. 50  et plus particulièrement au chapitre 81 dit que les prêtres égyptiens tenaient une suite non-interrompue d'observations astronomiques, faite depuis les âges les plus reculés, sur les éclipses de la Lune, les tremblements de terre, les déluges et les apparitions des étoiles, que nous nommons planètes et comètes.

Les Hebraïsans, qui veulent
trouver l'origine de toutes les sciences dans la Bible et même de l'Astronomie, voient la tradition du Déluge juif consigné dans l'Arche de Deucalion, dans l'Autel de Thémis, dans la Colombe et dans la constellation du Corbeau ; mais. à dire vrai, il faut être visionnaire pour trouver toutes ces choses dans la Bible, et pour supposer que les Egyptiens et les Grecs les lui aient (56) empruntées.

Ce qu'il y a de certain, c'est que la Bible nous dit que Moïse était versé dans les sciences égyptiennes ; nous l'avons vu
élevé et instruit par les prêtres d'Isis : or, il devait connaître l'Astronomie ; s'il a laissé des notions astronomiques aux prêtres qu'il a établis, elles doivent se rapporter aux connaissances qu'il pouvait avoir acquises par son éducation et initiation. Or, aucune trace de cette science ne se trouve dans la Bible ; alors il faut croire que les vrais ouvrages de Moïse se sont égarés dans les déportations auxquelles les Israélites furent condamnés, d'autant plus que les dépositaires de ces ouvrages sacrés devaient les cacher au peuple, toujours enclin à l'idolâtrie : il importait de ne pas lui faire connaître la théorie du cours des astres et leurs signes, de peur qu'il ne retombât dans les erreurs du sabéisme dont étaient imbues toutes les autres nations voisines, qui honoraient l'agriculture.

Il est
impossible d'accorder la science qu'on donne à Moïse avec sa Genèse, qui défigure toute idée astronomique, où il est dit, par exemple, que le soleil et la lune dominent toutes les étoiles, que la lune est la plus grande des étoiles, que le firmament est solide, que les étoiles y sont fixées, que ce firmament soutient les eaux supérieures, que les nues sont des canaux par où les eaux sorties des réservoirs du firmament se répandent sur la terre ; que le troisième ciel où réside la Divinité est au-dessus du firmament et sur l'abîme des eaux.


Ce n'est pas dans l'Astronomie égyptienne que Moïse a puisé ces rêves ridicules avec lesquels les prêtres de Rome ont cru convaincre d'erreur Bruno, Galilée et Copernic. Mais revenons à notre sujet.

ONZIEME PARTIE

Notes

(52) Pâque veut dire passage; il faisait allusion à celui du Soleil.

(53) Cet emblème fait partie des rites maçonniques, et on peut dire qu'après cette légende, il doit occuper la première place. Il  sert dans l'Ecossais, dans le Ch.'. d'orient, et dans les grades de perfection.

(54) Fréreta mis en défaut la Chronologie biblique ; Boulanger, Voltaire, Dupuis , Leblond, ont remarque ses erreurs géographiques et historiques. Aux yeux de ces écrivains , la Bible est bien loin de prouver le caractère de divinité qu'on prétend lui avoir été imprimé.

(55) Les lois égyptiennes condamnaient les criminels à des travaux inutiles, comme à remplir des tonneaux percés et à porter des pierres sur le sommet d'une hauteur, et ensuite à les rouler en bas. Cette punition devait être accablante pour un être pensant; elle donna aux Grecs, qui puisèrent leur morale et leur doctrine en Egypte, l'idée d'une pareille punition aux enfers pour les hommes vils et cruels.

(56) Tel est l'ouvrage d'un Apostolique, imprimé à Liège en 1826 , le Voile levé. Il prétend que les Grecs furent instruits par des Juifs, ainsi que Pharaon par Abraham.

Posté par Adriana Evangelizt

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 19:35

Encore une partie intéressante... où l'on apprend les subterfuges qu'employaient les Lévites pour faire croire au Peuple que dieu faisait des miracles mais surtout pour le maintenir sous le joug de l'élite sacerdotale, n'oublions pas que cette caste vit des dons auquel le contribuable est assujetti au nom de Dieu.  Il est question ici aussi du Serpent d'Airain que Moïse avait ramené d'Egypte et qu'il vénérait ainsi que de l'Urim et du Thumin, figures hiéroglyphiques et mystérieuses, prises des Egyptiens qui se sont perdus avec le temps...

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

9ème partie

8ème partie

 1ère partie

CHAPITRE VI.


Les institutions théocratiques de Moïse sont conservées jusqu'à Samuel, Souverain-Pontife, qui s'opposa avec les prêtres juifs à la nomination d'un Roi pour gouverner les Israélites.— Les augures usités chez les Juifs. — Samuel fait élire, par le sort, Saül pour Roi des Israélites ; ce dernier ne répond ni à ses vues ni à celles du peuple. — Samuel substitue à Saül, David pour Roi. — David s'empare de Jérusalem, prépare la civilisation des Israélites ; Salomon lui succède; il bâtît et orna le Temple saint.— Dotation des prêtres. Salomon est commémoré dans les mystères maç.onn.'. Le Serpent, emblème juif. — Les Lévites l'emploient pour faire de l'argent et donner de faux oracles. Ce symbole conservé dans la Maçon.'. — Oracle du Saint-Esprit introduit par les prêtres Israélites. — Observations sur la nature du culte des premiers Rois d'Israël et de Juda. — Les successeurs de Salomon divisent le royaume en Juda et Israël ; ils causent la ruine des Juifs.


LES dogmes, mystères et institutions de Moïse se conservèrent jusqu'au temps de Samuel, qui fut le dernier Grand-Pontife et Roi. A cette époque, dit la Bible, quelqu'intrigant de la tribu de Juda, qui se trouvait mécontent des menées des fils de Samuel (prêtres très corrompus), suscita le peuple contre le régime des Anciens.

Les révoltés demandèrent à Samuel qu'il leur sacrât un Roi pour chef de la nation Israélite ; car
ils voulaient renverser le gouvernement théocratique. Ils demandèrent même qu'on établît le droit de succéder dans la royauté, ainsi qu'en agissaient les grands empires (49), en déléguant le choix à Samuel même.

Les
prêtres et Lévites, conservateurs du dogme, des lois civiles et religieuses, des sciences et de tout pouvoir, et qui s'étaient toujours trouvés à la tête du gouvernement, firent envisager les maux qui suivraient cette réforme, qui n'était, selon eux, ni analogue aux connaissances des Israélites, ni praticable à cause de la petitesse et de la pauvreté de leur pays aride et montagneux ; il aurait été, disaient-ils, impossible de fournir les impôts nécessaires à un tel régime, dans une région dépourvue de commerce, d'industrie et d'agriculture.

Ces prêtres
s'efforcèrent de persuader les Juifs que les peuples voisins étaient, par le gouvernement que l'on réclamait, en butte à toute espèce d'arbitraire, et par-là privés des droits et libertés civiles dont le peuple hébreu jouissait ; ils prophétisèrent les maux auxquels sa postérité serait exposée. Samuel, au 1er liv. des Rois, prédit que le gouvernement des Rois sera dur.

On peut remarquer
avec quel dépit les prêtres envisageaient ce mouvement populaire et cette insurrection; combien ils devaient regretter que l'on brisât la Verge d'Aaron, qui avait fleuri dans leurs mains depuis tant de générations, et qui leur avait valu tant de respect et de puissance !

Dans le premier livre de Samuel, au ch. VIII, § 7, Samuel parle au peuple israélite ; il lui annonce qu'il allait lui répéter
les paroles que le grand Jéhovah lui avait ordonné d'apporter de sa part aux Hébreux qui demandaient un Roi : « Obéis à la voix du peuple en tout ce qu'il te dira, car ce n'est pas toi (Samuel et les Sacrificateurs) qu'il regrette, mais moi (Jéhovah), afin que je ne régne pas sur lui. » Et au v. 11, Samuel poursuit, parlant toujours au nom de l'Eternel: «Voilà la manière avec laquelle vous traitera le Roi qui régnera sur vous : il prendra vos fils, il en fera des cochers et des palfreniers, les fera travailler à la terre et moissonner pour son compte ; il en fera des soldats ; il prendra vos filles, il en fera des parfumeuses, etc. Il prendra vos champs, vos vignes, vos oliviers, il les donnera à ses serviteurs; il prendra vos serviteurs, l'élite de votre jeunesse, et vos animaux, il les employera à ses œuvres ; il dimera vos troupeaux et vos esclaves. Après tant de désastres, vous crierez au Seigneur; mais il ne vous écoutera pas ce jour-là. »

Comme le peuple persistait dans ses projets, Samuel recourut à d'autres expédiens.

Nous lisons dans la Bible qu'Abraham (qui fut en Egypte), Moïse, Samuel, Salomon et autres
purent faire descendre le feu du ciel ; on y lit même que Moïse et Samuel faisaient tonner et éclater la foudre. Les prêtres de tout temps furent très actifs à employer tous les moyens pour se faire révérer et craindre par la multitude.

A Rome et à Delphes, on rallumait tous les ans le feu sacré avec les rayons du soleil , qu'on faisait
tomber sur du bois très sec ou du jonc, par le moyen d'un vase de bronze de forme triangulaire ; on ignore aujourd'hui comment on s'en servait.

Tout le monde connaît le miroir ardent d'Archimède ; on a perdu le secret de le reproduire, mais le souvenir s'en conserve. En général , on croit la chose impossible ; néanmoins, dans le dernier siècle, Kircher essaya d'unir le feu de cinq miroirs plats, et trouva que si l'on augmentait le nombre des foyers, l'activité en serait plus grande; Buffon, après lui, réunit par la réflection les rayons solaires de 168 miroirs; il enflamma du bois à deux cents pas, fondit du plomb à cent cinquante, et de l'argent à cinquante. Les
Anciens devaient connaître le phosphore ; car les Vestales allumaient le feu sans l'aide d'aucun instrument.

Pline nous indique, liv. II, ch. LIII, que les prêtres étrusques, moyennant certaines cérémonies et prières, pouvaient
forcer la foudre et obtenir qu'elle tombât; il dit que ces opérations étaient cachées sous le voile du mystère. Pline ignorait ce que Presteroon nous a prouvé, que les Anciens connaissaient l'électricité. Dans son ouvrage, page 658, édition de Thomas Gale, il rapporte un fait de Ctesias, qui, par un fer fiché en terre, détournait la foudre.

Quelques traces de cette science des prêtres étrusques se sont conservées de nos jours. Le P. Costa, de l'ordre de l'Oratoire, dans sa Minéralogie, page 71. édition in-4°, rappelle un fait qu'il a vu à Duino, château sur le bord de l'Adriatique, dans le Frioul : il y avait de temps immémorial , sur une espèce de bastion, u
ne pique plantée verticalement, la pointe en haut ; à l'approche d'un mauvais temps qui menaçait d'orage, un des habitans du château la touchait avec une hallebarde en fer, et lorsqu'il en sortait par le frottement des étincelles, ou que la pointe jetait une espèce de gerbe lumineuse, cet homme sonnait une cloche pour avertir les campagnards et les pêcheurs qui étaient en vue, qu'il y avait menace d'orage.

La preuve que
les prêtres égyptiens connaissaient l'art de tirer du feu du soleil, nous est fournie par un monument inséré dans les Oeuvres de Montfaucon. Un prêtre, devant un bûcher placé sur un autel, porte le bout du doigt à un rayon du soleil, comme pour en tirer le feu qui le devait allumer.

Une des sciences les plus cultivées par les prêtres et les Rois anciens, était celle
des augures par l'astronomie, par la physique, par la cabale, par le chant et le vol des oiseaux, etc. Dans l'Histoire universelle de Calmet, tome I, page 110, onlit que Protée, roi d'Egypte, avait une connaissance parfaite des vents, qu'il prédisait leurs commencemens, leurs progrès, leur fin et leur retour, parce qu'étant grand astronome, il découvrait, par les lumières de son art, les changemens de l'atmosphère et l'arrivée des météores. Par ce même moyen, les prêtres (49) israélites, qui devaient posséder, d'après les institutions mosaïques, la physique, l'astronomie et la divination, pouvaient prédire, à quelques heures près, la pluie et le beau temps; aussi mirent-ils ces connaissances en usage pour en imposer à leur peuple , qu'ils laissaient croupir dans l'ignorance.

On lit dans Samuel, ch. v. 17 et suivans, qu'après que
Samuel eût crié à l'Eternel, il « fit tonner et pleuvoir, et tout le peuple craignit fort l'Eternel et Samuel. »

Le culte du moteur éternel doit être aussi pur, aussi noble que lui-même. Si Samuel le connaissait réellement, il l'outrageait, en se servant de ses lumières pour tromper les Hébreux, à l'aide d'un enthousiasme factice, et en annonçant que Dieu même agissait selon ses vues ; de telles impostures obscurcissent la grandeur des perfections de Dieu, la font méconnaître, et les livres qui débitent de tels mensonges doivent être regardés avec le plus profond mépris. Samuel a voulu faire croire que les Grands-Prêtres avaient commerce avec l'Eternel; il en imposa au peuple, en voulant lui persuader que les élémens obéissaient à ses ordres, à ses prestiges et à ses intérêts.

Mais le peuple Israélite, prévenu par les chefs de la révolte, que
Samuel et les prêtres ne parlaient que dans leurs intérêts, n'écouta point leurs raisonnemens, et ne s'effraya plus de leurs prodiges. Samuel, en sa qualité de grand-prêtre, fut obligé de sacrer Roi Saül, le plus beau, le plus robuste de sa nation, qui bientôt ne répondit pas aux espérances que le peuple avait conçues, ni à celles de Samuel qui l'avait nommé.

Ce dernier,
pour conserver le pouvoir théocratique dans la personne de son élu, chercha un homme peu considéré pour en disposer plus facilement ; aussi l'élite de la nation témoigna-t-elle son mécontentement de cette élection, quoique Samuel aie voulu faire croire que le sort l'avait indiqué. Rois 1, v.9, 10,20, 27 et suivans.
 

Saül était persuadé que la suprématie du sacerdoce devait être unie à la couronne , car il se voyait le représentant des anciens patriarches qui avaient été sacrificateurs et gouverneurs des Israélites. Ainsi, un an après son élévation (voyez ch. XIII, v. 11 du 1er liv. de Samuel et suioans ), se trouvant à la tête de son armée, prêt à livrer bataille aux Philistins, dans l'absence alors de Samuel, « il offrit à Dieu des holocaustes et des sacrifices, pour la prospérité de ses entreprises. » Samuel arrive après le sacrifice ; et quoique l'oeuvre de Saül soit une œuvre de piété, Samuel l'accable de reproches, et lui annonce qu'à cause de cette faute, Dieu avait cherché un autre Roi d'une autre race et selon son cœur. De là vient l'adage de Rome : Melior est oledientia quam victima. « Obéir aux prêtres est plus agréable à la Divinité, que le culte de Dieu même. »

Samuel ( comme il est écrit au 1er liv. des Rois, v. 15 et 22 , et au XVI), dit à Saül :
« Parce que tu n'as pas obéi, tu ne seras pas longtemps Roi. » C'est en vain que Saül s'humilie, Dieu a déclaré à son prophète qu'il se repent de l'avoir élu, et lui ordonne, en parlant à Samuel, d'en élire un autre. Aujourd'hui, si la théocratie parvient à s'emparer du pouvoir suprême chez le peuple qui a le plus brillé à la fin du 18e siècle, elle adoptera le même langage que celui du Grand-Prêtre juif, qu'il disait lui avoir été transmis par la divine Providence.
 

Il paraît que les chagrins que Saül éprouva dans ce combat de suprématie au pontificat, troublèrent sa raison. L'Ecriture le peint ensuite comme étant la proie d'un esprit malin. Saül, ambitieux, inquiété par le sacerdoce avec lequel il ne voulait pas partager son pouvoir, termina sa vie par un suicide.

Chez les Grecs, à cette époque,
les Rois et les chefs des peuples faisaient les sacrifices. Homère , dans ses Cérémonies religieuses, ne nomme jamais les prêtres ; les Rois sont même les devins et les augures ; la royauté et le sacerdoce se confondent.

Dès que
des sociétés humaines ont admis qu'il fallait des intermédiaires pour communiquer avec leurs Divinités respectives, ces rusés médiateurs, dans toutes les différentes religions, se sont élevés et établis en castes privilégiées, comme s'ils étaient des favoris exclusifs des cieux ; ils ont empiété par là sur le pouvoir civil, et établi la toute-puissance théocratique.

Dès lors,
le pouvoir civil par eux appelé temporel, n'a plus été qu'un fantôme, que des ressorts cachés dans le sacerdoce faisaient mouvoir ; toutes les fois que ce simulacre de pouvoir voulût lutter contre le sacerdoce, il a été détruit par lui. Les Rois hébreux, les Rajaks indiens, choisis par les Dieux ou par les prêtres, tenant leurs droits de la bonté de ces Dieux et de leurs interprêtes privilégiés, ne furent que l'ombre de l'autorité publique.

David succéda à Saül par la toute-puissance de Samuel ; élu Roi par la tribu de Juda, les autres tribus d'Israël se révoltèrent contre lui, mais il les battit. Il s'empara ensuite de Jérusalem, qui appartenait aux Jébuséens, et y établit le siège de son gouvernement. On pourrait observer que David abusa de son pouvoir; que son règne fut souillé par des adultères et des assassinats ; malgré de tels aveux faits par la Bible, elle nous le montre pour un Roi dévot, qui releva la religion et le sacerdoce, que Saül avait avili. David se repentant de ses erreurs , composa les sept psaumes pénitentiels, exemple édifiant pour un Roi ; il prépara les matériaux nécessaires à ses successeurs pour civiliser les Israélites, et pour construire le Temple saint ; étant avancé en âge et avant sa mort , il désigna pour son successeur Salomon, fils chéri qu'il avait eu de Bethsabée. Remarquons , en passant, que ce Roi laissa, au dire des Juifs, quatre cents enfans.

Salomon est regardé comme
le plus sage, le plus juste, le plus puissant des Rois israélites.

Pour
se conformer au goût, au luxe et à la grandeur asiatique, il eut sept cents femmes, dont la première était fille d'un Pharaon, roi d'Egypte ; et de plus, trois cents concubines, comme on le voit au liv. III des Rois, ch. 3. On nous le représente comme un philosophe très sage , un juge très éclairé, un prince très politique, qui sut amasser des richesses immenses ; il bâtit le Temple de Jérusalem l'an 3000 après la création du Monde de l'ère juive ; selon les usages des Egyptiens, il l'orna de vases sacrés , qu'il fit travailler par Hiram, fils d'Ur.

Par l'Ecriture, Salomon donna le plan du Temple consacré à l'Eternel : il traça
lui-même l'autel et le sanctuaire, il ordonna à Hiram de l'orienter et d'y faire peindre le Soleil, la Lune, les astres et les élémens. Des deux colonnes qu'il fit élever à l'entrée du porche du Temple, l'une fut consacrée aux Vents, l'autre au Feu.

Les
anciennes Eglises chrétiennes en Italie ont leurs voûtes ornées des constellations célestes, des signes du Zodiaque (51) et des élémens , comme si elles fussent consacrées au Soleil et à l'Astronomie, malgré l'apparente légende de Jésus.

Le Temple de Salomon était orné de pommes de grenade et de fleurs de lis. L'union de ces deux symboles a toujours signifié
amitié pure ou société innocente. Le lis, qui appartenait à Vénus-Uranie, et le lotus d'Isis , furent transportés à la Vierge mère par les prêtres chrétiens, pour indiquer la candeur avec laquelle on devait se présenter dans ses Temples.

La grenade est aussi célébrée dans les anciens mystères. Cérès-Elusine en a mangé sept grains en allant chercher Sérapis. Ovid., Métam. v.
Des grenades ornent aussi les Temples maçonniques.
 

Salomon prodigua ses trésors aux prêtres : il leur accorda des immunités et une autorité secondaire, en leur prescrivant de s'occuper de l'instruction publique, de la conservation des mystères, de l'étude des sciences indiquées par Moïse. Il rendit aussi quelques lois en faveur du peuple, et tâcha de le rendre heureux. On remarque en lui de la tolérance en fait de religion : il sacrifiait à plusieurs Divinités.

Après sa mort, il y a toute apparence que
les prêtres d'Israël, en reconnaissance de ses bienfaits, firent son apothéose, et lui donnèrent la présidence allégorique dans leurs mystères, ce qui fut adopté depuis par tous les rites maçonniques.

On doit remarquer que l'établissement des Rois chez les Juifs
augmenta la corruption des prêtres et des sacrificateurs, dont les revenus étaient diminués. Cette assertion est fondée sur la Bible , qui (liv. IV des Rois, ch. 18) nous fait connaître que Moïse, parmi les emblèmes qu'il emprunta des Egyptiens, avait adopté le Serpent; que les prêtres, dans leurs hiéroglyphes, le représentaient en cercle unissant la queue à la tête, voulant par là exprimer la succession éternelle des êtres, ou la Divinité éternelle qui embrasse le passé, le présent et le futur.

Nos anciens Frères ont toujours cherché
d'unir ces anciens emblèmes égyptiens-juifs aux nouveaux du Christ, comme l'ancienne doctrine égyptienne juive à la chrétienne. Un ancien degré cabalitte avait adopté l'emblème tel que nous le donnons ici, pour exprimer le Dieu éternel égyptien SÉRAPIS , et le Dieu des Chrétiens comme il est dans l'Apocalypse, avec l'inscription de Jean , Ego sum Alpha et Oméga. Dans plusieurs rites maçonniques, on a adopté l'Union des Tables de la Loi ancienne avec celle de grâce de Jésus-Christ.

Ce fut
devant ce symbole du Serpent égyptien que Moïse ordonna que les Israélites adresseraient leurs prières à l'Eternel, pour être délivrés des Serpens qui les détruisaient dans le désert. Lors des premiers Rois, cet emblème devînt pour les Lévites un objet de trafic, et pour le peuple un objet d'idolâtrie. Les Lévites firent croire que ce Serpent rendait des oracles, et par cette raison ils lui donnèrent le nom de Nechuschthan, qui signifie Serpent de bronze qui rend des oracles. Ce mot se trouve dans un de nos degrés, comme tous les mots hébreux que nous citons.

La
cupidité des Lévites ayant été poussée trop loin, le Serpent de bronze perdit peu à peu de son crédit, et l'imposture ayant été tout à fait découverte avec le temps, Ezéchias, roi de Juda, le fit mettre en pièces.

Du vivant de Salomon, lorsque
les oracles du Serpent de bronze, multipliés et faciles à obtenir, perdirent une partie de leur célébrité, les prêtres et les Lévites cherchèrent à les remplacer par d'autres, soit pour leur propre intérêt, soit pour affermir la puissance de ce Roi.
 

Lors de la dédicace du temple, les Lévites firent croire au peuple que l'Esprit saint, qu'ils nommaient Sehekinah, était descendu du ciel, et s'était fixé sur le propitiatoire entre les ailes des chérubins, où ils lui firent rendre des oracles pendant quatorze ans.

De ce fait on tire la conséquence que
les Juifs, avant le dogme de la Trinité, vénéraient déjà le Dieu St-Esprit.

Dans la suite,
l'Esprit saint disparut par l'infidélité des Lévites, qui, avec Salomon, s'étaient adonnés à d'autres cultes, et avaient offert leur encens à des Dieux étrangers.

Cette faiblesse de Salomon se trouve commémorée dans les instructions et cérémonies d'un haut grade, où on rappelle à l'acolyte que
Salomon, enorgueilli de sa grandeur, fut, par cette raison , abandonné un instant de la Divinité ; et comme il n'était qu'un mortel, quoiqu'il fût le plus grand des Rois, il eut la faiblesse de sacrifier aux idoles profanes, et par là perdit la communication qu'il avait par l'Urim et le Thumin.

L'Urim et le Thumin étaient des figures hiéroglyphiques et mystérieuses, prises des Egyptiens, représentant les symboles de la Vérité et de la Justice ; elles se trouvaient cachées et renfermées dans le Rational, duquel était orné l'Ephod du Grand-Prêtre. Ces signes sont perdus ; on ne les connaît plus de nos jours ; selon la tradition biblique, ces figures servaient à celui qui les portait pour découvrir, par une lumière surnaturelle ,
les choses cachées et futures
. Lévit. XXI, v. 17-18.
 

M. Heeren, de Ideis II, 614, dit, après Diodore, que les Grands-Prêtres juifs portaient, pendue au col comme une décoration, l'image de la Vérité, à laquelle on supposait, comme à un talisman, le moyen de savoir l'avenir et de le deviner. Les deux mots Urim et Thumin se trouvent dans le degré du Maît.'. Elu d'un tel rite. Les Vénérables et très-sages Maîtres expliquent cette légende aux récipiendaires d'un rang élevé, pour leur rappeler qu'ils doivent toujours se laisser guider par la vertu, la raison, l'honneur, et ne jamais s'adonner à une vie efféminée ou à une superstition ridicule.

Nous conservons ce souvenir dans le degré du
Serpent d'Airain ; et dans le Sub.'. Eco.'., le Grand-Pontife de la Jérusalem céleste écrase les trois têtes du Serpent mystérieux, emblèmes de la superstition, de l'avarice et du despotisme ; hydre qui, jadis, ravagea la terre , étouffa toute lumière, répandant ses ténèbres. Dans certain rite, cette allégorie est aussi appliquée à la régénération de la Maçonnerie.

Les critiques prétendent trouver dans
l'adoration du Serpent, introduite par Moïse, celle du Soleil de Sérapis, de cet astre de lumière qui donne la vie et la santé à tous les êtres.

L'allégorie que présente cet emblème est loin d'être absurde. Le législateur n'aurait-il pas ordonné
l'adoration de Dieu dans le plus vil et le plus rampant des animaux, pour rappeler à l'homme qu'il n'est qu'un être infiniment misérable vis-à-vis du Dieu créateur, du Grand-Ouvrier, du Grand-Architecte de l'Univers ?

Nous aurons encore occasion de parler de cet emblème.

 

Si nous parcourons la Bible, on y remarque avec étonnement que des trois premiers Rois des Israélites, deux seulement suivent le théisme. Salomon courbât son front devant les idoles auxquelles il éleva plusieurs autels. Le royaume, après avoir été divisé sous les successeurs de Salomon, de vingt Rois qui régnèrent sur Juda, quatorze se livrent à l'idolâtrie ; de vingt-trois qui régnent sur Israël, dix-neuf sont idolâtres. Moïse même fait fondre le Serpent d'Airain. Aaron le premier Grand-Prêtre des Juifs, élève le Veau-d'Or, les Juifs l'adorent; par la suite, Israël remplace par deux Veaux-d'Or le Bœuf Apis ; il n'y a que quelques fidèles qui vont secrètement adorer le Dieu de Moïse dans le Temple de Jérusalem. Gédéon voue à ce Temple des ornemens idolâtriques qu'il avait fait avec les dépouilles des ennemis, et les Juifs en font l'objet de leur culte. (Voyez Paral., XII, 1 ; XV, 16 ; II, 24,  18, 26, i4, 23. Rois, XV, 13 ; IV, 18,4 ; IV ; XXI, 27; IV, 20 ; Juges, XVIII, 7 ; IV, 1.)

Chacun sait que la belle Rachel portait avec elle ses idoles, comme toutes les nations nomades. Observons aussi que Michas fit des idoles sans que le Dieu des Hébreux se fâcha.

Il est facile de concevoir, par toutes ces citations, que
le peuple et les Rois d'Israël étaient enclins à l'idolatrie; ils voient sa chute avec douleur et son retour avec joie. Les Juifs suivent le théisme avec Moïse, lorsqu'ils sont captifs ; lorsqu'ils sont devenus libres, ils courent aux pieds des idoles, et adorent des emblèmes astronomiques.

Après la mort de Salomon, les Israélites se divisèrent en deux royaumes, celui de Juda et d'Israël ; mais leurs Rois furent
loin de ressembler à David et à Salomon ; car, dans les Chroniques IV, ch. X, v. 1 à 14, on lit que Roboam, fils de Salomon, sollicité par le peuple pour alléger le fardeau que son père lui avait imposé, répond : « Si mon père a mis sur vous un joug pesant, moi je rendrai votre joug encore plus pesant » ; et dans les mêmes Chroniques et ch., on lit que Sisak, roi d'Egypte, cinq ans après Salomon, fit la guerre à Roboam, s'empara de Jérusalem, et emporta les trésors du temple.

Dans la suite,
les Sacrificateurs, les prêtres, les Lévites et le peuple furent soumis à des Rois médians, qui ne suivaient d'autres constitutions et statuts que leurs passions et volontés absolues ; ils ôtèrent aux prêtres le reste de leurs privilèges, embrassant même des dogmes étrangers; ils s'adonnèrent aussi à toutes les violences et à tous les genres d'ambition, établissant un gouvernement militaire, en opposition au caractère national ; enfin, ne pouvant plus alimenter leurs vices par les seules déprédations faites sur leurs sujets, ils furent obligés de faire des invasions chez leurs voisins où ils mettaient tout au pillage.

Cette conduite appela contre les Hébreux, les Assyriens et les Babyloniens. Les trônes de Juda et d'Israël furent renversés, Jérusalem et le Temple saint détruits, et le peuple conduit esclave à Babylone.

Qu'il nous soit permis ici de faire quelques observations sur le mot
Babylone, en suivant l'opinion de l'auteur du poème la Maçonnerie. Son vrai nom est Babel, qui a la même étymologie que Bel-bek ou Bal-bek, qui signifie, entre autre, soleil et est un radical de tous les mots orientaux qui signifient maison ou demeure.

Byblios, Héliopolis, Cusco, en Amérique, avaient le même sens que Babel ; toutes ces villes étaient consacrées au Soleil. Les anciens peuples , éloignés de la participation aux mystères,
firent du Soleil un homme par les symboles qu'ils lui consacrèrent, et par les allégories qu'ils croyaient lui être personnelles. C'est ainsi que Belus, qui n'est que le Soleil, a pu figurer dans la chronologie des Assyriens, Menés dans celle des Egyptiens, et Minos dans celle des Cretois. Ce qui contribua d'autant plus à maintenir les peuples dans l'erreur, c'est qu'à partir des âges héroïques, leurs anciens Rois prétendaient descendre de ces Divinités.

DIXIEME PARTIE

Notes

 

(48) Les commandemens de la Loi de Dieu sont dans le fait les préceptes du culte de Dieu, unis à ceux de la Loi naturelle : on peut les regarder comme communs à tous les hommes, si peu policés et de quelque croyance qu'ils soient. Leur universalité et leur sainteté firent qu'en Amérique, les Vénérables , instruits dans toute la science mac. •., ont renfermé dans le degré de la Royale Arche les instructions les plus savantes, l'ayant même établi chez plusieurs le nec plus ultra de leurs ordres. Comme la tolérance est la devise des Américains, on peut assurer qu'ils ne se ligueront pas pour faire la conquête de l'Arche, qui se conserve à Rome.

(49) Lors de l'élection d'un Roi chez ces puissances, pour parvenir au trône, il devait être initié , fût-il même de la caste des militaires.

(50) Les Augures de l'ancienne Rome étaient élus, ce qui fait voir que l'art, ou la faculté de prédire, n'était pas une inspiration divine , mais une science qu'on acquérait.
Les Aruspices de Rome étaient
envoyés eu Etrurie, pour y étudier cet art. Le commerce maritime des Etrusques les avait mis en rapport avec les Phéniciens et les Egyptiens, et autres peuples d'Orient; ce qui fit qu'ils rapportèrent chez eux une partie des mystères orientaux, et le goût pour les beaux-arts , qui fleurissaient en Egypte, et en Phénicie, ainsi qu'il est prouvé par une quantité de monumens et de restes de l'ancienne civilisation de cette partie d'Italie, que les Médicis surent recueillir et dont ils enrichirent leur Musée.
On observe , dans des médailles et monumens anciens, que
les Augures romains portaient un bâton recourbé par en haut, comme les crosses des évêques chrétiens, qu'ils appelaient Linius.

(51) On voit ces mêmes ornemens en Allemagne ; et l'Eglise de Notre-Dame, à Paris , a un Zodiaque sculpté sur un de ses portails.

DIXIEME PARTIE

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

 

 

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 16:27

 La main mise sur le Peuple se renforce avec les Lévites dont le véritable Enseignement n'est jamais transmis au commun du mortel maintenu sciemment dans l'ignorance pour mieux l'asservir. Similitude avec les autres religions et l'évocation d'une possible mort de Moïse différente de ce que l'on a déjà lu ou entendu...

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

8ème partie

7ème partie

6ème partie

 1ère partie

CHAPITRE V.

Dernière partie

C'est sur le Mont-Sinaï qu'on représente Moïse environné d'éclairs et de nuages épais, symboles du bon et du mauvais principe, recevant le nom ineffable du grand Jéhovah.

Dans
le degré de la Royale-Arche, le temple est figuré par le Mont-Sinaï.

Les prêtres juifs mirent tant d'importance à ce mot de Jéhovah, que les Israélites,
même les Lévites, ne le pouvaient prononcer ou écrire. C'était avec une grande cérémonie, qu'une fois par année, le seul Grand-Pontife le prononçait, le 10 du mois de Thischri (45).

Ce jour était un jour d'expiation ; pendant que le Grand-Prêtre était en prière, un peu avant qu'il ne prononçât ce nom,
les Lévites chargés des mystères excitaient le peuple à faire beaucoup de bruit dans le temple : comme la religion chrétienne a conservé beaucoup de vieilles cérémonies juives, elle a établi le même usage, à la même Lune, chez les chrétiens romains, lors des tristes liturgies chantées dans la semaine de la passion, à l'extinction de la dernière lumière.

L'on donnait pour raison de ce bruit,
que celui qui n'aurait pas eu le droit d'entendre ce mot et l'aurait cependant par hasard entendu, aurait été frappé de mort. C'était la parole sacrée que Dieu même avait donnée à Moïse pour expliquer son nom.

C'est par cette raison que
ce mot dans nos institutions ne peut être dit, que dans les seuls temples, et doit être épelé.

Ce mot, base de notre dogme et de nos mystères,
se trouve chez
tous les peuples de l'antiquité, parmi lesquels il formait le type radical du nom de Dieu. Voilà la raison pour laquelle ce nom fut dans la suite choisi par les prêtres juifs pour base de leurs mystères, et comme il passa dans les nôtres.

On pourrait faire un tableau comparatif de
tous les mystères, emblèmes et institutions de Moïse avec ceux des prêtres égyptiens, comme le sacrifice de la vache rouge, etc., etc. ; mais nous ne nous sommes attachés qu'à ceux qui ont un rapport particulier avec les mystères maçonniques ; ce qu'on en dit ici paraît suffisant.

Après que Moïse eut donné au peuple juif son dogme, ses mystères , ses lois civiles , il lui accorda
une ombre de pouvoir, dans l'intérêt même de son système théocratique ; il lui donna le droit d'élection de ses juges et anciens, comme il avait fait en Egypte ; mais il prescrivit en même temps que ces juges et ces anciens devaient être élus dans la caste des Lévites.

Nous conservons le souvenir de cette institution
par les dénominations que nous donnons dans différents rites à quelques-uns de nos ordres, comme à celui de Prévôt, de Juge , de Maître d'Israël , et de Chef des douze Tribus, etc.

Moïse, vers la fin de sa vi , avait fait
creuser un abîme dans un lieu solitaire ; il y allait de temps à autre, et disait qu'il communiquait avec la Divinité en secret et dans le mystère; au ch. IV, v. 21-22 du Deutéronome, il prédit sa mort. Ceux qui critiquent les choses, même les plus simples, prétendent que Moïse, déjà âgé et infirme, se jeta dans ce précipice qu'il avait préparé de longue main pour se faire croire immortel ; comme on n'aurait plus trouvé son corps, le peuple aurait pensé que Dieu l'avait enlevé pour le rendre égal à lui ; ils ajoutent qu'Hélias en fit autant, et que Xamolxis, Romulus, et même l'apôtre et évangéliste Jean , cachèrent leur mort pour éterniser leur nom.

On remarque quelque affinité entre les Hébreux et les premiers Romains,
entre Moïse et Numa. Les fondemens de Rome et de Jérusalem sont abreuvés de sang humain ; les deux peuples sont dévoués au pillage, au meurtre ; Moïse et Numa tiennent leurs regards fixés dans le ciel, et de là ils font descendre des lois pour civiliser des barbares.

Numa élève des autels, institue des danses, des jours de solennité, des sacrifices; il opère des prodiges. Moïse donne une religion aux Hébreux, règle les fêtes, les victimes pour les sacrifices ; il opère des miracles :
l'un et l'autre font descendre le feu du ciel. Numa a des révélations célestes ; Moïse parle à Jéhovah.

L'un et l'autre
élèvent la tête entre les Dieux, pour tenir les hommes à leurs pieds.

L'un et l'autre
donnent une loi orale : les vérités ne devaient être écrites ni connues du peuple.

Numa disparaît d'entre les Romains, Moïse d'entre les Juifs.

Chez plus d'un peuple, les Souverains-Pontifes, attaqués de maladies dangereuses, recouraient au suicide ou
recevaient secrètement la mort de la main d'un affidé, pour ne pas être soumis comme le vulgaire à cette fatalité de notre nature. Cet usage se trouve même chez des sauvages. (Avazzi, Relation de l'Ethiopie; Bosman, Voyage en Guinée, et autres.)

Dans le fait, lorsque Moïse disparut,
le peuple d'Israël le crut transporté au sein de la céleste gloire ; néanmoins, dans la Bible, il y a quelque variante sur ce fait. On lit dans l'Epître catholique de Judas, apôtre, ch. 9, que le Diable et Michel l'archange se disputaient son corps. Il paraît qu'on doit prendre ce texte dans le sens allégorique, pour la destruction et la régénération, et pour le conflit éternel de la nature entre la mort et la vie ; la Bible est remplie de ces doctrines mystiques, comme aussi les Evangiles, les Epîtres et l'Apocalypse.

L'Ecriture-Sainte donne de grandes louanges à Moïse
pour s'être instruit dans toute la sagesse des Egyptiens. (Actes des Apôtres, ch. VII, v. 22.)

Si les Juifs étaient
méprisés chez les différens peuples où ils se trouvaient, il n'en était pas de même de leur législateur qui était regardé avec estime. Tacite, Hist. liv. 5, ch. 3, le peint comme un homme qui savait profiter des occasions que le hasard lui offrait pour parvenir à ses fins. Diodore, liv. I,sect. 2, met Moïse au rang des illustres législateurs.

Moïse se trouve
commémoré dans plusieurs rites et grades maçon.'., dans celui de Swedembourg, dans celui de St.-Martin, dans l'ancien et le nouveau rite anglais, dans celui des Élus Coëns, chez lesquels le décors des Vénérables est relatif à Moïse, comme dans le degré du Serpent d'Airain, dans celui de Chef du Tabernacle, et autres.

Cagliostro, dans sa Haute Maçon.'. égyptienne, s'étaie de Moïse
en le créant son prototype. Les Vénérables devaient être habillés en costume sacerdotal de la religion mosaïque. Dans ce rite, lors de l'admission à la maîtrise, ou dans la consécration d'une Loge, Moïse était évoqué et consulté avec les anges et les bons génies; Moïse devait toujours paraître dans un nuage bleu, et déclarer au Pupille ou à la Colombe (46), que les travaux étaient agréables au Grand-Architecte de l'Univers.

Dans leurs premiers mystères,
les prêtres et les Lévites avaient adopté les emblèmes apportés d'Egypte (47) et gardés en partie dans le Tabernacle avec l'Arche ; observons que cette Arche renfermait les Tables de la Loi (48) et la Verge d'Aaron. Par-là, ils voulaient indiquer à la postérité que le pouvoir des prêtres devait marcher avant tout et devait être au moins aussi sacré que la Loi de Dieu. Voilà le type de la domination que les prêtres, dans tous les temps et dans tous les pays, ont cherché à établir, soit par la force, soit par la ruse.

Voilà
la cause de la vénération profonde que ces prêtres de Rome cherchent à inspirer pour la Bible et pour tout ce qu'elle contient, quoique dés à présent la plus grande partie en soit rejetée par les Talmudistes. Ce ne sont pas les préceptes de la Loi qu'ils mettent au grand jour ; ce sont les droits que Moïse leur donna gratuitement, sans consulter la volonté ou l'intérêt du peuple. Ce livre, qu'on ose à tout instant citer, est, disent les prêtres, le seul qu'on devrait conserver sur la terre; le calife Omar en disait autant de l'Alcoran.

Les prêtres israélites, comme les prêtres de Rome, firent et font un corps à part dans la société et dans l'Etat. Il est isolé, « il se croit établi lui-même pour gouverner les peuples par les maximes qu'il puise continuellement dans ce livre. » Pour maintenir son pouvoir, ni les Rois de la terre, ni leurs familles ne doivent être épargnés; et pour s'en convaincre, on doit seulement lire la bénédiction remarquable que Moïse donna avant sa mort aux prêtres et à la tribu de Lévi. (Deutéronome, XXXII, ch. 42. XXXIII.) Ce document doit mettre en garde pour leur propre sûreté tous les Princes de l'Univers.

Cette bénédiction est particulièrement
adressée par Moïse à ces prêtres et Lévites féroces, jaloux et avides de pouvoirs, qui mirent à mort tous ceux qu'ils rencontrèrent après l'adoration du Veau-d'Or , permise et même ordonnée par Aaron leur Grand-Prêtre, qui avait été sacré par Moïse pour diriger les croyances d'Israël.

Pendant ce massacre,
les prêtres et les Lévites, en égorgeant leurs pères et mères, leur disaient : « Nous ne vous connaissons pas » ; et à leurs frères : « Nous ne savons pas qui vous êtes. » Ils tiennent à leurs enfans le même langage. Moïse, applaudissant à cette action qui brisait les liens les plus sacrés, les cita comme les modèles des prêtres ; il dit, en parlant d'eux : « Ce sont ceux-là, Seigneur, qui offriront l'encens aux jours de votre fureur, et brûleront l'holocauste sur votre autel. Bénissez leur force , ô mon Dieu, et recevez les voeux de leurs mains. Chargez à dos leurs ennemis ; que ceux qui les haïssent tombent sans se pouvoir relever. »

Voilà
l'origine de certaines maximes qu'on trouve dans le Nouveau-Testament, et qui ont servi de base aux sermens des initiations des premiers Chrétiens et des jésuites, comme on le verra en temps et lieu.

Voltaire, qu'on ne saurait assez citer, dit à ces propos, vol. 35, pag. 342, édition de Baie : « Ouvrez vos yeux et vos cœurs, magistrats, hommes d'état, princes, monarques; considérez qu'il n'existe
aucun royaume en Europe où. les Rois n'aient pas été persécutés par des prêtres. On vous dit que ces temps sont passés, et qu'ils ne reviendront plus. Hélas! ils reviendront demain, si vous bannissez la tolérance aujourd'hui, et vous en serez les victimes, comme tant de vos ancêtres l'ont été. »

NEUVIEME PARTIE

Notes

 

 

(45) La dénominaton des mois hébreux est consacrée dans les actes Maç. .'.
Thischri . . Mars
Marchevan........Avril
Kisleu . . .Mai
Thebet . . .Juin
Schevet. . .Juillet
Adar. . . Aout
Nisan............Septembre
Har-ou Zio. . . Octobre
Sivan Novembre
Tamuz............Décembre
Ab.........Janvier
Elul...........Février

(46) C'étaient des enfans mâles ou femelles, dont Cagliostro se servait pour rendre ses oracles, et faire ses évocations. Le Pupille était un jeune garçon pour les assemblées d'hommes , et la Colombe, une jeune fille pour les assemblées de soeurs.

(47) La généralité de ces emblèmes est conservée dans la Mac.-.

(48) Les commandemens de la Loi de Dieu sont dans le fait les préceptes du culte de Dieu, unis à ceux de la Loi naturelle : on peut les regarder comme communs à tous les hommes, si peu policés et de quelque croyance qu'ils soient. Leur universalité et leur sainteté firent qu'en Amérique, les Vénérables , instruits dans toute la science mac. •., ont renfermé dans le degré de la Royale Arche les instructions les plus savantes, l'ayant même établi chez plusieurs le nec plus ultra de leurs ordres. Comme la tolérance est la devise des Américains, on peut assurer qu'ils ne se ligueront pas pour faire la conquête de l'Arche, qui se conserve à Rome.

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 16:04

 Suite de la saga de Moïse aux travers des rites venus d'Egypte et que l'on retrouve dans la FM, la Mer d'Airain, le chandelier à 7 branches, le Livre de la vraie Lumière, l'Autel des pains, l'Autel des parfums, la Navette, la Cruche d'or, la Mitre, et bien sûr les Colonnes, l'Arche et les Tables de la Loi.. l'Arche contenant les symboles ramenés d'Egypte... où l'on voit aussi comment le Sacerdoce règne sur le Peuple et sur les Princes de ce monde dans toutes les religions d'ailleurs... la Servitude des Peuples vient de la Religion...

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

7ème partie

6ème partie

 1ère partie

CHAPITRE V.

1ère partie


Emblèmes égyptiens adoptés par Moïse, et de là passés chez les Maçons. — La Mer d'Airain égyptienne, grecque, juive , chrétienne et maç.-. , allégorie. —Du Candélabre, du Livre de la vraie Lumière et de l'Agneau. — Des Colonnes juives, égyptiennes et maçon.'.— De l'Arche et de la Table de la Loi. — Disparition de Moïse ; son parallèle avec Numa. — Cause des prétentions des Lévites et des Prêtres qui les représentent.


MOÏSE , dans ses mystères, et, après lui, Salomon, adoptèrent une grande partie des emblèmes égyptiens, que, d'après eux, nous conservons dans les nôtres. Nous allons les faire connaître.

La
Mer d'airain, chez les Egyptiens, servait à la purification des néophytes par l'eau ; elle représentait le symbole de l'année soutenue par douze bouvillons qui désignaient les douze mois, dont trois regardaient l'orient, trois le midi, trois l'occident, et trois le nord, faisant ainsi allusion aux quatre saisons. (Voyez planche 1ere, n." 40.)

Les Egyptiens célébraient les petits et les grands mystères pendant neuf jours, à la pleine lune de leur septième mois. Les initiés devaient, le second jour, se purifier dans la mer ; ainsi, pour les temples qui en étaient éloignés , ils établirent
un grand vase appelé la Mer d'Airam. Voilà d'où vient la Mer d'Airain de Moïse, et ensuite de Salomon, des Chrétiens et des Maçons. Cette purification, qui avait lieu aussi en Grèce dans la même saison et les mêmes jours qu'en Egypte, fut appelée Alade Mystai. Ce mot grec signifie Bain de Mer.

Moïse adopta cet emblème
, et dans l'Exode XXXVIII, v. 8, on voit que les femmes de la tribu de Lévi, qui passaient la nuit à veiller à la porte du Tabernacle, offrirent à Moïse leurs miroirs, qui étaient de cuivre ou d'argent, pour qu'il fît fondre une Mer d'Airain. Il paraît que les femmes de la tribu de Lévi devaient être initiées aux premiers ordres des mystères israélites. L'on prétend que cet usage explique l'adoption des Dames dans les odiernes mystères des Maçons.

Pour les bouvillons qui soutenaient la Mer d'Airain, outre l'allusion que nous avons marquée aux douze mois de l'année, Moïse voulut aussi
conserver la mémoire des douze patriarches par l'emblème du dieu Apis. Ces patriarches avaient précédé Moïse dans le gouvernement des Israélites, pendant leur captivité en Egypte. Moïse s'efibrçait de faire sentir que les lois qu'il établissait pour régir les Hébreux, étaient à peu près celles qu'avaient établies les patriarches pendant leur séjour en Egypte, et qui étaient appuyées sur les droits sacrés de la nature et du sacerdoce.

Le
Candélabre à sept branches et à sept lumières (planche 1ere, n° 25), était le symbole des sept planètes, des sept sciences auxquelles les prêtres devaient s'adonner, comme ceux de Memphis et de Thèbes , savoir : la grammaire, la rhétorique, la logique, l'arithmétique, la géométrie, la musique, l'astronomie.

L'autel des Pains de proposition (planche 1ère, n.° i) désignait la communauté de biens qui devait nécessairement exister entre tous les prêtres , ainsi que l'obligation d'une même communion et participation. Cette allégorie est conservée par les Maçons comme dans son institution.

L'autel des Parfums
(planche 1ere, n.° 7) indiquait aux Lévites, comme aux Maçons, que tous les voeux des mortels doivent s'adresser au Grand-Architecte de l'Univers ; qu'ils doivent être toujours purs et au-dessus des passions humaines. Les débris d'autels anciens qu'on observe dans quelques Musées , sont figurés ou en carré , ou en triangle, ou en cercle, et se rapportent, sous toutes ces formes, aux trois vérités indiquées, ou aux élémens , ou à la divinité ; ils étaient tous creusés dans la partie supérieure pour contenir le feu.

La
Navette renfermant l'encens (39). Elle nous rappelle , comme aux Lévites, le feu des vertus qui doit embraser le cœur d'un zélé Maçon. L'encensoir était en usage chez les anciens ; sa forme était une cassolette avec un couvercle troué, d'où sortait la fumée des parfums ; les Grecs la nommaient Thymiaterion, et les Romains anciens et modernes Thuribulum.

La Cruche d'or (40), ou le vase de la manne. Moïse l'avait fait renfermer dans le Tabernacle, pour désigner que les prêtres, afin de bien exercer leur ministère, devaient être nourris de la manne spirituelle , qui se trouvait renfermée dans les sciences dont l'étude leur était formellement ordonnée.

La
Mitre, ornement des prêtres d'Isis et d'Osiris , et qui fut aussi adopté par les mages ou prêtres de Mytra en Perse, par les prêtres de Jupiter à Athènes et à Rome. Elle a servi ensuite de coiffure aux demoiselles romaines qui vendaient leurs faveurs au bas du Temple de la Fortune (41) , à l'époque de la lutte de Cicéron et de Catilina. Cette même mitre, avec le temps, fut adoptée par les pontifes de Jésus-Christ, à Rome, par ceux de Mahomet à la Mecque, et par les Templiers anciens et modernes. Cette mitre avait une lame en or qui couvrait le front. avec ces mots : La Sainteté est au Seigneur. Osiris, qui représente le Soleil, a pour emblème la mitre. Ce bonnet conique orne la tête des Lamas.

La
Hupe dentelée, ceinture sacrée égyptienne , était l'emblème de l'Union qui doit régner clans l'ordre sacerdotal des Lévites. Cet emblème et ornement sacerdotal passa des Juifs aux Chrétiens, aux Croisés, aux Templiers et aux Maçons de tous les rites. (VoyezP/. II, w.°2.)

Le
Livre de la Vraie Lumière : la Loi et les Prophétes. Sur ce livre on voit appuyé, comme sur celui de l'Apocalypse, un Agneau qui quelquefois tient avec un pied du devant le drapeau du triomphe, le Stekenna, la croix de l'immortalité ; les prêtres égyptiens le regardaient comme le symbole de la résurrection, ou régénération du Soleil, à cause de sa victoire sur les frimas, qu'il obtenait dans le signe du Bélier, et par le renouvellement de la vigueur de cet astre dans cette constellation. Ce livre ne pouvait être lu, chez les Juifs, que par les prêtres, à cause des allégories, mystères et symboles qu'il contenait, dont on ne pouvait obtenir la connaissance que par l'étude des sept sciences indiquées et déjà désignées dans l'Apocalypse (42), par les emblèmes des sept sceaux qui y sont renfermés, et en particulier par l'Astronomie figurée par l'Agneau qu'elle supporte. Ces sept sceaux, dans quelques rites maçonniques, se rapportent aux sept Sacremens de Rome, comme aussi on a établi, pour le Livre de la Vraie Lumière, l'Apocalypse de saint Jean, qui est ornée de l'Agneau triomphant à sept cornes et sept yeux, qui ouvre les sept cachets du Livre emblématique, etc. etc.

Néanmoins, quoiqu'on en dise,
les Rois et les Sacrificateurs hébreux ne furent pas toujours guidés par le Livre de la Loi ; ce monument a été perdu pendant bien du temps, même lorsque ce peuple paraît avoir joui de quelqu'importance politique.

On lit dans le Liv. II des Rois, ch. XXII, que
Hilkija , le grand Sacrificateur sous le règne de Josias, avait retrouvé le Livre de la Loi, écrit de la main de Moïse , dans le temple du Seigneur.

Salomon n'avait pas consulté ce Livre
, lorsqu'il érigea à Hastoreth (DivinitéSidonnieune), et à d'autres idoles, des autels qui subsistèrent presque quatre siècles, et qui furent détruits par Josias, après qu'on lui eût donné lecture du Livre retrouvé, comme on a dit ci-dessus. (Voyez le Liv. II des Rois,ch. XXIII, v. 15.) Les critiques nous disent toujours que, plus on lit la Bible, et plus elle paraît faite après-coup et sans ordre ; qu'elle est bien postérieure à Moïse, malgré l'opinion de quelques savans, qui prétendent que la Bible est écrite dans deux langues, et que le style mosaïque se reconnaît dans la première.

Les
Colonnes. L'une, qui représente le nuage épais qui guidait Moïse pendant le jour, et l'autre le feu , qui le conduisit pendant la nuit à travers les déserts. Les prêtres égyptiens élevaient, sur les bords du Nil des colonnes couvertes d'hiéroglyphes consacrées à l'utilité publique : des sphinx se trouvaient gravés sur presque toutes ces colonnes, placées dans les endroits les plus fréquentés , pour avertir que les inondations du Nil arrivaient dans les signes du Lion et de la Vierge. Ces deux signes du Zodiaque réunis donnaient la figure du sphinx. Sur ces mêmes colonnes, on avait marqué, pour l'instruction des cultivateurs, le cours du Soleil, les phases de la Lune, les révolutions des saisons, et les mois figurés par différentes productions, ou par des animaux qui naissaient dans un temps plutôt que dans un autre, les animaux malfaisans, ceux qui les détruisaient, les plantes les plus utiles et les plus salutaires.

D'autres colonnes étaient placées dans les temples, couvertes d'hiéroglyphes et de figures symboliques ; elles servaient aux prêtres de documens pour leur histoire religieuse, pour l'explication théogonique des observations relatives au système solaire, nécessaires à suivre dans tout pays, principalement en Egypte.

Des colonnes se trouvaient aussi dans les pyramides figurées en cariatides représentant Isis et Osiris, dont l'une tenait en main une Règle ou Equerre, et l'autre une Discipline, qui rappelaient aux prêtres que toutes les actions humaines sont réglées, mesurées, récompensées, ou punies par la Divinité ; c'est encore pour cela que, par la suite, Salomon introduisit à la porte orientale de son temple et à son entrée,
les deux Colonnes Jakin et Bohaz , pour rappeler aux Lévites que toutes les actions des vivans sont mesurées par la Fermeté et la Force du grand Jéhovah.
 

II demeurera démontré à ceux qui observent les monumens anciens, que la consécration des deux colonnes qui ornent nos temples, se perd, pour ainsi dire , dans l'éternité des temps ; il paraîtrait, d'après ce qui nous reste des plus anciennes traditions, qu'à la suite du bouleversement général de la terre et de la dislocation de ses eaux, dont nos investigateurs ignorent encore la cause réelle (42), les hommes sauvés miraculeusement dans ce naufrage du globe, et à la suite de cet affreux désastre, lorsque les eaux se retirèrent et que l'équilibre se rétablit entre les corps bouleversés, observant que le Vent et le Soleil, dont l'action pour l'un est de dessécher, et pour l'autre d'échauffer, avaient rendu habitables les plaines , ces mêmes hommes élevèrent, par dévotion et reconnaissance , des monumens à ces deux causes de leur conservation. C'est pourquoi ils établirent pour symbole deux colonnes , qu'ils consacrèrent et élevèrent au milieu des champs. Lorsque la voûte du ciel servait à former celle du temple élevé au Dieu Créateur et Sauveur, ces deux colonnes devinrent sacrées ; et enfin, par suite du progrès de la civilisation , elles furent introduites dans le temple du Soleil, auquel la reconnaissance avait consacré un culte en Egypte et en Perse. Ces deux colonnes sacrées sont conservées dans plusieurs anciennes médailles et placées à la façade des temples, comme on peut le voir dans Dapper, Archipel, édit. holland. Les colonies grecques , à la suite des temps, transportèrent avec elles ces colonnes sacrées ; c'est cet usage qui fit naître chez les Romains les Dieux pénates placés près de leurs foyers, et qui ne représentaient que l'Air et le Soleil, l'un et l'autre appelés Dieux.

Joseph, qui vante toujours sa nation, veut que les Juifs aient été les conservateurs de l'Astronomie ancienne, et que
les enfans de Seth, sachant que deux déluges avaient ravagé la terre, l'un d'eau, l'autre de feu, aient consignés leurs observations astronomiques sur deux colonnes, la première de briques, qui aurait été ainsi conservée dans le cas d'un déluge de feu ; la seconde de marbre, qui aurait bravé les effets de l'eau. Il faut croire que l'Astronomie fut une science transmise oralement par Moïse, qui, par la négligence des prêtres, se serait perdue; car les Juifs ont été très-ignorans dans cette science.

L'Arche (43) et les Tables de la Loi (44). L'antiquité a toujours cru , avec fondement, que les inscriptions monumentales et hiéroglyphiques que les prêtres de Thèbes et de Memphis renfermaient dans des espaces elliptiques, contenaient des préceptes d'un ordre supérieur qui faisaient partie des premiers dogmes dela religion , et des plus anciennes maximes de la morale égyptienne.

Les anciens, soit qu'on parle des Romains ou des Grecs, avant qu'ils eussent connu le papier et les livres, se servaient d'inscriptions.

C'est par cette raison qu'on voit dans la Bible, Moïse descendant du Mont-Sinai, avec les deux Tables de la Loi, qui ont la
même configuration que les pierres monumentales égyptiennes ; voulant par-là indiquer que Moïse fut le premier législateur des Juifs, et que, le premier, il leur a donné les dogmes religieux et moraux, à l'instar de ceux qu'il avait appris à Héliopolis, et que, comme chez les Egyptiens, on les devait conserver dans une Arche emblématique, qui avait aussi une figure elliptique avec base.

Dans l'Exode, ch. XIX,, v. 9-25 , on voit que
les mystères les plus occultes environnaient Moïse, lorsqu'il recevait, sur le Mont-Sinaï, les Lois et la Parole ineffable : aucune personne, ni même les animaux, ne pouvaient approcher de la montagne ; ils auraient été tués. Dans le même Exode, ch. XXXIII, v. 2 , on lit : « Loquebatur autem Dominus ad Moïsem, facie ad faciem, sicut solet loqui homo ad amicum suum. » La facilité que Moïse avait de parler à Dieu, occasionna la jalousie d'Aaron et de sa sœur Marie. Aux Nomb. XII, ch. 1, 2, 5 ; ils disent aux Hébreux que le Seigneur n'avait pas parlé à Moïse seul, mais aussi à eux.

Tous les anciens législateurs égyptiens, grecs et romains tâchèrent de se faire croire inspirés par la Divinité ; on n'en excepte pas même Mahomet. Ils ont reconnu qu'on peut disputer contre les hommes et non contre les Dieux. Par cette raison, les lois d'Osiris, d'Hermès, d'Orphée, de Moïse, de Numa, n'éprouvèrent aucune contradiction ; on les respectait comme parole divin , comme des oracles.

A suivre...

Notes

(39) Planche I.rc, n.° 2.

(40) Une église de Madrid, située près la porte du Soleil, présente une analogie curieuse avec cette déesse : les Dames y prient pour avoir, dans le jour, quelqu'aventure galante. L'église s'appelle Nuestra-Signiora délia buena Fortuna.

(41) Planche I.«, n.° 5-

(42) II y en a qui attribuent cette révolution du globe à une comète.

(43) La queue de l'âne de Balaam et l'Arche d'alliance se conservent dans l'église de saint Jean-de-Latran à Rome.

(44) Planche 1ere n° 20-36.

Posté par Adriana Evangelizt

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 07:30

 Passage très important montrant les similitudes pour les ornements et parures adoptés tant par les Lévites que le sacerdoce chrétien, copiés sur la tradition Egyptienne. L'Ephod, par exemple, était un costume égyptien. Les idées de pureté et d'impureté passèrent des Egyptiens aux Juifs. Tout comme la circoncision, ne pas manger de la viande de porc ainsi que la flagellation que continuent certains ordres catholiques. La classe sacerdotale, d'autre part, étaient investie de secrets et mystères interdits au Peuple.  Les prêtres se disaient sacrés et inviolables, au dessus de toute loi humaine. On imagine sans peine les abus que tout ceci a dû entraîner. Les prêtres et les Lévites ne possédaient ni bestiaux ni terres, mais ils avaient des bénéfices immenses : ils formaient, aux dépens des autres, la tribu la plus riche d'Israël. Ce privilège leur fut contesté par les autres tribus , qui voulaient avoir aussi leurs sacrificateurs et leurs prêtres. Après beaucoup de combats et de massacres, Moïse fit prendre douze Verges, sur chacune desquelles il grava le nom d'une tribu, indiquant par-là qu'un égal droit appelait toutes les tribus au sacerdoce. Et comme par hasard, c'est celle de Aaron qui fleurit. Naïfs et crédules comme étaient les Ancêtres, on imagine là encore quel tour de passe passe on leur a joué en leur faisant croire que c'était l'oeuvre de l'Eternel.

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

6ème partie

5ème partie

4ème partie

3ème partie

2ème partie

 1ère partie

CHAPITRE IV.

Dernière partie


Les prêtres juifs devaient se raser le poil, même du corps. Entr'autres usages, les prêtres égyptiens avaient aussi celui de se raser la tête : cette coutume devint loi, et passa même aux Romains ; leurs Empereurs, qui exerçaient les fonctions de Souverains Pontifes, s'y soumirent. Spartien rapporte que Commode s'était induit à cette pratique : il en donne cette cause. Presque toutes les institutions monastiques dont les membres s'appellent par excellence le clergé régulier, ont adopté de se raser la tête, à l'imitation (26) des anciens prêtres égyptiens. Le clergé séculier et tous les prêtres de Jésus se font raser une partie de la tête en forme de couronne ; cette tonsure est un grade préparatoire au sacerdoce.

Cet usage est rappelé par Jérémie, au ch. XXV, v. 23, « A Dedan Tema et Buz », et à tous ceux qui se font couper les cheveux; et au ch. VI, v. 18 , des Nombres : « Et le Nazaréen rasera la tête de son nazaret à l'entrée du Tabernacle ».

La tonsure égyptienne représentait, comme chez les cénobites de nos jours, le disque du Soleil. Hérodote, liv. 3, rapporte que les Arabes se rasaient la tête d'après leur tradition, qui voulait que
Bacchus en eût usé de même.

L'usage de se raser la tête n'était pas commun à tous les prêtres égyptiens ; il variait suivant le culte et la classe auxquels ils appartenaient ; ainsi, les uns avaient les cheveux très courts et coupés en rond, tandis que d'autres les portaient
bouclés, avec une tonsure au milieu de la tête, comme on le peut voir dans un bronze cité par Montfaucon, ». 2, pag. 346, planche CXL, et qui existe dans la collection du comte Maffei, de Vérone.

Paw, et après lui Pierre Martir , nous assurent
qu'au Pérou on nommait les enfans à deux ans : il y avait, à cette occasion, une cérémonie sacrée ; le parrain coupait quelques cheveux de l'enfant, et tous les assistans en faisaient autant. L'on sait que le culte du Soleil était professé dans cette partie du Nouveau-Monde ; aussi l'on coupait les cheveux à ceux qu'on vouait à Dieu, ou à son emblème (27) le Soleil.

Les Musulmans adoptèrent la tonsure après les prêtres du Soleil : ils conservent une touffe de leurs cheveux, persuadés que l'Ange du Tombeau les enlève par là lorsqu'il les porte en paradis.

La robe des prêtres égyptiens était une large veste blanche sans plis :
les prêtres Israélites la portaient aussi dans le désert, serrée par une ceinture de différentes couleurs qui descendait jusqu'aux pieds (Exode XXVII).

Les
prêtres chrétiens en portent une pareille (28). Les Pontifes d'Isis ainsi que ceux de Moïse, devaient, par-dessus la robe blanche, en porter une seconde fort ample, la chape (29) , qui tombait jusqu'aux pieds, autour de laquelle étaient attachées trois cent soixante-cinq petites sonnettes en or, entremêlées avec des grenades de différentes couleurs et en laine : elles rappelaient les jours de l'année, et qu'ils étaient consacrés au Soleil ; chez les Egyptiens , elles étaient au nombre de soixante-douze, pour indiquer les soixante-douze meurtriers d'Osiris (30). Des Egyptiens, cet ornement passa aux Juifs, et de ceux-ci aux Grands-Prêtres chrétiens. On en voit encore de nos jours qui étaient jadis en usage, et on en conserve plusieurs dans le trésor de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, qui servirent au sacre de Charles V. Anciennement ces ornemens s'expliquaient ainsi : l'or pur figurait la sagesse, l'innocence, la justice ; et les sonnettes devaient avertir les Grands-Prêtres que tous leurs pas étaient observés, et qu'ils devaient vivre dans la sainteté de la vertu.

L'Ephod était un costume égyptien.
C'était une ceinture richement brodée, partant du col, descendant vers la poitrine, et retournant après par-derrière ; elle servait à ceindre la robe (31). L'Ephod se rapprochait sur le devant par deux agrafes, dans lesquelles était montée une pierre fine ; sur chacune étaient gravés les noms des six tribus ; par-dessus l'Ephod se trouvait placé le Pectoral, qui était aussi brodé et enrichi de douze pierres fines, sur chacune desquelles le nom d'une tribu se trouvait gravé ; une petite lame en or couronnait les pierreries avec la devise Doctrine et Vérité. L'Ephod se fermait par quatre chaînettes en or, dont deux passaient autour du col, et deux serraient la poitrine. Le Pectoral renfermait les signes symboliques et hiéroglyphiques de l'Urim et du Thumin, Vérité et Justice.

De
semblables ornemens furent en usage chez les premiers prêtres chrétiens, et sont adoptés par des rites maçonniques et en particulier par la haute Maçonnerie égyptienne.

Moïse prit aussi des prêtres égyptiens l'ornement du (32)
Rational, qui était composé de douze pierres fines toutes différentes , sur chacune desquelles était gravé un des douze grands noms de Dieu ; elles étaient, disposées, trois par trois, en quatre compartimens : cet ornement relatif au Soleil, indiquait les douze mois et les quatre saisons de l'année. L'Astronomie était le vrai sens caché du Nombre. Cet ornement et ce nom se conservent dans un grade du rite du Ch.'. de St-Martin.

Comme les Egyptiens, Moïse voulut que les Juifs se baignassent fréquemment pour les garantir des maladies de peau, auxquelles ils étaient exposés ; ces ablutions avaient du
rapport avec les mystères de Memphis, où le Pontife s'appelait Hidranos ou Baptiseur.

Les prêtres égyptiens avaient encore dans leur initiation des mystères, qui leur représentaient leurs privilèges, tels que
le droit de vie et de mort, comme si, dans le fait, ils eussent représenté l'Eternel et le Créateur. Moïse éleva au plus haut point le pouvoir des prêtres ; les croyances qui naquirent du culte hébraïque, héritèrent de ses institutions et de ses mystères.

Moïse ordonna,
comme chez les Egyptiens, qu'on fit l'expiation sur la tête de la victime, pour détourner sur elle les calamités dont le peuple pouvait être menacé.

Les prêtres égyptiens
vendaient aux étrangers la tête des victimes, et s'ils ne trouvaient pas d'acheteurs elle était jetée dans le Nil.

Les idées
de pureté et d'impureté passèrent des Egyptiens aux Juifs. Les prêtres égyptiens, avant de sacrifier un taureau, le faisaient examiner par un prêtre ad hoc.

Le bœuf étant debout ou renversé sur le dos , le prêtre lui tirait la langue
pour voir si des marques ne le rendaient pas immonde. Lorsque la victime était pure, on la scellait du sceau ; après qu'elle était sacrifiée, on en brûlait une partie avec certaines formalités et rites, pendant ce temps, les prêtres présens se fouettaient les uns les autres.

Les flagellations des pénitens
jusqu'au sang sont encore établies de nos jours parmi les sociétés jésuitiques ; elles répondent aux flagellations des prêtres consacrés à la déesse Bellone, à la déesse Egérie, au dieu Mars, qui toutes dérivent de la plus ancienne, savoir, de celle pratiquée par les Egyptiens, dans leurs sacrifices, et qui avait aussi lieu lorsqu'on se trouvait dans l'impuissance de satisfaire à quelque vœu fait à Isis.

Moïse, se modelant sur la doctrine égyptienne,
inspira aux Israélites le plus profond mépris pour les étrangers. Il savait qu'un Egyptien n'aurait jamais voulu embrasser un étranger, même un Grec , ni se servir de son couteau , de sa fourchette, de son assiette, de sa marmite. Les Juifs de nos jours qui suivent la Pentateuque, purifient par le feu les ustensiles de table dans les différentes auberges où leurs affaires les conduisent.

Moïse
emprunta des Egyptiens la circoncision et la défense de manger la chair du porc, que les Juifs regardèrent toujours (33) avec horreur. Il établit, d'après les prêtres d'Isis, la distinction des animaux purs et impurs , adopta , ainsi qu'eux, les jeûnes aux veilles des fêtes et la distinction des écritures sacrées et profanes, qui devaient, sans contradiction, alors être égyptiennes comme le matériel des lois religieuses et civiles. (Voyez la Bible, Tacite, Hist., liv. V, ch. 4; Diodore de Sicile, liv. II, V et VI ; Plutarque, Simp., liv. IV. ch. 7. )

D'après les Egyptiens et Ethiopiens, Moïse établit encore la caste des prêtres dans la tribu de Lévi, en instituant des épreuves pour leur adoption, et prescrivant des secrets impénétrables au peuple ; ce que les chrétiens adoptèrent, et ce que nous conservons dans nos mystères. Moïse chargea les Lévites de la garde des vases qu'il avait consacrés, et qu'il devait avoir enlevés aux Egyptiens mêmes ; car on ne dit point par qui ces vases furent faits. Les Lévites furent aussi chargés de la garde des lieux saints.

On lit dans Strabon XVI, et dans Arrien VII, que
les prêtres attribuaient l'établissement des castes privilégiées qui existaient en Egypte, aux institutions émanées de la divinité d'Isis même. Les Brames établirent leurs castes avec la création du monde. C'est Brama même qui créa de sa bouche un fils qui avait quatre bouches, qu'il appela Brahaman , duquel sont sortis les Brahamines, qui peut-être n'auront pas eu quatre bouches pour tout dévorer, comme leur Dieu père. Du bras droit de ce fils il sortit aussi un guerrier : voilà bien la seconde caste des notables distinguée. Une femme sortit du bras gauche, et de la cuisse gauche naquit un agriculteur, père des agricoles et des commerçans ; du pied droit il enfanta un fils, qui fut le père des hommes condamnés aux travaux et à l'esclavage : voilà la distinction des castes bien établie dans la création Bramine. (Voyez Potier, Myth. des Indes)

Partout
où les prêtres firent caste à part des autres citoyens, ils se dirent sacrés et inviolables, au-dessus de toute loi humaine. La Lonbeze II, 14, dit que les Siamois croient que Sommonocodom, leur divinité, souffrit un enfer pendant cinquante générations, pour avoir atteint d'une petite pierre un Talapoin, et l'avoir blessé. Dans les Indes , les prêtres ont pu être aussi sacrés que les Lévites. Il est à regretter que cette légende ne soit pas connue et traduite par quelque membre zélé de la caste sacerdotale de nos jours.

Les Lévites furent
sacrés par Moïse, selon les rites égyptiens, par l'imposition des mains ; ensuite il les fit entrer dans le Parvis du Tabernacle ; il les prit les uns après les autres, les éleva un peu au - dessus de terre , et leur fit faire des mouvemens d'agitation vers les quatre points cardinaux. Observons qu'avant cette cérémonie, le candidat devait rester sept jours sans sortir du Tabernacle, ce qui indique clairement qu'ils avaient des préparations, des épreuves à subir avant d'être admis. Voici ce que dit le Lévitique, ch. VIII , v. 33 : «Et vous ne sortirez point pendant sept jours de l'entrée du Tabernacle d'assignation, jusqu'au temps que les jours de vos consécrations soient accomplis; car on employera sept jours à vous consacrer. »   A l'Exode , ch. XL, v. 12 , il est dit: «Tu feras aussi approcher Aaron et ses fils à l'entrée du Tabernacle d'assignation, et le laveras avec de l'eau. » (34)
« Et
Moïse et Aaron avec ses fils lavèrent leurs mains et leurs pieds. »

Les élémens, c'est-à-dire
leurs emblèmes, étaient l'allégorie des mystères mosaïques. C'était par les sacrifices que se terminait la consécration. L'institution des Lévites était un fac-similé de la caste sacerdotale des Egyptiens ; et le bœuf émissaire des Egyptiens, fut le type du (35) bouc émissaire de Mendès chez les Israélites.

La consécration par
l'imposition des mains , arrivée jusqu'aux chrétiens de nos jours , nous vient aussi des Egyptiens. (Voyez la Planche II, au n.° 4, où l'initié a le même tablier que les récipiendaires Maçons. ) Spencer, de Leg. rit. Haeb I, 196 , dit trés-à-propos que Dieu paraît, dans l'institution des rites mosaïques, avoir été forcé et subjugué par une sorte de nécessité, à suivre ceux des Egyptiens, et qu'elle l'entraînait presque malgré lui.

Pour purifier les vases qui devaient servir au Tabernacle et les rendre aptes au service sacré du grand Jéhovah
, d'après les usages égyptiens, il composa une huile sainte, avec laquelle il oignit tous les vases destinés au culte. Ensuite il oignit les prêtres, en établissant la peine de mort pour ceux des Israélites qui oseraient faire, par la suite, un pareil usage de l'huile consacrée. Quelques degrés Mac.'., lors de la consécration du Souverain-Pontife, font usage de la même onction.

Moïse,
en reconnaissance des services rendus par Aaron en Egypte, le sacra Grand-Prêtre de la manière suivante : il fit sept aspersions de l'huile sainte, composée par lui, vers l'autel des Holocaustes ; il revêtit Aaron de tous les habits sacrés; ensuite il répandit de l'huile sainte sur sa tête ; il l'oignit et le consacra. Lévit. VIII,  1, 2 , 3 et 4. Telle est l'origine du sacre des Grands-Prêtres et des Rois juifs ; néanmoins, il paraît que la consécration du Grand-Prêtre était réservée au seul Moïse ; car on ne trouve aucune consécration postérieure. Les prêtres de Rome , qui se regardent, selon les Evangiles et l'Apocalypse , comme Rois et grands Sacrificateurs , ont conservé, dans leurs Ordres, différentes onctions pour la consécration de leurs initiés.

Dans le livre des Nombres, au ch. III , v. 38 , on lit que
tout profane qui aurait approché du Tabernacle serait tué ; et dans le Lévitique , au chap. VIII , qui traite de la consécration des prêtres, la peine de mort est prescrite contre les prêtres qui négligeraient de veiller jour et nuit à la garde du Tabernacle ; preuve du secret établi dans les mystères des Juifs , même du temps de Moïse, comme il l'était chez les Egyptiens. Cela se rapporte, dans nos travaux , à la garde du Frère-Terrible, et aux demandes qui sont faites lorsqu'on ouvre la Loge.

Moïse
chargea les prêtres de l'instruction publique : il était naturel , dans un gouvernement théocratique, que les prêtres seuls dussent, dans leur intérêt, instruire le peuple. Voilà le beau temps que les vrais croyans dans la Bible attendent tous les jours. Moïse chargea les prêtres de la conservation des mystères, de la pratique des cérémonies religieuses, prescrivant que nul ne pourrait parvenir au sacerdoce qu'après avoir acquis les sciences analogues et les sciences occultes, c'est-à-dire les doctrines orales qu'ils devaient cacher très soigneusement aux autres Israélites, afin de conserver ieur gouvernement sacerdotal ou théocratique.

Nous conservons des instructions (36) orales dans une quantité d'Ordres philosophiques, qu'on ne communique pas aux autres Frères. Ainsi nous avons la légende : Je garde et moi je cache.

Dans le Deûtér. XVIII, 10, 20,
Moïse défend aux Lévites de consulter les devins et augures, ceux qui usent des maléfices, des sortilèges, des enchantemens, ou ceux qui ont l'esprit de Python, ou qui interpellent les morts pour apprendre la vérité. Observons ici tout en passant que Moïse, pour exprimer le mauvais principe , est forcé, pour ainsi dire, de se servir du même mot dont les Egyptiens se servaient, Typhon; les lettres sont les mêmes comme le son ; il n'y a que la transposition de la première et de la troisième lettre.

Jusqu'au commencement du Christianisme, et malgré les défenses de Moïse d'évoquer les morts (37), les
prêtres juifs se laissèrent souvent séduire par des rêves, par des interprètes des volontés des morts, comme les Evangiles en fournissent la preuve : néanmoins Moïse, et disons-le à sa louange, s'opposa à. toute divination dé songes ; ainsi, dans le Lévitique XIX, v. 26, il est dit : « Vous n'aurez point d'augures, ni d'autre genre de divination. » Cette sage prescription fut détruite par l'établissement des prophêtes juifs qui arrivèrent en foule après lui.

Les prêtres et les Lévites ne possédaient ni bestiaux ni terres, mais
ils avaient des bénéfices immenses : ils formaient, aux dépens des autres, la tribu la plus riche d'Israël. Ce privilège leur fut contesté par les autres tribus , qui voulaient avoir aussi leurs sacrificateurs et leurs prêtres. Après beaucoup de combats et de massacres, Moïse fit prendre douze Verges, sur chacune desquelles il grava le nom d'une tribu, indiquant par-là qu'un égal droit appelait toutes les tribus au sacerdoce. La Verge (38) d'Aaron fleurit ; ce signe prodigieux lui valut le sacerdoce, ainsi qu'à la tribu de Lévi ; les fils d'Aaron furent établis les Sacrificateurs ou Princes, et les Lévites furent chargés de la garde du Tabernacle. Ainsi, le privilège de plonger le couteau dans le sein de la victime était réservé à la succession d'Aaron. (Voyez les Nombres, aux ch. 7 et 8.)

Les
prêtres de Jésus-Christ se sont souvent servis de ce texte pour soutenir l'égalité des droits à l'admission des bénéfices ecclésiastiques. Les droits divins et les immunités ecclésiastiques éta blis par Moïse, que les Lévites soutinrent avec leurs épées, et que les prêtres de Rome adoptèrent ensuite, tirent leur origine de l'Egypte.

On lit dans Diodore de Sicile, liv. 2, ch. 1 : « Que l
es prêtres égyptiens assuraient que la déesse Isis leur avait donné un tiers de son royaume ou de l'Egypte, afin de les engager à rendre les honneurs divins à Osiris son époux , après sa mort. »

Les
prêtres égyptiens avaient joui longtemps de ce droit de possession ; mais lorsque ce gouvernement passa dans les mains des Rois, ils obtinrent, en indemnité de la perte de ce tiers du royaume, non-seulement des dîmes, mais encore l'exemption de toutes charges publiques.

Les
prêtres égyptiens ne payaient aucuns tributs ; ils étaient seuls chargés de les recueillir.

On a remarqué qu'avant la révolution française,
les revenus ecclésiastiques, en Europe, excédaient ceux des souverains, et même des sujets. En Espagne, le clergé possédait bien plus que ce qu'Isis avait donné jadis à ses prêtres. Ce royaume, en 1800, comptait cinq cent mille ecclésiastiques, sur onze millions d'habitans ; et lors de l'invasion de Napoléon , le Roi ne soldait pas cinquante mille hommes de troupes de ligne.

  SEPTIEME PARTIE

(25) Planche 1ere , n.° 16.

(26) Planche II, n.» 11.

(27) Le culte du Soleil , en Amérique, paraît avoir été établi avant sa séparation du continent.

(28)  Planche I., n.° 8.

(29) Planche VIII, n.° 16.

(30) En suivant les instructions du degré de M.'. Charbonier, on trouve un autre rapprochement avec les meurtriers d'Osiris ; ces instructions portent le nombre des épines qui composaient la couronne de notre divin M.-. Jésus à soixante-douze , et ses disciples à pareil nombre.

(31) Planche I.re n.° 18.

(32) Planche I.ere, n.° 18.

(33) Anthiocus détestant la haine que les Juifs portaient à toutes les autres nations , comme le rapporte Diodore, fit sacrifier, sur l'autel du temple de Jérusalem, un cochon, et fit répandre le sang de cette victime abhorrée par les Juifs, sur leurs livres sacrés.

(34) 11 paraît que ce baptême a fait partie de l'ancien sacre des Juifs.

(35) Mendès veut dire producteur, et non bouc, comme quelque savant, par erreur, l'a cru. Si l'on parle métaphysiquement, il signifie Dieu mâle. Les Egyptiens avaient consacré un temple particulier à cet animal, le plus sale que l'on connût ; il s'accoupla avec les femelles de tous les quadrupèdes. On en a vu même s'accoupler avec des volatiles femelles , quand elles ne se refusaient point à ses caresses. ( Carli , Lett. Amer. )

(36) Le Concordat du 27 décembre 1813, entre les deux grandes Loges d'Angleterre, et que nous donnerons dans l'ouvrage, en est une preuve.

(37) Les Juifs sont forcés , dans leur religion, de suivre, comme les critiques l'observent, les institutions des peuples qui les précédèrent dans la civilisation ; malgré la précision de cette loi, la Pythonisse d'Endor évoque l'ombre de Samuel, tout comme Diane fait sortir Hippolyte du tombeau.

(38) Les évêques chrétiens ont remplacé la Verge de Moïse par la crosse ; cette Verge se voit dans les mains d'Osiris. (Voyez la Table Isiaque. )

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 06:25

 Nous entrons maintenant dans le vif du sujet en abordant le personnage de Moïse, initié du Sacerdoce Egyptien, et qui imposa les mêmes règles au Peuple Israélite vivant en Egypte. Il a emprunté le thème de la Création à la Tradition Phénicienne qui possède elle-même un Adam avec un fils nommé Caïn. Il façonna la nation Israélite selon le concept Egyptien, l'isola du reste des nations pour mieux la dominer... il était en même temps Prêtre, Législateur et Roi. Et chose importante -qui expliquerait peut-être pourquoi il a fui l'Egypte-, il pratiquait le culte d'Osiris. Or, Amenophis IV venait d'imposer le culte d'Aton, vouait aux gémonies les prêtres osiriaques. Voilà un détail important pour les chercheurs. Voilà certainement la raison pour laquelle Moses quitta l'Egypte. Il était, comme les autres, persécuté. Ceci n'est pas dit dans le texte mais on peut le sous-entendre vu que nombre de gens cherchent encore pourquoi le patriarche a quitté son pays. Les Israélites étant eux-mêmes relégués par Amenophis dans la ville d'Avaris, à cause d'une maladie qu'ils avaient contractés. Sous la conduite d'un prêtre d'Osiris, ils se seraient emparés de toute la région environnante. Ceci se passait avant Moïse. Ce qui implique donc que certains prêtres osiriaques avaient décidé de protéger et de veiller sur ce Peuple honni par les Egyptiens. Le tout est de savoir pourquoi ils l'ont fait ? Dans quel but ? Et si nous nous posons tant de questions, c'est que nous "planchons" sur l'origine de "la servitude du Peuple Juif" -nos ancêtres- qui pèse encore sur ceux étant asservis soit à la religion judaïque, soit à l'idéologie du Sionisme. Déjà, Moïse dans le désert ordonna que les prêtres soient nourris et entretenus par le "contribuable" en parlant dans le jargon d'aujourd'hui. Et pour se faire obéir, ils ont  prétexté que c'était pour l'Eternel. On voit là le gros subterfuge et la grosse escroquerie qui se répercute jusqu'à nos jours.

Autre fait important, le sacerdoce chrétien s'inspire de celui de Moïse donc de celui d'Egypte, grandes similitudes avec la Maçonnerie.

Le chapitre V étant particulièrement long, nous l'avons découpé en DEUX parties.

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

5ème partie

4ème partie

3ème partie

2ème partie

 1ère partie

CHAPITRE IV.

 


Moïse, sauvé des ondes, trouve grâce près de Thermutis ; est admis aux mystères égyptiens ; quelques traits de sa vie ; il se met à la tête des Juifs, à leur sortie de l'Egypte.— La civilisation israélite date du désert.— Moïse est cru auteur de la Genèse et autres livres. Quelques remarques sur l'inexactitude de ces écrits.— Moïse donne aux Juifs le dogme d'un Dieu unique et des deux principes. — Distribution du peuple par Moïse en tribus , diverses ordonnances , comme ornemens pontificaux, prêtres , sacrifices , qui se rapportent à la Maçonnerie du jour. — Moïse ordonne des épreuves pour être admis à l'initiation ; leur secret rapport avec celle des Maçons. Moïse sacre les Lévites comme les Egyptiens ; attributs des Lévites et histoire de la Verge d'Aaron.


L'HISTOIRE ÉGYPTIENNE nous dit que Pharaon Orus , voyant que les Juifs se multipliaient extraordinairement (ce qui par la suite aurait pu  compromettre la sûreté de son royaume), pour en diminuer le nombre, les chargea de corvées, leur fit exécuter des excavations de canaux, et construire des villes entières. Ces dispositions ne servirent, qu'à augmenter leur population. L'Ecriture Sainte nous dit aussi qu'Orus alors ordonna aux Juifs de jeter dans le Nil leurs enfans mâles.

En admettant le fait pour vrai ,
les Juifs auraient été traités par les Rois égyptiens plus cruellement que les nègres des colonies dans les Indes, et si nous admettons son exécution par ces mêmes Juifs, il faut convenir que ce peuple élu était alors au-dessous des brutes ; car la plus faible défend ses petits, au risque même de sa vie, et nous lisons qu'il y eut une obéissance aveugle, de la part même des mères juives ; il n'y a que la démence ou la stupidité, qui puisse exécuter de pareilles décisions, qui renversent toutes les idées qu'on se forme de la société, de la religion, de la nature.

Moïse, selon la Bible,
fut exposé à périr par suite de cette ordonnance ; déposé par sa mère sur les bords du Nil, dans un panier de joncs, enduit de bitume, il y serait mort, sans la compassion qu'il inspira à Thermutis, fille d'Orus, qui se promenant près de ce fleuve, avait entendu les cris de l'enfant.

A la mort d'Orus, Thermutis lui succéda; elle fit donner à Moïse l'éducation qu'elle eût donnée à son fils: c'est par cet événement extraordinaire qu'il fut appelé Moïse, ou Sauvé des ondes, et qu'il fut
admis aux mystères et dans l'ordre des prêtres égyptiens.

Thermutis étant morte, Moïse perdit la faveur dont il jouissait, et, comme on vint à savoir (telle est l'expression biblique ) qu'en cachette il avait tué un Egyptien, pour se soustraire à la punition, il se sauva dans l'Arabie-Pétrée, contrée limitrophe de l'Egypte.

Moïse, dans son exil,
se maria avec la fille d'un Sacrificateur de Madian, chef d'une tribu arabe ; cependant lorsqu'il devint législateur des Juifs, il leur défendit le mariage avec des femmes étrangères et idolâtres. Cette défense ne fut pas observée par lui-même, puisqu'il épousa dans la suite Sephora, qui était Madianite et idolâtre. Salomon et d'autres Rois suivirent cet exemple.

Moïse , sur l'invitation d'
Aaron son frère et de Marie sa sœur, qui étaient restés en Egypte, y retourna pour se mettre à la tête des Juifs lorsqu'ils furent chassés de ce pays, ainsi que les mêmes critiques croient le prouver.

L'opinion que
Moïse fut prêtre égyptien, et que les Juifs furent chassés d'Egypte, est rapportée par plusieurs écrivains anciens.

Joseph Thistorien, contra Apion (21), lie. 1, ch. 9, 11, 12, dit que Maneton et Chèremont, historiens égyptiens, rapportent que les Juifs furent
chassés de l'Egypte , parce qu'ils étaient infectés de la lèpre; qu'ils élurent pour chef un prêtre d'Héliopolis, nomme Moïse, et que cet événement eut lieu sous le régne d'Aménophis.

Le même Joseph , liv. V, ch. 34, apud Photium, nous dit que Lysimaque , l'historien, était de la même opinion.

Diodore de Sicile , liv. XXXIV, dit, suivant une infinité d'historiens, et d'après leur autorité, qu'il se répandit en Egypte
une tabet (peste) qui contaminait les corps ; le Roi d'Egypte demanda à l'Oracle d'Ammon un remède ; celui-ci lui ordonna de purger son royaume de cette race de gens infectés, et de les renvoyer dans des terres étrangères.

Le même Diodore , d'après l'autorité d'Antiochus Epiphanes, dit que
cette race de gens infectés était la nation juive.

Tacite, dans son Histoire, liv.V, ch. 3, dit, d'après Lysimaque, que les Juifs furent
chassés à cause de la lèpre, et qu'ils élurent pour chef Moïse, prêtre d'Héliopolis.

Justin, liv. XXXVI, ch. 2 , rapporte la même chose sans variation. Strabon dit simplement que les Juifs se retirèrent de l'Egypte, sous la conduite de Moïse ,
qui était prêtre égyptien.

La fuite des Hébreux peut avoir été volontaire, comme leur sortie peut avoir
été l'exécution d'un ordre supérieur des Pharaons. Il est très difficile de prononcer sur cette question ; car l'Exode, au ch. XII, dit que ce fut contre le voeu de Pharaon que les Juifs sortirent de l'Egypte. D'après une tradition ancienne rapportée par Joseph, les Juifs relégués par Aménophis dans la ville d'Avaris, se seraient emparés de tout le pays qui l'environne, sous la conduite d'un prêtre d'Osiris, nommé Tisither ; et plus tard, par Moïse, lorsqu'enfin chassés derechef de l'Egypte , ils adoptèrent une nouvelle religion et envahirent la Judée. Josephe, contra Apion, liv. I.

Ceux auxquels les calculs de statistique sont familiers, croient
impossible le nombre de combattans juifs sortis d'Egypte; on est fondé à croire qu'il y eut, dans les copistes de la Bible, erreur de chiffre, et que les Juifs auraient pu être 6000, au lieu de 600 000.

On attribue à Moïse, comme nous l'avons déjà dit, différens livres de la Bible : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres ; ces œuvres ont une grande ressemblance avec les instructions des prêtres égyptiens ; le sacerdoce y brille à toutes les pages : c'étaient des prêtres qui devaient gouverner , selon son esprit, la nation juive ; néanmoins il y a apparence qu'outre les livres égyptiens, Moise avait lu l'Histoire phénicienne de la Création, par Sanchoniathon, prêtre de Beryte, qui vécut 907 ans avant Moïse et Sémiramis.

Par les fragmens de Sanchoniathon , on voit qu'il avait
établi que les Phéniciens étaient le peuple élu par l'Eternel, et le plus ancien de la terre ; sa création t commence aussi par un Adam, et son premier né est un Caïn. Néanmoins il est prouvé que ces fragmens rapportés dans différons ouvrages par les Hébraïsans, sont en contradiction avec l'Histoire mosaïque.

Des savans prétendent que le mot Sanchoniathon veut dire savant et philosophe, et comme aucun prêtre ne pouvait être nommé auteur d'un ouvrage, il est probable que c'est sous ce nom qu'on écrivit telle ou telle autre Histoire.

Des critiques veulent que
quelques erreurs se soient glissées dans les livres juifs, ou qu'il s'en soit égaré quelques chapitres ; car , ils ne peuvent concevoir comment Caïn, le premier né d'Adam, premier père des hommes, bâtit une ville au nord d'Eden, et aurait pu lui , donner le nom de son premier né Hénoc, pour perpétuer le souvenir de ce fait ; on demande des éclaircissemens, s'il est possible d'en obtenir ; on voudrait savoir où Caïn a été chercher les maçons et les ouvriers pour bâtir la ville, et les hommes pour la peupler; car, on voit, au ch. III, v. 21 de la Genèse , qu'à défaut d'ouvriers, Dieu même « fit à Adam et à sa femme des robes de peau. »

Dans la même Genèse, abandonnant la postérité de Caïn,
suivant celle de Seth, troisième fils d'Adam , et arrivant à sa dixième succession, c'est-à-dire au fils de Noé, on compte 1536 ans ; en supposant que toutes ces générations se soient multipliées (chose presqu'inadmissible, car les premiers pères des hommes ne pouvaient encore avoir pris les précautions nécessaires à leur multiplication et conservation ), il en résulte une totalité de 2048 personnes. Or, au ch. VI de cette Genèse, il est dit que les fils des hommes, par Adam, étaient extraordinairement multipliés sur la terre , et qu'ils avaient des filles ; que les fils de Dieu ayant vu les filles des hommes, ils en prirent à leur fantaisie pour femmes ; et dans le ch. V, v. 4, il est précisément dit : « que de cette union il est sorti des hommes puissans qui de tout temps furent géans de renom. » Après cette distinction précise de fils de Dieu et de fils des hommes, ou Moïse a oublié de nous parler de la création et apparition des fils de Dieu, ou la partie de la Genèse, qui décrivait cette race, s'est égarée.

Les critiques disent
qu'on se perd dans les calculs, si on veut suivre la Bible ; car elle est tout à fait hyperbolique et orientale. Aux Nombres, v. 13 et 21, et au Psaume LXXVII, v. 19-20, il est dit, en parlant des cailles , que les Israélites ramassèrent dans un reste du jour et la nuit suivante : « Le peuple en prit autant qu'il voulut, et ceux qui en avaient le moins , en eurent dix chômers». » Or, selon Calmet, Hist. Univ. , liv. II, ch. 102 , le chomer est égal à deux mille neuf cent quatre-vingt-huit pintes de Paris, 2988.

La capacité de la pinte de Paris est de 46 pouces cubes, comme il est dit dans le Traité d'Arithmétique décimale de M. de Palaisseau, page ; quarante-six pouces représentent donc pour le moins sept cailles. Or, dix chomers faisant 29 880 pintes, représentent le volume de 209 160 cailles :
en accordant un appétit excellent aux consommateurs, ils eussent mangé douze cailles par jour ; en conséquence, comme tous les Israélites participèrent à cette chasse, chacun en aurait ramassé pour avoir de quoi vivre pendant quarante-sept ans.

Moïse, avant son départ de l'Egypte, selon l'usage des Egyptiens, institua la Pâque, de laquelle il sera parlé dans la suite de cet ouvrage ; après cette cérémonie, il sortit d'Egypte à la tête des Israélites. Il fut obligé de faire de longues et pénibles marches à travers des déserts arides et des sables ardens, pour parvenir à une terre qu'il annonça comme (22) promise par Dieu au peuple Israélite ; dans cet intervalle , il tâcha de policer les Hébreux , en leur donnant des lois ; il les gouverna en prêtre, législateur et roi ; il chercha, par ses préceptes, à isoler la nation juive, et pour mieux la dominer, il la remplit d'une idée flatteuse, qui pût beaucoup contribuer à son but ; il lui persuada que Dieu même l'avait établie pour son peuple élu et chéri, et par ce moyen il prépara son gouvernement théocratique : pour assurer de plus en plus sa domination, il inspira aux Juifs une méfiance, un mépris, et même une haine invincible pour toutes les autres nations, afin qu'ils ne fissent aucune alliance avec des étrangers et individus d'autres religions; ce que les Juifs, malgré les péripéties qu'ils ont souffertes , observent même de nos jours.

Moïse,
après les institutions reçues des prêtres égyptiens, donna aux Juifs, pour fondement de sa religion et de son dogme, le culte d'un Dieu unique, du grand Jéhovah. auquel devaient se rapporter tous les voeux du peuple ; il admit aussi pour subsidiaires le bon et le mauvais principe, que les Juifs, à la suite de la captivité de Babylone, changèrent dans les anges de la lumière et des ténèbres, qui, dans la Bible, président aux quatre élémens et aux planètes, et que l'Apocalypse , ch. XII, v. 7, range en bataille; ce que l'on doit regarder toujours comme une allégorie, pour nous expliquer le contraste du bien et du mal physique, ou des susdits principes.


Plusieurs religions de l'antiquité honoraient le bon et le mauvais principe par des sacrifices. Des victimes blanches et sans taches étaient choisies pour le bon principe, pour le Dieu auteur et conservateur de la nature, pour le Grand-Architecte de l'Univers. On sacrifiait des victimes noires et de couleur au mauvais principe et aux Dieux infernaux et destructeurs. (Voyez l'Antiquité expliquée, par B. Montfaucon.)

Au Psaume XC, v.1, il est dit des bons anges, qu'ils sont destinés (23) à servir de gardiens aux hommes et à les conduire dans toutes leurs voies. Dans Daniel VII, v. 10, leur nombre est infini, et l'Ecriture en fait une armée innombrable ; les nations et les monarchies ont leurs anges tutélaires ; la synagogue eut l'archange Gabriel.

Dans l'Apoc. XII, v. 78,
Michel et ses anges combattaient le dragon et ses anges ; mais ceux-ci furent les plus faibles, et depuis ce temps-là ils ne parurent plus dans le ciel ; le dragon, qui est appelé le Diable et Satan , fut précipité sur terre, et ses anges avec lui. Les critiques disent qu'il faut être visionnaire pour admettre la réalité de ces combats. On les regarde quelquefois comme des descriptions poétiques ayant pour objet l'astronomie. Les livres bibliques sont remplis de paraboles et de métaphores ; le sens caché en était réservé aux savans et aux initiés.

Jamais les prêtres égyptiens n'ont cru à la réalité de l'assassinat d'Osiris, ni qu'un veau et un oignon pussent être des Divinités ; ils n'ont jamais cru à la réalité de Typhon, ni à un Dieu qui naît, meurt et ressuscite. Ils n'y voyaient que le Soleil et les effets de la nature.

Moïse distribua son peuple
en douze tribus, en commémoration des douze Patriarches qui le précédèrent, et gouvernèrent les Israélites avant leur sortie d'Egypte (24).


Moïse ordonna que les prêtres fussent
nourris et entretenus aux dépens du public, comme chez les Egyptiens ; il voulut qu'ils fussent habillés de lin, et que le Souverain Pontife portât, suspendue au col, l'image de la vérité (25), ainsi appelée par les prêtres d'Isis, et qui devait être en saphir. Cet ornement était composé de trois rangs de trois pierres chaque, qui donnaient le nombre mystérieux de neuf, lequel figure souvent dans nos grades et rites, et fut adopté particulièrement dans le Kadosch pour ornement sacerdotal.

A suivre...

Notes :

(21) Apion, écrivain égyptien, est un de ceux qui ont le mieux dévoilé le fanatisme et les absurdités des Juifs. Flavius Joseph, Juif de nation, et de plus de la caste sacerdotale , défendit les principes théosophiques de sa nation , cause des controverses;

 (22) Ce fut par le massacre total des naturels du pays , que les Hébreux s'emparèrent de la Judée.

(23) Il paraîtrait, d'après ce passage, que les Psaumes furent écrits après la captivité de Babylone , et non par David.

(24) Beaucoup de rites et de grades commémoreront ce fait.

(25) Planche 1ere , n.° 16.

 SIXIEME PARTIE

 

Posté par Adriana Evangelizt

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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 01:41

 Alors là, il est question des premiers hébreux, d'Abraham. La civilisation Egyptienne est très avancée et ils sont esclaves, vivant à part. On notera la tenue des prêtres Egyptiens en tout point semblable à celle que Aaron et ses Lévites instaurèrent dans le désert, si l'on en croit la Bible. Il faut savoir qu'un Egypte, il y avait trois castes. Celles des Prêtres, celle des Guerriers et celle du Peuple. Cette dernière était considérée comme moins que rien, comme les Parias en Inde. On les faisait travailler comme des bêtes de somme, les maintenant dans une ignorance totale afin de mieux les asservir, les mystères étaient réservés aux seuls prêtres. Ceci est consigné dans un autre vieux livre que nous avons dégoté... avec aussi à venir Le livre des Egarés de Maimonide traduit par Salomon Munk, une merveille. Mais comme il est impossible de les copier-coller... patience..

On notera aussi que le déluge avait eu lieu bien avant l'époque relatée dans la Genèse. Je n'en dis pas plus, le prochain chapitre est consacré à Moïse...

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

4ème partie

3ème partie

2ème partie

 1ère partie

 

 

CHAPITRE III


La prétention des Hébreux à une plus haute antiquité que les Egytiens , bien qu'établie même par la Bible et Rollin , est reconnue mal fondée par les monumens égyptiens , par les Chinois , et par les auteurs anciens. — Les Juifs , suivant l'Ecriture, ne formaient encore qu'une famille , et déjà l'Egypte brillait par ses sciences et ses arts. — On lit aussi que les Hébreux , multipliés en Egypte , ne furent que des pâtres , et cette condition était méprisée par les Egyptiens.

Les philosophes les plus accrédités de l'antiquité, comme ceux de nos jours , admettent la Création des Mondes par le Grand-Architecte de la nature ; mais ils nient formellement que l'Adam de Moïse ait été le premier père des hommes. Sans compter que ce nom fut inconnu à tous les peuples de l'antiquité , si l'on excepte les Hébreux , d'après la chronologie de la Bible , Dieu aurait créé cet homme précisément lorsqu'il existait déjà des nations policées dans la Chine , dans l'Assyrie et dans l'Egypte.

Cette Bible nous dit que les Hébreux se partagèrent la terre pour la peupler; et Rollin fixe l'année 1815, après la Création du Monde , dans laquelle , suivant lui , Menés ou Misphraïm , fils de Cham , fut le premier homme qui s'établit en Egypte, et dont les enfans furent (comme il est dit dans la Bible) les Egyptiens,
peuple inférieur aux Israélites dans toutes les branches scientifiques, politiques et religieuses.

Il est vrai que les prêtres égyptiens ont cru et écrit qu'il y eut un Menés, qui fut le premier roi d'Egypte, lui donna un culte et régla les cérémonies des sacrifices ; mais le
Menés hébreu ne s'accorde nullement ni avec Hérodote, ni avec les anciens écrivains. Pour les critiques anciens et modernes qui comparent le dogme et les sciences égyptiennes , leurs monumens connus et ceux qu'on découvre tous les jours par les fouilles continuelles , ils s'efforcent de nous convaincre que les lois des Juifs sont imparfaites, et que les édifices transmis à la postérité par les traditions israélitiques sont infiniment inférieurs à ceux des Egyptiens.

Ces mêmes critiques observent qu'il est impossible de pouvoir admettre que Menés ait été le premier habitant de cette Egypte; ils appuient leur opinion sur ce que, selon les livres bibliques, il n'avait qu'une poignée d'hommes, et était dépourvu de tout moyen pour se fixer dans un pays marécageux, qui devait être couvert d'animaux nuisibles, et infecté par un air empesté, résultats de la stagnation des eaux du Nil.

Le ciel d'Egypte n'était certainement pas dans l'origine ce ciel pur et serein qu'on y trouve aujourd'hui. Aussi longtemps que ce pays fut couvert de marais, et avant que les eaux n'eussent été détournées par de nombreux canaux, l'athmosphère dut être humide et malsaine. Des exhalaisons meurtrières s'échappaient de la Basse-Egypte, surtout du lac Sorbonis; ce qui faisait que les habitans appelèrent ces vapeurs l'haleine de Typhon, ainsi qu'il est dit dans Plutarque , Vit. Anton. , ch. 3.

Ces critiques demandent comment l'Egypte aurait pu recevoir sa première culture par Menés , tandis qu'il ne se serait écoulé, selon cette tradition. que trente - deux siècles , lorsqu'Homère , qui vécut cinq siècles seulement, après Menés, annonce l'Egypte comme étant très policée, partagée en royaumes très florissans , couverts d'une infinité de villes, parmi lesquelles on comptait Thèbes aux cent portes, de chacune desquelles on pouvait faire sortir en temps de guerre dix mille hommes, et deux cents chariots armés ; ce qui suppose une population de plus de cinq millions d'habitans
dans cette seule ville. D'après les chronologistes qui suivent la Bible , et même selon Rollin , Thèbes fut bâtie 45 ans après que Menés alla en Egypte.

Paul Lucas donne la description des restes d'un temple de Tentyra, une des moindres villes de l'Egypte ; cet écrivain (15) le croit bâti du temps des Pharaons; il dit que ses colonnes peuvent à peine être embrassées par huit hommes ; donc elles devaient avoir cent vingt pieds de hauteur, y compris la base et les chapiteaux. Cet édifice était d'une très grande dimension, car ses décombres ont formé une espèce de montagne, où on découvre les débris d'une ville bâtie, à la suite des temps, par les Arabes. Nous avons des estampes qui nous représentent les restes magnifiques de cette cité.

Par une comparaison bien aisée à faire avec les grands édifices connus, on se demande ce que devaient être les temples de Saül, de Thèbes et de Memphis ?

Aucune autre nation a-t-elle pu élever et exécuter de semblables monumens ? Ce ne furent certainement ni les Grecs, ni les Romains qui purent atteindre cette grandeur ou même en approcher.

Les mêmes critiques disent qu'il est impossible
d'accorder la Bible avec les anciennes histoires profanes ; ils nous demandent comment on peut expliquer ce que dit Rollin d'un Osimandias, qui, 54 ans après Menés, aurait bâti entr'autres un tombeau d'une magnificence incroyable, entouré d'un cercle d'or de 355 coudées de circonférence , sur lequel le système solaire était expliqué. Comment se rendre compte de tant de sciences et de richesses existantes aussitôt après Menés, que quelques-uns croient même fils de Caïn ? Il faudrait convenir, ou que le Menés de la Bible n'a pas été le premier habitant de l'Egypte, ou que, s'il l'a été, alors l'histoire d'Osimandias, qui est prouvée par des monumens, ne serait qu'un conte.

Plusieurs zodiaques prouvent aussi la haute antiquité de l'Egypte ; celui de Denderat, qui est à Paris, est un document qui n'admet pas de réplique, et
qui détruit toutes les époques (16) juives.

La Bible dans sa chronologie est
en contradiction avec celle des Chinois; ils avaient dans leurs archives des livres qu'ils disaient dater de trois millions d'années et plus.

La science astronomique était portée à une grande perfection chez plusieurs peuples, tandis qu'on n'a
aucune preuve qu'elle fût connue et suivie par les Israélites. Dans la Chine, deux astronomes furent condamnés à mort pour n'avoir pas prédit une éclipse qui devait arriver 2169 ans avant l'ère chrétienne. Remarquons que sous l'empereur Schuen-Hio, on fixa le commencement de l'année (17) au premier jour du printemps. Les chroniques chinoises rapportent un événement astronomique arrivé dans cette année, savoir que cinq planètes se trouvèrent en conjonction le premier jour de la Lune qui ouvrait le printemps. Le père Mailla, jésuite, a prouvé, parle calcul le plus détaillé, que la Lune, Saturne, Jupiter, Mars et Mercure se trouvaient en conjonction dans un espace de 11 degrés 58 minutes 55 secondes, sur 7 degrés de latitude à 7 1/2 heures du soir après la nouvelle Lune, le 9 février, 2461 ans avant notre ère, ce qui correspond parfaitement au règne dudit empereur et avec les époques de l'astronomie chinoise.

Malheureusement pour les Hébraisans, l'époque qui donne cette conjonction aussi évidemment prouvée se rapporte
à 132 ans avant le Déluge (18) de Noé ; il est à observer de plus qu'on trouve dans les archives des Chinois une suite non-interrompue de leurs monarques et de leurs observations astronomiques, qui toutes sont d'accord avec celles de nos célèbres astronomes : alors ce Déluge, décrit avec autant d'exactitude par la Bible, doit être d'une date bien antérieure aux époques où cet empire était très peuplé, partagé en vastes provinces avec des lois et un commerce soutenu par la monnaie qui était déjà en circulation. Carli, v. 2. pag. 76. Let. Amer.

Mais ce qui fixe l'admiration de tous les savans, ce sont les Pyramides d'Egypte qui étaient des temples élevés en l'honneur du Soleil, lequel figure dans différentes légendes égyptiennes; leur forme, leur dimension, la manière dont on les a orientées indiquent le génie qui présida à leur construction. On a prétendu
faire croire que ces bâtimens avaient été construits à l'usage des tombeaux des Rois égyptiens, par là on a voulu jeter une sorte de défaveur sur l'objet de ces monumens ; les Grecs le crurent, les Egyptiens ont cherché à les désabuser de cette fausse opinion ; mais les préjugés des peuples sont difficiles à déraciner; les Grecs persistèrent dans leur erreur. Ce qui avait donné lieu à cette méprise, c'est que, dans le fond de la Grande-Pyramide et dans quelques autres, on avait observé un caveau qui semblait destiné pour contenir le corps d'un homme : les Grecs ignoraient que, dans ces retraites on représentait, par des mystères , la mort réelle d'Osiris, sa déposition au tombeau et sa résurrection , ou les effets de la nature qui se renouvelle.

Ces critiques disent qu'il est rapporté par Maneton, que l'Egypte avait deux cent cinquante canaux qui la coupaient en tout sens, et la fertilisaient : quelques-uns avaient jusqu'à cinquante milles de longueur ; pour leur excavation, il avait fallu des milliers d'ouvriers et un temps incalculable. Les mêmes auteurs .prétendent qu'il en existe encore quelques-uns, malgré les ravages auxquels ce pays a été en proie , sous le double rapport des révolutions de la nature et de la politique. Le susdit Maneton, qui était grand-prêtre d'Héliopolis, vécut 300 ans avant Jésus-Christ ; il écrivit un poème sur
le pouvoir des astres qui président à la naissance des bommes, ainsi qu'une histoire de l'Egypte, qu'il avait tirée des écrits qui se trouvaient sous sa garde : cet ouvrage s'est perdu ; Jules l'Africain, qui était chrétien et qui vivait dans le second siècle de l'Eglise, fit une chronique, où il rapporta des extraits de cette histoire. Ce dernier travail n'existe plus, et nous ne connaissons l'esprit dans lequel il a été fait que par quelques fragmens rapportés par Eusèbe.

Pour ce qui regarde Menés, les mêmes critiques le croient un être allégorique, d'autant plus que ce mot veut dire le Soleil, lequel, selon les anciens, était la première cause de toute génération et de vitalité : c'est de ce nom que
le rite de Misraïm tire son étymologie. Ces mêmes écrivains veulent contredire l'époque donnée par les livres juifs à l'origine des Egyptiens, en s'appuyant sur les Egyptiens qui comptaient 36 525 ans jusqu'à  Nectanebo; celui-ci vivait 15 ans avant Alexandre le Grand; bien entendu qu'on comptait les années de 365 jours.

Platon,
en parlantdes monumens de l'ancienne Egypte, dit formellement
qu'il y en avait dont l'origine remontait à une date plus ancienne , de dix mille ans; et, dans son Critias, il prétend que ses lois existaient pour le moins neuf mille ans avant Solon.

Diogène de Laërce compte 832 éclipses totales de la Lune, observées par les prêtres égyptiens ; or, une éclipse totale n'arrive qu'après
223 années lunaires, c'est-à-dire après 18 ans solaires, plus 15 jours et 8 heures; ce qui donne une époque de 15 013 ans avant cet écrivain.

Ces mêmes critiques s'appuient du même Hérodote, qui se rendit à Memphis , à Héliopolis, à Thèbes, pour vérifier
avec les prêtres, uniques dépositaires des traditions, les généalogies des Rois d'Egypte , et qui rapporte que tous comptaient 341 générations jusqu'à Setos, sous le régne duquel Sennacherib attaqua cet empire, ce qui donnait une ère de dix mille ans depuis la domination de ces Rois qui s'étaient succédés jusqu'alors, et dont les noms les plus célèbres étaient éternisés par des monumens : cette ère ne renfermait pas le temps où les Egyptiens vécurent sous la théocratie , qui fut leur premier gouvernement.

En quittant un instant ce sujet, nous rapporterons ce que Porphire a laissé écrit après Chèremont le stoïcien, qui a vu que les prêtres égyptiens, de son temps, étaient partagés en trois classes , dont la première s'occupait à observer les cieux, l'étude à laquelle ils adaptaient leur théologie. La deuxième classe était celle des historiens : ils consacraient dans leurs archives les événemens civils, politiques et militaires. Cicéron nous dit que, jusqu'au temps de Publius Mucius, souverain pontife , les prêtres étaient chargés, à Rome, de consigner dans leurs fastes tous les événemens de la république, et Macrobe dit clairement dans ses Saturnales, liv. III, ch. XI : « Pontificibus permista est potestas memoriam rerum gestarum in tabulas conferendi. »

La troisième classe des prêtres égyptiens , d'après Chèremont, était composée de
prêtres vêtus de longues robes : ils se consacraient aux fonctions religieuses. Ces prêtres étaient différemment vêtus, selon les différentes divinités et mystères qu'ils suivaient. Les prêtres chrétiens conservent aussi, dans la célébration de leurs mystères , cet usage ; ils prennent une robe blanche à la commémoration d'une vierge ou à celle du Créateur brillant de lumière ; noire, à la commémoration de sa mort ; rouge pour son martyre, etc. etc.

Les anciens gouvernemens des Rois-Pontifes (comme on le trouve dans les anciennes annales),
veillaient à imprimer aux peuples qui étaient rangés sous leur obéissance, l'idée d'un Être Suprême créateur, conservateur de l'Univers. Ils présentaient le Soleil comme la source des biens physiques, la cause de la fécondité de la terre et de toutes les productions végétales et animales. Moïse a regardé ce gouvernement comme le meilleur des gouvernemeus possibles, d'autant plus que les anciens Egyptiens avaient considéré leurs anciens Rois-Pontifes, à cause de leurs vertus, comme des divinités; leurs livres n'avaient d'autre but que le bien général et particulier. Une colonne dans le temple de Thèbes vouait à l'indignation des Dieux le prêtre qui, au lieu de s'appliquer aux sciences, se livrait à l'oisiveté et à la sensualité. Il est bien naturel que les peuples, d'après ces principes , fussent intimement persuadés qu'on ne pouvait manquer à l'obéissance due aux prêtres, sans être puni dans cette vie, tout aussi bien que dans l'autre.

Mais suivons les critiques : Hérodote, dans son L. II, page 143 , assure que ces mêmes prêtres, dans leurs archives, outre la généalogie de leurs Rois, comptaient une pareille succession
de leurs Grands-Prêtres (19) ou Sacrificateurs. Les critiques actuels croient à la haute antiquité de l'Egypte , d'après le grand ouvrage publié par Denon, vrai monument de la gloire scientifique française et de la munificence de son gouvernement, qui, par des efforts honorables, a favorisé son exécution , et dans lequel on remarque, à toutes les pages, que les Rois et les prêtres égyptiens ont gravé sur leurs palais, temples , tombeaux, colonnes, obélisques, les images de leurs Dieux et de leurs hommes illustres, et de plus le spectacle du ciel, la science de l'astronomie, les préceptes sacrés de leur culte, et ceux de la société civile. Toutes ces sculptures, qu'on croirait imparfaites, excitent le plus vif intérêt; car elles nous présentent les premières et les plus anciennes traces que l'homme a laissées, à notre connaissance, sur la terre, et qui ont précédé cette civilisation antique de l'Asie et de la Grèce, qui a poli l'esprit et fourni des matériaux à toutes les lois civiles, politiques et religieuses de l'Univers.

Cosmus l'Egyptien, dans sa Topographia Christiana, page 161, dit que les hiéroglyphes égyptiens, sans être des lettres, sont
des symboles de lettres qui, en général , signifient quelque chose. Hermapion, qui doit avoir été Egyptien , fit la traduction des hiéroglyphes de l'obélisque du grand cirque de Rome, qui a été élevé à la gloire de Romsate, et Ammien Marcellin en donne, après lui, une explication, dont on peut voir la traduction dans L'Antiquité expliquée, par Montfaucon, tome II, page 260.

Tacite, An. L. II, § 60, dit que Germanicus se fit expliquer les figures d'un autre obélisque ; il nous dit qu'elles désignaient
les tributs imposés à chaque province ou nation, le poids de l'or et de l'argent, le nombre d'hommes et de chevaux qu'on exigeait pour la guerre, enfin les présens qu'on devait faire aux temples, en ivoire, parfums , froment ; les instrumens et ustensiles que les peuples avaient à fournir. L'homme, à ces époques reculées, enfant de la nature et sous la direction des prêtres, n'avait de lois que celles du besoin réciproque , et pour religion qu'un théisme pur.

Les
symboles qu'on lui présentait n'étaient pas destinés à le tromper, mais bien à lui indiquer, par ce langage muet, ce qu'il avait à suivre pour satisfaire à ses devoirs et à ses besoins ; aucune divinité n'en était l'objet : tout se rapportait au Grand-Architecte ; et comme l'état du ciel se rapportait à celui de la terre, on avait combiné, par des symboles, ses influences avec ses travaux champêtres.

Dans la Pyramide découverte dernièrement par le Frère Belzoni, notre ami intime, et qui avait été construite par Psanamitide, on voit sculptés sur les murailles, dans le premier salon, ses entreprises et ses exploits ; il conduit
captifs les Ethiopiens et les Juifs ; d'après ces faits , on est induit à croire que les Juifs furent, par la suite, considérés en Egypte comme les autres esclaves. C'est par cette raison que, dans la Bible, on les voit forcés ou à de laborieux ouvrages ou à vivre dans une province séparée des Egyptiens, dans la contrée de Gopen, errans comme de nos jours les Arabes bédouins, abrités sous des tentes comme des pâtres, sous la conduite de leurs Grands-Prêtres, qu'ils appelaient patriarches, et qui se succédèrent jusqu'à Moïse, suivant la Bible.

Les gardiens des troupeaux étaient regardés par les prêtres égyptiens avec mépris ( Genèse XLVI , ch. 34. ) On dirait qu'ils étaient les Parias des Indes, aussi méprisés par les brames. Hérodote dit qu'ils ne pouvaient entrer dans aucun temple, et qu'ils ne s'alliaient jamais avec les individus des autres castes, qui en agissaient de même à leur égard.

Le vaste et montagneux pays qu'ils habitaient n'était qu'imparfaitement soumis aux Pharaons, et
l'assujettissement de ces hordes errantes était toujours incertain et précaire. Voilà ce qui explique l'aversion des Juifs pour les Egyptiens, aversion que les prêtres hébreux entretenaient avec soin, et qui a fini par s'étendre à tous les autres peuples de la terre.

L'Ecriture même nous fournit la preuve que le peuple hébreu ne faisait qu'une seule famille jusqu'au temps de Jacob. La famille d'Abraham vécut à la manière des pâtres. Lorsque ce patriarche se sépare de son neveu Loth, il lui dit : Séparons-nous en bons amis ; et si vous allez au nord, je m'en irai avec mes moutons au sud ; et si vous allez en orient, je m'en irai au couchant. Et au chap. XII de la Genèse , lorsqu'Abraham, pressé par la famine, se retira de la Mésopotamie, et
alla en Egypte avec sa femme Sara, qu'il eut la fraude pieuse de faire passer pour sa sœur, il n'était que pâtre, ce qui est indiqué par les dons qu'il reçut de Pharaon. Ce Roi, épris de la beauté de cette Israélite, se la fit amener dans son palais ; ayant su ensuite qu'elle était femme d'Abraham, il la lui rendit ; et la Bible , au dit ch. XII, v. 16-19, dit, en parlant de Pharaon qui avait retenu dans son palais Sara pour sa femme : « Lequel (Pharaon] fit du bien à Abraham à cause d'elle (Sara), de sorte qu'il en eut des brebis, des bœufs, des ânes, des serviteurs, des servantes, des ânesses etdes chameaux. Pharaon dit aussi à Abraham :
« Pourquoi as-tu dit :
c'est ma sœur ! car je l'avais prise pour ma femme ; mais maintenant voici ta femme, prends-la et t'en vas. »

Par ce fait on voit
la confiance que les anciens patriarches juifs mettaient dans la fidélité de leurs femmes ; l'on voit encore que, si les Rois d'Egypte avaient des palais et faisaient les galans , ils mettaient aussi de la justice à ne vouloir point garder ce qui appartenait à un autre.

Néanmoins quelques critiques ne peuvent pas accorder avec la décence (dont tous les écrits théosophiques doivent être accompagnés), l'histoire des deux patriarches Abraham et Loth, qu'on lit dans la Sainte Bible. Le premier,
pour quelques moutons et quelques ânes, prostitue sa femme à Pharaon, et Loth commet sans nécessité un double inceste, en abusant de ses deux filles dans une coupable et complète débauche. Néanmoins ce fut Abraham qui, pour se conformer aux usages des Égyptiens , introduisit dans sa famille la circoncision, quoique d'après la Bible même il fût idolâtre (20).

A bien examiner la Bible,
le peuple hébreu n'est devenu nation que pendant son esclavage en Egypte ; sa civilisation ne date que de sa sortie d'arides déserts, lorsqu'à la même époque l'Egypte était un empire riche et puissant, dirigé par des lois, et dont les rois et les grands avaient des palais magnifiques, tandis que les Juifs n'étaient à l'abri du soleil et des frimas, que sous des tentes.

 

A suivre...

(15) Voici comme s'explique sur ces ruines le Frère Belzoni : « Il est probable que le Prince qui a jeté les fondemens de la Bibliothèque d'Alexandrie, qui a institué la Société des Philosophes, des Muses , et qui a cherché à se faire chérir de ses sujets , a érigé cet édifice pour laisser aux Egyptiens un monument de sa munificence et enchérir sur les constructions des Rois ses prédécesseurs. »

(16) La généralité des temples anciens qu'on a découverts en Egypte, contient des zodiaques sculptés ou peints. (Voyez Denou , Belzoni, etc. etc. )

(17) Censorinus , de Die Natal, ch. XXVIII, page 130 , édition Linderbray, après les observations de Ptolémée, dit que les Egyptiens avaient fixé le premier jour de l'année au lever héliaque de Sirius , au solstice d'été. L'année était de 565 jours 6 heures ; pour revenir au jour héliaque de Sirius, avec le solstice d'été, il fallait 1460 ans, ce qu'on a appelé le cycle sothiaque , qui, dans la langue égyptienne, signifie chien ; et de là on a dénommé cette étoile la canicule, qui nous indique ici les grandes chaleurs.

(18) Ce document infirme l'événement du Déluge à l'époque donnée par la Bible.

(19) A Thèbes, 545 prêtres s'étaient succédés de père en fils, depuis Menés jusqu'au temps de Hécatée de Milet : cette succession n'a pas été attaquée dans sa source comme celle des Grands-Prêtres de Rome, qu'on établit à 255 Papes, en commençant de St Pierre jusqu'à Léon XIT. — D'abord, il y en a qui prétendent que St Pierre n'a jamais été à Rome; que par les actes des apôtres il était évêque d'Antioche, en Syrie, et qu'il n'a jamais quitté le pays ; d'autres vont plus loin, et soutiennent que saint Pierre n'a jamais existé, qu'il est un être allégorique, et qu'il remplace  entièrement Janus, le portier du ciel des Païens.

(20) Différens degrés Mac.°. en Amérique plus particulièrement, commémorent ce patriarche, et divers traits de son histoire.

 CINQUIEME PARTIE

 

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

 

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23 juillet 2007 1 23 /07 /juillet /2007 22:44

 

 La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

3ème partie

2ème partie

 1ère partie

 


Les auteurs anciens paraissent confondre les noms des divinités égyptiennes et romaines ; nous verrons même qu'on a confondu le culte de Sérapis avec celui de Jésus-Christ, et que les allégories subirent les mêmes éventualités. Quelquefois Apulée nomme Isis Cybèle, et dans d'autres circonstances Minerve, Vénus, Diane , Proserpine, Gérés, Junon, Bellone, Hécate et Rhamnusia, ce qui donne lieu de l'appeler Myrionyme ou la déesse à dix mille noms. Voici comme s'explique cet auteur ; il fait parler Isis : « Je suis la Nature, mère de toutes choses, maîtresse des élémens, le commencement des siècles, la souveraine des Dieux, la première de nature céleste, la face uniforme des Dieux et des Déesses; c'est moi qui gouverne la multitude lumineuse des cieux, les vents salutaires des mers, le silence lugubre des enfers; ma divinité unique, mais à plusieurs formes, est honorée avec différentes cérémonies et sous différens noms. Les Phrygiens m'appellent la Pessinontienne, mère des Dieux ; les Athéniens, Minerve-Cecropienne ; ceux de Chypre , Vénus - Paphiane ; ceux de Crète, Diane-Dyctinne ; les Siciliens, qui parlent trois langues, Proserpine Stygiane ; les . Eleusiniens, l'ancienne Déesse Cérès ; d'autres Junon ; d'autres Bellone ; quelques - uns Hécate ; il y en a aussi qui m'appellent Rhamnusia. Les Ethiopiens, les Orientaux, les Ariens et ceux qui sont instruits de l'ancienne doctrine , je veux dire les Egyptiens, m'honorent avec des cérémonies, qui me sont propres, et m'appellent de mon véritable nom, la Reine Isis. »


Un marbre qu'on a trouvé à Capoue, avec une inscription rapportée par Montfaucon, t. II, la qualifie ainsi : « Déesse Isis, qui êtes une et toute choses, » Arrius Babinus vous fait ce vœu. »


Cette inscription démontre que les Romains, qui étaient initiés aux doctrines égyptiennes, regardaient cette Déesse comme l'emblème de l'unité de Dieu et de l'Univers.

Les prêtres égyptiens tenaient toujours occupés leurs néophytes par différens emblèmes et par les allégories des trois vérités , qui étaient le fondement de leurs mystères, et qui rappelaient
les effets éternels et successifs de la nature universelle :
1° Que
tout est formé par la génération;
2.° Que
la destruction suit la génération dans toutes ses œuvres;
3.° Que
la régénération rétablit sous d'autres formes les effets de la destruction.

Selon la doctrine la plus généralement adoptée chez les Chinois, que l'on croit le peuple le plus ancien du globe, l'homme est composé de divers élémens, dont
la séparation a lieu par la mort, et dont chacun rejoint la masse universelle (Leibnitz, OEuv. IV, 206). Le sacerdoce n'inventa rien, il a su profiter de ce qui a toujours existé, il a trouvé dans la nature le germe de toutes les doctrines et de toutes les religions qu'il a établies en se prévalant de la faiblesse du coeur de l'homme. Le sacerdoce n'a donc fait que diriger plus tôt un développement moral qu'un autre.

Les doctrines dont je viens de parler, se conservent encore aujourd'hui dans nos institutions et nos dogmes, et elles sont expliquées aux Frères par les Vénérables, instruits des sciences anciennes et qui savent les adapter aux circonstances.

Le Frère Delaunay, dans son Tuileur de l'Écossisme ancien et accepté, donne un savant extrait du système
de la génération universelle des êtres, suivant la doctrine symbolique des anciens. On ne saurait assez consulter cet écrit.

Les doctrines de la génération, de la destruction et de la
régénération se manifestent clairement dans le 3e grade de la Maçonnerie universelle, dans les mots sacrés M.'. B.'. qui, vulgairement, sont traduites par « la chair quitte l'os », quand littéralement ces mots signifient produit de la putréfaction ; ce qui donne l'idée de la condition nécessaire au développement d'autres êtres et aux principes des nouvelles existences.

Les mêmes doctrines allégoriques se manifestent dans
les emblèmes du Maître parfait et dans ceux du Chevalier du Soleil ; le cercle explique la succession éternelle des êtres alimentée par la mort et la vie ; et le carré se rapporte aux quatre élémens qui détruisent et régénèrent les êtres et qui produisent les nouveaux placés au centre du cercle, reproduisant ainsi tout autre être végétal et animal.

De semblables doctrines se trouvent dans le catéchisme de R.'. R.'.+.'.+.'. de Kilwining, et y sont bien faciles à apercevoir, si l'on fait attention aux trois points majeurs qui se trouvent dans ces branches d'instruction :
1.° la
Création du Monde;
2.° le
Déluge;
3.° la
Rédemption du genre humain.
L'introduction de ces événemens se rapporte aux allégories égyptiennes de la
génération, de la destruction et de la régénération.


Ces mêmes doctrines se trouvent développées dans les instructions d'une quantité d'autres R.'. R.'.+.'.+.'. , et par les lettres initiales I.'.N..'..R.'.!..'. qui dans tous les rites ont une seule explication; malgré cela, dans plusieurs rites, on leur en donne une seconde, relative au but et à la destination du rite en sa spécialité ; comme dans le rite qui s'occupe des sciences occultes et hermétiques, ces initiales sont adaptées aux quatre élémens Iamin, Nour, Rouach, Iebeschal, qui signifient l'eau, le feu, le vent, la terre ; et dans le rite qui s'occupe de la chimie ces mêmes initiales sont interprétées par Igne Nitrum Roris Invenitur, où on les explique par un autre aphorisme Igne Natura Renovatur Integra.


L'élément du feu joue un grand rôle chez les Israélites ; dans la Sainte Écriture il descend du ciel pour consumer l'holocauste d'Abel, ensuite pour consumer celui d'Abraham ; il brûle Sodôme et Gomorrhe ; après il descend du ciel dans le buisson, qui brûle sans se consumer. Un tel miracle annonce la vocation de Moïse pour chef du peuple de Dieu, et le destine à le délivrer de l'esclavage. (Exode, ch. 3.) Ce feu descend encore pour consumer le sacrifice d'Aaron ; ce feu sacré seul devait servir à allumer les encensoirs qui devaient brûler en l'honneur du Grand-Jéhovah. Nabab et Abiu , fils d'Aaron et prêtres, s'étant servis d'un autre feu profane, furent dévorés par le feu qui sortit soudain de l'autel des parfums. ( Lévït. X , v. 8 , 9.) Le feu descend du ciel à la dédicace du temple de Salomon, et après à celle du second temple bâti par Zorobabel. D'après les règlemens de Moïse, on devait veiller à la conservation du feu sacré(12), comme il était pratiqué par les prêtres de Mythra , et qu'il le fut ensuite par les vestales.

L'élément de l'eau détruit le genre humain par le déluge ; l'eau submerge les Egyptiens, et fait place aux Israélites dans leur passage de la Mer Rouge. Les élémens de l'air et de la terre figurent souvent dans la Bible : nous invitons les curieux à lire les Catéchismes des sept Ordres de la Royale- Arche , à l'usage de la Loge de Baltimore ; ils y trouveront tous les passages de la Bible, et une infinité d'autres auteurs que nous laissons par brièveté.

Dans l'Allemagne et l'Italie , les F.°.F.°., admis jadis au degré de R.'. R.'.
+.'.+.'. , ont toujours porté au doigtun anneau, soit en or, soit en argent, sur lequel éaient gravés les initiales I.°.A.°.A.°.T.°., Ignis , Aer, Aqua, Terra ; ils entendaient, par un tel mémento , référer leurs doctrines aux trois vérités enseignées par les prêtres égyptiens. Des doctrines pareilles passèrent des Egyptiens aux Grecs ; on trouve que le philosophe Empedocle attribuait tous les mystères de la nature aux quatre élémens ; même il les a divinisés, en démontrant qu'ils étaient révérés par bien des nations sous différentes formes.

Les mêmes doctrines se trouvent aussi dans le Gr.°. Ecc.°. Quatre de ces signes portent les noms des quatre élémens, et
le mot de passe (13) se réfère aux quatre anges qui, dans la Bible , président aux élémens : Asdurel, Casmaran, Tarliud , Furlac. Le premier préside au feu , le second à l'air, le troisième à l'eau , et le quatrième à la terre.

Ces mêmes doctrines nous les verrons aussi dans la haute Maç.°.égyptienne, et elles rappellent entièrement lesdites vérités.

On est forcé de reconnaître que les doctrines que l'on suit de nos jours dans nos temples philosophiques, tirent leur origine des mystères et des doctrines égyptiennes : nous en conservons toutes les traces dans nos réceptions, initiations, et dans certains Ordres.

Nous prévenons nos Frères que lorsque nous parlerons, dans la suite, des dogmes égyptiens, de leurs mystères , de ceux de Moïse , de Zoroastre et de Jésus Christ, ce n'est pas dans l'intention de donner, en aucune manière, notre opinion personnelle , et encore moins celle de notre Ordre : tout Frère, quelque peu instruit qu'il soit, sait que la Maçonnerie reçoit indistinctement dans son giron tout honnête citoyen, tout sujet dévoué à son gouvernement et aux lois de sa patrie, quelle que soit, d'ailleurs, la religion à laquelle il appartient, la tolérance universelle pour les opinions religieuses étant une des bases de notre doctrine.

Nous serons obligés d'entrer de temps à autre dans ces considérations, pour éclaircir les doctrines anciennes de notre dogme, qui ont
tiré leur origine de celles des Egyptiens, introduites après chez les Israélites. C'est par cette raison que nous nous permettrons d'en faire des tableaux comparatifs avec nos mystères et paroles sacrés ; toutes ces digressions sont nécessaires pour expliquer plausiblement notre dogme, notre histoire , pour mettre en évidence les calomnies débitées de nos jours contre les doctrines maçonniques, et pour démontrer notre thème ; elles serviront aussi à détruire toutes les insinuations sourdes jetées contre les Chevaliers Templiers lors de leur destruction ; d'autant plus que, d'après plusieurs savans, c'est à ces Chevaliers qu'on devrait l'introduction , en Europe, de la Maçonnerie.

Dans cet aperçu, on trouvera aussi des faits historiques qui, pris isolément, pourraient paraître oiseux et étrangers à la matière : nous prions nos Frères de suivre avec attention notre plan, et nous espérons qu'ils nous accorderont que toutes ces choses devenaient nécessaires à son développement. Nous déclarons aussi qu'il est impossible de constater tous les faits que nous introduirons par l'histoire. Chacun sait que l'Europe eut des siècles de ténèbres, et que les historiens les plus accrédités, en parlant de notre matière, allèrent en tâtonnant, privés de guides sûrs. Néanmoins, nous ne dirons rien que l'histoire puisse contredire. Il est notoire aussi que les motifs historiques qui, à différentes époques, établirent la chaîne de nos grades et de nos différens rites, sont encore dans l'obscurité ; ce qui fait que des Frères intelligens, admis aux grades et Ordres les plus éminens, n'ayant pu obtenir un précis historique clair, ni les instructions nécessaires, les regardent comme des choses indifférentes et même qui choquent leur raison.

Les
mystères du jour, image des anciens, conservent encore leur loi orale, qui en faisait et en fait toute la science, et cette partie la plus sacrée n'a jamais été écrite ; ainsi, n'étant pas communiquée à tous les accolytes. il se trouve des Frères qui se récrient contre l'institution même qu'ils ne connaissent aucunement.

C'est aussi avec crainte que nous nous sommes livré à un travail dans une langue qui nous est étrangère : nous espérons que nos efforts exciteront l'émulation des hommes lettrés qui sont admis dans notre Ordre; aidés des recherches par nous puisées dans une foule d'ouvrages imprimés et dans des manuscrits maçonniques , ils pourront développer nos idées et
déchirer le voile ténébreux qui couvre notre histoire, des premiers temps du christianisme jusqu'au XIIe siècle.

On a beaucoup écrit sur la Maçonnerie ; mais jusqu'à présent aucun écrivain n'a cherché à rattacher l'histoire de cet Ordre à celle des opinions théosophiques et de l'esprit humain. Le champ est vaste ; nous ne nous engageons pas à écrire tout ce qu'on pourrait dire de la Maçonnerie, mais nous chercherons, s'il est possible , à mettre en évidence qu'elle est une société religieuse dont firent partie les premiers chrétiens, et
qu'elle existait avant même le christianisme. En conséquence, nous nous sommes appuyé sur la Bible , sur les Evangiles et l'Apocalypse , dont une quantité de mystères, paroles et emblèmes s'allient avec les nôtres.

D'autre part, on sera obligé de rapporter les sentimens des critiques de la Bible, de l'Evangile, de l'Apocalypse , et
plus particulièrement de l'Ancien-Testament ; ils le regardent comme un livre écrit dans l'esprit de parti pour flatter la seule nation juive, et prétendent qu'il est en contradiction avec les histoires contemporaines, et inexact dans les faits qu'il rapporte (14), ne le considérant que comme un livre mystérieux. Ils s'appuient même de saint Augustin , qui , dans son ouvrage de Gen. contra Manicheos , liv. I , ch. i , dit qu'il n'y a pas moyen de conserver le vrai sens
des trois premiers chapitres de la Genèse, sans attribuer à Dieu des choses indignes de lui, et qu'il faut avoir recours à l'allégorie, si on veut expliquer le sens littéral ; ces critiques disent encore qu'on n'aura jamais une leçon de vérité dans la conduite d'Abraham en Egypte, ni de générosité dans les guerres de Josué, et encore moins un exemple de pudeur, si l'on s'en rapporte aux histoires de Loth, de David et de Salomon.

Pour nous, nous regardons la Bible comme un écrit contenant des élémens excellens, et qui, sous certains rapports, se rattachent à la civilisation politique et religieuse du siècle.

Notes 

 

(12) Lëfitique, ch. VI, v. 12 , et au v. 13 : « On tiendra le feu continuellement allumé sur l'autel, et on ne le laissera point éteindre. » En Egypte, en Perse, à Rome comme à Jérusalem > le feu sacré était perpétuel.

(13) Le mot de passe, c'est-à-dire, le mot qu'on est obligé de dire même pour être introduit en loge et pour passer ; c'est un terme de convention.

(14) Voici les noms des critiques qui ont regardé la Bible comme un œuvre controuvé, ou qui attaquent les Evangiles et l'Apocalypse :
Alembert (d'), Hobbes, Argens (marquis d'), Mercier, Bayle, Messier, Boulanger, Mettrie (La), Condorcet (Carli), Mirabeau, Diderot (Dupuis), Montesquieu, Freret, Morel (l'abbé), Harpe (La), Payne, Helvetius, Prades (l'abbé de), Raynal (l'abbé), Saint-Evremont, Schussembourg, commenté par Bolyngbroke, Spinosa, Voltaire, Waston, Yvon (l'abbé), etc. etc.

 QUATRIEME PARTIE

A suivre...

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

 

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