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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 12:03

 Là on aborde une des principales cause qui provoqua la mort de Ieschoua dont j'ai commencé à parler ICI. Comme nous l'avons déjà vu sur cette partie du livre, les Lévites profitaient allègrement du Peuple judaïque et de sa crédulité en imposant dîmes, offrandes et sacrifices soit-disants exigés par Dieu... Dieu a dit donnez de l'or, rachetez tout premier né en bétail ou humain sinon il sera tué, allez trois fois par an au Temple avec quelque chose à offrir... si vous êtes atteint de la lèpre, apportez une offrande à Dieu, je vous ferai quelques simagrées et si vous n'êtes pas guéri dans quelques jours revenez encore avec une offrande et ainsi de suite sans que la lèpre bien évidemment ne parte... si vous commettez quelque chose de grave, apportez une offrande et vous serez "corban", pardonné, etc... en tenant d'ailleurs à souligner que cette pratique a toujours lieu en moins sanglante chez les judaïques orthodoxes et ultra-orthodoxes... ils se mettent une poule, par exemple, au-dessus de la tête en priant dieu qu'il les pardonne...

les enfants étant très tôt aussi élevés dans cette pratique...

au lieu d'apprendre la bonne conduite et les vrais dix commandements, de chercher à s'améliorer soi-même, on fait passer son "péché" sur la poule... et le lendemain on recommence à faire du mal à autrui, qui nous en empêche ? Une poule fera l'affaire pour effacer toute faute. Il faut bien saisir là ce que Ieschoua était revenu mettre en cause lorsqu'Il s'adresse aux Pharisiens, scribes et autres élites mafieuses...

Vous abandonnez le commandement de Dieu,

et vous observez la tradition des hommes.

Il leur dit encore: Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu,

 pour garder votre tradition.

Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et:

Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.

Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère:

Ce dont j'aurais pu t'assister est corban,

c'est-à-dire, une offrande à Dieu,

vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère,

annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition,

 que vous avez établie.

Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables. (Marc 7, 8 à 13)

J'explique bien là pour la jeunesse... les autres savent. Car originellement, les sacrifices n'étaient pas de mise et la première alliance que la "déité" fait à Abraham est l'arc en ciel.

Et Dieu dit: C'est ici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous,
et tous les êtres vivants qui sont avec vous
, pour les générations à toujours:

j'ai placé mon arc dans la nue,

et il servira de signe d'alliance entre moi et la terre.

Quand j'aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre,

 l'arc paraîtra dans la nue;
(Gen. 9, 12 à 14)

Pour dire ce qu'est devenu la tradition au fil du temps sous la férule des diverses instances sacerdotales. Vous noterez qu'il n'est question ici ni de circoncision ni de sacrifices sanglants. Et bien avant Ieschoua, Isaïe avait aussi essayé de mettre en garde...

Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Eternel.

Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux;

Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.

Quand vous venez vous présenter devant moi,

Qui vous demande de souiller mes parvis?

Cessez d'apporter de vaines offrandes:

J'ai en horreur l'encens,

Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées;

Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités.
Esaïe 1, 11 à 13

Souvenez vous ce qu'il s'est dit au Sanhédrin...

"vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas."

 

 

Et souvenons nous aussi d'Ezechiel...

Les sacrificateurs ne connaissent plus la loi,

Les anciens n'ont plus de conseils.

En remettant à cause les  préceptes pharisianniques et le gagne-pain des religieux dévoyés, Ieschoua a signé son arrêt de mort...

 

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

21 ème partie

20ème partie

19ème partie

18ème partie

17ème partie

  1ère partie

CHAPITRE XIII


Les Juifs persistent dans leur incrédulité , même après la mort de Jésus. — Facilité des anciens à se créer des divinités et des saints ; ce titre donné gratuitement par les premiers Chrétiens aux Fidèles. — Les Instituteurs des dogmes philosophiques regardés comme saints ou comme thaumaturges. — Histoire de la naissance de Pythagore et de Platon, que les incrédules prétendent se rapporter à celle de Jésus. — De la Virginité des femmes , crue par quelques nations, même après leur enfantement. — Epreuves pour être admis dans les sectes philosophiques, suivies de leurs préceptes. — Les Miracles admis indistinctement par les anciens sectaires chrétiens ; cause de cette adoption générale, même par les Saints-Pères. — Miracles attribués aux Pharisiens et au Diable sur Jésus. — Cause de la substitution de la Cène mystique aux Sacrifices sanglans. — Doctrine de Jésus sur le droit de la généralité des hommes au Sacerdoce.

Après la mort de Jésus,
les Juifs persistèrent dans leur incrédulité. On lit dans les Actes des Apôtres, ch. II, v. 12-17, que les Apôtres, sur lesquels l'esprit de Dieu s'était répandu, parlaient plusieurs langues selon les promesses du prophète Joël, qui dit que Dieu répandrait son esprit sur toute chair aux derniers jours du monde. Les habitans de Jérusalem s'en moquèrent; ils disaient, en parlant des Apôtres et Disciples de Jésus, qu'ils étaient pleins de vin ; que l'esprit de Dieu ne descend pas et que celui du propitiatoire avait donné de faux oracles.

D'autre part,
les Pharisiens et les Sacrificateurs juifs n'attendaient pas cette prochaine fin du monde (107), et regardaient comme fabuleuse la résurrection du corps. Ils jetaient de la défaveur sur la divinité de Jésus ; ils soutenaient qu'on avait donné des Dieux pour pères à Hercule, Thésée, Sémiramis, Romulus, Platon, Pythagore et autres, dont la naissance et la vie furent accompagnés d'événemens et de dénouemens miraculeux.

Ils avaient sous les yeux les médailles de leur temps, et les anciennes monnaies grecques, romaines et égyptiennes, qui leur faisaient voir que les Rois et les Empereurs aspiraient aussi à
se faire honorer par des titres divins seulement en usage pour les Dieux. Ils y lisaient Basiléus Ptolemaios et Basilissae Cleopatrae, Divo Julio Cœsari, etc. etc. ; et quoique ces inscriptions fussent adoptées par ces Souverains, et qu'ils s'attribuassent les épithètes de saints et de divins , ils ne cessaient pas d'être mortels.

Les premiers Chrétiens avaient aussi
un penchant incroyable à honorer par des titres sublimes, des hommes vivans. St Paul, dans sa première Epître aux Corinthiens, ch. XVI, v. 1 et suivans, appelait saints, les Chrétiens pauvres qui habitaient Jérusalem. Le même St Paul, dans son Epître aux Philippiens, ch. VII, § 2 , appelle saints ceux qui croyaient à la résurrection ; dans un autre sens, il dit dans sa première Epître aux Corinthiens, §
14 : « Le mari infidèle est sanctifié en sa femme, et la femme infidèle est sanctifiée en son mari (108), autrement vos enfans seraient impurs, et maintenant ils sont saints ».

Il était bien facile à un Empereur ou à un chef de parti,
de se faire donner le titre de Divin , et d'appeler saints ceux auxquels il commandait, ou qui avaient la même croyance ; et dans l'Histoire profane, on voit des prêtres qui eurent la faiblesse d'encenser les Rois et de les qualifier Fils de Dieu, comme il arriva à Alexandre : ils donnaient ces noms aux bons Rois par reconnaissance, et aux tyrans par crainte.

Lors de l'introduction
des sectes chez les Juifs, les partisans de la philosophie de Platon et de Pythagore, pour donner un plus grand poids à leur dogme et à leur doctrine, publièrent que leurs maîtres étaient des saints, et que leur naissance avait été accompagnée de prodiges et de miracles extraordinaires. Lorsque le Christianisme parut, ils osèrent dire qu'on avait emprunté à la naissance de leurs Sages, celle qu'on venait d'attribuer à Jésus, Fils de Marie, afin d'imprimer un caractère divin à ses doctrines et à son dogme. Ammonius, Jamblique, Plotin, Julien ont envisagé la naissance de Pythagore comme divine, et ont comparé sa vie à celle de Jésus : ils disaient que Pythagore était fils du dieu Apollon, qu'un oracle avait annoncé sa naissance, que l'âme de Dieu était descendue du ciel pour l'animer, qu'il fut le médiateur et le conciliateur entre Dieu et l'homme, qu'il avait connu ce qui se passait dans l'Univers, qu'il avait commandé aux élémens, prêché les vertus les plus éminentes à l'humanité, et qu'enfin âgé de cent quatre ans, il avait été égorgé comme Jésus par de féroces assassins qui en avaient fait une Divinité. Enfin, que Théane, sa femme, après sa mort, présida ses Disciples, de même que la Vierge-Mère avait présidé dans le cénacle les premiers Chrétiens. Plusieurs admirateurs de Platon établirent aussi sa divinité ; ils débitèrent que sa mère Perictione avait conçu et mis au monde cet enfant sans cesser d'être vierge, qu'elle avait accouché en sacrifiant aux Muses ; ils imaginèrent que Platon naquit entre des myrthes, que des abeilles voltigeant autour de sa tête enduisirent ses lèvres de miel, et ces faits sont rapportés par des auteurs très-graves.

C'est chez les anciens peuples de l'Orient que l'on trouve toutes ces rêveries. Dans la Chine,
l'union de la virginité et de l'enfantement se trouve dans les légendes de ses différentes religions. Nous lisons dans l'ouvrage de M. Benjamin Constant, que Loui-Ztu, mère de Chao-Hao, devint grosse à l'aspect d'une étoile. Ton-Pao devint grosse en voyant une nuée brillante. Hou-Su, fleur attendue, la fille du Seigneur, est rendue féconde par un arc-en-ciel qui l'entoure et lui cause de l'émotion ; elle donna la lumière à No-Hi au bout de douze ans. Niu-Oua est la plus célèbre des vierges-mères ; elle est surnommée la souveraine des Vierges; ses prières lui valurent aussi des enfantemens miraculeux : des critiques ont établi quelques parallèles entr'elle et l'Hécate des Grecs qui paraît postérieure à la Vierge chinoise. Les Vierges des Indiens étaient placées sur le Nénuphar ; dans leurs mystères, cette plante était le symbole sacré de la virginité. Les Egyptiens y substituèrent le Lotus sur lequel était assise la chaste Isis, symbole de la nature et mère des grâces.

Les premiers Chrétiens qui arrivèrent après les Chinois et les Egyptiens, ont symbolisé la virginité par la Rose, sur laquelle ils placèrent la Vierge-Mère ; ils enlevèrent cette fleur sacrée à Vénus, et si le Nénuphar et le Lotus avaient pu perdre la signification de leur symbole chez les Chinois et chez les Egyptiens, les Chrétiens ont conservé la leur dans la Rosa Mystica.

Tous les miracles dont nous venons de parler passèrent des Grecs aux Juifs avec la philosophie de Platon et de Pythagore, et on suivit dans toutes les initiations à ces sectes les pratiques de ces philosophes : on éprouvait
la discrétion, la pénétration de celui qu'on devait initier, bien avant de lui accorder la connaissance de la vérité et de la nature : les initiés passaient de l'étude des mathématiques à celle de la nature, et de celle-ci à la théologie.

Platon, même après s'être instruit dans les sciences chez les Egyptiens et avoir appris chez les Italiens la philosophie de Pythagore, de retour à Athènes, établit et ouvrit une école qu'on appela Académie : on lisait au- dessus de la porte : «
On n'est point admis ici sans être géomètre». Nous connaissons un rite maçon dans lequel, pour obtenir un Ordre, il faut démontrer que le carré de l'hypothénuse est égal aux carrés des catètes. (Voyez le Grade Master-Maçon, pag. 187, dans la Bibliothèque Maconique, Baltimore 1817); tant il est vrai que, dans les différentes pratiques de la Maçonnerie, on trouve les traces de toutes les sciences qui faisaient partie des anciennes initiations.

Les philosophes et leurs disciples enseignaient oralement
les sciences de la vérité et de la nature : Pythagore n'a laissé rien d'écrit sur celles qu'il communiquait à ses initiés, il a toujours voilé sa doctrine dont la partie morale est consignée dans les sentences suivantes :

« Il est défendu de quitter son poste sans la volonté de celui qui commande ».

« Il faut éviter l'intempérance dans les choses nécessaires à la conservation et l'excès en tout ».

« La tempérance est la force de l'âme, l'empire des passions, elle fait sa lumière; avoir la continence, c'est être riche et puissant ; la continence s'étend aux besoins du corps, à ses voluptés, aux alimens et à l'usage des femmes : réprimez tous les appétits vains et superflus. L'homme est mort dans l'ivresse du vin; il est furieux dans l'ivresse de l'amour ».

« Il faut s'occuper de la propagation de l'espèce en hiver et au printemps ; cette fonction est funeste en été et nuisible en tout temps. Quand l'homme doit-il approcher de la femme ? lorsqu'il s'ennuyera d'être fort ».

« La volupté est la plus dangereuse des enchanteresses. Lorsqu'elle nous sollicite, voyons d'abord si la chose est bonne et honnête ; voyons ensuite si elle est utile et commode ».

« Il faut exercer l'homme dans son enfance à fuir ce qu'il devra toujours éviter (109), et à pratiquer ce qu'il aura toujours à faire, à désirer ce qu'il devra toujours aimer, à mépriser ce qui le rendra en tout temps malheureux et ridicule ».

En poursuivant l'histoire des miracles, on se convaincra que les écrivains qui nous laissèrent des mémoires sur les opinions des philosophes grecs introduites chez les Juifs, nous parlent de quantité de miracles opérés par beaucoup d'autres individus que les Chrétiens.

Tous les Chrétiens s'accordent à dire que Simon le Magicien, de nation Samaritaine, avait fait des miracles ; un auteur en a fait le parallèle avec ceux de Jésus ; il dit que, comme Jésus et Moïse, il fut
instruit et initié en Egypte. Les Samaritains l'appelaient grande vertu de Dieu, et le crurent le libérateur du genre humain, tandis que les Chrétiens et une partie des Juifs appliquaient ces qualifications à Jésus. (Voyez les Actes des Apôtres, ch. VII et IX. )

St Epiphane de Haeres, pag. 54, dit que Simon prêchait aux Samaritains qu'il était Dieu le Père, tandis qu'il se faisait passer chez les Juifs pour n'être que le Fils de Dieu. Cette contradiction ne pouvait exister dans des localités aussi rapprochées, et
les Juifs se seraient soulevés contre Simon, comme ils le firent contre Jésus, pour avoir pris le titre de Fils de Dieu. Simon s'est borné à faire des miracles, il ne s'est pas arrogé le titre de Messie, il ne s'est pas mis à la tête de ceux qui conspiraient contre leur gouvernement. Les Actes des Apôtres, loco citato, disent qu'il avait ébloui les Samaritains par sa magie ; ils ajoutent qu'il s'est fait baptiser et que, surpris des miracles de Philippe, il avait donné de l'argent aux Apôtres pour obtenir, par l'imposition des mains, le don d'en faire aussi. Mais St Pierre s'y refusa et lui répondit que les grâces du Ciel ne se vendaient point.

On lit dans les Actes des Apôtres, que Simon, à l'aide de sa magie, avait séduit à Rome un grand nombre de personnes ; il tâcha même d'en imposer à Pierre et à Paul, qui se trouvaient dans cette ville ; Simon avait promis de voler et de monter au ciel comme Jésus. Il s'éleva en effet, mais St Pierre et St Paul se mirent à genoux en voyant le miracle, et prièrent ensemble. Simon alors tomba, eut les jambes brisées et ses Disciples l'emportèrent en un autre lieu ; enfin ces mêmes Actes rapportent que Simon, honteux de sa défaite, se précipita d'un comble très-élèvé
.
Les critiques s'étonnent que de pareils contes puissent être reçus comme des vérités chez bien des religionnaires ; ils les disent extravagans et forgés sur la mythologie d'Icare ; mais ce qui les révolte encore plus, c'est qu'ils ne trouvent
aucun auteur profane antérieur au troisième siècle, qui ait parlé de Simon, si l'on excepte les Actes det Apôtres; ce qui leur fait croire encore que ces Actes sont bien postérieurs aux auteurs auxquels on les attribue; car, disent-ils, si de tels faits étaient arrivés à Rome, ils auraient été écrits par vingt auteurs contemporains ; il n'en manquait pas dans une ville qui était alors la plus renommée pour les sciences et les lettres.

Si on lit avec attention les livres qui nous rapportent ces miracles, il paraît qu'à ces époques il s'était fait une convention réciproque entre les différentes religions en fait de miracles. Les Saints-Pères voyant que tous les croyans tenaient aux miracles de leurs instituteurs, se persuadèrent qu'il y avait moins d'inconvénient et de danger à admettre tous ces miracles samaritains, grecs et égyptiens,
qu'à les nier, ce qui eût été impolitique. Ces Saints-Pères étaient tout-à-fait des hommes simples; ils se sont pour lors bornés à déclarer la supériorité des miracles opérés par Jésus et ses Disciples, sur ceux des dissidens et des Payens. Ils se modelèrent sur la Bible, qui, en parlant des miracles opérés par Moïse, les déclare supérieurs à ceux opérés par les prêtres égyptiens devant Pharaon, lors de l'esclavage des Israélites. Ces Saints-Pères avaient lu que les Pharisiens même faisaient des miracles. St Mathieu, ch. XII, v. 27, le dit positivement, qu'ils chassaient les Démons ; n'importe , Jésus les chassait aussi par Béelzebuth : c'est de là, sans doute, que nous est venu l'adage qu'un Diable en chasse un autre. Ils avaient lu que les Diables se mêlaient aussi de faire des miracles extraordinaires. L'Evangile disait que Knabul emmena Jésus dans le désert, et qu'il le tînt sept semaines à une diète rigoureuse; que du désert, il le porta en l'air sur les créneaux du Temple, et de là sur la plus haute montagne.

Quelque pouvoir que le Diable ait eu sur le Dieu des Chrétiens, on ne trouve nulle part que le Prince des ténèbres ait eu autant de puissance sur aucun autre fondateur de religion, fût-il Turc ou idolâtre. Dans toutes les religions anciennes, les prêtres se sont arrogé le pouvoir exclusif de disposer à leur gré des forces de la nature et de celles de son Grand-Architecte; à l'aide de cette croyance généralement établie, il s'exemptaient de porter le fardeau commun à tous les autres membres de leur religion. Ces prétentions, qui compromettaient le droitd'égalité dans les castes existantes, furent attaquées par Jésus-Christ, ainsi que le rapporte l'Apôtre Jean. Jésus voulait que les hommes fussent conséquens, qu'ils abolissent à jamais ce genre sacrilège de caste privilégiée, qui a été le type de toutes les castes orgueilleuses et privilégiées de l'Univers, qui furent et seront toujours liguées entr'elles pour arrêter les progrès de la (110) civilisation et des sciences, et pour exister aux dépens de leurs croyans. Qui peut lire le Rituel des Juifs dans le Lévitique et autres, sans avoir le cœur soulevé des sanglantes et révoltantes cérémonies prescrites aux prêtres de la religion mosaïque, et ne pas plaindre les autres Juifs chargés de contribuer à un
impôt aussi onéreux
!

Les premiers Chrétiens qui, d'abord, avaient été Juifs, assistaient à
ce sacrifice et au partage des viandes qui étaient cuites sur ces autels mêmes, où plus d'une fois on avait fait couler le sang des victimes humaines : on en trouve la preuve dans St Paul, dans les Actes des Apôtres et dans les écrits des premiers Saints-Pères.

Le
nouveau culte de Jésus-Soleil, emblème mystique de la justice, avait substitué aux victimes l'offrande du pain ; c'est ainsi qu'il avait changé ces sacrifices sanglans en paisibles agapes, qui se soutenaient à très-peu de frais. Ce nouveau système, prêché loin même de la Judée, avait attiré une infinité de prosélites d'entre les Juifs qui ne pouvaient pas assister aux sacrifices de Jérusalem , étant établis ailleurs ; et dans la Judée et la Palestine, il attira tous ceux qui n'avaient aucun droit de participer aux viandes des sacrifices, malgré qu'ils y contribuassent. Les Esséniens furent les premiers qui ne voulurent ni contribuer, ni assister, ni participer à ces sanglans sacrifices.

D'un autre côté, la philosophie grecque qu'on commençait à professer, faisait faire quelques progrés à la civilisation. Ces hommes éclairés ne voyaient dans ces Temples si renommés
que de vastes boucheries, des autels dégoûtans de sang ; ils y trouvaient une mauvaise odeur par la graisse qu'on y brûlait, par les entrailles et par la fiente qu'on était obligé de répandre.

Les Juifs les plus éclairés avaient connu par leur histoire les atrocités commises par les Lévites ; ils attribuaient toutes ces horreurs des temps anciens à l'usage de répandre avec joie le sang des victimes. Aussi la généralité désirait-elle que l'on fît disparaître ces usages sanguinaires et barbares.

Le changement de culte et de sacrifices devint une nécessité générale : c'est une des causes principales de l'apparition de toutes ces sectes juives-chrétiennes qui s'élevèrent
en opposition aux anciens Sacrificateurs.

Tous ceux qui suivaient les nouveaux dogmes pouvaient participer à des sacrifices simples ; c'est ainsi qu'ils se
dispensaient de payer le tribut aux Lévites et aux Sacrificateurs. Les Juifs qui professaient le Christianisme disaient que Jésus avait consacré tout homme prêtre devant le Père céleste ; ce qui fit dire à Tertullien de Baptismo : « Non ne et laïci sacerdotes sumus !...» II était bien naturel que les prêtres juifs regardassent la doctrine de Jésus et de St Paul comme contraires au Deutéronome, au Sacerdoce et aux lois divines. Moïse avait établi pour Sacrificateurs les fils d'Aaron, et la tribu de Lévi à la garde du Tabernacle, avec tous les privilèges, droits et bénéfices dont nous avons déjà parlé ; les descendans de ces castes privilégiées haïssaient indistinctement tous ceux qui professaient des doctrines subversives de leurs intérêts, et les Chrétiens étaient surtout détestés à cause de la doctrine de St Jean-Evangéliste, qui disait clairement que Jésus revendiquait tous ces droits et privilèges, pour tous ceux qui suivaient sa doctrine. Voici comment, au v. 6 de l'Apocalypse, il parle de son maître :

« A lui, dis-je, qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés dans son sang et nous a faits Rois et Sacrificateurs ; à Dieu son Père, à lui soit gloire et force aux siècles des siècles. Amen ».

Numa avait nommé soixante prêtres à Rome ; le choix devait en être fait par les Patriciens. Ceux-ci avaient conservé
exclusivement ce droit du Sacerdoce jusqu'à l'instant où le peuple eut obtenu le droit de participer indistinctement à toutes les dignités de l'Etat ; néanmoins, en ce qui regarde les anciens prêtres de Rome, quoique les Patriciens romains exerçassent le Sacerdoce, les anciens Rois présidaient aux sacrifices ; et si nous n'avions pas le témoignage des écrivains, l'ancienne fresque des Noces Allobrandines nous le prouverait.

Les
droits du Sacerdoce, après que le peuple romain eut perdu une partie des siens, passèrent dans les mains des Empereurs, lorsqu'ils s'emparèrent de toute l'autorité romaine ; ils se créèrent les Grands-Prêtres de Jupiter et Janus, et exercèrent les fonctions des Souverains- Pontifes. Il est aisé de croire, après cela, que la doctrine de St Jean, qui admettait tout le monde indistinctement au Sacerdoce, devait avoir bien des prosélytes.

Comme on l'a pu observer, les premiers Chrétiens étaient imbus des principes d'égalité de droits au Sacerdoce ; ces idées avaient prévalu soit en Grèce, soit en Italie. A Syracuse, colonie grecque, le Sacerdoce s'obtenait par l'élection du peuple ; cette dignité durait un an. En plusieurs endroits, les prêtres étaient élus par le peuple ; cet usage dura chez les Chrétiens d'Alexandrie et de Constantinople. On a vu aussi qu'après que Judas, Apôtre et traître, se fut pendu, un Concile, composé des autres Apôtres et de cent vingt Disciples de Jésus, procéda à l'élection d'un nouveau Prince de l'Eglise. On y suivit l'exemple qu'avait donné Samuel, et le sort décida que Mathias remplacerait Judas.

Pour nous, dans nos Ordres et rites , le Sacerdoce et le Souverain-Pontificat est accordé indistinctement aux Frères qui suivent les travaux, qui sont
zélés, éclairés et bienfaisans ; il n'y a pas de trace que le sort, comme chez les Juifs et les premiers Chrétiens, nous ait fourni le choix d'un seul de nos Grands-Maîtres.

Vingt-deuxième partie

Notes


Suite de la note 104 - Signé ROBERT TAYLOH, B. A.; et M. R. C. S., secrétaire de la Société.

Voilà la réponse de l'auteur du Voile levé, à Liège, 1826 , qui détruit toutes les puérilités de cette provocation, par un texte de l'Apocalypse : « Que les vrais Chrétiens ne se scandalisent point en entendant les blasphèmes horribles révélés dans cet écrit, la prédiction doit s'accomplir. Satan sera délié ; il sortira de sa prison , il séduira les nations qui sont aux quatre coins du monde. Apoc. 18 , ch. xx, v. 7.

(105) A Thèbes, entre le Memnomium et Médinet - Abou, on trouve, de nos jours, des fragmens de statues colossales avec des têtes d'animaux ; et dans le tombeau Psametique, l'escalier qui succède au premier passage , a, de part et d'autre, une petite niche ornée de figures curieuses : ce sont des corps humains avec des têtes de divers animaux, comme celles des Evangélistes du Plafond du Bienheureux Angelico da Frissole : tout le monde sait que la divinité protectrice de l'Egypte est une figure humaine à tête d'épervier (voyez la Planche n." III), et bien des critiques soutiennent que l'Egypte a fourni des matériaux aux religions grecques et chétiennes, et que les Evangélistes ne sont que des divinités égyptiennes appliquées aux systèmes des anciens Chrétiens.

(106) Le faîte d'une infinité de dômes et de clochers des églises chrétiennes, est décoré ou d'un Coq qui est l'emblème du Soleil, ou même d'un Soleil qui est l'emblème de Dieu.

(107) M. du Séjour a publié, en 1776 , un ouvrage sur les Comètes ; il a pour but de rassurer le monde sur les craintes qu'il pourrait avoir d'un nouveau choc d'un de ces corps. Par une précision, par une clarté et une solidité de raisonnemens qui surpassent celle de tous ceux qui ont écrit sur cette matière, il réduit la probabilité à 1/752 730. Déjà M. de Irlande l'avait évaluée, par approximation, à 1/76 000.

(108) St Paul devait, par cette doctrine, attirer à son parti toutes les femmes galantes qui auraient dû subir les épreuves des eaux amères ; n'y aurait-il pas eu communauté de biens et de femmes chez les premiers Chrétiens ? ou cette doctrine ne serait-elle pas une conséquence de l'Histoire d'Abraham, de Sara et de Pharaon , qu'on a rapportée ?

(109) Les critiques disent que la morale évangélique découle de ces doctrines philosophiques, et que c'est des préceptes de l'ancienne Grèce que les Esséniens et les Cénobites tirèrent leurs idées de chasteté.

(110) Voyez des Destinées futures de l'Europe , par d'Herbigny.

Posté par Adriana Evangelizt

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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 11:13

 Partie intéressante en ce qui concerne le début du christianisme et la façon dont les premiers disciples répandirent l'idée de la Résurection, rejetée par l'élite sacerdotale judaïque...

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

20ème partie

19ème partie

18ème partie

17ème partie

  1ère partie

CHAPITRE XII - suite et fin

L'idée de la résurrection attachée à celle de la fin du monde, était débitée par les philosophes et par les prêtres , aux mêmes époques et au commencement du Christianisme ; ils s'en servaient même pour faire allusion aux grandes catastrophes qui se préparaient dans les Empires ; l'on découvre cette idée dans les Géorgiques de Virgile, lorsqu'il veut représenter allégoriquement les combats dont l'Empire Romain est le théâtre entre César et Pompée ; Lucain, Ovide, Lucrèce parlent de la fin prochaine du monde et l'annoncent également.

Cette idée voyageait de l'orient à l'occident, du sud au nord, et elle se trouve dans St Luc, ch. XXI, et dans St Pierre, Epître II, ch. III et autres, et plus particulièrement
dans l'Apocalypse.

Il paraît que dans l'antiquité on conservait la tradition de la révolution que notre globe avait éprouvée. Des physiciens infatigables dans leurs recherches se sont exposés aux plus grands dangers pour tirer notre siècle de la léthargie des âges précédens. Ils ont étudié l'histoire de notre globe dans son sein ; ils nous ont fait connaître la structure des chaînes immenses de montagnes qui le couvrent de l'une à l'autre de ses extrémités ; ils nous ont mis sous les yeux les différentes couches de la terre, leur nature, leur caractère et situation respectifs qui sont les preuves les plus lumineuses de plusieurs variations auxquelles le globe fut soumis et qui se perdent dans la nuit des temps. Cette terre n'est plus ce qu'elle a été d'abord ; elle a peut-être changé de forme des milliers de fois, et elle changera encore après nous : l'eau, le feu l'ont visiblement travaillée dans ses plus vastes parties. Des inondations, des effervescences, des fusions, des volcans, des tremblemens de terre qui accompagnèrent la confusion de ses élémens, ont haussé, baissé, emporté, déchiré tantôt une partie, tantôt l'autre (98). Il paraît démontré que notre planète a subi quantité de révolutions; tout naturaliste les trouve consignées dans ces couches de coquillages, dans ces couches calcaires, dans ces forêts réduites en charbon de terre que l'on trouve à des profondeurs très-considérables, dans ces quadrupèdes, et ces hommes pétrifiés qu'on trouve dans des rochers énormes. Ces phénomènes effrayans, que les savans de l'antiquité ont dû connaître avant nous, lors de la grande civilisation égyptienne et grecque, les ont persuadés que notre hémisphère fut d'abord submergé, ensuite volcanisé, et que la terre, après toutes les traces de sa haute antiquité, peut subir à tout instant une nouvelle catastrophe imprévue, même par la raison humaine qui se borne à attribuer les commotions antérieures à des comètes et à des déluges.

Ce n'était pas sans raison qu'à ces époques, on cherchait, par un système religieux, à mettre devant les yeux des hommes l'instabilité de ce monde. L'idée et l'esprit de conquêtes et d'invasion dominait les grandes nations. Les philosophes cherchaient à donner des leçons de modération à ces orgueilleux conquérans, en leur faisant voir que l'homme si fier de lui-même et de son séjour, où il a répandu à grands flots le sang de son semblable pour la possession d'un coin de terre, d'un vil métal, est moins assuré de son existence qu'un ver de terre.

L'allégorie
de la résurrection se trouve dans la mythologie grecque, ainsi qu'elle existait en Egypte, comme nous l'avons vu.

Le Phénix ressuscite de ses cendres. Alcyonée, ce fameux géant qui secourut les Dieux contre Jupiter, jeté par Minerve hors du globe de la lune, avait la vertu de se ressusciter.
St Epiphane, pour prouver aux Samaritains la résurrection matérielle des corps, se sert de preuves qui n'admettent pas de réplique ; il les convainct avec deux faits rapportés dans la Sainte-Ecriture; il allègue l'exemple de
Sara qui conçut dans un âge où la femme n'a plus l'espoir d'engendrer. Il cite encore à l'appui dé son opinion, la Verge d'Aaron qui reverdit. Pour nous, il nous manque la subtilité de ce savant Saint-Père, pour concevoir comment il pouvait concilier ensemble l'exemple qu'il rapporte d'une vieille qui eut des enfans, et d'une Verge qui aurait refleuri tout-à-coup, et cela pour expliquer la réunion des cendres dispersées et le rétablissement d'un corps humain pourri et réduit à des débris informes depuis plusieurs siècles. Nous ne savons pas comment on peut lier de telles idées et en tirer une conséquence raisonnable ; il n'y a qu'une foi supérieure qui puisse faire admettre de telles comparaisons.

La légende de St Bruno, instituteur des Chartreux, dit que pendant qu'il vivait assez mondainement, s'adonnant aux plaisirs de la vie, il assistait un jour à l'office des morts fait au cadavre de Raimond, diacre de l'église de Notre-Dame de Paris. Cet office dura trois jours, et chaque fois que le clergé disait : Responde mihi quantas habes iniquitates, le mort ressuscitait pour répondre qu'il était condamné par un juste jugement de Dieu. Cette légende assure que ces résurrections d'un homme mort depuis plusieurs jours avaient conduit Bruno à une vie régulière et chrétienne.

Si on lit les Vies des Saints, si l'on parcourt les cloîtres des cénobites en Espagne, en Italie, on y voit peintes encore de nos jours des résurrections de morts opérées par une infinité de saints. St Benoît, St François, St Pierre, St Antoine, et mêmeSt Nicolas, ressuscitent des morts. La légende de ce dernier évêque fut dernièrement dessinée par Blaisot, et gravée par Renard. On lit au bas de la gravure que ce grand saint calma un orage par ses prières, et qu'il ressuscita même un des matelots mort subitement, et avec lequel il naviguait.

Les incrédules disent que l'introduction de toutes ces résurrections ne sert qu'à infirmer celle de Jésus-Christ ; que ces miracles sont des inepties, des contes forgés à plaisir par des esprits faibles, en contradiction avec l'ordre constant de la nature; et que les hommes, il y a vingt siècles, n'étaient pas plus sorciers que ceux de nos jours. La Judée et les provinces limitrophes de l'Asie — Mineure étaient partagées en une infinité de sectes qui s'étaient élevées après la doctrine de Jésus- Christ. Une des plus répandues était celle de Corinthe et d'Elbion, qui, en admettant la loi mosaïque, s'opposait au dogme de la Trinité, lequel était adopté par une partie des évoques d'Asie. Les Elbioniens et Corinthiens enseignaient simplement que Jésus était le Fils de Dieu, parce que Dieu est le Père de tous les hommes; ils disaient que Jésus était l'homme par excellence, mais ils n'admettaient aucunement sa divinité; ils soutenaient que Jésus étant né de Marie (qui eut plusieurs enfans), ne pouvait aucunement avoir été procréé de toute éternité et exister comme Dieu éternel, Père des hommes ; ils n'admettaient ni les miracles , ni les résurrections que l'on attribuait aux Apôtres et aux Disciples de Jésus.

Le dogme de la résurrection avait fait des progrès prodigieux en Judée ; car Hérode, qui était Roi des Juifs, croyait aussi aux résurrection. Dans les Evangiles, remarque qu'il crut que St Jean - Baptiste, qu'il avait fait décapiter lui-même, était ressuscité dans la personne de Jésus. Les Epîtres et les Actes des Apôtres ne parlent que de morts ressuscités ; les Elbioniens et les Corinthiens s'opposèrent fortement à ces innovations.

A propos de ces dissentions entre ceux mêmes qui suivaient et prêchaient la doctrine de Jésus, on lit dans St Jérôme et dans Royaumont, pag. 324, à l'article de St Jean-Evangéliste, « que Jean, pressé par les évêques d'Asie, fut obligé de parler plus hautement de Jésus-Christ, et d'établir particulièrement sa divinité (99). » St Jean, ne pouvant résister aux prières desdits évêques, leur accorda leur demande, à condition qu'ils imploreraient le secours du Ciel par un jeûne et des prières publiques; après cela, étant plein de Dieu, il établit la divinité du Verbe par les premières paroles de son Evangile, ce que ses prédécesseurs n'avaient pas fait. (Voyez S.Augustin, St Jérôme et Royaumont, édition d'Arthur Bertrand, 1817, aux Evangiles.

Jésus est né, a vécu et est mort Juif; ses Apôtres furent toujours Juifs. Les douze premiers évêques de Jérusalem et les premiers Chrétiens en Judée, en Palestine et en Syrie, étaient mêlés et confondus de manière à ne pas savoir si réellement les Chrétiens faisaient une religion différente ; car la soumission aux cérémonies et lois religieuses juives fut toujours imposée aux Chrétiens par les Apôtres mêmes.

Aux Actes des Apôtres, ch. II, v. 41, 47, on lit que St Pierre, dans un jour, convertit trois mille Juifs étrangers, arrivés dans Jérusalem, et que tous furent trois fois plongés dans le Jourdain, ou baptisés dans un seul jour; mais on lit aussi, loco citato, que tous les jours suivans ces nouveaux Chrétiens, pour accomplir la loi mosaïque, allaient après leur baptême prier Dieu dans le Temple juif de Jérusalem. C'est dans le Temple de Salomon que se rassemblaient également les premiers Chrétiens pour prier.

M. de Potter, dans ses Réflexions sur les Conciles, vol I, pag. 138 et suivantes, observe savamment que Jésus ne s'est jamais expliqué sur la nature de sa divinité; qu'il n'a rien dit à ses Disciples touchant un point aussi intéressant ; qu'en conséquence, ceux-ci ne pouvaient rien nous laisser de positif sur le sujet qui divise l'Europe encore de nos jours. En supposant les Apôtres assez instruits sur cette thèse, ils seraient blâmables de ne pas nous avoir appris si Jésus était un Dieu, et ils devaient nous dire s'ils venaient au nom et de la part de ce Dieu pour nous instruire. Bien des passages dans les Divines-Ecritures sont favorables à cette opinion ; tandis que d'autres, puisées dans les mêmes autorités, lui sont contraires ; ce qui occasionna toutes ces sectes qui nièrent la divinité de Jésus à la naissance du Christianisme, comme on l'a vu d'Elbion et de Corinthus, qui soutenaient que Jésus n'était qu'un homme ordinaire.

Les monumens historiques de Jésus comme être humain sont au nombre de trois : 1° un passage de Joseph, dans ses Antiquités de la Judée, lib. XVIII ch. 3; malheureusement le savant M. Gillet, dans la traduction qu'il donne de cet ouvrage, démontre que ce passage est reconnu pour apocryphe , et pour y avoir été intercallé seulement à la fin du 3e siècle ; 2°une phrase de Tacite, dans ses Anal., lib. XV, ch. 34; mais cette pièce est fautive, elle ne fait que rapporter ce que les Chrétiens disaient devant les tribunaux près desquels ils étaient accusés, et se bornaient à reproduire ce qu'ils avaient appris des Evangiles : ce que les Chrétiens introduisaient alors n'était aucunement fondé sur des écrivains profanes ; mais ces dépositions se réfèrent au troisième monument, qui sont les Evangiles et Actes des Apôtres.

L'homme le plus savant du troisième siècle, Fauste, qui, quoique Manichéen , était Chrétien , s'explique de la sorte sur ces légendes : « Tout le monde sait que les Evangiles n'ont été écrits ni par Jésus-Christ, ni par ses Apôtres, mais longtemps après par des inconnus. »

 Il dit ensuite que ces écrivains, dans la crainte de n'être pas crus en décrivant des événemens dont ils n'avaient pas été les témoins, publièrent ces écrits, du reste trés-édifians, sous le nom d'hommes contemporains à Jésus, ses Apôtres et ses Disciples. Nous avons vu que Royaumont lui-même convenait de l'incertitude qui règne à cet égard. Beausobre, dans son premier tome, et Barigni, dans l'Histoire des Apologistes de la Religion chrétienne, démontrent l'incertitude absolue des bases du Christianisme. Toutes ces fluctuations d'opinions firent dire aux incrédules anciens, que l'existence de Jésus était aussi incertaine que celle d'Osiris, d'Hercule , de Mythras , d'Adon-Hiram , etc. etc

Néanmoins St Justin (Dialog. cum Triphon), et Lactance, liv. II, ch. 8, et liv. IV, ch. 14, qui vivaient du temps de Constantin, ont regardé Jésus comme un envoyé de Dieu même pour enseigner les hommes; qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, Jéhovah ; que sa fidélité fut récompensée par Dieu même, qui l'a investi de la dignité de Prêtre perpétuel, avec l'honneur de Roi suprême, avec la puissance de juge; que Jésus avait conservé le nom de Dieu , et que c'est par ce nom, comme le disent plusieurs Pères de l'Eglise, que Jésus opéra tous ses miracles (100)

Les premiers Chrétiens en Judée suivaient en toute rigueur la loi mosaïque; ils voulaient même que tout Chrétien fut circoncis ; mais comme la nouvelle réforme était prêchée aux Gentils, qui, tous ne voulaient pas se soumettre à cette douloureuse amputation, après les doléances des Antiochiens dans le premier Concile des Apôtres, par nous déjà cité, les nouveaux initiés au Christianisme furent exemptés de cette pénible opération; néanmoins on a toujours conservé pour l'initiation chrétienne, la formalité de l'imposition des mains, et celle des jeûnes et prières, comme chez les Egyptiens. Si nous suivons les nouveaux Chrétiens à Rome, sous les premiers Empereurs, la même incertitude nous accompagne. On trouve que leur culte était mêlé à celui des Juifs, et même on peut facilement se persuader que la religion chrétienne, ses mystères et initiations étaient inconnus à Rome ; car ce culte étant prôné par les seuls Juifs, les premiers Chrétiens furent toujours regardés à Rome comme des Sectateurs de Moïse.

Ce sont les Juifs qu'Horace raille sur leur stupidité, Sat. V, v. 100; Juvénal, sur leur superstition et leur crédulité, Sat. VI, v. 546 ; Martial, sur leurs jeûnes, liv. IV, Epig. 4. Ils sont traités de même par Ammien Marcellin et par Perse ; or, il y a toute apparence que, si ces critiques eussent su que les Juifs et leur fraction les Chrétiens formaient deux sociétés religieuses différentes, ils n'auraient pas gardé le silence à ce sujet.

La généralité des historiens de l'Eglise parle toujours des persécutions qu'éprouva le Christianisme dès sa naissance à Rome ; elle garde le silence sur celles qu'éprouvèrent les Juifs.

Ne doit-on pas déduire, d'après ces remarques, que les Chrétiens et les Juifs ne faisaient qu'une et seule société religieuse ? L'Apocalypse même, si on la veut regarder comme œuvre chrétienne, désigne les Chrétiens comme de vrais Juifs. On lit, ch II, § 9 : « Ceux qui se disent Juifs ne le sont point, mais de la Synagogue de Satan. » Selon cette Apocalypse, les Chrétiens par excellence sont les Juifs.

Cet écrit date pour le moins de 70 ans après la mort qu'on donne à Jésus ; si les Chrétiens d'alors n'étaient autre chose que des Juifs, il devait y avoir dans St Jean une ligne de démarcation entre les uns et les autres.

Les Romains, très-tolérans en fait de religion, apportèrent chez eux les cultes des peuples vaincus ; les Divinités égyptiennes avaient des Temples à Rome. L'année 686, Pison et Gabinius, consuls, cherchèrent à l'empêcher : sous l'Edile Agrippa, il fut défendu d'exercer le culte égyptien plus près qu'à 500 pas de la ville et des faubourgs. Sous Tibère, on chercha de nouveau à les détruire ; néanmoins, le culte d'Isis, d'Osiris, d'Anubis, s'établit dans Rome, et grand nombre de lieux publics prirent leurs noms. On nationalisa comme en Grèce ce culte étranger, et l'on habilla ces Divinités à la romaine.

Sous un Isis de M. Boissard, rapporté parMontfaucon, on lisait une inscription latine, qui porte : « Que les Dieux de la République romaine, les gardiens secrets de la ville, par le secours desquels tous les Royaumes ont cédé à l'Empire Romain, soient favorables aux vœux du Pontife. » C'était Isias qui l'avait consacrée à Isis.

Le
Sacerdoce à Jérusalem était en opposition à l'autorité civile, de là devait sortir la réforme prêchée par Jésus et par Jean. Ces mêmes abus se trouvaient aussi à Rome.

Les Empereurs romains, c'est-à-dire, Jules-César et après lui Auguste, ayant senti que le trône et la souveraineté étaient toujours en danger, lorsque l'esprit du peuple est
subordonné à une autorité différente de celle du Souverain, et même plus respectable, en apparence, que l'autorité civile, ces Empereurs crurent, pour leur sûreté , devoir se garantir de cette puissance occulte : le seul moyen était de se mettre eux-mêmes à la tête de ceux (101) qui prêchaient la religion, et qui se disaient les interprètes de la volonté du Ciel. Ces mêmes Empereurs, en s'établissant les Grands-Prêtres, voulurent par la suite s'environner souvent des attributs des Divinités; ils voulurent passer pour saints, pour divins, quelquefois même ils ont prétendu se faire vénérer comme des Dieux, tant à Rome que dans les pays où ils dominaient.

Caligula
avait ordonné que
sa statue fût placée dans le Temple de Jérusalem, pour y être adorée par les Juifs. La loi mosaïque s'y opposait formellement. De crainte que la tranquillité publique ne fût troublée, Agrippa, surnommé le Grand, persuada à Pétrone, gouverneur de Syrie, de représenter les inconvéniens de cette démarche envers un peuple imbu de ses anciens principes religieux ; Caligula se laissa fléchir aux prières du petit-fils d'Hérode et aux raisons de Pétrone.

Néanmoins les Romains, avec le temps ,
élevèrent un Temple à Jupiter dans Jérusalem ; alors les Sacrificateurs et les Lévites qui conservaient toujours leur influence sur le peuple, le soulevèrent contre (102) les Romains sous la domination desquels ils se trouvaient.

Les Israélites,
excités par leurs prêtres, tinrent tête aux Romains ; mais en trois campagnes ils furent exterminés. Il en périt 585 000 ; ceux qui survécurent furent condamnés comme rebelles à la déportation en des contrées lointaines, et vendus comme esclaves. Jérusalem fut de nouveau détruite sous l'Empire de Vespasien, par l'opiniâtreté de ses habitans, soixante-dix ans après le commencement du dogme chrétien.

Sous Adrien, Jérusalem fût rebâtie ; elle changea de nom, on l'appela
Hélia, du nom de l'Empereur ; elle ne fut, depuis ce temps-là , qu'une ville de peu d'importance (103), et les Juifs ne purent s'y rétablir : voilà comment périrent les cérémonies et les mystères établis par Moïse, et que les Grands-Sacrificateurs, les prêtres et les Lévites avaient pratiqués si longtemps en Judée et ailleurs, et qui font la matière de différens livres
de la Bible.

Les Israélites se trouvant sans terre et sans patrie, pour pourvoir à leur existence,
s'adonnèrent de plus en plus au commerce, choisissant pour entrepôts de leurs marchandises les villes les plus riches et les plus peuplées. Là, ceux qui suivaient les nouveaux dogmes les communiquèrent verbalement à leurs enfans avec les mystères, les miracles et la légende de Jésus.

Cette légende n'était
pas uniforme, étant écrite chez différentes nations, ce qui fut l'origine de tant de sectaires qui suivaient différens Evangiles. Suivant la tradition, il en existait cinquante et quelques ; l'Eglise Romaine n'en a adopté que les quatre dont nous avons parlé, quoiqu'il nous soit rapporté qu'avant St Justin, il ne se trouve pas un seul des Pères apostoliques qui ait parlé des Evangiles de Mathieu, Luc, Marc, Jean. Les premiers Patriarches des Chrétiens ne se sont servis et n'ont parlé d'autres Evangiles que de ceux condamnés au feu par Gelase et qui furent reconnus au 4e siècle pour apocryphes après le Concile de Nicée.

Les incrédules se récrient toujours sur
les ténèbres qui enveloppent le commencement de l'ère chrétienne, et précisément dans l'époque la plus voisine de Jésus-Christ, où l'on devait être bien plus à portée que dans la suite de savoir sa vie, sa mort et ses miracles.

Nous respectons les vérités évangéliques, mais nous sommes
forcé de rapporter les versions des critiques qui trouvent que les Evangélistes ne se suivirent pas toujours dans leurs énumérations, et que quelquefois ils se contredisent sur bien des choses, comme sur l'époque de la naissance de Jésus. St Mathieu la donne à la fin du règne d'Hérode, tandis que St Luc la place au temps du dénombrement de Cyrenius, gouverneur de Syrie, qui eut lieu la dixième année du régne d'Archelaus, successeur d'Hérode.

Millius, qu'on regarde comme un des premiers chronologistes, dans un ouvrage qu'il écrivait exprés, fait voir que
les Evangiles restèrent ensevelis dans les lieux qui les virent naître, jusqu'au temps des conquêtes de Trajanus sur les Parthes, et qu'alors, seulement, ils commencèrent à devenir publics (104). Nous avons annoncé qu'il y avait des traces d'environ cinquante Evangiles ; ce fut après le 3e siècle, après qu'on eut établi le canon des Ecritures évangéliques, que St Irenèe, le premier, insinua qu'il fallait s'en tenir à quatre Evangélistes, ni à plus ni à moins ; et comme à ces époques lointaines tous les cultes se référaient au Soleil et aux élémens, St Irenèe regarde ces Evangélistes comme des êtres allégoriques, enfans des mystères égyptiens, symboles relatifs aux vents et aux saisons. Voici comme il s'explique : « Il y a quatre Evangélistes, ni plus ni moins, parce qu'il y a quatre parties du monde et quatre vents principaux ; car, comme l'Eglise est répandue par toute la terre, il faut qu'elle ait quatre colonnes qui la soutiennent. Dieu est assis sur un Chérubin qui a la forme de quatre animaux différens, et les quatre animaux sont la figure de nos quatre Evangélistes (105). »

Il est bien naturel, après ce texte, de conclure que jusqu'à cette époque il y avait plusieurs Evangiles qui étaient suivis par les Chrétiens, et que la manière d'écrire de ce Saint-Père est tout-à-fait allégorique et a même un grand rapport avec les mystères maçonniques du jour. Il parait que St Irenée n'a vu dans les Evangélistes que les quatre animaux des quatre saisons égyptiennes et les quatre vents cardinaux. Il fait asseoir Dieu sur ces quatre animaux, et l'on sait que c'était le Soleil représenté par la constellation de l'Agneau qui présidait à ces quatre animaux ou aux quatre saisons.

L'adoration de Dieu sous l'emblème du Soleil, se conserve encore de nos jours chez des Chrétiens : on le disait après St Irenée (106). (Voyez la Planche II, n.° 15.) C'est une médaille frappée à l'exaltation du royaume d'Espagne de Charles IV, par la Collégiale Major de S. Thomas-d'Acquino, eu 1789. C'est un Soleil qui représente l'Être créateur, protecteur du chapitre.

Vingt-et-unième partie

Notes

97 C'est un fait assez remarquable de trouver même les Disciples de Jésus aussi peu persuadés de sa divinité et de ses miracles, à ces époques et au commencement de la nouvelle religion.

 

 

98 Buffon nous donne le résultat d'une excavation faite par M. Dalibard, dans le terrain de Marly-la-Ville :
Après les premiers,
13 pieds sable calcinable ;
5 pieds après, une marne dure, faisant effervescence avec l'acide muriatique oxigéné ;
4 pieds plus bas , une pierre marneuse, après de la marne en poudre, ensuite du sable fin., de la marne, de la terre, de la marne dure, du gravier ;
23 pieds après, sable fin vitriable avec des coquilles , marne, gravier, marne en poudre, pierre dure, sable et coquilles ;
13 pieds plus profonds, huîtres spondiles non pétrifiées ;
41 pieds plus outre, cinq couches de sables et coquillages;
101 pieds; et en dernier, des cailloux, limailles et du sable.
Par ces derniers, il est indiqué que la mer avait pris place là avant la rivière.
Dans nos montagnes près de Schio, entre Vérone et Vicence, on trouve, à de certaines profondeurs, des corps marins, et des poissons dans la vallée de Bolca ; quelques-uns de nos mers, d'autres qui sont propres à l'Océan du Magellan et de la Chine, et finalement quelques-uns inconnus. L'Océan a séjourné sur nos hautes montagnes : Fortis et Spalanzani ont donné des descriptions très-savantes de l'état de ces montagnes et de ce qu'elles
recèlent.
Autre part, on lit, dans l'Essai sur la Géographie-Minéralogie des environs de Paris, par Cuvier et Brongniart, pag. 1 : « Cette contrée est la plus remarquable par la succession des divers terrains qui la composent, et par les restes extraordinaires d'organisation ancienne qu'elle recèle. Des coquillages marins qui attestent régulièrement des coquillages d'eau douce, des ossemens d'animaux terrestres entièrement inconnus , même par leur genre, remplissent certaines parties. Des ossemens d'espèces considérables par leur grandeur, et dont on trouve des espèces dans des pays fort éloignés , sont épars dans les couches les plus superficielles; des caractères très-marqués d'une grande irruption venue du sud-est, sont empreints dans les formes des caps et des collines. Voilà de grands documens pour nous instruire sur les grandes révolutions qui ont terminé la formation de nos continens. »
Ces mêmes minéralogistes donnent les différons bancs de Montmartre. Trois bancs sable un peu quarcueux, coquilles, marines et balanes, dont on a reconnu 14 espèces ; plus, un banc argilleux, un marne calcaire et un marne argilleux de la surface de la terre à 28 mètres.
Ensuite différens bancs avec débris de crabes, de coquilles à 23 m.
A la suite il y a trois masses gypseuses :
1ere Masse .Gypse marneux et marne calcaire. Dans ces couches on a trouvé un tronc de palmier pétrifié, d'un volume considérable à 18 m.

2e Masse. Huit bancs gypse. Après une couche de marne argilieuse, verdâtre, qui a 10 m.
Elle ne contient aucune trace du séjour des eaux maritimes ; elle n'offre non plus de productions d'eau douce.
3e Masse. Gypseuse, 31 bancs, au 18, il y a le témoignage le plus authentique de la présence de l'eau de la mer : dans un banc de marne calcaire, il y a un grand nombre de coquilles, des oursins, des débris de crabes et d'un polypier rameux ; toutes productions maritimes : on n'a pas donné le résultat de cette profondeur.
Il n'entre pas dans notre sujet de mentionner tous les animaux que M. Cuvier a déterrés et découverts, et dont les espèces sont perdues ; nous nous bornerons à parler un instant des carrières de Paris qui se trouvent placées dans un sol inférieur à Mont-Rouge.
Dans ces carrières on trouve les bancs ci-après :
 BANCS.                                        NATURE.                                              ÉPAISSEUR.
met. c.
1.                    Terre végétale argilleuse, sableuse, sable quarceux.             2m 50
2.                   Marne gypseuse, coquilles                                                         1m 95
3.                   Marnes syliciteuses spaliques sans coquilles. . .                        5m 10
4.                   Marnes calcaires, à coquilles marines                                       2m 95
5.                   Pierre calcaire, marnes à coquilles                                          16m 00
6.                   Glaise ou argile plastique                                                         10m 50
7.                   Craie, chaux, charbonatie vaseuse de formation marine          40m
                                                                                                         Total             79m
Il résulte de ces notions qui offrent sur la profondeur des couches supérieures de Montmartre et de Mont-Rouge, qu'à trois époques séparées entr'elles par des milliers de siècles, l'Océan a successivement inondé cette partie du globe ; c'est une vérité que les géologues, dans le dernier siècle, ont commencé à découvrir, et la terre conserve dans ses entrailles la plus ancienne chronique du Monde et la moins suspecte. C'est dans son sein qu'il faut chercher les lumières que la Bible et l'histoire nous refusent.

99 Une grande partie de Chrétiens et de ceux qui ne professent pas la religion de Rome, s'appuient de ce texte pour soutenir que la divinité de Jésus fut établie par St Jean-Evangéliste, bien longtemps après la mort de notre Divin Maître.

100 Voilà, dans les mystères maçonniques, une des causes de la recherche de la parole sacrée conservée par Jésus. D'après ce système, on ne doit plus être surpris que les Maçons attachent tant d'importance aux differens noms du Dieu des Hébreux.

(101) II est étonnant que les Princes européens du jour, instruits par tant d'autorités irréfragables, semblent ignorer combien de fois des Souverains ont été renversés du trône, non par la vraie religion de Jésus, mais bien par la superstition et l'abus du pouvoir théocratique élevé contre le pouvoir légitime, et qu'ils n'aient pas eu la politique des Rois perses, égyptiens et éthiopiens, des Empereurs de la Chine et du Thibet, où la dignité de chef de l'Empire fût réunie à celle de Souverain-Pontife.

(102) Un écrivain , peut-être partisan des Juifs, attribue la cause de cette révolution à l'avarice et à la cruauté de Florus , gouverneur de la Judée.

(103) De nos jours , Jérusalem est peuplée de 30 000 Turcs, et de 20 000 Hébreux, Chrétiens d'Europe , Grecs, Arméniens, etc.

(104) Il paraît que l'examen des Evangiles de nos jours a produit bien des controverses. Voici l'extrait du Manifeste de la Société de l'Evidence chrétienne établie à Londres :

A tous les Ecclésiastiques , Ministres et Prédicateurs de l'Evangile.


Les évidences de la religion chrétienne, comme elles sont indiquées par Paley, Watson, Loslie et Doddrige, y ont été examinées avec calme et impartialité. Des ecclésiastiques de toute croyance chrétienne y ont été invités pour coopérer et prendre part aux discussions, et ont été solennellement requis de donner les motifs de leur foi, et de permettre qu'il leur soit adressé des questions pour être répliqué de suite à leur réponse relativement aux graves et importantes matières sur lesquelles tout homme a droit d'aspirer à être convaincu. Les opinions de vos compatriotes assemblés jusqu'à ce jour ont établi à la presqu'unanimité que les argumens employés jusqu'à présent en faveur du Christianisme, ont été faux et sophistiques ; que le révérend secrétaire de cette Société, en réfutant ces argurmens et sophismes, a complètement démontré :

1° Que les écritures du Nouveau-Testament ne sont pas les œuvres des personnes dont elles portent le nom ;

2° Qu'elles n'ont pas paru aux époques qu'elles indiquent ;

3° Que les personnes dont elles font mention n'ont jamais existé.

Les lumières qui éclairent aujourd'hui le genre humain font apercevoir que les prédicateurs de l'Evangile n'y croient pas eux-mêmes , et cela nous est d'autant plus démontré, que ces ministres n'osent pas prendre la défense de leur religion ailleurs que dans la chaire de leurs Temples, où ils sont bien assurés de ne rencontrer ni discussion , ni contradiction, et où ils peuvent s'adresser, sans aucun danger, à une portion d'auditeurs qui se trouvent heureux de rester ignorans et trompés. C'est pourquoi vous êtes de nouveau respectueusement invités à venir vous défendre de cette accusation publique et sincère que nous vous portons ; de venir justifier les vérités de l'Evangile que vous professez, et de faire connaître au peuple, qui ne veut plus être abusé par des apparences de dévotion , ni par la présomption de l'infaillibilité, qu'on établit comme puissante raison pour croire à une révélation écrite. »
A cet effet, votre présence aux assemblées de cette Société sera vue avec plaisir, vos argumens y seront entendus avec attention et déférence ; comme aussi votre absence sera interprêtée comme l'abandon d'une mauvaise et méchante cause, et comme l'aveu de votre conviction que l'Evangile n'est pas susceptible d'être défendu par des moyens raisonnables. »

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 13:55

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

19ème partie

18ème partie

17ème partie

16ème partie

15ème partie

  1ère partie

CHAPITRE XII - 2



L'idée de la résurrection attachée à celle de la fin du monde, était débitée par les philosophes et par les prêtres , aux mêmes époques et au commencement du Christianisme ; ils s'en servaient même pour faire allusion aux grandes catastrophes qui se préparaient dans les Empires ; l'on découvre cette idée dans les Géorgiques de Virgile, lorsqu'il veut représenter allégoriquement les combats dont l'Empire Romain est le théâtre entre César et Pompée ; Lucain, Ovide, Lucrèce parlent de la fin prochaine du monde et l'annoncent également.

Cette idée voyageait de l'orient à l'occident, du sud au nord, et elle se trouve dans St Luc, ch. XXI, et dans St Pierre, Epître II, ch. III et autres, et plus particulièrement
dans l'Apocalypse.

Il paraît que dans l'antiquité on conservait la tradition de la révolution que notre globe avait éprouvée. Des physiciens infatigables dans leurs recherches se sont exposés aux plus grands dangers pour tirer notre siècle de la léthargie des âges précédens. Ils ont étudié l'histoire de notre globe dans son sein ; ils nous ont fait connaître la structure des chaînes immenses de montagnes qui le couvrent de l'une à l'autre de ses extrémités ; ils nous ont mis sous les yeux les différentes couches de la terre, leur nature, leur caractère et situation respectifs qui sont les preuves les plus lumineuses de plusieurs variations auxquelles le globe fut soumis et qui se perdent dans la nuit des temps. Cette terre n'est plus ce qu'elle a été d'abord ; elle a peut-être changé de forme des milliers de fois, et elle changera encore après nous : l'eau, le feu l'ont visiblement travaillée dans ses plus vastes parties. Des inondations, des effervescences, des fusions, des volcans, des tremblemens de terre qui accompagnèrent la confusion de ses élémens, ont haussé, baissé, emporté, déchiré tantôt une partie, tantôt l'autre (98). Il paraît démontré que notre planète a subi quantité de révolutions; tout naturaliste les trouve consignées dans ces couches de coquillages, dans ces couches calcaires, dans ces forêts réduites en charbon de terre que l'on trouve à des profondeurs très-considérables, dans ces quadrupèdes, et ces hommes pétrifiés qu'on trouve dans des rochers énormes. Ces phénomènes effrayans, que les savans de l'antiquité ont dû connaître avant nous, lors de la grande civilisation égyptienne et grecque, les ont persuadés que notre hémisphère fut d'abord submergé, ensuite volcanisé, et que la terre, après toutes les traces de sa haute antiquité, peut subir à tout instant une nouvelle catastrophe imprévue, même par la raison humaine qui se borne à attribuer les commotions antérieures à des comètes et à des déluges.

Ce n'était pas sans raison qu'à ces époques, on cherchait, par un système religieux, à mettre devant les yeux des hommes l'instabilité de ce monde. L'idée et l'esprit de conquêtes et d'invasion dominait les grandes nations. Les philosophes cherchaient à donner des leçons de modération à ces orgueilleux conquérans, en leur faisant voir que l'homme si fier de lui-même et de son séjour, où il a répandu à grands flots le sang de son semblable pour la possession d'un coin de terre, d'un vil métal, est moins assuré de son existence qu'un ver de terre.

L'allégorie
de la résurrection se trouve dans la mythologie grecque, ainsi qu'elle existait en Egypte, comme nous l'avons vu.

Le Phénix ressuscite de ses cendres. Alcyonée, ce fameux géant qui secourut les Dieux contre Jupiter, jeté par Minerve hors du globe de la lune, avait la vertu de se ressusciter.
St Epiphane, pour prouver aux Samaritains la résurrection matérielle des corps, se sert de preuves qui n'admettent pas de réplique ; il les convainct avec deux faits rapportés dans la Sainte-Ecriture; il allègue l'exemple de
Sara qui conçut dans un âge où la femme n'a plus l'espoir d'engendrer. Il cite encore à l'appui dé son opinion, la Verge d'Aaron qui reverdit. Pour nous, il nous manque la subtilité de ce savant Saint-Père, pour concevoir comment il pouvait concilier ensemble l'exemple qu'il rapporte d'une vieille qui eut des enfans, et d'une Verge qui aurait refleuri tout-à-coup, et cela pour expliquer la réunion des cendres dispersées et le rétablissement d'un corps humain pourri et réduit à des débris informes depuis plusieurs siècles. Nous ne savons pas comment on peut lier de telles idées et en tirer une conséquence raisonnable ; il n'y a qu'une foi supérieure qui puisse faire admettre de telles comparaisons.

La légende de St Bruno, instituteur des Chartreux, dit que pendant qu'il vivait assez mondainement, s'adonnant aux plaisirs de la vie, il assistait un jour à l'office des morts fait au cadavre de Raimond, diacre de l'église de Notre-Dame de Paris. Cet office dura trois jours, et chaque fois que le clergé disait : Responde mihi quantas habes iniquitates, le mort ressuscitait pour répondre qu'il était condamné par un juste jugement de Dieu. Cette légende assure que ces résurrections d'un homme mort depuis plusieurs jours avaient conduit Bruno à une vie régulière et chrétienne.

Si on lit les Vies des Saints, si l'on parcourt les cloîtres des cénobites en Espagne, en Italie, on y voit peintes encore de nos jours des résurrections de morts opérées par une infinité de saints. St Benoît, St François, St Pierre, St Antoine, et mêmeSt Nicolas, ressuscitent des morts. La légende de ce dernier évêque fut dernièrement dessinée par Blaisot, et gravée par Renard. On lit au bas de la gravure que ce grand saint calma un orage par ses prières, et qu'il ressuscita même un des matelots mort subitement, et avec lequel il naviguait.

Les incrédules disent que l'introduction de toutes ces résurrections ne sert qu'à infirmer celle de Jésus-Christ ; que ces miracles sont des inepties, des contes forgés à plaisir par des esprits faibles, en contradiction avec l'ordre constant de la nature; et que les hommes, il y a vingt siècles, n'étaient pas plus sorciers que ceux de nos jours. La Judée et les provinces limitrophes de l'Asie — Mineure étaient partagées en une infinité de sectes qui s'étaient élevées après la doctrine de Jésus- Christ. Une des plus répandues était celle de Corinthe et d'Elbion, qui, en admettant la loi mosaïque, s'opposait au dogme de la Trinité, lequel était adopté par une partie des évoques d'Asie. Les Elbioniens et Corinthiens enseignaient simplement que Jésus était le Fils de Dieu, parce que Dieu est le Père de tous les hommes; ils disaient que Jésus était l'homme par excellence, mais ils n'admettaient aucunement sa divinité; ils soutenaient que Jésus étant né de Marie (qui eut plusieurs enfans), ne pouvait aucunement avoir été procréé de toute éternité et exister comme Dieu éternel, Père des hommes ; ils n'admettaient ni les miracles , ni les résurrections que l'on attribuait aux Apôtres et aux Disciples de Jésus.

Le dogme de la résurrection avait fait des progrès prodigieux en Judée ; car Hérode, qui était Roi des Juifs, croyait aussi aux résurrection. Dans les Evangiles, remarque qu'il crut que St Jean - Baptiste, qu'il avait fait décapiter lui-même, était ressuscité dans la personne de Jésus. Les Epîtres et les Actes des Apôtres ne parlent que de morts ressuscités ; les Elbioniens et les Corinthiens s'opposèrent fortement à ces innovations.

A propos de ces dissentions entre ceux mêmes qui suivaient et prêchaient la doctrine de Jésus, on lit dans St Jérôme et dans Royaumont, pag. 324, à l'article de St Jean-Evangéliste, « que Jean, pressé par les évêques d'Asie, fut obligé de parler plus hautement de Jésus-Christ, et d'établir particulièrement sa divinité (99). » St Jean, ne pouvant résister aux prières desdits évêques, leur accorda leur demande, à condition qu'ils imploreraient le secours du Ciel par un jeûne et des prières publiques; après cela, étant plein de Dieu, il établit la divinité du Verbe par les premières paroles de son Evangile, ce que ses prédécesseurs n'avaient pas fait. (Voyez S.Augustin, St Jérôme et Royaumont, édition d'Arthur Bertrand, 1817, aux Evangiles.

Jésus est né, a vécu et est mort Juif; ses Apôtres furent toujours Juifs. Les douze premiers évêques de Jérusalem et les premiers Chrétiens en Judée, en Palestine et en Syrie, étaient mêlés et confondus de manière à ne pas savoir si réellement les Chrétiens faisaient une religion différente ; car la soumission aux cérémonies et lois religieuses juives fut toujours imposée aux Chrétiens par les Apôtres mêmes.

Aux Actes des Apôtres, ch. II, v. 41, 47, on lit que St Pierre, dans un jour, convertit trois mille Juifs étrangers, arrivés dans Jérusalem, et que tous furent trois fois plongés dans le Jourdain, ou baptisés dans un seul jour; mais on lit aussi, loco citato, que tous les jours suivans ces nouveaux Chrétiens, pour accomplir la loi mosaïque, allaient après leur baptême prier Dieu dans le Temple juif de Jérusalem. C'est dans le Temple de Salomon que se rassemblaient également les premiers Chrétiens pour prier.

M. de Potter, dans ses Réflexions sur les Conciles, vol I, pag. 138 et suivantes, observe savamment que Jésus ne s'est jamais expliqué sur la nature de sa divinité; qu'il n'a rien dit à ses Disciples touchant un point aussi intéressant ; qu'en conséquence, ceux-ci ne pouvaient rien nous laisser de positif sur le sujet qui divise l'Europe encore de nos jours. En supposant les Apôtres assez instruits sur cette thèse, ils seraient blâmables de ne pas nous avoir appris si Jésus était un Dieu, et ils devaient nous dire s'ils venaient au nom et de la part de ce Dieu pour nous instruire. Bien des passages dans les Divines-Ecritures sont favorables à cette opinion ; tandis que d'autres, puisées dans les mêmes autorités, lui sont contraires ; ce qui occasionna toutes ces sectes qui nièrent la divinité de Jésus à la naissance du Christianisme, comme on l'a vu d'Elbion et de Corinthus, qui soutenaient que Jésus n'était qu'un homme ordinaire.

Les monumens historiques de Jésus comme être humain sont au nombre de trois : 1° un passage de Joseph, dans ses Antiquités de la Judée, lib. XVIII ch. 3; malheureusement le savant M. Gillet, dans la traduction qu'il donne de cet ouvrage, démontre que ce passage est reconnu pour apocryphe , et pour y avoir été intercallé seulement à la fin du 3e siècle ; 2°une phrase de Tacite, dans ses Anal., lib. XV, ch. 34; mais cette pièce est fautive, elle ne fait que rapporter ce que les Chrétiens disaient devant les tribunaux près desquels ils étaient accusés, et se bornaient à reproduire ce qu'ils avaient appris des Evangiles : ce que les Chrétiens introduisaient alors n'était aucunement fondé sur des écrivains profanes ; mais ces dépositions se réfèrent au troisième monument, qui sont les Evangiles et Actes des Apôtres.

L'homme le plus savant du troisième siècle, Fauste, qui, quoique Manichéen , était Chrétien , s'explique de la sorte sur ces légendes : « Tout le monde sait que les Evangiles n'ont été écrits ni par Jésus-Christ, ni par ses Apôtres, mais longtemps après par des inconnus. »

 Il dit ensuite que ces écrivains, dans la crainte de n'être pas crus en décrivant des événemens dont ils n'avaient pas été les témoins, publièrent ces écrits, du reste trés-édifians, sous le nom d'hommes contemporains à Jésus, ses Apôtres et ses Disciples. Nous avons vu que Royaumont lui-même convenait de l'incertitude qui règne à cet égard. Beausobre, dans son premier tome, et Barigni, dans l'Histoire des Apologistes de la Religion chrétienne, démontrent l'incertitude absolue des bases du Christianisme. Toutes ces fluctuations d'opinions firent dire aux incrédules anciens, que l'existence de Jésus était aussi incertaine que celle d'Osiris, d'Hercule , de Mythras , d'Adon-Hiram , etc. etc

Néanmoins St Justin (Dialog. cum Triphon), et Lactance, liv. II, ch. 8, et liv. IV, ch. 14, qui vivaient du temps de Constantin, ont regardé Jésus comme un envoyé de Dieu même pour enseigner les hommes; qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, Jéhovah ; que sa fidélité fut récompensée par Dieu même, qui l'a investi de la dignité de Prêtre perpétuel, avec l'honneur de Roi suprême, avec la puissance de juge; que Jésus avait conservé le nom de Dieu , et que c'est par ce nom, comme le disent plusieurs Pères de l'Eglise, que Jésus opéra tous ses miracles (100)

Les premiers Chrétiens en Judée suivaient en toute rigueur la loi mosaïque; ils voulaient même que tout Chrétien fut circoncis ; mais comme la nouvelle réforme était prêchée aux Gentils, qui, tous ne voulaient pas se soumettre à cette douloureuse amputation, après les doléances des Antiochiens dans le premier Concile des Apôtres, par nous déjà cité, les nouveaux initiés au Christianisme furent exemptés de cette pénible opération; néanmoins on a toujours conservé pour l'initiation chrétienne, la formalité de l'imposition des mains, et celle des jeûnes et prières, comme chez les Egyptiens. Si nous suivons les nouveaux Chrétiens à Rome, sous les premiers Empereurs, la même incertitude nous accompagne. On trouve que leur culte était mêlé à celui des Juifs, et même on peut facilement se persuader que la religion chrétienne, ses mystères et initiations étaient inconnus à Rome ; car ce culte étant prôné par les seuls Juifs, les premiers Chrétiens furent toujours regardés à Rome comme des Sectateurs de Moïse.

Ce sont les Juifs qu'Horace raille sur leur stupidité, Sat. V, v. 100; Juvénal, sur leur superstition et leur crédulité, Sat. VI, v. 546 ; Martial, sur leurs jeûnes, liv. IV, Epig. 4. Ils sont traités de même par Ammien Marcellin et par Perse ; or, il y a toute apparence que, si ces critiques eussent su que les Juifs et leur fraction les Chrétiens formaient deux sociétés religieuses différentes, ils n'auraient pas gardé le silence à ce sujet.

La généralité des historiens de l'Eglise parle toujours des persécutions qu'éprouva le Christianisme dès sa naissance à Rome ; elle garde le silence sur celles qu'éprouvèrent les Juifs.

Ne doit-on pas déduire, d'après ces remarques, que les Chrétiens et les Juifs ne faisaient qu'une et seule société religieuse ? L'Apocalypse même, si on la veut regarder comme œuvre chrétienne, désigne les Chrétiens comme de vrais Juifs. On lit, ch II, § 9 : « Ceux qui se disent Juifs ne le sont point, mais de la Synagogue de Satan. » Selon cette Apocalypse, les Chrétiens par excellence sont les Juifs.

Cet écrit date pour le moins de 70 ans après la mort qu'on donne à Jésus ; si les Chrétiens d'alors n'étaient autre chose que des Juifs, il devait y avoir dans St Jean une ligne de démarcation entre les uns et les autres.

Les Romains, très-tolérans en fait de religion, apportèrent chez eux les cultes des peuples vaincus ; les Divinités égyptiennes avaient des Temples à Rome. L'année 686, Pison et Gabinius, consuls, cherchèrent à l'empêcher : sous l'Edile Agrippa, il fut défendu d'exercer le culte égyptien plus près qu'à 500 pas de la ville et des faubourgs. Sous Tibère, on chercha de nouveau à les détruire ; néanmoins, le culte d'Isis, d'Osiris, d'Anubis, s'établit dans Rome, et grand nombre de lieux publics prirent leurs noms. On nationalisa comme en Grèce ce culte étranger, et l'on habilla ces Divinités à la romaine.

A suivre...

 

 

98 Buffon nous donne le résultat d'une excavation faite par M. Dalibard, dans le terrain de Marly-la-Ville :
Après les premiers,
13 pieds sable calcinable ;
5 pieds après, une marne dure, faisant effervescence avec l'acide muriatique oxigéné ;
4 pieds plus bas , une pierre marneuse, après de la marne en poudre, ensuite du sable fin., de la marne, de la terre, de la marne dure, du gravier ;
23 pieds après, sable fin vitriable avec des coquilles , marne, gravier, marne en poudre, pierre dure, sable et coquilles ;
13 pieds plus profonds, huîtres spondiles non pétrifiées ;
41 pieds plus outre, cinq couches de sables et coquillages;
101 pieds; et en dernier, des cailloux, limailles et du sable.
Par ces derniers, il est indiqué que la mer avait pris place là avant la rivière.
Dans nos montagnes près de Schio, entre Vérone et Vicence, on trouve, à de certaines profondeurs, des corps marins, et des poissons dans la vallée de Bolca ; quelques-uns de nos mers, d'autres qui sont propres à l'Océan du Magellan et de la Chine, et finalement quelques-uns inconnus. L'Océan a séjourné sur nos hautes montagnes : Fortis et Spalanzani ont donné des descriptions très-savantes de l'état de ces montagnes et de ce qu'elles
recèlent.
Autre part, on lit, dans l'Essai sur la Géographie-Minéralogie des environs de Paris, par Cuvier et Brongniart, pag. 1 : « Cette contrée est la plus remarquable par la succession des divers terrains qui la composent, et par les restes extraordinaires d'organisation ancienne qu'elle recèle. Des coquillages marins qui attestent régulièrement des coquillages d'eau douce, des ossemens d'animaux terrestres entièrement inconnus , même par leur genre, remplissent certaines parties. Des ossemens d'espèces considérables par leur grandeur, et dont on trouve des espèces dans des pays fort éloignés , sont épars dans les couches les plus superficielles; des caractères très-marqués d'une grande irruption venue du sud-est, sont empreints dans les formes des caps et des collines. Voilà de grands documens pour nous instruire sur les grandes révolutions qui ont terminé la formation de nos continens. »
Ces mêmes minéralogistes donnent les différons bancs de Montmartre. Trois bancs sable un peu quarcueux, coquilles, marines et balanes, dont on a reconnu 14 espèces ; plus, un banc argilleux, un marne calcaire et un marne argilleux de la surface de la terre à 28 mètres.
Ensuite différens bancs avec débris de crabes, de coquilles à 23 m.
A la suite il y a trois masses gypseuses :
1ere Masse .Gypse marneux et marne calcaire. Dans ces couches on a trouvé un tronc de palmier pétrifié, d'un volume considérable à 18 m.

2e Masse. Huit bancs gypse. Après une couche de marne argilieuse, verdâtre, qui a 10 m.
Elle ne contient aucune trace du séjour des eaux maritimes ; elle n'offre non plus de productions d'eau douce.
3e Masse. Gypseuse, 31 bancs, au 18, il y a le témoignage le plus authentique de la présence de l'eau de la mer : dans un banc de marne calcaire, il y a un grand nombre de coquilles, des oursins, des débris de crabes et d'un polypier rameux ; toutes productions maritimes : on n'a pas donné le résultat de cette profondeur.
Il n'entre pas dans notre sujet de mentionner tous les animaux que M. Cuvier a déterrés et découverts, et dont les espèces sont perdues ; nous nous bornerons à parler un instant des carrières de Paris qui se trouvent placées dans un sol inférieur à Mont-Rouge.
Dans ces carrières on trouve les bancs ci-après :
 BANCS.                                        NATURE.                                              ÉPAISSEUR.
met. c.
1.                    Terre végétale argilleuse, sableuse, sable quarceux.             2m 50
2.                   Marne gypseuse, coquilles                                                         1m 95
3.                   Marnes syliciteuses spaliques sans coquilles. . .                        5m 10
4.                   Marnes calcaires, à coquilles marines                                       2m 95
5.                   Pierre calcaire, marnes à coquilles                                          16m 00
6.                   Glaise ou argile plastique                                                         10m 50
7.                   Craie, chaux, charbonatie vaseuse de formation marine          40m
                                                                                                         Total             79m
Il résulte de ces notions qui offrent sur la profondeur des couches supérieures de Montmartre et de Mont-Rouge,
qu'à trois époques séparées entr'elles par des milliers de siècles, l'Océan a successivement inondé cette partie du globe ; c'est une vérité que les géologues, dans le dernier siècle, ont commencé à découvrir, et la terre conserve dans ses entrailles la plus ancienne chronique du Monde et la moins suspecte. C'est dans son sein qu'il faut chercher les lumières que la Bible et l'histoire nous refusent.


99 Une grande partie de Chrétiens et de ceux qui ne professent pas la religion de Rome, s'appuient de ce texte pour soutenir que la divinité de Jésus fut établie par St Jean-Evangéliste, bien longtemps après la mort de notre Divin Maître.

100 Voilà, dans les mystères maçonniques, une des causes de la recherche de la parole sacrée conservée par Jésus. D'après ce système, on ne doit plus être surpris que les Maçons attachent tant d'importance aux differens noms du Dieu des Hébreux.

Vingtième partie  

Posté par Adriana Evangelizt

 

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 13:27

 Où il est question des pharisiens qui interdisaient de croire à la résurrection des âmes... c'est dire qu'ils gardaient la Vérité sous le boisseau pour continuer de maintenir le Peuple dans l'ignorance...

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

18ème partie

17ème partie

16ème partie

15ème partie

  1ère partie

CHAPITRE XII - 1


La ville natale de Jésus ne croit pas à ses miracles ni à ses doctrines. Les sacrificateurs juifs demandent sa mort. — Origine du dogme de la résurrection; son antiquité. — Jésus interprête la Bible. — De la sanctification du sabbat. — Les prêtres juifs obtiennent la mort de Jésus. — St Pierre et St Paul enseignent la résurrection. — Origine des idées de la fin du monde. — Dogme de la résurrection chez différentes nations. Explication de la résurrection par St Epiphane. — Les résurrections opérées par de simples Chrétiens infirment celles de Jésus. — St Jean établit la divinité de Jésus. — Mélange des premiers Chrétiens avec les Juifs. — Les Empereurs romains s'élèvent au pontificat ; causes. — Destruction de Jérusalem. — Opinions diverses sur les Evangiles ; celle de S. Irénée.

On lit dans l'Evangile de St Luc, chap. II, que Jean étant en prison par ordre d'Hérode, quelques-uns de ses Disciples se présentèrent à Jésus, sur la renommée de ses miracles, et d'après les avis de Jean même, pour savoir s'il était le Messie. Jésus, sachant que les Disciples de Jean « avaient quelque jalousie contre lui , évita de rien dire de lui-même qui pût paraître trop avantageux. » Il paraît par ce texte que ni Jean ni ses Disciples n'avaient une grande confiance en Jésus. Mais les Disciples de Jean-Baptiste n'étaient pas les seuls qui fussent sans foi pour notre Divin Maître ; car on lit dans l'Evangile de St Marc, chap. VI, que la ville de Nazareth, lieu de la naissance et domicile de Jésus jusqu'à ce qu'il eût trente ans, témoigna une incrédulité prononcée, et une obstination semblable à celle du reste de la Judée pour tous les miracles qu'il opérait.

Jésus fit bien des miracles dans sa patrie pour fortifier la croyance de ses concitoyens, les Evangiles le disent à chaque page ; mais
ce fut en vain : ni ses miracles, ni ses prédications ne purent les convertir (94), et il finit par s'éloigner pour toujours de cette ville incrédule. Il est même dit dans l'Evangile de St Marc , que les Nazaréens s'étaient proposé de jeter Jésus en bas du rocher sur lequel leur ville était bâtie.

La
même incrédulité, la même obstination ont été décrites par St Luc , chap. VIII, v. 41-49, dans la fille de Jaïre, que Jésus ressuscita, et dont le père était prince de la Synagogue. Ni la fille, quoique de l'âge de douze ans, ni le père, ni les personnes qui se trouvaient présentes à ce miracle, ne montrèrent le moindre étonnement, la moindre reconnaissance ; on y lit même qu'ils se moquèrent de Jésus, disant qu'ils ne croyaient pas à la résurrection des morts, et traitant tous ces miracles de contes de revenans.

Les doctrines de Jésus étaient libérales ; elles firent dire à quelques détracteurs, qu'il n'aimait pas le pouvoir étranger, qui était alors celui des Césars. Cette opinion a été adoptée encore par Milton, dans son Paradis reconquis; au premier chant, il met dans la bouche du fils de Marie un discours sublime et profond : Jésus ne veut que la liberté de ses frères; il ne prêche que droits de l'égalité, il projette aussi
la destruction de la théocratie juive. Le jeune enfant est indigné de la tyrannie des Romains ; il se propose de briser les fers de sa patrie, de donner des lois basées sur l'égalité, de terrasser l'insolente audace du Sacerdoce de ce temps-là. Rien n'échappe à sa pénétration ; il sait unir le passé au futur pour donner une haute destinée à ses frères.

On lit dans St Mathieu, chap. XVIII, que ceux qui levaient les impôts, demandèrent un jour à l'apôtre
Pierre, lorsqu'il entrait à Capharnaum, si son maître ne payait point de tribut : Pierre, en homme prudent, répondit néanmoins affirmativement, et se tira ainsi d'affaire. Cependant, arrivé au logis, il demanda à Jésus si on devait, d'après les institutions mosaïques et d'après sa doctrine libérale, payer le tribut. Si Jésus eût répondu affirmativement, il aurait été en opposition avec sa doctrine et avec la loi mosaïque, qui déclaraient le peuple hébreu libre et indépendant ; s'il eût répondu négativement, il était rebelle à l'autorité des Césars, qui alors dominait. C'est pourquoi, sans attaquer les lois anciennes ni sa prédication, il répondit par une interrogation, et s'écria : « De qui les princes de la terre exigent-ils le tribut? Est-ce de leurs enfans ou des étrangers ? » Malgré cette réponse, qu'on pourrait croire évasive, il enseigna au même instant à l'univers qu'il faut se soumettre aux lois de ceux qui gouvernent.

Le Nouveau-Testament est rempli de paraboles et d'allégories. Jésus n'ayant pour Disciples, selon cet écrit, que de pauvres ouvriers et des pêcheurs, auxquels il enseignait sa doctrine libérale, commandait le travail pour pouvoir payer les tributs. Il leur ordonna dans cette circonstance de jeter de suite leurs filets ; et le premier poisson qu'on prit, avait dans sa gueule la monnaie qui devait servir à l'impôt: sublime allégorie, qui prescrit aux hommes,
pour premier devoir, le paiement des tributs servant à la gloire de leur patrie, à l'entretien de l'ordre, à la sûreté publique et individuelle, à celle des propriétés et à la conservation des établissemens utiles.

Les
Pharisiens demandèrent encore dans une autre circonstance à Jésus, si l'on devait payer le tribut à César, afin de pouvoir l'accuser de félonie, ou d'enseigner des doctrines contraires à la loi de Moïse. Jésus se fit donner par les personnes présentes une pièce de monnaie ; l'argent en circulation alors était frappé au coin de l'Empereur. Jésus en fit remarquer l'exergue, et résolut la question par ces mots dont on a fait un adage : Date Cœsari, quod est Cœsari.

Dans l'ouvrage numismatique le plus soigné qu'on connaisse, celui de M. Mionet, où l'on trouve des milliers de médailles qui remontent à une très-haute antiquité grecque, arménienne, perse, égyptienne, phénicienne, il n'y en a
pas une seule qui appartienne à la nation israélitique, à sa théocratie ou à sa royauté; ce qui a fait croire à quelques critiques que le peuple hébreu ne fut ni aussi policé, ni aussi riche, ni aussi ancien que la Bible le dit positivement.

Jésus, pendant sa prédication, fait continuellement des miracles. Tout Chrétien réclamait dans l'origine du Christianisme le pouvoir de chasser les démons. Greg. Naz. Carm. 65 ad Nemes. Dans l'Extrait de la Bible, par La Croix, t. II, p. 390, il est dit que les Disciples de Jésus faisaient aussi des miracles, et que l'Apôtre saint Pierre ressuscita un mort à Joppé.

Il paraît que l'art de faire des miracles n'était pas exclusif aux seuls croyans à la résurrection ; car Appollonius de Tyane fit aussi beaucoup de miracles, et
les premiers Chrétiens l'accusèrent de sorcellerie, tandis que les critiques le désignaient comme un imposteur, comme un fabricateur de faux miracles, ainsi que tant d'autres instituteurs théosophiques.

Les
grands Sacrificateurs, les Princes et les prêtres persécutèrent Jésus, comme le disent les Evangiles, à cause de son dogme de la résurrection, mais surtout à cause de sa doctrine qui prêchait l'égalité, attaquait les droits et le pouvoir du sacerdoce, en prescrivant la communauté des biens entre ses Disciples et ses Sectateurs.

Le sage par excellence avait réduit la religion à aimer et adorer Dieu, à aimer sincèrement son prochain, et à rendre à César ce qui est à César. C'est sans doute
la religion la plus pure, la plus vraie, la seule digne de Dieu et de l'homme éclairé ; mais, lorsque le peuple était ignorant, elle était trop simple. Synerius et d'autres ont dit, peut-être avec raison, qu'on ne peut plaire au peuple qu'avec des absurdités (95). Ainsi les Chrétiens orientaux et occidentaux ont renchéri sur cet enseignement.

Quoique le dogme de la résurrection, enseigné par Jésus,
fût contredit par les Juifs, néanmoins les Hébreux ne furent pas toujours incrédules aux résurrections : ils admettaient comme véritable la résurrection opérée par Elisée sur le fils de son hôtesse, que quelques critiques lui donnent pour maîtresse; ce qui, du reste, n'infirmerait en rien la vérité de ce miracle. Les Israélites croyaient à la résurrection, témoin ce qu'ils nous rapportent de ce mort dont le corps étant conduit à sa sépulture, fut jeté par le convoi qui l'escortait, à la vue d'une bande de voleurs, dans la caverne où Elysée était enterré. Dès que le corps toucha le tombeau d'Elisée, il ressuscita et se leva sur ses pieds. Ainsi le système de la résurrection et sa croyance avaient été établis chez les Hébreux par Elisée et par les prêtres postérieurs, bien avant Jésus.

Cet Elisée est regardé par la Sainte-Ecriture comme un saint et un bomme selon le cœur du Dieu des Hébreux. Néanmoins les critiques ne peuvent lui pardonner, après avoir quitté la Judée pour opérer des miracles en Syrie, d'avoir donné les mains à un parricide. On lit dans le livre II des Rois, ch. VIII, »v.7 et suivans, que Ben-Hadad, Roi de Syrie, étant malade et sachant qu'Elisée était dans ses Etats, lui envoya Hazaël, un de ses généraux, pour le complimenter et lui faire des présens dignes d'un souverain généreux : quarante chameaux chargés d'objets précieux, devaient obtenir de l'homme du Dieu des Israélites sa guérison.

Elisée reçoit les présens, et en même temps dit à l'envoyé que Dieu lui a montré que son Roi doit mourir ; et, sans aucun ménagement, il charge le même Hazaël de débiter à son souverain légitime un mensonge « que certainement il pourra guérir. » Dans cette entrevue, Elisée persuade à Hazaël qu'il sera bientôt lui-même Roi de Syrie.

Hazaël, de retour, donne à son Roi de bonnes paroles de la part d'Elisée, et l'espoir de sa guérison. Il attend cependant qu'on lui apporte pendant la nuit la nouvelle de la mort de Ben-Hadad, que le prophète lui avait annoncée. Le jour suivant, lui-même va s'assurer de la santé du Roi : les gardes le laissent passer ; il trouve son Roi endormi.

Hazaël, voyant que, malgré les promesses d'Elisée, Ben-Hadad vivait encore, et qu'il n'y avait pas d'apparence qu'il dût bientôt mourir, prend un drap épais, le trempe dans l'eau, le met sur le visage de son Roi et l'étouffe, pour accomplir sans délai la sainte prophétie d'Elisée ; après ce crime horrible, il se place sur le trône des Syriens.

Que les Rois et les Princes apprennent à tirer une sage leçon de ce fait ;
qu'ils craignent que leurs dons multipliés aux prêtres, ne soient tournés contre eux-mêmes, ainsi que le prouve l'histoire d'Elisée.

On lit dans la Chronique des Samaritains l'éloge que Josué fit de Moïse après sa mort ; il énumère les miracles qu'il a opérés; il dit qu'il est le seul qui ait ressuscité les morts. Cependant la Bible ne dit pas qu'il eût ce pouvoir ; et les Hébreux, quoiqu'ils considèrent Moïse comme le premier des législateurs,
n'osent pas le comparer aux Prophètes, ni à Josué qui arrêta le Soleil dans sa course, ni à Elisée qui ressuscitait les morts.

Les Samaritains croyaient à la résurrection des morts du temps de Jésus ; néanmoins Méandre, que nous avons cité et qui était de cette secte, pensait que ce dogme n'était qu'une allégorie ; son dogme théosophique se basait sur cette opinion.

Mais revenons à notre Divin Maître.
Sa doctrine n'admettait pas la Bible telle que l'interprètent les Chrétiens d'aujourd'hui ; ses exceptions sur son contenu et ses interprétations furent même une des causes de la haine que lui portaient les Pharisiens.

Les critiques soutiennent que Jésus était d'avis que l'on n'avait pas besoin d'interprète dans la lecture qu'il prescrit du Testament donné par Dieu, qu'il fait parler ainsi : «  C'est moi qui vous aiderai à l'entendre ; je n'ai pas besoin d'interprète. Je savais ce que je faisais en donnant ma parole aux hommes, mieux que ceux qui veulent l'expliquer ; j'ai prévu tout. Soyez assurés que
tout homme qui lira mon Ecriture pour s'instruire, ne pourra jamais errer. » De son vivant Jésus s'était opposé aux querelles des théologues ; il disait que l'Ecriture-Sainte était donnée par Dieu, comme un bâton aux aveugles pour se conduire, et que les théologues enorgueillis de le tenir en main, se disputaient souvent sur sa longueur et sa grosseur, et finissaient toujours par se battre.

Jésus, ou pour mieux dire, les Evangélistes, ont désigné un livre (la Loi et les Prophètes) comme le code du dogme des Israélites; les historiettes profanes qu'on lit actuellement dans la Bible, sont étrangères à ce qu'indique son ancien titre, outre que quelques-unes sont souvent absurdes et même indécentes.

C'était ce livre de la Loi et des Prophètes, suivant le Deutéronome, VI, v. 4, que le peuple d'Israël devait méditer sans relâche, et qu'on devait enseigner aux enfans , afin de graver dans leur cœur les commandemens de la Loi.

On devait les inscrire sur les poteaux des maisons et sur les portes. Cette Ecriture-Sainte devait servir, suivant le sage instituteur, à ce qui est le plus nécessaire dans la vie, à la gloire de Dieu , père des hommes, et à la direction de nos actions.

Outre que Jésus n'admettait pas la Bible telle que les Pharisiens l'entendaient, il ne suivait pas les préceptes du Décalogue en ce qui regarde la sanctification du sabbat, comme il est dit au ch. III, v. 14 : « Mais le septième jour est le repos de l'Eternel ton Dieu, tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes. »

II fut
accusé avec ses Disciples par les Pharisiens de transgresser la loi de Moïse sur la sanctification du sabbat. S Luc, ch. VI, v. 1-2. Ce délit était prévu par le code mosaïque, et Jésus devait être lapidé. Il se justifia par les exemples de David et de tous les Sacrificateurs, qui tuaient les victimes le jour de sabbat. Observons que, dans l'Evangile de St Mathieu , au ch. XII, v. 8, Jésus interpellé sur cette question, répondit : « Car le fils de l'homme est seigneur même du sabbat. » Ce qui veut dire, d'après les accusations dont il était l'objet, sur le précepte de sanctifier ce jour, qu'il pensait que l'homme a le droit de le célébrer ou non.

Le chef d'accusation de Jésus était cette transgression : ceux qui écrivirent les Evangiles et les Actes des Apôtres, nous apprennent qu'il fréquentait régulièrement les Synagogues et le Temple avec les autres Juifs le jour du sabbat : ce jour-ci Jésus enseigne et est honoré en Galilée (Luc, ch, IV, § 15) : dans ce jour il entre dans la Synagogue de Nazareth, lieu de sa naissance (Luc, ch, IV, § 16). A Capharnaum Jésus prêche sa doctrine le jour du sabbat (Luc, ch, IV, § 17).

Il paraît que les prêtres juifs ne se contentèrent ni des raisons de Jésus ni de ses marques extérieures de dévotion ; la violation du sabbat étant évidente, elle méritait d'après leurs principes une punition exemplaire (96).

Les Grands-Prêtres et les Sacrificateurs juifs, pour obtenir la mort de Jésus, l'accusèrent de prêcher une doctrine contraire aux lois mosaïque et civile ; ils la demandèrent et l'obtinrent. Leur haine poursuivit Jésus jusqu'au tombeau et au - delà. Un des Evangélistes nous rapporte que les Sacrificateurs demandèrent à Pilate, le lendemain de l'enterrement de Jésus, de placer une garde à son tombeau, de crainte que ses Disciples et ceux qui suivaient le dogme de la résurrection, n'emportassent le corps mort du crucifié et ne répandissent la nouvelle d'une résurrection imaginaire ; assurant que cette imposture produirait de plus extravagans effets parmi ses Sectateurs, que toutes celles qu'il débitait de, son vivant, par exemple, quand il voulut se faire passer pour le Fils de Dieu et le Roi des Juifs.

Dans le même Evangile, on lit que
les Sacrificateurs donnèrent de l'argent aux gardes, afin qu'ils eussent soin de répandre que les Disciples de Jésus avaient emporté et caché son corps, et que ce bruit étant répandu, la résurrection de Jésus ne fut pas crue par beaucoup de ses Disciples (97). Les Sacrificateurs juifs, après la mort de Jésus, conservèrent un pouvoir incroyable sur le peuple. Aux Actes des Apôtres, ch. V, 15-25, on lit que l'Apôtre Pierre faisait des miracles et enseignait le peuple ; les Sacrificateurs le firent enfermer dans la prison publique, mais l'Ange du Seigneur lui ouvrit les portes de la prison. Pierre rendu à la liberté, se mit de nouveau à prêcher près du Temple ; alors les Sacrificateurs le firent derechef enfermer dans la prison.

Les Actes n'indiquent pas comment il en sortit la seconde fois, mais ils disent seulement qu'à la suite de ce second emprisonnement, il prêcha encore dans le Temple même. Alors les Sacrificateurs eurent recours à un autre expédient; ils firent sortir Pierre et ses Disciples avec ordre de ne plus enseigner la résurrection des morts, et de ne plus parler au nom de Jésus. Le zèle de cet Apôtre se trouvant arrêté dans sa mission à Jérusalem, il porta ailleurs la doctrine de notre Divin Maître. On croit qu'il fut crucifié à Rome, et qu'on lui fit subir le supplice selon les lois des Juifs. Nous rapporterons par la suite l'opinion d'un auteur, qui regarde St Pierre comme un être allégorique. Nous le répétons, nous avons bien des rites et degrés qui rappellent notre Divin Maître Jésus, la cène, la passion et sa résurrection; ce qui est observé par les Bons-Cousins et presque par tous les Roses-Croix : nous donnons une planche cabalistique qui fait voir la fusion de l'Ancien et du Nouveau-Testament, la résurrection occupe le faîte de la pyramide.
On lit dans les Actes des Apôtres, v. 28 , que St Paul voulant soutenir
le dogme de la résurrection des morts dans Jérusalem, fut battu de verges par ordre du Tribun, à l'instance des prêtres juifs, qui voulaient arrêter une telle doctrine. Paul s'étant déclaré citoyen romain, on sursit à son supplice ; il se fit alors conduire dans le Temple Saint, où il voulut persuader de sa croyance les Sacrificateurs et les Pharisiens ; mais il eut contre lui l'opinion des prêtres, et Ananias, leur prince, lui fit donner un soufflet et le chassa du Temple.

Dix-neuvième partie

Notes

94 Il paraît que c'est d'après ce fait qu'on a adopté cet adage : Nemo prophète in patria. Remarquons à ce propos l'exemple de modération que donna notre Divin Maître à ses incrédules concitoyens ; il ne fait pas pleuvoir le feu du ciel sur la ville coupable. Ennemi de la persécution, il ne l'ordonna jamais pour opinions religieuses ; il se borne à dire à ses Disciples, quand ils rencontreront un incrédule : Sit tibi sicut ethnicus et publicanus; ou bien, il leur prescrit « de les quitter, en secouant la poussière de leurs souliers.» Voilà la seule peine civile qu'il ait jamais infligée.

95 C'est ce qui explique l'existence de deux religions en Egypte et à la Chine : une pour le peuple, remplie de toutes les extravagances possibles ; l'autre toute simple, pour les hommes éclairés et les initiés.  

 96 Après la mort de Jésus, on voit, par les Actes des Apôtres, ch. XIII, § 14 et 44 ; ch. XIV, §V.1, et ch. XV, § 21 , que Pierre et Paul fréquentaient la Synagogue le jour du sabbat. Le Concile de Jérusalem, qui est le premier de la chrétienté, n'a pas parlé du dimanche. Dans ce Concile, les premiers Chrétiens-Juifs, pour faciliter l'admission des acolytes, établirent qu'il n'était pas nécessaire de la circoncision pour entrer dans la fraternité ; ici on ne parle point du dimanche qui dut être établi comme jour de fête bien postérieurement à ce Concile. Quelques critiques en trouvent la cause dans ce que les Chrétiens, par la suite des temps, établirent ce jour-là pour représenter leurs mystères, comme étant celui où, selon la Bible, la lumière fut créée ; ce qui aurait encore une analogie apparente avec le culte du Soleil.

Il paraît que
les Juifs-Chrétiens de Rome l'admirent fort tard ; on se fonde sur ce que Joseph n'a pas parlé de cette innovation. Tertullien, dans son Apologie des Chrétiens, ch. XXI, dit : Que les Chrétiens s'assemblaient le jour du Soleil au matin pour vaquer aux exercices religieux, en haine des Juifs qui se rassemblaient le jour du sabbat. Les Chrétiens ne devaient pas s'abstenir du travail ce jour-là, pour ne pas imiter les Juifs. Justin , dans son Apologie à Marc-Antoine, qu'il publia vers la moitié du 2eme siècle, nous détaille ainsi les occupations des fidèles de la première Eglise, le jour du Soleil, « Réunions publiques des fidèles, lecture des écrits des Apôtres, des Evangélistes, oblation du pain et de l'eau , prière, action de grâce, collecte libre en faveur des pauvres, des veuves et des frères emprisonnés. » Tertullien en dit autant quarante ans après Justin. Au 4.me siècle, Constantin, tant pour marquer son attachement aux prêtres chrétiens que pour augmenter sa puissance, fit une loi de l'empire du précepte créé par le clergé, de célébrer la fête dominicale. Les prêtres, après cette époque, surent retenir leurs croyans dans une occupation spirituelle toute la journée ; les Chrétiens s'accoutumèrent à ne plus travailler le dimanche. Des gouvernemens fléchirent devant le Sacerdoce, et l'on voit, même de nos jours, que le lord-maire, à Londres, punirait celui qui chanterait ou jouerait le dimanche.
On s'abstenait de tout travail ce jour-là ; l'ouvrier, après qu'il a été au sermon, dépense le gain de la semaine au cabaret, et arrive, à la fin de ses jours , dans la misère. Si l'on observait l'esprit de la doctrine de Jésus, l'obligation du repos, le sabbat ou le dimanche cesserait, l'aisance remplacerait la pauvreté, comme on le voit dans des cantons suisses et allemands, où on a adopté ce principe. S'il faut des jours de repos aux hommes laborieux, et après des occupations une distraction agréable, il faut aussi que ces jours soient offerts et non commandés, et qu'ils ne soient pas trop fréquens. A Macao, qui n'est pas éloigné des Philippines, les Portugais ont le dimanche tel jour, tandis qu'aux Philippines les Espagnols ont le samedi au même jour. Les premiers y arrivèrent par l'Orient et le cap de Bonne-Espérance, et les Espagnols par l'Occident et la mer du Sud. — Si deux Juifs eussent pu, en partant de Jérusalem, faire le tour de la terre, l'un allant par l'Orient, l'autre par l'Occident, de retour chez eux, le premier aurait fêté le dimanche pour le samedi ; car marchant vers l'Orient, à chaque 13eme degré il aurait gagné une heure, et vingt-quatre après avoir fait le tour de la terre : il aurait donc vu le Soleil un jour de plus qu'à Jérusalem. L'autre aurait fêté le vendredi, et il l'aurait pris pour le sabbat, par la raison inverse ; que de querelles alors à Jérusalem ! car il y aurait eu trois jours de sabbat l'un après l'autre.

97 C'est un fait assez remarquable de trouver même les Disciples de Jésus aussi peu persuadés de sa divinité et de ses miracles, à ces époques et au commencement de la nouvelle religion.

 

Posté par Adriana Evangelizt

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 14:24

 

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

17ème partie

16ème partie

15ème partie

14ème partie

13ème partie

12ème partie

11ème partie

10ème partie

  1ère partie

CHAPITRE XI


Jésus a enseigné la Résurrection. — Jean enseignait la Pénitence, la Purification ou le Baptême. — Histoire de différentes Colombes. — Elisée a pratiqué la Purification par les Eaux du Jourdain. — Doctrine de Jean tolérée par les Pharisiens. — Manière dont s'administre le Baptême en Egypte et en Grèce. — Consécration de l'Eau. — Attributs donnés à différentes Eaux de rivières dans l'Antiquité. — Analogie du Baptême avec une cérémonie maçonnique.


L'APOCALYPSE parle de deux Résurrections. D'après tous les Evangélistes, Jésus enseigna la Résurrection : cette doctrine ne fut suivie ni par les Pharisiens, ni par les Saducéens, qui, du temps même de Jésus, la regardaient comme fabuleuse.

Jean le baptiseur enseignait la Pénitence, et pour purifier les croyans il les faisait plonger et baptiser dans le Jourdain. Les Juifs étaient obligés de se laver souvent pour satisfaire à leurs cérémonies. Jésus, pour donner une preuve qu'il admettait ces purifications, se fit baptiser par Jean. Après cette soumission de Jésus aux pratiques de Jean , on lit dans les Evangélistes que ses Disciples baptisaient du côté opposé au Jourdain ; tous ces différens baptiseurs
ne s'inquiétaient nullement de quelle croyance étaient leurs nouveaux prosélytes (88).

Observons que Jésus n'a jamais baptisé personne ; St Jean l'Evangéliste le dit positivement, Ev., ch. IV, v. 2. Les Actes des Apôtres et les trois autres Evangélistes
gardent le silence sur ce fait. Il est clair que si ces Evangélistes en eussent eu connaissance, ils ne l'auraient pas passé sous silence.

A cette époque, il s'était introduit quantité de missionnaires baptiseurs en Judée, en Syrie et en Arabie, les uns acquéraient quelque réputation , tandis que les autres n'obtenaient guère de crédit ; par exemple, Méandre, le principal Disciple de Simon le Magicien, se disait envoyé par la Vertu inconnue pour le salut des hommes, et enseignait que tous pouvaient être sauvés s'ils se faisaient baptiser par lui et en son nom ; que son baptême était la vraie Résurrection, et que ceux qui le recevaient seraient immortels ; malgré ces belles promesses, ce baptiseur n'eut pas beaucoup de Disciples.

Les bassins à l'entrée des Temples, les aspersions, les eaux lustrales, le baptême, ont existé chez les Grecs, chez les Egyptiens et les Romains. Le baptême avait pour objet la propreté et la santé.

L'eau sert partout à laver et à nettoyer : l'on sait que la peau des enfans est longtemps imprégnée du sédiment des eaux de la matrice, pia mater ; par cette raison et autres, les enfans, dans leur premier âge, sont sujets à des éruptions cutanées
. Les prêtres, les mages, les devins anciens, qui profitèrent toujours de l'ignorance du peuple, purent, en saisissant des circonstances favorables, mettre du mystère à une lotion naturelle et nécessaire.

Les immersions dans l'eau et les bains servent, dans les pays chauds, à entretenir la transpiration si nécessaire à la santé de l'homme. On se demande de nos jours, en Egypte et en Orient : avez-vous bien sué ? au lieu de se servir de
la formule bannale usitée en Europe : comment vous portez-vous ? Moïse et Mahomet firent de l'immersion dans l'eau un des articles essentiels de leur loi : ils en firent un rite, persuadés que les ablutions étaient le seul moyen de maintenir la santé dans un pays chaud.

Ceux qui ont retrouvé toutes les pratiques chrétiennes dans la Bible , prétendent que le baptême a été prophétisé par le Tibulle israélite, Ezéchiel, qui dit au ch. XXXVI, § 26 : « Et je répandrai sur vous des eaux nettes, et vous serez nettoyés ; je vous nettoyerai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. » Des Chrétiens ont trouvé que
le baptême était une institution bien antérieure à la prophétie d'Ezéchiel ; car, St Paul dit que les Juifs furent baptisés sous Moïse en traversant la mer Rouge ; Jean, en imitation de ce baptême maritime, baptisait le long du Jourdain, et transmit cette cérémonie aux Chrétiens hébraïsans. Un de leurs livres les plus respectés, dit que celui qui a été baptisé sans être circoncis, n'est pas moins fidèle que celui qui a été seulement circoncis : ce qui est répété par les Juifs talmudistes. (Voyez le Talmud, au Traité Jebahmmoth , distinction Hacholetz. ) Homère nous indique que cet usage de la purification par l'eau était établi de son temps. Les Grecs, après un homicide involontaire, s'expatriaient pour se faire expier chez ceux qui voulaient leur rendre ce service.

Apulée fut purifié par les eaux lustrales avant d'être initié. Lucien fut conduit au Tigre par le prêtre chaldéen, avant de descendre aux enfers. Néanmoins des hommes célèbres de l'antiquité
se moquèrent justement de ceux qui pensaient se purifier des souillures de l'âme en se plongeant dans l'eau ; nous nous bornons à indiquer Stace et Julien. La purification par l'eau aux initiations payennes était commune pour tous ; c'est ce qui explique pourquoi St Cyrille ne voulait pas qu'on parlât de la purification chrétienne par l'eau, ou du sacrement de baptême en présence des payens, car ils le tournaient en dérision.

Pierre Martyr, membre du conseil des Indes sous Charles V, ensuite sous Philippe II, homme de la plus haute considération, assure qu'au Yucatan, lors de la découverte de l'Amérique espagnole , on apportait l'enfant au Temple payen, où le prêtre lui versait sur la tête de l'eau destinée à cet usage, et c'était dans cette circonstance qu'on donnait un nom à l'enfant, et qu'
aux Canaries les femmes remplaçaient les prêtres dans la même fonction.

Chez les premiers Chrétiens, le baptême était
le gage, le sceau à l'aide duquel on était admis à la fraternelle association. Les initiés qui possédaient des terres et des maisons les vendaient, et en apportaient fidèlement tout le prix aux pieds des Apôtres.

Les prêtres de Rome ont raison de vanter cet âge d'or et cette cérémonie. Dans nos tableaux, sculptures et gravures, on représente Jésus tenant ses mains croisées sur la poitrine (comme dans le signe du bon pasteur chez les Rose-Croix), et saint Jean versant de l'eau sur sa tête ; on place au-dessus une Colombe ; la scène est au milieu du Jourdain. Cette Colombe, rayonnante de lumière, représente le Saint-Esprit (89). Les critiques observent que bien des Colombes jouérent un grand rôle dans les chroniques théosophiques.

Une Colombe sort de l'Arche de Noé, et lui apporte
une petite branche de l'arbre consacré à Minerve. Sémiramis (mot qui signifie Colombe) est nourrie par des Colombes, et, en reconnaissance, lorsqu'elle monta sur le trône, elle plaça cet oiseau sur ses étendards. Après sa mort, les Assyriens l'adorèrent sous le symbole d'une Colombe (90), comme le rapporte Diodore de Sicile, liv. II,pag. 65-92.

C'était une Colombe qui donnait les oracles célèbres de Dodone ; cette
Colombe avait des autels, des sacrifices, des grands-prêtres, des grandes-prêtresses ; ses pompes étaient majestueuses, son culte imposant. Le symbole de la paix, de l'amitié, de l'amour le plus pur, a été vénéré et divinisé avant que les Juifs-Chrétiens en fissent la troisième personne de la Trinité.

Les
prêtres d'Ammon sont avertis par des Colombes de l'arrivée d'Alexandre, qu'ils saluent fils de Jupiter ; ayant su par ce moyen l'objet du voyage d'Alexandre, ils purent en imposer aux crédules.

Une Colombe, symbole du Saint-Esprit, troisième personne de la Trinité, est présente à l'annonciation de la Vierge. Une Colombe assiste à la miraculeuse conception de Marie.

Une Colombe personnifiant la troisième personne de la Trinité, paraît au milieu de la première assemblée chrétienne, qui reçoit le Saint-Esprit.

Une Colombe, en 4g6, apporta du paradis à saint Remy, évêque de Reims, l'huile sainte destinée à sacrer Clovis, Roi de France, que quelques auteurs cependant prétendent être
mort payen. C'est avec les restes de cette huile qu'on a sacré depuis les Rois de France (91).

Une quantité de Colombes apparaissent encore, et sont rappelées dans les légendes des saints (92).

Une Colombe allait instruire Mahomet des volontés divines.

Des Colombes entretenaient la correspondance des califes de Bagdad avec ceux du Grand-Caire, quoiqu'éloignés de 3oo lieues.

Dans la vie de
notre Divin Maître Jésus, on remarque que (93) la cérémonie du baptême, introduite par Jean , a délivré Jésus des importunités des prêtres et des Pharisiens. Un jour, Jésus interrogé par quelques-uns d'eux, qui lui demandaient de quelle autorité il prêchait et enseignait le peuple, pénétra aisément le fond de cette demande, qui tendait à le convaincre d'abus ou d'illégitimité ; car, selon la loi de Moïse, aucune autorité humaine ne pouvait lui accorder une telle fonction, n'étant pas de l'Ordre des sacrificateurs et des prêtres, seuls chargés de l'instruction publique, des mystères et cérémonies religieuses. Il ne pouvait non plus répondre que sa prédication était un ordre de l'autorité divine ; car elle était opposée aux lois reçues. Jésus éluda la question par une demande embarrassante qu'il fit à son tour aux Pharisiens. Il leur demanda au nom de qui Jean baptisait sans que personne s'y opposât.
 

Les Pharisiens savaient que toutes les institutions juives leur venaient de l'Egypte. Ils savaient que la loi de Moïse ordonnait de fréquentes ablutions, nécessaires dans leur climat; ainsi ils ne pouvaient s'opposer au baptême de Jean, fondé sur les rites mosaïques et égyptiens, et qui ne différait de ceux-ci que dans les formalités. Jean prescrivait à ceux qui voulaient se purifier par l'élément de l'eau, de se plonger tout nus trois fois dans le Jourdain, et il leur versait de l'eau sur la tête, pendant qu'ils tenaient les mains croisées sur la poitrine, en forme de croix de Saint-André d'Ecosse.

Le Canon 49 des Apôtres ordonne trois immersions : telle était l'opinion de Tertullien, d'Anastase et d'Ambroise Augustin.

Ce fut le péril auquel on exposait les enfans dans les pays froids, qui
engagea l'Eglise de Rome à réformer le baptême de Jean, en lui substituant les cérémonies qui se pratiquent de nos jours; on s'est peu-à-peu relâché de l'ancien rigorisme, et on baptise même avec de l'eau chaude.

Tertullien, de Prescriptione, ch. 4o , dit que les prêtres de Mythras promettaient la délivrance des péchés par l'aveu des péchés et par le baptême. Ils marquaient leurs croyans au front avec le crême.

La cérémonie du baptême se pratiquait aussi dans les mystères de Mythras ; elle faisait allusion à une nouvelle régénération. Ce culte était très répandu. Les Apôtres adoptèrent, après Jean, cette cérémonie, quoique
St Paul, qu'on peut regarder comme l'Apôtre qui a établi les règles du Christianisme en Grèce et en Italie, en s'en rapportant toutefois à ce qu'on a écrit de lui, paraisse n'avoir pas suivi rigoureusement cette innovation juive, car il ne voulut pas faire baptiser les Corinthiens.

Dans les Actes des Apôtres, ch. XVI, v. 1 et suivans, on lit : « Que St Paul se préparant à la prédication,
adopta pour Disciple Timothée, fils d'une Juive et d'un Grec ; et pour attirer les Juifs à son Evangile, il circoncit lui-même Timothée, afin de satisfaire à la loi mosaïque. »

Dans sa première Epître aux Corinthiens, v. 14, St Paul se glorifie de n'avoir baptisé d'autre Corinthien que Crispus Gajus, de la famille de Stephanos : il paraît même
qu'il regardait le baptême comme une cérémonie indifférente, car il dit qu'il ignore s'il en a baptisé d'autres, déclarant qu'il fut envoyé par le Christ pour évangéliser, et non pour baptiser. Si on veut jeter un coup-d'oeil sur l'Histoire Grecque de ce même temps, on y voit que les initiés aux grands mystères d'Eleusis, auxquels les seuls Athéniens pouvaient être admis, étaient obligés de se purifier auparavant dans le fleuve Ylyssus, qu'ils devaient offrir des sacrifices et vivre dans la continence pendant un temps fixé.

Dans la cérémonie de Memphis, lors de l'initiation aux mystères, les néophytes devaient être nus jusqu'à la ceinture ; on les faisait approcher de la mer d'Airain remplie d'eau, dans laquelle l'Hidranos ou prêtre baptiseur, avait jeté de l'orge, du sel et du laurier pour la consacrer ; on faisait en sorte que l'acolyte y plongeât les mains, et pendant que le prêtre lui versait de l'eau sur la tête, il lui soufflait l'esprit divin en faisant des prières. Nous avons la même cérémonie dans l'Ecossais et autres Ordres.

Les Grecs, au lieu de la mer d'Airain dans certains Temples, et prés de certaines Divinités, se servaient d'un vase appelé Trépied, qui était destiné chez les uns,
à-peu-près comme chez les Juifs, à laver les entrailles des victimes, et chez d'autres à contenir les libations : on les nommait trépieds, parce qu'ils étaient portés par trois pieds.

Dans les initiations aux grands mystères d'Eleusis, outre le baptême, il y avait encore les eaux lustrales ; l'acolyte portait,
pendant l'initiation , une couronne de myrthe, et prenait de l'eau sacrée en entrant dans le Temple. Les anciens Romains avaient leur eau lustrale dont leurs prêtres se servaient pour faire des aspersions dans certaines circonstances. Ces mêmes prêtres, au lieu de faire ces aspersions sur leurs Empereurs, les faisaient sur les viandes qui leur étaient servies. Cette cérémonie avait une grande affinité avec celle des Egyptiens ; le culte catholique l'admit également. Les prêtres égyptiens y éteignaient un tison ardent, qui était sacré ; les prêtres de Jésus y plongent un flambeau en cire, en exorcisant l'eau et les ingrédiens qu'on y a jetés , comme le sel ; après quoi ils soufflent dessus.

Les premiers ont regardé les eaux du Nil comme purifiantes quelques minutes avant la mort d'un Roi, dans sa dernière agonie ; en cet état, il recevait du prêtre purificateur une ablution dans cette eau :
nouvelle preuve que les prêtres presque partout ont cherché à dominer les souverains, en influençant leur naissance, leur sacre et leur mort. Hammer, Min. de l'Orient.

C'était sous le signe du Canope que les Chrétiens orientaux étaient dans l'usage de puiser de l'eau à minuit, le 6 janvier, en mémoire du baptême de Jésus et de la purification des eaux qui en fut la suite ; l'eau ainsi puisée était conservée dans deux grands vases de terre, plus larges par leur sommet que par leur base, et qu'on plaçait dans les Eglises, l'un au nord, l'autre au midi,
comme dans les mystères égyptiens, où l'acolyte allait de l'un à l'autre réservoir, en faisant des prières pour sa purification.

Les aspersions que l'on pratique dans certains endroits, lorsqu'on entre dans une église, rappellent les aspersions auxquelles les Egyptiens étaient soumis, lorsqu'ils se présentaient devant un de leurs prêtres. Or, si Moïse avait prescrit de fréquentes ablutions ou des bains,
les Pharisiens ne pouvaient pas trouver le baptême de Jean en contradiction avec les anciennes lois qui prescrivaient des ablutions avec certaines formalités ; il n'y avait pour lors que quelque différence dans la cérémonie, et quoique les Pharisiens fussent contraires à toutes les innovations, ils ne pouvaient pas regarder celle-ci comme en étant une, d'autant plus que Jean était fils de Zacharie, prêtre juif, et ces prêtres disaient qu'ils conservaient après Moïse la loi orale qui n'était pas écrite. Jean avait pu persuader au peuple que son baptême était d'institution divine, et qu'il était fondé sur les lois orales mosaïques. Les Pharisiens, quoiqu'ils désapprouvassent cette cérémonie, ne pouvaient pas s'y opposer, ni la censurer, car ils se seraient attiré l'inimitié du peuple. Ils répondirent donc à Jésus, qu'ils ignoraient au nom de qui Jean baptisait ; et de cette manière, notre Divin Maître ne fut plus obligé de répondre à leurs questions.

Dans nos mystères, nous conservons le souvenir de la cérémonie du baptême antique et moderne, dans le degré du Grand-Architecte et dans plusieurs autres Ordres et rites. Le Tout-Puissant fait approcher le néophyte de la mer d'Airain ; en lui versant de l'eau sur le côté gauche, il lui dit : Soyez purifié. Et dans les instructions du premier degré, dans plusieurs rites, on demande à l'Apprenti : D'où venez-vous ? A quoi la réponse uniforme est : De la Loge Saint-Jean ; voulant dire par-là, qu'il vient d'être purifié par l'élément eau, et par les eaux  baptismales. Nous donnerons la cérémonie du baptême maçonnique.

C'est par cette raison qu'on a établi dans différens rites et grades, la commémoration de St Jean-Baptiste et de St Jean l'Evangéliste. Ces deux fêtes de la chrétienté, qui tombent aux solstices, sont aussi les plus solennelles de la Maçonnerie ; c'est en leur honneur qu'on a établi et nommé les degrés de l'Aigle-Noir, de l'Aigle- Blanc, de l'Aigle - Rouge, et que Zinnendorf a nommé son sixième degré, qui est le premier de son chapitre, le Favori de St Jean. On a établi aussi en leur honneur le degré de Favori de St Jean, ou du Cordon-Blanc, dont le rite fut institué par Charles XII, roi de Suéde ; cette commémoration se trouve dans d'autres Ordres et rites, et même dans les sceaux du 62eme degré de l'Ecossais ancien et accepté.

Dix-huitième partie

Notes

88 Les Disciples de Jean et de Jésus ne s'occupaient aucunement à demander de quelle religion étaient ceux qui demandaient à être baptisés, ni celle de leurs parrains. Aujourd'hui, en France, et même en quelques endroits de la Belgique, les prêtres renchérissent leur eau lustrale, la refusent aux enfans dont les pères ou parrains ne seraient pas inscrits sur leur livre d'or.

 89 Cette méthode de baptême ne fut pas celle à laquelle s'est soumis Jésus-Christ. Le baptême de Jean s'accomplissait par trois immersions entières du corps. (Voyez ce que les Saints-Pères en écrivirent.) Si la cérémonie se pratiquait ainsi, Jésus a dû se soumettre à ces immersions.  

 90 L'Ecriture-Sainte, dans Jérémie, conseille aux Hébreux de fuir la colère de la Colombe, c'est-à-dire des Assyriens, qui portaient une Colombe dans leurs étendards de guerre

 91 Quoique Clovis eût une grande confiance dans l'évêque saint Remy, son armée ne partageait pas son enthousiasme. On lit dans les Observations sur l'Histoire de France, par Mably, que ce même Clovis ayant fait un butin considérable après le gain de la bataille de Soissons, on procéda à son partage avec l'armée. Le sort devait assigner les lots. Parmi les objets destinés au partage, il se trouvait un vase très-précieux enlevé à la cathédrale de Reims. L'évêque envoya un exprès au Prince, pour en obtenir la restitution. Clovis proposa à l'armée assemblée de lui assigner ce vase en sus de sa part. Un soldat, auquel cette demande déplaisait, s'approcha du vase, lui donna un grand coup du tranchant de son ëpée, et le mit en morceaux, afin qu'il fût partagé avec le reste. Le roi de France n'osa pas se venger de ce procédé. Après ce fait, il paraît bien difficile de penser que les anciens soldats français aient cru réellement aux miracles de saint Remy, de la Colombe et de la Sainte-Ampoule.

92 Dans des RRet autres grades, on retrouve encore l'emblème de la Colombe.

93 Au livre II des Rois ,v. 1, 2, 3, on lit qu'un certain Naaman, Syrien, qui était très lié avec son Roi, étant attaqué de la lèpre, se présenta à la porte de la maison d'Elisée, Prophète juif, pour en être guéri. Elisée lui prescrivit de se baigner sept fois dans le Jourdain ; après ces ablutions, il guérit. Comme les Juifs étaient toujours en proie à cette maladie, il aurait pu se faire que cette eau eût, dans certaine saison, cette propriété, ce qui aurait donné lieu au baptême de Jean. Les instructions de quelques degrés maçonniques rappellent la guérison de Naaman par Elisée.

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 13:46

 

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

16ème partie

15ème partie

14ème partie

13ème partie

12ème partie

11ème partie

10ème partie

  1ère partie

CHAPITRE X

2ème partie

Il est impossible de se faire une idée des efforts que les prêtres de Rome font en tous les pays pour arrêter le progrès de ces deux institutions utiles, et avec quelle hypocrisie ils ont combattu le droit public des gouvernemens sur l'instruction publique, sous prétexte qu'il ne peut produire que des Chrétiens peu dévoués au papisme. Ils s'efforcent de faire croire que l'enseignement civil et religieux leur doit appartenir.

Dans plusieurs chapitres de la Bible, on remarque
des traces de l'opposition des prêtres à l'instruction publique. Remontons à la source : examinons la cause de la condamnation des hommes et du péché original tant prôné par les orateurs de Rome moderne ( 83) ; Eve fut condamnée, Dieu augmenta son travail et sa grossesse, elle dut enfanter avec douleur ; Adam ne put manger les fruits de la terre, qu'en travaillant tous les jours de sa vie. (Genèse, ch. III, 16-17.)

Les
prêtres chrétiens, s'appuyant de ce passage de la Bible, voulurent qu'Adam et Eve fussent condamnés, avec toute l'espèce humaine qui en est (84) dérivée, à une damnation éternelle dans leur enfer ; néanmoins la peine infligée regarde le cours de la vie mortelle, elle ne va pas plus loin. Examinons la légende : Adam et Eve, après leur création, se trouvant dans une parfaite innocence, d'après le conseil d'Arym (85), qu'ils crurent
un animal prudent et ami, cherchent à s'instruire, à s'éclaircir et à connaître la science du bien et du mal. Cette punition est taxée d'absurdité par les critiques de cette Bible écrite par les Lévites. On sait que l'ignorance dans le peuple était le levier de leur pouvoir. C'est Dieu même que le sacerdoce fait parler ; il défend à Adam et Eve de manger du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal ; c'était bien plutôt le cas de récompenser nos premiers pères de leur bonne volonté de s'instruire, pour savoir comment, dans leur vie, ils devaient se conduire pour embrasser le bien et pour fuir le mal : peu importe aux Lévites que Dieu paraisse injuste, ils veulent dominer, l'ignorance doit être ordonnée sous cette étrange allégorie. La Bible est regardée comme contenant des tableaux licencieux ; car, quel libertin, par exemple, oserait, de nos jours, se servir des expressions du prophète Ezéchiel, ch. XXIII, $ 20, où il peint la dissolution des femmes juives? Il parle de la femme Ahole, pour indiquer les femmes de Samarie , et de la femme Aholiba , pour caractériser les femmes de Jérusalem. « Et Aholiba s'est rendue amoureuse de ses fornicateurs, la chair desquels est comme la chair des ânes, et dont la force égale celle des chevaux. »

Nous ne croyons pas que la défense de lire la Bible que fait la cour de Rome, soit
la conséquence des obscénités qu'elle contient ; nous croyons qu'elle est la suite de cette grande vérité, que toute religion qui n'est plus mystérieuse, cesse d'être religion ; or, la religion de Rome étant fondée sur la Bible, il est naturel que cette lecture soit défendue. Cette vérité est prouvée par une infinité d'exemples dans d'autres religions. Les prêtres
égyptiens avaient fait un crime au peuple d'apprendre à lire
; ils avaient trois sortes d'écriture, c'était comme un triple rempart qui cachait les mystères de la religion à la curiosité des profanes. Les prêtres égyptiens montraient en pompe au peuple les livres d'Hermès, mais ils ne les lui communiquaient jamais. (Elian. Var. , Hist. XIV. )

Les Druides établissaient que
le plus grand des crimes était de s'occuper d'écrire en fait de religion ( Museum Cusicum, Romœ 1780.)

La lecture des Vides n'est
permise qu'aux Brames. Ils punissent ceux qui enfreignent cette loi en lui versant dans la boucbe de l'huile ardente. (Asiat. Res. II, 340, 346.) Les prêtres chrétiens ne se servent partout que de la langue latine, langue morte et défigurée où on la parle, ignorée par la généralité des peuples de la terre, et qui n'est plus guère que l'apanage des séminaires et de quelques savans. Les prières et la Bible doivent être en latin, Rome a toujours défendu qu'on priât dans une langue vulgaire : le peuple ignore ce qu'il demande à Dieu, ou ce que signifient les paroles du mystère de la messe et autres. Malgré les efforts de ce parti anti-social, l'éducation civile s'avance, et la connaissance de la Bible se répand de plus en plus.

La Société Biblique d'Angleterre, dans son 22e rapport, publie le résultat de ses opérations depuis sa fondation : elle a émis 4 876 722 Bibles et Nouveaux-Testamens, et en fit imprimer chez l'étranger 2 980 409, ce qui donne un total de 7 867 131, en 143 langues ou dialectes ; elle a employé près de
34 millions de francs dans cette noble entreprise formée de dons volontaires.

Alexandre, autocrate de toutes les Russies, chercha également à répandre la Bible, après l'avoir fait traduire et imprimer en 27 langues différentes, et la distribua parmi les peuples de son vaste empire. Le Missionary-Herald donne une lettre de Mme Henderson, qui constate qu'à la formation d'une Société Biblique à Novogorod, il y avait
plusieurs membres du clergé russe qui n'avaient jamais entendu parler de Bible, et se demandaient avec étonnement quel livre ce pouvait être? Voilà des prêtres chrétiens qui ne sortaient pas des Juifs ; néanmoins leur loi devait être entièrement orale.

Un calculateur prétend que, si la mission biblique dure, dans la même proportion, pendant cinquante années, il en résultera
un culte chrétien général dépouillé de fanatisme et réduit à sa simplicité première.

Nous avons dit que
les Papes les plus ambitieux défendirent le mariage (86) aux prêtres ; néanmoins l'Histoire de l'Eglise nous présente plusieurs Papes qui ne furent point de chastes célibataires. Sous Sergius III (87), pape, Théodora , femme de mœurs très-corrompues , gouverna Rome. Jean X fut nommé Pape à la faveur de cette Théodora, qui, au reste, n'était que sa maîtresse.

Un
Jean, fils du pape Sergius, et de Merovia, fille de la susdite Théodora, fut Pape et Vicaire de Jésus-Christ, sous le nom de Jean XI.

Jean XIII fut déposé du Saint-Siège à cause de son libertinage.

Benoît IX, élu Pape très jeune, eut des moeurs corrompues , vendit le pontificat pour de l'argent à Grégoire IV.

Le pape
Borgia, si connu par ses vices, eut de la dame Venozia quatre fils et une fille. ( Voyez l'Hist. Ecc., par Fleury ; les Annales de la Vertu, par Mme de Genlis ; l'Esprit de l'Eglise et l'Epître à St Pierre, par notre respectable Frère de Potter, et autres ouvrages.)

Voici comment s'explique le cardinal Baronius sur la corruption de Rome, et sur certaines élections des Papes :
« Quel horrible aspect ne présentait pas l'Eglise romaine au commencement du Xe siècle, lorsque
d'infâmes courtisannes disposaient à leur gré des sièges épiscopaux ! il est aussi horrible qu'effrayant à entendre, lorsqu'elles plaçaient leurs amans sur le trône de St Pierre, comme après fît Dona Maria Maldachini, la belle-sœur et la maîtresse de Jean-Baptiste Pamphili, laquelle, par ses intrigues, fit placer le Cardinal sur le siège pontifical en 1644, sous le titre d'Innocent X, de manière qu'on a appelé plusieurs Pontifes légitimes, qui n'étaient, dans le fait, que des intrus qui devaient tout à des femmes de mauvaise vie ; les canons, les décrétales, les anciennes traditions, les rites sacrés, étaient ensevelis dans le plus profond oubli ; la dissolution la plus affreuse, le pouvoir mondain, l'ambition de dominer avaient pris leur place. » Mais laissons là les représentans de Jésus-Christ : nous reviendrons à sa vie dans le chapitre suivant. 

Dix-septième partie

Notes

 

83 Les Pères de l'Eglise ont voulu faire croire que Dieu s'était soumis à la mort pour cette faute de nos premiers pères profanes Adam et Eve ; que la mort de Dieu-Homme causa la rédemption du genre humain, néanmoins les prêtres de Rome soutiennent que les hommes vont en foule dans l'enfer : Multi sunt vocati, pauci vero electi. Voilà un vrai mystère.

84 La plus grande partie des peuples de la terre a ignoré, jusqu'au 4.me siècle, la légende d'Adam et Eve.

85 Arym est le nom du Serpent tentateur : ce mot est oriental, et non pas égyptien. Nous avons vu que les Hébreux avaient adopté pour le mauvais principe, Typhon, qui est d'origine égyptienne. Quelle explication pourra-t-on donner au verset 15 du IIIe de la Genèse, où Dieu veut « mettre inimitié entre le Serpent et la Femme, et entre la semence du Serpent et celle de la Femme, et que la semence de la. Femme brisera la tête du Serpent, et le Serpent brisera le talon de la Femme ? » Ce verset ne peut être expliqué que par approximation et par une allégorie astronomique relative au Serpentaire et à la Vierge.

86 Un rite de Roses-Croix, en Allemagne, ne permettait pas l'admission d'un Maçon à cet Ordre, s'il était marié , à moins qu'il ne fût très âgé, ou qu'il ne vécût plus avec sa femme.

87 Son prédécesseur, Sergius II, a introduit l'usage de faire changer le nom aux Papes, qui s'appelèrent ensuite d'un nom pris à leur élévation, quittant celui de la famille et du baptême ; Sergius II avait honte d'être de la famille Osporci, qui signifie Gueule de cochon.

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des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

15ème partie

14ème partie

13ème partie

12ème partie

11ème partie

10ème partie

  1ère partie

CHAPITRE X

 1ere partie


Les Songes sont le dénouement de l'Evangile St Mathieu. — Conduite de Joseph envers son épouse. — Les Mages avertis par des songes. — Quelques réflexions sur l'Epiphanie. — La fuite de la Sainte-Famille en Egypte , représentée dans des Eglises. — Rapprochement des Mystères Chrétiens et Maçonniques. — Miracles de Jésus, celui des Noces de Cana. — Mariage ordonné aux Prêtres par la Loi de grâce. — Opposition de Rome. — Quelques légendes des Papes. — Leur opposition à la connaissance des Livres sacrés. — Peines anciennes portées contre les investigateurs audacieux des Doctrines sacrées. — La Bible très répandue aujourd'hui.

 

Les Juifs avaient toujours été maintenus dans leurs opinions religieuses par des fables et des prodiges ; l'Apocalypse et les Evangiles durent être remplis de saints, de miracles et écrits dans un style merveilleux. St Mathieu est, pour ainsi dire, forcé de se conformer au penchant des Juifs, et d'introduire dans son ouvrage des contes orientaux.

La crédulité et l'ignorance avaient porté les Orientaux à attacher
la plus grande importance aux songes ; les prêtres les exploitaient adroitement à leur avantage. Les historiens les plus accrédités nous donnent sérieusement pour véritables des historiettes prédites par des songes ; leurs écrits sont enrichis de circonstances toujours miraculeuses, et qui contredisent l'ordre éternel prescrit par la nature. Les premiers Pères de l'Eglise se servirent également du merveilleux : ils imitèrent les poètes qui donnaient un palais au sommeil, d'où sortaient les songes par deux portes, l'une d'ivoire , réservée aux songes légers et séduisans ; l'autre, de corne, d'où sortaient les songes accablans et sinistres. Ce sont des songes qui embellirent les premiers fastes chrétiens.

D'après l'Evangéliste Mathieu, St Joseph avait été fiancé à Marie :
il se refusait (77) à l'épouser, il voulait même la renvoyer secrètement. Un Ange apparaît en songe à Joseph, et lui dit de la prendre pour femme. Après cette apparition, Joseph , comme le rapporte le même Evangile , ch. 1, v. 18 - 25, épousa (78) Marie ; mais il n'eut aucune relation avec elle qu'après qu'elle eut enfanté son premier né Jésus, auquel les quatre Evangélistes canoniques donnent pour frères Jacques, Josué, Simon, Juda, et plusieurs soeurs ; ce qui prouve, selon les critiques des Evangiles, que Joseph, après le premier né de Marie, l'a traitée en bon et brave mari, et que sa femme, la Vierge-Mère , était très féconde.

D'autres critiques prétendent que cette histoire s'est passée autrement. Ils s'appuient du Protévangile de StJacques, surnommé le Juste, et frère du Seigneur, qui dit que
Joseph se plaignit au Grand-Prêtre de l'infidélité de Marie ; que le Grand-Prêtre leur fit boire les eaux amères ou de jalousie à tous les deux, et les envoya ensuite au désert pour faire leur mystérieux voyage; qu'en étant revenus sains et saufs, Joseph reprit sa très vertueuse femme.

Observons que, malgré la ferveur de quelques Chrétiens, ce ne fut
qu'après l'an 470 de notre ère, que Gnapheus, patriarche d'Antioche, nomma la mère de Jésus, mère de Dieu dans les prières chrétiennes, et invoqua son divin nom. Niceph, liv. XV, ch. 28. Ce fut le pape Sixte IV qui, le premier, établit dans l'Eglise romaine la fête du modèle des époux, St Joseph. Continuons de raconter les prodiges et miracles évangéliques.

Dans St Mathieu, des
Mages venant d'Orient vont demander à Hérode où se trouve le nouveau-né, Roi des Juifs. Hérode l'ignore; mais il leur rapporte un texte des Ecritures-Saintes qui parle du Messie qui devait naître dans Bethléem. Les critiques ne peuvent se persuader, en admettant même comme vrai tout ce que dit cet Evangile, qu'Hérode, qui était Iduméen, connût aussi profondément les Ecritures obscures des Hébreux. Enfin les Mages sortent de Jérusalem, et l'Etoile les guide derechef; tout d'un trait elle s'arrête sur l'étable où Jésus était né.

La légende de
l'Etoile flamboyante, qui devait briller plus que le Soleil, et qui guida les Mages ses adorateurs, près du divin Verbe, près de la Parole sacrée, près de la Vérité, se rapporte au mystère maçonnique de la recherche de la Parole perdue et de l'Etoile flamboyante.

Dans l'Evangéliste Mathieu , après l'adoration du Verbe ou de la parole Dieu par les Mages, un Ange les avertit dans un songe de ne pas repasser par Jérusalem, et de s'en retourner chez eux par un autre chemin, afin de dérober à Hérode la connaissance de la naissance du Christ.

Un savant a remarqué à cette occasion que
les Egyptiens célébraient la vigueur du Soleil naissant, douze jours après le solstice d'hiver ; que cette apparition du Soleil était appelée Théophanie ; et que les Chrétiens, toujours adorateurs du Soleil dans la personne de Jésus, n'ont fait que changer le nom de la fête dans celui d'Epiphanie, en lui conservant la même époque. Il ajoute encore que les Chrétiens, pour suivre entièrement l'allégorie du Soleil naissant, supposent que Jésus, ce jour- là, se débarrasse des liens de l'enfance pour répandre sa lumière sur les trois Mages ; mais ce qui vient encore à l'appui de cette opinion, c'est qu'ils font adorer Jésus par des Rois Mages ou Grands-Prêtres-Sacrificateurs, qui, dans le fait et par toutes les histoires anciennes, n'ont jamais suivi d'autre culte apparent que celui du Soleil.

St Luc,
au lieu de la visite et de l'adoration des Mages, raconte celle des Anges, de la céleste gloire et des bergers ; il ne parle ni du massacre des Innocens, ni de la fuite en Egypte de la Sainte-Famille.

Cette fuite en Egypte fut matériellement représentée dans les mystères des anciens Chrétiens. Dans les Mœurs, Usages et Coutumes des Français, on lit que les habitans de Beauvais la célébraient de la manière suivante : Ils choisissaient pour représenter la Vierge-Mère, la plus belle fille de la ville; ils la montaient sur un grand âne ; l'évêque et le clergé la suivaient processionnellement. Entrés dans la cathédrale, elle et son âne étaient placés près du maître-autel où l'on célébrait la messe, qui rappelle la fuite en Egypte de la Sainte-Famille.

Après l'Introït, le Kyrie, le Credo, le Gloria, on entonnait, en l'honneur de l'âne, hinhan; le prêtre célébrant, à la fin de la messe, chantait trois fois cet harmonieux refrain, qui était répété à plusieurs reprises en chorus par les dévots assistans.

D'après l'ardeur que l'on met de nos jours à rappeler la pureté du dogme et des cérémonies religieuses de l'Antiquité, il n'est point improbable que l'on voie derechef cette cérémonie rétablie.

En suivant l'Evangile de St Mathieu, un Ange avertit Joseph en songe de fuir la persécution d'Hérode. Dans la suite, un Ange apparaît à Joseph en Egypte ; dans un songe, il lui annonce la mort d'Hérode , et lui ordonne de retourner en Judée.

Le Nouveau-Testament, comme l'Ancien, est
rempli de songes et d'apparitions mystérieuses, qui sont autant de sujets de critique plaisante pour les incrédules.

Dans nos instructions, les songes mystérieux de Joseph et d'Hénoc figurent dans différens degrés.
 

Une fois de retour de l'Egypte, on ne parle plus de Jésus dans les Evangiles, que lorsqu'à douze ans (79) il confondit les savants de la Synagogue ; mais depuis cet âge, les Evangélistes couvrent sa vie d'un voile mystérieux ; un seul Ev angéliste lui fait exercer l'état de charpentier jusqu'à trente ans. Les trois premiers décrivent la vie de Jésus comme celle de tout autre homme ; à trente ans, ils lui font prêcher dans le désert la nécessité de quitter le vice, de nous corriger de nos fautes, et suivre la vertu, car la fin du monde était prochaine ; ils le soumettent à la tentation du Diable, qui lui fait éprouver la faim , etc. etc.

St Marc prescrit le baptême et la foi aux Chrétiens; il dit que celui qui ne croira pas, ne pourra se sauver, et que ceux qui croient, auront le pouvoir de guérir les malades et de parler de nouvelles langues (80). St Marc et St Luc disent toujours qu'on doit s'amender (L'Apocalypse le dit aussi ), tous les Disciples de Jésus croyant et prêchant comme lui la fin prochaine du monde et la résurrection.
 

Les Evangélistes attribuent à Jésus une politique toute humaine : il ne se découvre pas aux messagers de Jean. Il ordonne à tous ceux sur lesquels il a opéré des miracles et à ceux qui les ont vus, de ne pas les dévoiler, afin de ne pas avoir affaire aux Grands-Sacrificateurs, aux Pharisiens et aux Scribes.

Les miracles, les guérisons et le droit de chasser les Démons, étaient,
par la Loi mosaïque, dévolus aux prêtres juifs, qui tiraient de gros bénéfices de la crédulité publique, ce que les prêtres de Rome ne manquèrent pas de suivre et de pratiquer.

Jésus—Christ professait les vertus des Esséniens, entr'autres la chasteté. Cette secte regardait le mariage comme un état d'imperfection.

Le premier miracle opéré par Jésus est celui des Noces de Cana : dans quelque rite maçonnique, on rappelle ce miracle. Les Bons-Cousins, dans leurs instructions, appellent le jour des Rois le jour des Trois-Miracles, qu'ils font consister, le premier dans
l'Etoile qui servit de guide aux Mages, le second dans l'Eau changée en vin , et le troisième dans la Voix qui se fit entendre lors du baptême que St Jean donne à notre divin maître Jésus. Aucune branche maçonnique n'a mis, plus que les Charbonniers à profit dans ses institutions, les Evangiles et les Epîtres.

Leur catéchisme, tout-à-fait basé sur la doctrine de Jésus, rappelle une infinité de circonstances de sa vie, comme
sa soumission à Dieu père des hommes, à St Joseph, à Marie, etc.

Les premiers douze Bons-Cousins sont les douze Apôtres. Dans leurs banquets, la première santé d'obligation est au Créateur de l'Univers ; la seconde à Jésus-Christ son envoyé
pour rétablir la philosophie, la liberté et l'égalité ; la troisième aux douze Apôtres et aux soixante—douze Disciples, qui furent placés à la tête de l'Ordre lors de sa naissance.

On devinera sans peine les motifs qui nous mettent dans le cas de parler si souvent de Jésus et de ses historiens. Si Jésus considérait le mariage comme un état d'imperfection , d'après les Esséniens, il devait croire que la seule grâce divine pouvait faire supporter les chagrins matrimoniaux. Aussi
c'est à la fin du banquet nuptial que le vin venant à manquer, il fait le miracle de changer l'eau en vin (81), voulant enseigner par-là que les apprêts rians des noces passaient bien vite, que les chagrins seuls restaient, et que la seule grâce qui sanctifie tout, peut satisfaire à nos besoins.

Bien des Disciples de Jésus observèrent la chasteté ; de là vint cette prodigieuse quantité d'anciens cénobites et de célibataires, qui, avec le temps, se transformèrent en prêtres et en moines chrétiens, auxquels
les Papes les plus ambitieux ordonnèrent et prescrivirent le célibat, qui n'était pour les Esséniens et les premiers Chrétiens qu'une affaire de discipline.

Les Papes, ayant pensé que
si tout homme marié pouvait être prêtre, les Rois et les Empereurs voudraient, comme Saül, être prêtres et sacrificateurs, défendirent le mariage aux prêtres, par le Concile de Trente et autres antérieurs , prévoyant qu'ils n'auraient point trouvé dans les Princes et dans les Rois des sujets dociles à leurs intérêts.

Les prêtres chrétiens avaient jadis des femmes appelées
introduites; St Paul nous les dépeint comme servant de compagnes et d'aides aux ouvriers évangéliques. Epit. ad Corn, 1, ch. 9,v. 5. Néanmoins l'introduction de ces soeurs, autorisée par l'exemple des Frères de Jésus, des Apôtres, et même par Cephas ou Pierre, fut défendue par le Concile d'Ancyra, à cause du scandale qu'elles occasionnèrent par la suite.

Les évêques d'Orient purent se marier jusqu'au Concile de Nicée(82). On n'accorda la faculté de garder leurs femmes, qu'aux évêques et prêtres dont le mariage remontait à l'époque où ils étaient encore laïcs. (Voyez Socrat., lib. 1, ch. XI,- Sozemen, lib. 1 , ch. XXIII; Nicéphor. Calist., lib. 8, ch. XIX.) Ce fut sous Théodose qu'on décida que
les prêtres devaient être célibataires. (Cad. Theodos. Ecc. et ClE, lib. 16, tit. 11.) Les Frères qui voudraient lire des documens curieux sur les mariages des évêques, peuvent consulter un ouvrage plein d'érudition de M. de Potter, intitulé : Considérations Sur les premiers Conciles, ch. XVII, pag. 258 et 260.

La doctrine de Jésus est claire et incontestable sur le mariage des prêtres. Voici comme s'explique St Paul, dans sa première Epître à Timothée, ch. III, v. 1-4 :
«1 - Cette parole est certaine, que si quelqu'un désire d'être évêque, il désire une œuvre excellente.
2 - Mais il faut que l'évêque soit irrépréhensible,
mari d'une feule femme , vigilant, modéré, honorable, hospitalier, propre à enseigner.
3 - Non sujet au vin. »
4 - Conduisant honnêtement sa propre maison, tenant ses enfans soumis en toute pureté de mœurs. »

Ces mêmes préceptes et règles sont prescrits pour les diacres. Observons bien que St Paul n'aurait pas dit que l'évêque devait être mari d'une seule femme, si les évêques de son temps n'avaient pas été dans
l'usage d'en avoir plusieurs.

Jamais les chefs de l'Eglise de Rome n'approuveront l'institution biblique qui a mis l'Ecriture Sainte, presqu'inconnue jusqu'à nos jours, entre les mains de tous les peuples et de tous ceux qui savent lire, parce qu'elle
dévoile les secrets et intrigues des Lévites anciens de la ville de Romulus et de ceux qui les remplacèrent. Jamais les Papes ne pourront se réconcilier avec l'Angleterre, à cause de la suprématie théocratique dont le Roi s'est emparé en s'établissant le chef de la religion anglicane.

Les deux institutions les plus propres à extirper l'ignorance et le préjugé, et dont la postérité ressentira toute l'utilité, sont l'enseignement mutuel et la propagation des sociétés bibliques : la première base de l'éducation civile donnera des hommes éclairés, fidèles à leurs souverains, attachés à leur patrie ; l'autre, des Chrétiens qui, tout en pratiquant la saine morale de Jésus, ne pourront
pas néanmoins être influencés par la cour de Rome.

Seizième partie

Notes

77 Le Clergé donnait des représentations évangéliques pour l'édification des fidèles. La Confrérie dite de la Passion de Nôtre- Seigneur, établie à Paris , sous le règne de Charles VI, était protégée par le Roi, qui traitait ses membres du titre chrétien de Frères. Ils représentaient des pièces appelées Mystères, et composées de moralités calquées sur les Actes des Apôtres et sur les Evangiles, afin de propager le Christianisme. Ces pièces étaient souvent remplies de passages indécens, qui étaient encore plus révoltans , car ils s'appliquaient à des objets vénérés.


Dans le Mystère de la Conception, in-4.° gothique imprimé à Paris chez Alain Lotrian, à l'usage de cette dévote Confrérie, on représente St Joseph fort inquiet de trouver son épouse enceinte ; il exprime de la sorte son trouble et ses craintes :
DE moi la chose n'est venue :
Sa promesse n'a pas tenue.
.......................
Elle a rompu son mariage ;
..............

Elle est enceinte, et d'où viendrait
Le fruit?... Il faut dire par droit 
Qu'il y ait vice d'aldultère.
................
Puisque je n'en suis le père ;
Elle a été trois mois entiers

Hors d'ici, et au bout du tiers
Je l'ai toute grosse reçue ,
L'aurait quelque paillard déçue ,
Ou de fait voulut efforcer ?
Ah brief! je ne sais que penser!

78 L'anneau que St Joseph donna à Marie, se conserve à Perugia : on lui attribue le pouvoir de rendre fécondes les femmes stériles. En 1480, il occasionna un procès très animé et des voies de fait entre les habitans de Perouse et ceux de la Chiusa ; ces derniers avaient volé cette bague mystérieuse. Les Pérugiens soutenaient l'avoir eue miraculeusement. Ce procès dura très longtemps. Les Papes entrèrent dans cette dispute ; ils auraient voulu enrichir la ville sainte et mettre cet anneau près du nombril de Jésus- Christ, que l'on conserve dans l'Eglise de Ste-Marie du Peuple, à
Rome , mais l'opposition fut violente. Enfin Innocent VIII, pour en finir, confirma la possession à la ville de Perouse.

79 Les instructions des nouveaux Templiers rappellent cette légende.

80 Les incrédules ne peuvent accorder cette promesse évangélique avec le style de ces historiens sacrés , qui est aujourd'hui du médiocre. Ils disent qu'un Apostolique-Romain peut bien croire que trois font un, et qu'un fait trois ; qu'il peut aussi croire à tous les revenans ; mais que jamais il ne pourra se persuader qu'il a le pouvoir de guérir des maladies et de parler des langues qu'il n'aurait pas apprises.

81 Nous regrettons que la faculté d'opérer ce miracle ne soit pas restée exclusivement à Jésus-Christ ; car St Marcel ou Marceau métamorphosait en vin excellent et en baume l'eau puisée dans la Seine. ( Voyez sa Légende. )

82 En France, en Allemagne et en Angleterre, les évêques eurent des femmes et des concubines bien après le Concile de Nicée. Nous reviendrons sur ce sujet.

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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 14:52

 Les Apôtres qui écrivirent les Evangiles -à prendre avec précaution- étaient juifs et initiés aux mystères mosaïques donc Egyptiens... et l'Apocalypse en est la pure représentation dans ses symboles.

 

La Maçonnerie

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12ème partie

11ème partie

10ème partie

9ème partie

  1ère partie

 CHAPITRE IX


Époques attribuées aux écrivains sacrés des quatre Evangélistes. — Les trois premiers Evangélistes ne parlent de Jésus que comme homme. — L'Evangéliste saint Jean établit la divinité de Jésus. — De l'Apocalypse ; combattue à son apparition , et regardée comme livre divin et canonique par les Chrétiens d'Occident, elle paraît être l'écrit d'un Juif rempli des idées platoniciennes ; l'auteur développe le système solaire ; c'est un poème qui traite de l'Astronomie. Le Bélier en est le héros. Explication des emblèmes qu'on y rencontre.

Le plus ancien Evangile ou Heureuse Nouvelle , est celui attribué à St Mathieu apôtre, qui , selon la chronique adoptée par les catholiques, écrivait 6 ans après la mort de Jésus et la 39e année de l'ère chrétienne.

On veut que St Mathieu ait été un publicain de Capharnaum. Les anciens Pères de l'Eglise se sont beaucoup occupés de savoir dans quelle langue il avait écrit son Evangile ; après de longues et savantes recherches, on est convenu qu'il devait l'avoir écrit en hébreu , ou au moins en syriaque. St Jérôme assure que cet Evangile a été conservé dans la bibliothèque de Césarée; il prétend que cet écrit original a beaucoup couru le monde , et qu'il fut apporté à Césarée par Patenus, venant des Indes. Malheureusement, du temps de St Jérôme même, l'original a été perdu; il n'y eut que la traduction grecque qui restât, et l'on en ignore encore l'auteur. Un autre saint Père, ne partageant pas l'opinion de St Jérôme , attribue l'Evangile de St Mathieu à l'apôtre St Jacques, et d'autres le donnent à St Jean. Nous ne nous occuperons aucunement de ces recherches, qui sembleraient jeter quelque défaveur sur cet écrit par l'incertitude de son auteur. Il paraît que cet Evangile veut réfuter les assertions des Nazaréens sur la basse et obscure origine qu'ils donnaient à Jésus ; il cite la race de Jésus comme royale, et en donne une chronologie qui remonte à notre premier père Adam; il décrit la vie de Jésus en la dépouillant de toute divinité ; il ne fait point mention du mystère de la Trinité, et ne dit point que Jésus en soit la seconde personne. Il ne parle que des seules vertus de Jésus qui triomphent dans cet Evangile, tout autant que ses miracles.

St Marc a écrit un second Evangile; mais, comme dans les documens qui composent le Nouveau-Testament , il est question de
deux St Marc qui enseignèrent la doctrine de Jésus, les SS. Pères ne surent pas au juste à qui des deux l'attribuer. Cet Evangile décrit la vie humaine de Jésus à-peu-près comme le premier, c'est-à- dire, sans lui attribuer rien de divin. L'Evangéliste n'a pas connu Jésus ; il annonce que ce qu'il écrit, il ne l'a point vu, et qu'il l'écrit d'après ce qu'il a entendu de St Paul, qui lui-même l'a appris du oiel(74). On assure que cet Evangile fut écrit quarante-trois ans après l'ère chrétienne, dix ans après la mort de Jésus.

Le troisième est l'ouvrage de St Luc d'Antioche (75), qui était médecin ; on le fait aussi disciple de St Paul. Il est écrit en grec. Cette histoire de Jésus est mieux rédigée que les deux précédentes. Dans son exorde, il dit qu'il ne s'est décidé à l'écrire que parce que les autres l'ont défigurée. St Luc n'a pas vu ce qu'il a écrit ; il suit les deux Evangélistes énoncés, donnant la vie de Jésus dépouillée de toute divinité et du mystère trinitaire. On prétend que cet Evangile parut 58 ans après la passion de Jésus-Christ.

Le quatrième Evangile est écrit par StJean, l'Apôtre bien-aimé de Jésus, qui figura dans la dernière cène et sur le mont Golgotha. St Jérôme dit que St Jean fut évêque d'Ephèse, et qu'ensuite étant allé à Rome, il fut condamné à mort sous Domitien, et que cette peine fut commuée en celle de l'exil dans l'île de Pathmos, qui est un rocher dans l'Archipel ionien : ce fut dans cette retraite qu'il écrivit son Apocalypse, dans laquelle beaucoup de Frères Maçons trouvent une partie de leurs mystères.

St Jean, avant tout, dans sa vision, voit Dieu (celui qui fut, qui est, qui sera) (Alpha et Oméga, adopté par les Maçons); il est assis sur un trône ; il tient de sa main droite un livre écrit et scellé en-dehors de sept sceaux. Jean donne pour héros à son poème le Bélier ou l'Agneau ; il l'assied sur le trône même de la Divinité ; il a sept yeux et sept cornes ; cet Agneau est environné de quatre figures symboliques (qui, chez les Egyptiens, étaient les emblèmes des quatre saisons ), du Lion , du Bœuf, de l'Homme et de l'Aigle, lesquels, par parenthèse , sont les quatre signes des Evangélistes.

Le livre que Dieu tient en main ne peut être
ouvert que par l'Agneau, qui seul peut ouvrir les cachets qui le ferment. Observons que l'Agneau ne joue que le second rôle, et n'est que l'instrument de la volonté divine; Jean même ne le regarde point comme Divinité (ch. v et VI). C'est le système des Mages, des adorateurs du Soleil, qui ne voyaient dans cet astre que le moyen dont le grand Ouvrier, Dieu, se servait pour manifester sa toute-puissance sur la terre. Ici l'Agneau, comme emblème astronomique, représentant le Soleil au printemps, devait ouvrir le cours des saisons. Ainsi, par le premier sceau que l'Agneau ouvre, il fait sortir un cheval blanc, monté par un jeune homme rayonnant de gloire et victorieux ; il reçoit une couronne ; il tient dans sa droite un arc ; on le dirait Apollon représentant le Printemps et le bon principe.

L'Agneau ouvre le second sceau ; le mauvais principe lui succède : c'est un cheval roux, et le personnage qui le monte a le pouvoir d'enlever la paix de dessus la terre, et de faire que les hommes s'entre-tuent : c'est l'emblème de l'Été, qui, dans l'Arabie et la Judée, rend le pays aride et brûlant.

L'Agneau ouvre le troisième sceau, il en fait sortir un cheval noir; celui qui le monte porte une balance, qui, par son symbole; se trouve être la constellation de l'équinoxe d'Automne.

Le quatrième sceau ouvert, il en sort un cheval pâle ou défait ; sa monture est la mort ; il fait périr les hommes par la famine : voilà le symbole de l'Hiver.

Les anciens ont donné quatre chevaux au char d'Apollon, pour indiquer la division du jour : ici le poète Jean désigne aussi par quatre chevaux, les quatre saisons de l'année. Il est à remarquer qu'à l'ouverture des quatre premiers sceaux, c'est toujours
un des quatre animaux représentant les saisons égyptiennes, qui entourent l'Agneau, et qui prennent la parole pour faire observer à Jean l'objet qui sortait du sceau; par ce fait, le symbole des saisons se trouve doublement représenté, et par les sceaux , et par les quatre animaux dont nous venons de parler.

A l'ouverture du cinquième sceau, Jean décrit les âmes qui paraissent devant Dieu, au pied du trône de l'Agneau ; ces âmes sont celles qui avaient souffert pour la parole de Dieu ; il décrit la persécution qu'elles éprouvèrent, et fait connaître par cette idée qu'il avait été initié dans la doctrine de l'immortalité de l'âme.

Un tremblement de terre a lieu à l'ouverture du sixième sceau ; le Soleil s'obscurcit, la Lune devient rouge. Jean a voulu figurer par cette description les convulsions qui arrivent à l'équinoxe d'automne ; ensuite il cherche à expliquer les phénomènes de l'équinoxe du printemps par une parabole
des grands et puissans, et même de tous les hommes qui se cachent dans des cavernes. Cette allégorie s'applique à l'apparition de l'astre brillant du printemps, où tous les autres s'éclipsent.

Par le septième sceau, il a voulu manifester une partie de l'astronomie qui regarde les planètes ; et d'autre part, il a cherché à développer, par des allégories,
les persécutions et l'opposition qu'éprouvaient ses propres doctrines et son dogme ; car il établit que tous les initiés « étaient Rois et Sacrificateur» ». Il annonce les peines que Dieu réserve à ses persécuteurs; il finit par sa Jérusalem céleste, qui a douze portes qui représentent les douze mois de l'année, ou les douze constellations du Zodiaque ; ce qui le prouve, c'est la manière dont il les a orientées, les ayant placées trois par trois, regardant les quatre points cardinaux relativement aux saisons.

La muraille de la ville a douze fondemens : toujours la même allégorie ; les apôtres de l'Agneau sont au nombre de douze ; douze mille stades en hauteur, largeur, longueur : c'est
la pierre cubique des Maçons.

Dans cette ville,
Dieu et l'Agneau sont le Temple ; on y voit la règle maçonnique dans le Roseau-d'Or, qui doit servir à mesurer les murailles et les portes de la nouvelle Jérusalem; on peut aussi regarder ce Roseau comme cette branche mystérieuse qui accompagne tous les anciens mystères. Le poème finit par l'Ange qui répète à Jean d'adorer Dieu, et de se garder de l'adorer lui-même, car il n'était qu'un ambassadeur que le Seigneur le Dieu des saints Prophètes, avait envoyé pour manifester à ses serviteurs les choses qui devaient arriver. (Ch. XIX, v. 10, et ch. XXII, v. 9.)

Lorsque l'Apocalypse parut, les
Chrétiens d'Orient l'attaquèrent de toute manière, n'épargnèrent ni la partie qui leur paraissait peu s'accorder avec l'astronomie , ni celle par laquelle l'auteur voulait faire comprendre qu'il avait été initié au dogme de l'unité de Dieu et de l'immortalité de l'âme ; ils soutinrent que l'Agneau sans tache, qui avait été sacrifié au commencement de la création du Monde, c'est-à-dire, de l'éternité, ne pouvait aucunement être ce Jésus qu'on avait immolé, selon les Chrétiens occidentaux, sous Ponce-Pilate, et que la divinité qu'on lui accordait, détruisait le dogme de l'unité de Dieu.

Depuis lors, l'Apocalypse fut non-seulement
attaquée par les Chrétiens d'Orient, mais, selon leur dire, victorieusement réfutée, et regardée tout au plus comme un obscur et mauvais poème du Soleil au printemps.

Ces Chrétiens soutenaient qu'il était
impossible de donner une explication raisonnable à cet écrit ; ils disaient aussi que l'auteur, avec raison, l'avait appelé vision; car. selon eux, les songes seuls pouvaient fournir des idées aussi décousues et si peu susceptibles d'être comprises par l'entendement humain. Ils crurent que la partie de l'Apocalypse du v. 13 au 21e, du ch. XII, avait été ajoutée par un autre écrivain et après-coup ; que l'ouvrage est ignoble même, quand l'auteur parle de la Divinité et de ses Anges, comme aux v. 13 , 14, 15 et 16 du ch. 1er

Les Chrétiens orientaux n'ont pas admis l'Apocalypse comme un ouvrage de Jean, ni même comme celui d'un Chrétien ; ils se sont persuadés que c'était plutôt l'écrit d'un très-zélé Juif; car
elle peint les Juifs et non les Chrétiens persécutés. L'auteur a voulu ignorer les révoltes que les Israélites occasionnèrent partout où ils étaient en force. Les Chrétiens orientaux ont même observé que, dans la destruction du monde et du genre humain, annoncée par l'auteur de l'Apocalypse, ce sont cent quarante-quatre mille Juifs, douze mille de chaque tribu d'Israël, qu'il sauve dans le bouleversement du ciel, de la terre et de la mer; ces Juifs, en un mot, sont ses élus; tous les autres hommes sont mis à mort par des Anges, qui répandent sur eux les plus grands fléaux à l'aide de petites fioles.

Ces Chrétiens soutinrent encore que l'auteur devait être un Juif; car, dans la refonte de son nouveau Monde, il fait descendre du ciel sa nouvelle Jérusalem, qui a douze portes, douze fondemens, et enfin que la mesure et l'idée de ce chimérique bâtiment sont prises dans le nombre douze, qui est celui de ses tribus juives.

Après toutes ces controverses, l'Apocalypse resta très longtemps oubliée ; mais comme après la naissance du Christianisme, il s'était élevé un esprit d'opposition sur quelques points théologiques entre les Chrétiens d'orient et ceux d'occident, ces derniers attribuèrent l'écrit à St Jean ; et dans un Concile qu'ils tinrent à Tolède, le déclarèrent
divin et canonique. On doit à l'Espagne la restauration de ce poème sur le Soleil, qui avait éprouvé de la part des Chrétiens d'orient, une ferme opposition lors de son apparition.

Le Concile de Laodicée, quelque temps après, rejeta l'Apocalypse, comme étant l'ouvrage d'un esprit extravagant ; mais les Chrétiens d'occident, dans un troisième ancile qu'ils tinrent à Carthage, le déclarèrent de nouveau livre divin et canonique.

Plusieurs savans ont cherché à le commenter, entre autres, Ticho - Brahé et Newton, tous deux profonds astronomes, et plus tard Dupuis et Lenoir, qui ont enfin porté la lumière dans ce chaos que personne n'avait pu débrouiller avant eux. Plusieurs Maçons crurent trouver, dans cet écrit,
la base et l'explication de tous les mystères, et les cabalistes plus que les autres ; ils s'appuient du nombre mystérieux de douze, et plus particulièrement de sept, qui reviennent le plus fréquemment dans l'Apocalypse, et qui sont en rapport avec les douze constellations, les douze mois de l'année; avec les sept jours de la création, les sept planètes, les sept sciences, les sept sacremens, les sept péchés mortels, les sept diacres élus par les apôtres chargés de la distribution à la table des veuves, et avec les sept ordres de l'Eglise, base sur laquelle on a établi les sept Ordres maçonniques , etc. etc.

Sans entrer dans toutes les questions qui divisèrent tant de savans sur cet écrit, nous tâcherons de l'éclaircir autant que nous le pourrons, nous appuyant particulièrement sur ce qu'ils en ont dit de plus plausible. Tous les Frères peuvent comparer l'Apocalypse à la critique d'une infinité d'hommes de lettres, qui écrivirent avant et après ceux par nous cités.

C'est un fait aujourd'hui reconnu que le Sabéïsme fut la religion primitive, et qu'elle était la religion universelle de l'Antiquité : il se rapporte au culte de la nature (76) et des astres.

Porphyre dit, en parlant des ouvrages de Chèremont, historien et prêtre égyptien déjà cité, que
tout ce que les prêtres égyptiens et persans disaient de leurs Dieux, devait s'entendre comme étant appliqué aux phases de la Lune, aux Planètes, aux signes du Zodiaque et au Soleil principalement, lorsqu'il se trouvait dans ses diffërens aspects avec les constellations ; car le Soleil paraît parcourir, dans sa révolution annuelle, le cercle du Zodiaque, qui se compose de 360 degrés, dont 30 forment un de ses signes, et conséquemment le Zodiaque se divise en douze signes, qui sont comme autant de stations que le Soleil parcourt en douze mois, et il a fait sa révolution annuelle lorsqu'il les a parcourues toutes.

Cette division fut adoptée par l'Antiquité, et ces stations furent représentées par douze figures différentes que nous conservons encore de nos jours, et qu'on appelle aussi les douze constellations du Zodiaque, lesquelles se composent d'une certaine quantité d'étoiles fixes dans une certaine circonférence, et figurent comme celle du Bélier ou de l'Agneau , du Taureau , etc.

Dupuis prétend, dans son Oeuvre sur l'astronomie ancienne, page 172, que les plus anciennes traces de cette classification remontent à l'époque où le signe de la Balance se trouvait à l'équinoxe du printemps, et le Bélier à l'équinoxe d'automne, et que la précession des équinoxes avait
interverti de sept signes l'ordre primitif.

Cette déduction est
la base des anciens Zodiaques égyptiens ; or, la précession étant évaluée à 72 ans et demi par degré, ou 2160 par chaque signe, si l'an 1447 avant l'ère chrétienne , le Bélier se trouvait à son 15e degré, il en résulte que le premier degré de la Balance dut être fixé, dans ces Zodiaques, 15 194 ans avant la même ère, ce qui joint à 1828 ans de l'ère chrétienne, donne 17 022 ans depuis l'origine desdits Zodiaques (Ces recherches infirment la chronologie biblique.) Le Bélier coïncide avec l'équinoxe du printemps, 2504 ans avant Jésus-Christ, et le Taureau 4619 ; or, le culte du Soleil, sous le simulacre du Taureau, jouant le principal rôle dans la théologie des Egyptiens, Perses et Japonais, indique que les écrits sur cette allégorie du Soleil, datent de près de 4600 ans avant Jésus-Christ, et que ceux sur l'allégorie du Soleil-Aries remontent à près de 2 500 ans avant Jésus-Christ. (Voyez le Zodiaque de Denderat.)

Le sabéïsme, ou la religion appliquée à la nature et à l'astronomie, devait être par nécessité
universelle dans ces temps lointains ; car elle était identifiée avec le moral de l'homme, qu'elle dirigeait de la même manière que les travaux de l'agriculture, ce qui est évidemment démontré par les auteurs que nous venons de citer, et l'homme partout a dû embrasser avec une entière confiance une religion qui était en rapport avec ses devoirs et avec les moyens de son existence.

L'Apocalypse, quoiqu'empreinte de l'emphase orientale, est regardée par tous les critiques comme bien inférieure aux poèmes qui nous restent sur le Soleil ; elle donne lieu à
mille interprétations différentes, à cause de son obscurité. Néanmoins il nous dévoile que les Juifs, sectateurs de Jean, avaient une loi orale qu'on communiquait aux initiés, elle exista jusqu'au 8e siècle chez les Chrétiens qui en dérivèrent ; c'est ce qu'on peut vérifier dans l'ouvrage du sieur de Vallemont, docteur en Sorbonne , dans ses Mystères de la primitive Eglise. Cette loi orale se manifeste au ch. X de la Vision de Jean. C'est un Ange qui descend du ciel : il a un pied sur la terre, l'autre dans la mer ; il tient l'Apocalypse à la main. Jean veut écrire ce qu'il avait entendu des sept voix , mais une voix du ciel lui prescrit : « Cache les choses que les sept tonnerres ont fait entendre, et ne les écris point. » Jean alors dévore le petit livre de sa bouche : il le trouve doux comme du miel ; mais quand il l'eut avalé, ses entrailles furent remplies d'amertume. Il paraît que Jean, fidèle aux constitutions mosaïques, a voulu démontrer, par cette allégorie, que la connaissance des secrets religieux, quoiqu'on apparence agréables, produit des effets très pernicieux, et qu'ils devaient, par cette raison, être transmis oralement.

Cet écrit est rempli des idées de Platon ; ainsi, on y trouve les idées du Logos (On remarquera que le mot Logos est grec, et que ce mot ne peut avoir été
mis en usage que par les Juifs d'Alexandrie. ) le Dieu-Verbe, de l'âme du monde, de la destruction et de la fin du monde, rêveries suivies par les Juifs et par les Chrétiens de ces époques.

Les premiers Chrétiens firent de St Jean un second Moïse ou un Elie ; ils cachèrent sa mort et prétendirent que, par le § 22 du chap. XXI écrit dans sa Vision, il devait vivre jusqu'à la fin du monde. Cette opinion a été soutenue par Don Calmet. Voici comme il s'explique à ce propos : « Si Jean était mort, on nous dirait le temps, le genre, les circonstances de sa mort, on montrerait ses reliques, on saurait le lieu de son tombeau; or, tout cela est inconnu. Il faut donc qu'il soit encore en vie. En effet, on assure que se voyant fort avancé en âge, il se fit ouvrir un tombeau où il entra tout vivant, et qu'après avoir congédié ses disciples, il disparut, et entra dans un lieu inconnu aux hommes. » Bien des Frères sont de l'avis de Calmet ; et s'appuyant sur ce que
les deux Sts Jean, fêtés par les Maçons, représentent les deux solstices, ils en concluent que St Jean n'est pas mort.

Pour ce qui regarde les Evangiles, nous rapporterons ce qu'en écrivirent les Saints - Pères, ainsi que leurs hypothèses, puisqu'aucun auteur profond, contemporain de Jésus, ne nous fournit de renseignement ni sur lui, ni sur ses miracles extraordinaires ;
c'est ce qui a fait croire à quelques incrédules que Jésus n'a jamais existé, et qu'il n'était qu'une allégorie du Soleil, comme ils prétendent en trouver la preuve dans l'Apocalypse.

Quinzième partie

Notes

74 Si un écrivain de nos jours n'avait que de pareilles autorités à produire pour commander notre confiance, il risquerait fort de n'être cru de personne.

75 Nous avons cru que ce serait manquer à la décence que de ne pas accompagner les noms des Evangélistes de l'épithète de Saint, qui est reçue par les catholiques ; quoique les Evangiles et Epîtres les désignent simplement par les mots d'Apôtre ou Evangéliste, Pierre , Luc , Jean , etc.

76 Dans l'un des portiques de Notre-Dame de Paris, dont nous avons déjà fait mention, celui au-dessous de la tour septentrionale, est remarquable par son Zodiaque , qui est sculpté autour de sa voussure : il a été gravé dans le volume des Planches de l'ouvrage de Dupuis ( Origine de tous les Cultes ) ; il a les douze signes qui sont accompagnés des attributs et de l'image des travaux champêtres, qui répondent à chaque signe ou mois. Il paraît que le Temple était dédié jadis à Cérés , représentée sous le symbole de la Vierge-Mère, dans le signe relatif du Zodiaque, dont on a fait notre Mère de grâces.

Posté par Adriana Evangelizt

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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 14:33

 Où il est démontré que le nom de Jehovah constient le système de la Trinité Chrétienne... ce qu'ont toujours refusé de voir les rabbins, ajoutons-nous personnellement... alors que toutes les traditions dont ce sont inspirées les Lévites n'ont jamais nié ce fait. Mais on sait très bien pourquoi le Sacerdoce préféra se débarrasser du gêneur pour garder ses privilèges et continuer de prendre le Peuple pour une vache à lait. A court terme, vu l'ère du Verseau qui se profile, tous les mensonges et toutes les faussetés vont devoir laisser à la place à la Lumière et à la Fraternité. Le temps des obscurantistes est compté.

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

13ème partie

12ème partie

11ème partie

10ème partie

9ème partie

  1ère partie

 CHAPITRE VIII

2ème partie

Revenons à notre histoire. Selon l'Ecriture-Sainte, les Juifs restèrent longtemps soumis aux Perses, après leur délivrance de Babylone. Certes, les doctrines théosophiques des Mages durent leur être connues, et purent même être suivies par quelques-uns d'entr'eux ; de plus, les livres bibliques eux-mêmes font foi qu'après le règne d'Alexandre-le-Grand, les Israélites furent tour-à-tour soumis à des Rois égyptiens et syriens, qui s'efforcèrent toujours de leur inculquer leurs doctrines.

Ainsi les Juifs,
changeant continuellement de maîtres, habitant un pays sujet à des invasions fréquentes, prêts à tout instant à perdre ce qu'ils avaient, soit par les tributs ordinaires et volontaires payés à leurs prêtres, soit par ceux qu'imposaient les conquérans, de pâtres et agriculteurs qu'ils étaient, devinrent commerçans, fixèrent leur domicile dans les royaumes limitrophes et lointains, et devinrent bientôt les courtiers du commerce d'Antioche, d'Alexandrie et de Rome. Ils adoptèrent également de nouvelles idées religieuses, conséquence naturelle de leur émigration chez tant de nations diverses.

Les Actes des Apôtre», ch. 1, v. 9, nous fournissent la preuve que beaucoup de Juifs qui habitaient la Grèce, la Perse et l'Arabie,
étaient arrivés à Jérusalem pour solemniser la fête de la Pentecôte (70) qui précéda la mort de Jésus.

Dans ces pays lointains, les Juifs achetaient et vendaient les parfums et les objets de luxe de l'Asie, qu'ils tiraient des Indes et de la Perse; en voyageant continuellement, ils apportèrent dans ces villes étrangères et lointaines leurs mystères et leurs dogmes, mais aussi
ils rapportèrent chez eux des principes inconnus jusqu'alors en Judée, d'où naquirent les sectes des Saducéens , des doctes Pharisiens, des Esséniens , des Thérapeutes, des Carpocratiens, des Cabalistes, Gnosticiens, Ophites, et plus tard les Basiliens, les Manichéens et autres. Ces sectes étaient imbues des principes philosophiques grecs, romains, persans, indiens, égyptiens, qui furent suivis par une quantité de nouveaux sectaires; ceux-ci, par des prestiges, c'est-à-dire, par des opérations physiques, apprises dans leurs voyages , séduisaient le peuple juif, toujours crédule et imbu de ses aciens prodiges et miracles, comme on le lit dans Joseph.

Il en résulta que
le culte du grand Jéhovah, ses mystères et allégories furent près d'être détruits, et même oubliés par l'introduction des nouveaux systèmes, et en particulier par celui des Trinitaires, que l'on avait apporté de Perse. Dans ce pays, les sages suivaient le dogme du Dieu unique avec les deux principes lumière et ténèbres, tel que Zoroastre l'avait appris et apporté d'Egypte.

Ce schisme, selon l'opinion des critiques que nous citons,
défigurait la pureté des idées de Zoroastre, en établissant que les deux principes lumière et ténèbres, que l'unique Être, Suprême et Créateur, avait produits par son intelligence, étaient aussi deux êtres supérieurs avec pouvoir de créer. A l'appui des faux principes rapportés par les Juifs de la Perse, arrivèrent de la Grèce les allégories et rêveries de Platon , à l'aide desquelles ce philosophe avait voilé sa doctrine, et qui avaient beaucoup d'analogie avec le dogme trinitaire des novateurs persans.

Platon (71) avait établi trois Hypostases, ou manières d'être de la Divinité. La première constituait
le Dieu suprême ; la seconde le Logos, ou verbe engendré du premier Dieu ; la troisième l'Esprit, ou l'âme du monde.
 

A ces causes, il faut en ajouter une autre, qui finit par fixer l'opinion sur ce nouveau dogme.

Les théologiens juifs ont voulu que le système de la Trinité fût renfermé et démontré dans le mot ineffable de Jéhovah, objet de leurs mystères comme des nôtres.

Ces subtils commentateurs ont voulu que la lettre initiale j exprimât le Dieu père, car cette lettre était
la racine du nom de Dieu chez toutes les nations de l'antiquité ; que les deux hh liées ensemble par le T fussent le symbole des deux natures divine et humaine, du Fils ou Verbe; et que la double w, qui les unit, fût le symbole du saint Esprit, le Rouach Elohim, l'esprit Dieu qui débrouilla le chaos, et que nous avons vu rendre des oracles au temps de Salomon.

François Vatable, dans ses Commentaires sur la Bïble, ( Exod., ch. 28 ), prétend que
le nom de Jéhovah contient le système de la Trinité chrétienne. Voici comment il s'exprime : « Hoc autem nomen XXX Trinitatis mysteriutn continet ut veteres Judei, qui Christum proecesserunt, dixere in suis traditionibus, nam per x intelligitur Pater qui est principium, et origo omnium rerum, Per X Filius per quem omnia quae facta sunt esse coeperunt. Per X quae est conjunctio copulativa intelligitur Spiritus Sanctus, qui est amor et nexus utriusque, qui ab utroque procedit. Geminatur autem X propter duplicem naturam quae est in Christo. Per primum natura divina intelligitur ; per X postremum natura humana. »

Un auteur du 12.™" siècle, qui délaissa le culte des Juifs pour celui des Chrétiens, et continua l'Histoire des Juifs, par Joseph, dit, tom. 4, pag. 109 : «Que
la Trinité est prouvée par le nom de Jéhovah, dont la combinaison peut former trois noms, qui cependant ne forment qu'une essence : voilà sa démonstration que bien des théologues révèrent, fût-elle même un rêve. (Voyez planche II, n.° 13. )

Décrivez quatre cercles a, b, c, d, dont deux a et A, l'un enfermé dans l'autre et concentriques, et les deux autres dont les centres soient dans la circonférence du concentirique inférieur et intérieur. Dans chacun des cercles, écrivez deux lettres du nom XXXX, de manière à ce qu'il y en ait une dans chaque hémisphère ; alors, joignez le
jod au premier he, vous aurez un des noms de Dieu ; c'est le Générateur. Joignez encore le premier he avec le vaf, vous aurez un autre nom de Dieu ; c'est le nom du Verbe engendré. Joignez aussi le vaf avec le dernier he, c'est un troisième nom qui procède du premier et du second ; enfin , comme le tout est réuni dans le grand cercle , vous avez trois dans un. Au moins avec de tels principes, il y a une démonstration.

M. de St-Martin, dans son Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'Homme et l'Univers, chap. 10
, page 197, dit : « Les Péruviens eurent des chefs visibles, lesquels, comme Orphée, se dirent enfans du Soleil, et obtinrent les hommages de leurs contrées : ils avaient aussi un idole dont le nom, selon les interprêtes, signifie trois et un. »

Les Indiens ont un emblème de la Divinité dans le mot Âum. Ils ne doivent le prononcer
qu'en secret : des trois lettres qui le composent, le A désigne le principe de tout, le Créateur Brahma ;  le U désigne le Conservateur Vichen-ou ; l'M, le Destructeur Chivam. Cette Divinité est l'alpha et Y Oméga des Chrétiens, le Jéhovah , la Trinité. ( Voyez Volney, Ruines de Palmyre , note 1ère)

On ne saurait faire trop l'éloge d'un ouvrage sorti dernièrement de la plume de M. Benjamin Constant, et qui a pour titre : De la Religion considérée dans sa source, ses formes et ses développement. Voici comme il dépeint la Trinité des Chinois (pag. 279, à la note 1ère ) : « Tao, essence triple et ineffable, qui crée le ciel et la terre, se divisant en trois personnes , dont l'une est chargée de la production, l'autre de l'arrangement, et la troisième de maintenir la succession régulière. » Voilà aussi la Trinité des Perses : Les prêtres égyptiens avaient
leur mystère de la Trinité dans la Table Isiaque (planche n.° III), qui renfermait un triangle expliqué pour les trois symboles du Monde, de l'Egypte et de Memphis. Plusieurs auteurs ont regardé cette Table comme l'explication de la Trinité chrétienne.

Les prêtres égyptiens reconnaissaient un Dieu créateur et tout-puissant avec les deux principes, l'un bon, l'autre mauvais. Isis, Osiris, Orus, représentaient le bon principe, tandis que
Typhon était le mauvais. Les prêtres égyptiens adaptèrent ces deux principes au moral de l'homme ;
Typhon était
le procréateur des passions qui se trouvent en lui ; Osiris et Orus étaient l'emblème de la raison qu'il possède. Voilà par quelles analogies, et comment les Juifs, après leur captivité en Babylone, et après eux, les Chrétiens , établirent des anges gardiens et des démons séducteurs et tentateurs, qui ne sont que le développement des bons et mauvais anges babyloniens, et du bon et mauvais principe des Egyptiens et des Chinois , etc.

On trouve quelque rapport avec ce système de
la Trinité, dans les Rose-Croix de Kilvinning ; l'instituteur de cet Ordre a voulu cacher, dans un sens énigmatique, la vérité de ses doctrines, sans blesser les opinions introduites dans le Christianisme. On remarque à la tête de chaque colonne (72) ces mots gravés : « Au nom de la sainte et indivisible Trinité » ; mais elles finissent constamment en ces ternies : « Soit salut au Dieu éternel ; nous avons la faveur d'être dans l'unité possible des Nombres sacrés. » On remarque la même chose dans le grade de Trinitaire, où les mots sacrés sont Jéhovah, Jakin, qui sont en opposition avec le titre de ce même Ordre ; car ils signifient : « Un Dieu seul, éternel, souverain maître de tout. »

Les Trinitaires augmentant dans la Judée, ajoutèrent, par la suite, à ce nouveau dogme,
la doctrine saine de Jésus-Christ, qui était ennemi de toute question théologique.

Les critiques assurent que
Jésus n'a jamais parlé du dogme de la Trinité ; qu'il se disait le Fils de Dieu , qui, selon sa doctrine est le Père de tous les hommes.

Jésus n'admettait
que l'unité de Dieu, d'autant plus que, selon sa légende, il avait été en Egypte, dont les prêtres pratiquaient le culte d'un Dieu unique, comme il est rapporté par Lactance et Pline.

M. Alexandre Lenoir dit que Théophile, évêque d'Antioche, qui vivait l'an 176 de l'ère chrétienne, est le premier qui employa le mot
Trinité dans ses discours et instructions religieuses, ce qui prouve que ce dogme n'a été introduit dans le culte chrétien que longtemps après Jésus-Christ ; et quoique cette religion existât en France depuis l'an 260 de notre ère, Gregor. Tur., Hist., liv. 9, ch. 30 , attribue à saint Martin l'introduction de ce dogme dans la Gaule, seulement au milieu du 4.me siècle. Voici comme il s'explique : « II fit éclore les premiers germes de notre foi vénérable; car les mystères ineffables de la Trinité divine n'étaient alors encore parvenus à la connaissance que d'un très petit nombre de personnes. »

Les doctrines de Jésus-Christ étaient
simples et populaires ; elles modifiaient quelques lois sévères que Moïse avait été obligé de donner aux Juifs, en raison des circonstances. La morale de Jésus est celle de l'Ordre, de la bienveillance et de la nature.

Les
anciens Trinitaires avaient, selon lesdits critiques, une croyance aveugle pour tout ce qui était établi par la Bible ; ils s'efforçaient de persuader aux autres Juifs que Jésus ne vint au monde que pour confirmer en tout point l'ancienne Loi, quoique la nouvelle souvent la contredise; ils oublièrent que le Divin Maître, pour cette cause, eut à soutenir des débats continuels avec les Sacrificateurs , les Pharisiens et les Scribes, qui cherchaient à le surprendre et à le convaincre de faux ; mais il sut les confondre et esquiver leurs piéges. Par la suite, nous en citerons quelques traits qui se rapportent à nos Ordres et à nos rites.

Plusieurs écrivains, comme nous l'avons dit, et même l'abbé Marotti, veulent que
notre dogme soit la doctrine pure de Jésus et de la première Eglise, et nos mystères, les allégories et vertus qu'il prêcha par son exemple.

Comme notre Ordre a des Frères qui sont nés
dans le sein d'autres religions (73), et qui ne connaissent que de nom notre Divin Maître, il est utile d'entrer pour eux dans de plus grands détails : nous serons obligés, de temps à autre, de recourir aux cinquante fragmens des anciens Evangiles, dont la notice se trouve dans les Oeuvres de Voltaire , édition de Baie , vol. xxxv, pag. 65—206 , et nous donnerons des extraits des quatre Evangiles qui sont admis par l'Eglise de Rome, après le Concile de Nicée, d'autant plus qu'ils sont rappelés dans plusieurs rites et Ordres maçonniques.

Quatorzième partie

Notes

70 Quelques rites maçonniques, peut-être pour se conformer à cette ancienne pratique, ont établi une fête à cette époque. La Grande-Loge de Hollande la conserve encore de nos jours.

71 Platon vécut 348 ans avant Jésus-Christ. Les Saints-Pères ont cru voir dans ses écrits la préparation à l'Evangile, la Trinité , la Vierge-Mère, Jésus-Christ, etc.

 72 Colonne gravée signifie les actes qui émanent de cet Ordre.

73 Il y a des Loges en Turquie et aux Indes orientales et occidentales.

 

Posté par Adriana Evangelizt

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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 14:21

 Suite de la démonstration que la Franc-Maçonnerie s'inspire de la tradition juive issue elle-même de la tradition Egyptienne et dont les Lévites créèrent la première société "secrète", dont s'inspira l'Eglise Catholique Romaine... tout un poème !

 

 

La Maçonnerie

considérée comme le résultat

des religions Egyptienne, Juive et Chrétienne

par le Fr.°. Reghellini de Shio

1842

"Il existe au fond de nos coeurs un désir insatiable de connaître la vérité"

12ème partie

11ème partie

10ème partie

9ème partie

  1ère partie

CHAPITRE VII.

3ème partie

Hiram, dans les Kadosch de tous les rites (remarquons que cet Ordre n'est pas, selon les plus savans Maçons, celui des Juifs et de l'antiquité), est cru l'allégorie du martyre de Jacques Molay et de la destruction des Templiers ; opinion adoptée par le régime de la Stricte- Observance, par les rites écossais des Templiers, et même par celui qui s'est dernièrement reproduit sur l'horizon sous la dénomination de l'Ordre du Temple.

La légende des trois assassins d'Hiram varie de la même manière ; chez les uns, ce fut
Judas, Caïphe, Pilate; chez d'autres, Luther, Calvin, Zuingler, ou Abiram, Romvel, Grevelot, ou Giblon, Giblas, Giblos, ou Jubela, Jubelum , Jubelos (C'est toujours Philippe le Bel qui figure sous ce nom) ; tandis que le Kadosch , la Stricte-Observance et l'Ordre du Temple ont Squin de Florian, Neffodei et l'inconnu dans un point; et dans un autre, on leur suppose avoir Philippe-le-Bel, Bertrand de Cotte et l'inconnu, ou le Grand-Maître de Malte, qui firent périr les Templiers.

Les
Rose-Croix de Kilwinning nomment les trois assassins Cain, Haken et Heni ; tandis que les Adon-Hiramites les appellent Hobben, Austersfuth, Schterke.

Chez les nations
où un pouvoir absolu ou illégitime tient lieu de gouvernement paternel et représentatif, souvent l'allégorie d'Hiram et de ses assassins s'est prêtée à la commémoration, peut-être irrégulière, de l'assassinat de la liberté civile , occasionné par l'avarice, la superstition, le despotisme.

Les Ordres des Maîtres Elus, Kadosch, Templiers, etc. etc., envisagés par quelques cabinets comme dangereux, par suite de préventions mal fondées, furent
accusés de vouloir, par leur allégorie, venger la destruction des Chevaliers Templiers dans leurs assassins ; mais que tous les politiques se désabusent, l'Ordre maçonnique est bien plus ancien que ces Chevaliers, qui n'y furent admis qu'au 13.me siècle, et desquels on adopta seulement quelques systèmes dans quelque Ordre dont l'institution est moderne. Par tout ce qu'on vient de dire précédemment, les allégories du Maître, de l'Elu, du Kadosch, quoi qu'en disent les légendes, ne tiennent, par les cahiers qu'on peut examiner, qu'à des faits physiques et moraux, liés à d'anciennes institutions : elles ne se rapportent aucunement à ces points historiques et politiques. Mais quand cela serait, que tous ces visionnaires se rassurent; car, dis-je, quand même l'allégorie d'Hiram se rapporterait à la politique, il est évident qu'alors elle serait bien plus favorable que nuisible à l'autorité royale, même despotique et absolue ; car elle commande la vengeance du meurtre d'un héros égorgé par trois rebelles ; et dans le rite moderne français, elle le commande au nom du plus juste des Rois juifs.

Quant
aux Lévites, outre les allégories personnelles que présentaient leurs mystères, ils en avaient aussi de matérielles; ce que nous conservons dans tous les rites, comme la pierre cubique, sous laquelle est caché le précieux Delta, qui porte gravé le nom du grand innommable Jéhovah.

Les faces de cette pierre cubique nous servent, comme les anciennes pierres monumentales, à nous rappeler les paroles sacrées de nos mystères et de nos Ordres. Nous en donnons une ici (Pl.VII) qui sert pour le rite Ec.'. A.'. et Ac.'. en 33 degrés; on y trouve l'essence de bien des rites. Les mots sacrés de passe sont, autant que possible, rectifiés d'après les meilleurs indices de M. Delaunay.

Outre l'allégorie de la pierre cubique,
les Lévites avaient aussi celle de la pierre angulaire, placée à l'angle du Temple mystique de Salomon, qui devait servir de modèle à tout parfait ouvrier, et qui, mystiquement dans nos travaux, est composée d'amour fraternel, de secours, de vérité, vertus nécessaires à tout initié qui veut parvenir aux degrés de perfection.

De pareilles allégories appartiennent aussi à d'autres dogmes et religions. Les Musulmans ont la pierre angulaire placée à l'angle du Temple de Caaba. appelée
Barktan, objet de leur profonde vénération. Des pierres mystiques sont encore en vénération, de nos jours, dans Jérusalem, sur le Moria, sur le Golgotha, revêtues de titres très augustes par la légende sacrée des Chrétiens.

A Padoue,
on baise avec vénération une pierre noire dans la chapelle de Saint-Antoine (67) ; une pareille se trouve à Venise, dans l'église de saint Marc ; à Rome, dans celle de saint Pierre, ainsi que dans différentes villes , les chrétiens baisent des colonnes ou des pierres incrustées dans les murailles ; ils imitent en cela les Musulmans, qui croiraient n'avoir pas satisfait au pèlerinage de la Mecque, s'ils n'avaient pas baisé plusieurs fois la même pierre angulaire.

D'après Suidas , les anciens Arabes adoraient, par des sacrifices, des libations, des fêtes, une pierre noire, haute de six pieds, large de deux, qui était sur une base dorée,
l'idole de Thusaré. Les Indiens, qui donnèrent à l'Asie une grande partie de leurs opinions religieuses, adorent des pierres qui ne deviennent sacrées et ne sont réputées être le siège de Brama, de Wichnou, de Schivan, qu'après les prières et cérémonies des Brames.

L
'allégorie de la pierre angulaire, et celle de la pierre de Pierre, sont les deux allégories les plus usitées par les orateurs de Rome moderne.

 

CHAPITRE VIII.

 


La restauration des Israélites, après la captivité de Babylone, se rattache à difFérens grades et rites maçonniques. — Les mystères maçonniques passent des Juifs aux Chrétiens. — Opinions des autres cultes introduites chez les Juifs, entr'autres, la Trinité des Perses et celle de Platon. — Différentes explications de la Trinité chez différentes nations ; rapport de cette croyance avec les mystères maçonniques du jour. — Jésus n'a jamais enseigné le dogme de la Trinité.


Les nouvelles institutions et les mystères des Lévites se durent conserver à Babylone pendant les soixante- dix ans que les Israélites y furent, esclaves, et jusqu'au temps où Cyrus (68), devenu Roi des Babyloniens, accorda la liberté aux Israélites. Cyrus, en sage politique, pour s'attacher ce peuple, protégea son retour en Judée, mit à sa tête Zorobabel, et lui fit remettre les vases sacrés et autres symboles qu'il avait dans le Temple, et qu'on lui avait pris lors de la destruction de la ville de Jérusalem.

Les Juifs, à leur rentrée dans la Judée, se disputèrent entr'eux sur la forme réelle de la réédification du Temple saint ; leurs discussions furent terminées par Darius, que l'Ecriture Sainte fait Roi de Perse.

Ce fait est commémoré dans le degré
du Chevalier d'Orient, dans celui du Prince de Jérusalem et autres ; il a rapport à ce qui est renfermé dans les chap. 5 et 6 du premier livre d'Esdras.

Les
Lévites ayant été troublés par les ennemis de leur dogme dans leurs travaux, introduisirent à ces époques reculées l'usage des épées ou des Rayons, dont nous nous servons dans certaines cérémonies. On trouve cet usage établi au ch. 18 dans Néhémia, qui fait partie de l'histoire d'Esdras.

v. 17. « Ceux qui bâtissaient la muraille et ceux qui chargeaient les porte-faix, travaillaient
chacun d'une main, et de l'autre ils tenaient l'épée. v. 18. » Car chacun de ceux qui bâtissaient était ceint sur ses reins d'une épée, et ils bâtissaient ainsi équipés. »

Ces différens passages doivent être pris
dans un sens allégorique ; ils se rapportent à la nouvelle institution apportée de Babylone, et qui trouvait alors dans la Judée de violens adversaires ; car il est impossible d'appliquer ces versets à des ouvriers de pratique.

Plusieurs Ordres et rites maçonniques commémorent ces deux versets, entr'autres l'Ecossais, dans son
Hiérophante, et plus particulièrement le rite français, dans son troisième Ordre, le Chevalier d'Orient, où tous les Frères, dans les travaux, tiennent le glaive de la main droite, et de la gauche la truelle.

Après la réédification de Jérusalem et du Temple saint,
les Lévites, comme tout le porte à croire, ajoutèrent aux Ordres et mystères pratiqués dans Babylone, des cérémonies nouvelles, et des commémorations qui leur rappelaient les bontés de Cyrus, leur délivrance, leur nouvelle régénération, sous la protection d'une nouvelle constitution théocratique, qui avait fait pendant bien des années leur bonheur, et qui n'était dans le fait que les institutions apportées d'Egypte par Moïse, qui les avait empruntées aux prêtres égyptiens.

L'unique but que se proposèrent
les prêtres hébreux dans les institutions qu'ils donnèrent au peuple pendant la captivité de Babylone, fut, dans le cas où il eût recouvré sa liberté, de rétablir leur domination et le conseil créé par Moïse, composé du Grand-Prêtre et des prêtres qui formaient un tribunal suprême, où se jugeaient en dernier ressort les grandes affaires de la nation juive.

Par la suite,
les Lévites retournés en Judée, après leur esclavage du temps des Machabées, portèrent à soixante et douze le nombre des prêtres-juges qui composaient ce conseil, qui prit le titre de grand Sanhédrin.

Ce corps qui jouissait
d'une autorité sans bornes, subsista dans Jérusalem jusqu'à sa ruine par les Romains. Les Juifs furent presque toujours soumis à la théocratie, et les Rois qu'ils eurent, n'étaient que des simulacres de l'autorité civile. On peut dire avec assurance que, malgré la guerre, les invasions et l'esclavage de ce peuple, l'autorité resta toujours dans les mains du Grand-Sacrificateur et de ses prêtres.

L'histoire de la restauration des Juifs après l'esclavage de Babylone, se rattache dans nos travaux aux Ch
de l'Epée, et Ecos de plusieurs rites; dans ces grades, le Vén est Cyrus, et le néophyte Zorobabel. Cette histoire se trouve aussi rappelée au grade Prin de Jérusalem, dans lequel le Vén est Zorobabel, et toutes les instructions sont relatives à ce fait; ce qu'on trouve aussi dans le Ch d'Orqui fait partie de l'Ec réformé, dont les instructions et les mots de passe sont relatifs à cette commémoration.

Ces mêmes commémorations
des fastes israélitiques se trouvent dans le M
Par , dans l'Elu de neuf, dans l'Elu de quinze et autres ordres et rites, dont les mystères tendent au recouvrement des libertés sacerdotales, ravies par des lois arbitraires, et au rétablissement des Israélites dans leur patrie après la captivité de Babylone.

Dans ces commémorations et mystères nouveaux,
les Lévites durent marquer une reconnaissance éternelle à Salomon, Cyrus et Zorobabel, qui se trouvent placés comme chefs symboliques de toutes ces institutions, où se conserve toujours pour dogme le culte de Jéhovah avec le bon et le mauvais principe.

Tout Frère peut se convaincre, par cet exposé, que les allégories, qui font la base d'une grande partie des grades mac
, sont la commémoration de l'histoire des Juifs, de leurs douze patriarches, qui précédèrent Moïse en Egypte, de leur départ de ce royaume, de leur pèlerinage dans le désert, de l'établissement de leur dogme par Moïse, de ses mystères, du secret qui les environnait, de leurs tribus, de leur gouvernement patriarchal, de leur entrée en Judée, terre promise par Moïse au nom de Dieu, de l'établissement de leurs Rois, de Salomon, de la faveur qu'il accorda aux Lévites et Sacrificateurs, de l'édification du Temple saint, de la grandeur de Salomon, de sa justice et de sa science, et de l'abus que firent du pouvoir les successeurs de Salomon (ce qui amena la destruction de Jérusalem et du Temple), de leur captivité dans Babylone, de leur délivrance par Cyrus, de leur nouveau rétablissement sous Zorobabel en Judée, et de la réédification de leur Temple.

Notre opinion se trouve appuyée par la Bibliothèque du Maçon, ou General Ahiman Rezon, Baltimore , 1817, dont nous donnerons des extraits en son temps. On y lit que
les fastes bibliques et actes des apôtres font tout l'édifice maçonnique; notre opinion se trouve aussi appuyée par celle de M. de Plane qui, dans
son apologie des Templiers, a démontré que les Juifs nous transmirent le dogme mac , quoique d'autres veuillent que les mystères mac, tels qu'on les pratique (69) à présent, aient pris naissance avec le christianisme , et que son dogme soit la religion de Jésus dans toute sa pureté ; car dans toutes ses instructions sont recommandées les vertus des anciens Chrétiens, et même une partie de ses mystères est fondée ou sur la religion chrétienne, ou sur quelques faits de l'histoire ecclésiastique.

 

Ce partage d'opinions nous oblige de mettre en évidence les preuves sur lesquelles elles s'appuient, afin que l'on sache si l'on doit croire que les Frères Maçons soient les vrais prêtres de Jésus et de sa lumière.

Le docteur Dodd, dans Smith's Works, a osé dire
qu'il ne voyait dans les prêtres que des Maçons ignorans qui faisaient, comme bien des initiés, des cérémonies qu'ils n'entendaient pas, et que le corps du clergé n'était qu'une branche bâtarde et rejetée des augustes mystères de la Mac adonhiramite. Et dans la Maçonnerie écossaise, comparée avec les trois professions, Orient de Londres, 1788, 1ere partie, pag. 81, à la note, il est dit : « Au moment où s'impriment ces Essais, on m'annonce qu'il vient de paraître un ouvrage très-curieux, où l'on a pour objet de prouver que les prêtres d'aujourd'hui ne sont absolument qu'une secte rejetée du sein de l'antique Maçonnerie. » Nous verrons par la suite sur quoi se fonde cette opinion.

S'il faut en croire la Bible,
les mystères des Juifs se sont conservés trente-deux siècles depuis la création du monde, c'est-à-dire, jusqu'au commencement de l'ère chrétienne. On peut aisément se convaincre qu'alors ils existaient encore ; car les premiers Chrétiens empruntèrent des Lévites, l'allégorie de la construction du Temple de Salomon ; elle figure continuellement dans les actes des premiers Chrétiens Juifs qui adaptèrent cette allégorie au système de leur nouvelle religion, en substituant au Temple de Salomon, que les Maçons du jour conservaient, la fiction d'une Eglise à élever au vrai Dieu.

Les premiers Chrétiens qui professaient la loi mosaïque avec celle de Jésus , s'appelaient entr'eux des Maçons. Saint Mathieu, ch. XVI, v. 16, 17, 18, dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, et je dis que
sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contr'elle, et je te donnerai la clé du royaume des cieux. » Saint Pierre, dans sa première Epître, va plus loin, quand il dit : « Je vais poser à Sion la principale pierre de l'angle, pierre choisie qui fait l'honneur principal de l'édifice ; quiconque croira en elle, ne sera pas confondu ».


Dernièrement, par un excès d'adulation mal entendue, l'abbé Bernier a voulu faire des Papes autant de Maçons. Peut-être a-t-il pris cette idée de M. l'abbé Grégoire, évêque de Blois, dans son ouvrage Sur l'Illustration de la Société des Frères-Hospitaliers. Voici ce que dit ce M. Bernier : « Les Papes sont des Pontifes (Faiseurs de ponts) et des Architectes spirituels qui bâtissent des ponts, à l'aide desquels les catholiques romains montent tout droit en paradis. » Nous trouverons les premiers Pères de l'Eglise à la tête des Maçons.

Treizième partie

Notes

(61) Dans le Tombeau de Jacques Molay, 2me. édit. de Paris, libelle dirigé et contre les Frères Maçons et contre les Jésuites, on lit que ces religieux avaient adopté des formules entièrement Maçon.'. Il rappelle à ce sujet l'ouvrage du capitaine Smith, où l'on voit que dans leurs grades, les initiales et les mots de passe sont les mêmes. Il fait connaître les crimes nombreux de cette société en analysant les décrets que tous les Rois de la terre ont rendus contre eux , nomme leurs ouvrages qui prêchent les doctrines qui ont enfanté ces crimes, et compte les révoltes, les conspirations et les guerres civiles qui leur sont dues. Ce fut en 1600 qu'ils se rendirent les apologistes du régicide, et peu d'années après l'assassinat du prince d'Orange. En 1586, après la prise d'Anvers par le duc de Parme, les Jésuites recueillirent précieusement les corps des scélérats qui avaient commis le crime, et les exposèrent à la vénération des fidèles. (Voyez la petite Histoire de la Belgique, par M.r Collin ; Bruxelles , 1826.

(62) Toutes les institutions religieuses eurent dans l'antiquité leur préparation aux initiations. Les prêtres catholiques ont les jeûnes, etc., et les jésuites des préparations prises des prêtres égyptiens.

(63) Tous ces noms ont servi aux rêveries des Maçons cabalistes et des Rosé-Croix alchimistes.

(64) Nous avons été surpris de trouver cette assertion dans le Tuileur de l'Ec.'., par M. Delaunay., dans sa réimpression de 1821, à sa nouvelle conclusion, page 253.

(65) Plusieurs momies ont la tête ceinte de guirlandes de feuilles d'Acacia ou du Sount ; les inities égyptiens, après leur mort, en étaient couronnés. Ainsi l'on retrouve toujours des analogies avec les Juifs et les Chrétiens.

(66) On trouvera à la suite, qu'une infinité de Saints Evêques furent Grands-Maîtres des Maçons.

(67)  Cette chapelle, d'une architecture très élégante, ornée d'excellens bas-reliefs des plus célèbres artistes du 16e siècle, comme Sansovino et autres , porte sur le fronton une inscription tout-à-fait maçonnique : elle contient les doctrines des premiers Chrétiens, Esséniens, Gnosticiens : Qaerite et invenietis, petite et accipïeti, pulsate et aperietur vobis.

68  Cyrus, par les conseils de son père Cambyse, apprit les sciences des prêtres et des augures avec la divination ; il fut initié dans les anciens mystères des philosophes ; il devait regarder comme bon tout culte à l'Auteur de la nature. Xénophon, Cyropédie, liv. I , 25 et 27.

69 Bien de rites maçon.-, se croient être les successeurs des Templiers.

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

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