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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 20:01

 

 

 

 

Abrégé de l'origine de tous les cultes 4

par Charles-François Dupuis

1830

1ère partie

2ème partie

3ème partie  

CHAPITRE II.

Universalité du culte rendu à la Nature,

prouvé par l'histoire

et par les monuments politiques et religieux.

3ème partie

Il en fut de même du nombre sept. Tel le chandelier à sept branches, qui représentait le système planétaire dans le temple de Jérusalem; les sept enceintes du temple ; celles de la ville d'Ecbatane, également au nombre de sept, et teintes de couleurs affectées aux planètes; les sept portes de l'antre de Mithra ou du Soleil; les sept étages de la tour de Babylone, surmontés d'un huitième qui représentait le Ciel, et qui servait de temple à Jupiter; les sept portes de la ville de Thèbes , portant chacune le nom d'une planète; la flûte aux sept tuyaux, mise entre les mains du Dieu qui représente le grand tout ou la Nature, Pan; la lyre aux sept cordes, touchée par Apollon ou par le Dieu du Soleil; le livre des Destins, composé de sept tablettes; les sept anneaux prophétiques des Brachmanes, où était gravé le nom d'une planète; les sept pierres consacrées aux mêmes planètes en Laconie; la division en sept castes, adoptée par les Égyptiens et les Indiens dès la plus haute antiquité ; les sept idoles que les Bonzes portent tous les ans en pompe dans sept temples différents ; les sept voyelles mystiques qui formaient la formule sacrée proférée dans les temples des planètes; les sept pyrées ou autels du monument de Mithra ; les sept Amchaspands ou grands génies invoqués par les Perses ; les sept archanges des Chaldéens et des Juifs; les sept tours résonnantes de l'ancienne Byzance; la semaine chez tous les peuples, ou la période de sept jours consacrés chacun à une planète ; la période de sept fois sept ans chez les Juifs; les sept sacrements chez les Chrétiens, etc. C'est surtout dans le livre astrologique et cabalistique, connu sous le nom d'Apocalypse de Jean, qu'on retrouve les nombres douze et sept répétés à chaque page. Le premier l'est quatorze fois, et le second vingt-quatre.

Le nombre trois cent soixante, qui est celui des jours de l'année, sans y comprendre les épagomènes, fut aussi retracé par les trois cent soixante dieux qu'admettait la théologie d'Orphée ; par les trois cent soixante coupes d'eau du Nil, que les prêtres égyptiens versaient, une chaque jour, dans un tonneau sacré qui était dans la ville d'Achante ; par les trois cent soixante Éons ou génies des gnostiques; par les trois cent soixante idoles placées dans le palais du Daïri au Japon ; par les trois cent soixante petites statues qui entouraient celle d'Hobal ou du dieu Soleil, Bel, adoré par les anciens Arabes; par les trois cent soixante chapelles bâties autour de la superbe mosquée de Balk, élevée par les soins du chef de la famille des Barmécides; par les trois cent soixante génies qui saisissent l'âme à la mort, suivant la doctrine des Chrétiens de saint Jean ; par les trois cent soixante temples bâtis sur la montagne Lowham à la Chine ; par le mur de trois cent soixante stades, dont Sémiramis environna la ville de Bélus ou du Soleil, la fameuse Babylone. Tous ces monuments nous retracent la même division du Monde, et du cercle divisé en degrés que parcourt le Soleil. Enfin la division du zodiaque en vingt-sept parties, qui exprime les stations de la Lune, et en trente-six, qui est celle des décans, furent pareillement l'objet des distributions politiques et religieuses.

Non seulement les divisions du Ciel, mais les constellations elles-mêmes, furent représentées dans les temples, et leurs images consacrées parmi les monuments du culte et sur les médailles des villes. La belle étoile de la Chèvre, placée aux cieux dans la constellation du Cocher, avait sa statue en bronze dorée dans la place publique des Phliassiens. Le Cocher lui-même avait ses temples, ses statues, ses tombeaux, ses mystères en Grèce, et il y était honoré sous les noms de Myrtile, d'Hippolyte, de Sphéroeus, de Cillas , d'Érecthée , etc.

On y voyait aussi les statues et les tombeaux des Atlantides ou des Pléiades, Steropé, Phœdra, etc.

On montrait près d'Argos le tertre qui couvrait la tête de la fameuse Méduse, dont le type est aux cieux, sous les pieds de Persée.

La Lune ou la Diane d'Éphèse para sa poitrine de la figure du Cancer, qui est un des douze signes, et le domicile de cette planète. L'Ourse céleste, adorée sous le nom de Calysto, et le Bouvier sous celui d'Arcas, avaient leur tombeau en Arcadie, près des autels du Soleil.

Ce même Bouvier avait son idole dans l'ancienne Byzance, ainsi qu'Orion, le fameux Nembrod des Assyriens : ce dernier avait son tombeau à Tanagre en Béotie.

Les Syriens avaient consacré dans leurs temples les images des poissons, un des signes célestes.

Les constellations Nesta ou l'Aigle, Aiyûk ou la Chèvre, Yagutho ou les Pléiades, et Suwaha ou Al-hauwaa, le Serpentaire, eurent leurs idoles chez les anciens Sabéens. On trouve encore ces noms dans le commentaire de Hyde sur Ulug-Beigh.

Le système religieux des Égyptiens était tout entier calqué sur le Ciel, si nous en croyons Lucien, et comme il est aisé de le démontrer.

En général, on peut dire que tout le Ciel étoilé était descendu sur le sol de la Grèce et de l'Égypte pour s'y peindre, et y prendre un corps dans les images des dieux, soit vivantes soit inanimées.

La plupart des villes étaient bâties sous l'inspection et sous la protection d'un signe céleste. On tirait leur horoscope : de là les images des Astres empreintes sur leurs médailles. Celles d'Antioche sur l'Oronte représentent le Bélier avec le croissant de la Lune; celle des Marmétins , l'image du Taureau ; celle des rois de Comagène, le type du Scorpion ; celles de Zeugma et d'Anazorbe, l'image du Capricorne. Presque tous les signes célestes se trouvent sur les médailles d'Antonin ; l'étoile Hespérus était le sceau public des Locriens, Ozoles et Opuntiens.

Nous remarquons pareillement que les fêtes anciennes sont liées aux grandes époques de la Nature et au système céleste. Partout on retrouve les fêtes solsticiales et équinoxales. On y distingue surtout celle du solstice d'hiver : c'est alors que le Soleil commence à renaître, et reprend sa route vers nos climats; et celle de l'équinoxe du printemps : c'est alors qu'il reporte dans notre hémisphère les longs jours , et la chaleur active et bienfaisante qui met en mouvement la végétation , qui en développe tous les germes, et qui mûrit toutes les productions de la terre. Noël et Pâques chez les Chrétiens, adorateurs du Soleil sous le nom de Christ, substitué à celui de Mithra, quelque illusion que l'ignorance ou la mauvaise foi cherche à se faire, en sont encore une preuve subsistante parmi nous. Tous les peuples ont eu leurs fêtes des quatre-temps ou des quatre saisons.

On les retrouve jusque chez les Chinois. Un de leurs plus anciens empereurs, Fohi, établit des sacrifices dont la célébration était fixée aux deux équinoxes et aux deux solstices. On éleva quatre pavillons aux Lunes des quatre saisons.

Les anciens Chinois, dit Confucius, établirent un sacrifice solennel en l'honneur de Chang-Ty, au solstice d'hiver, parce que c'est alors que le Soleil, après avoir parcouru les douze palais, recommence de nouveau sa carrière pour nous distribuer sa bienfaisante lumière.

Ils instituèrent un second sacrifice dans la saison du printemps, pour le remercier en particulier des dons qu'il fait aux hommes par le moyen de la terre. Ces deux sacrifices ne peuvent être offerts que par l'empereur de la Chine, fils du Ciel.

Les Grecs et les Romains en firent autant, à peu près pour les mêmes raisons.

Les Perses ont leur Neurouz ou fête du Soleil dans son passage sous le Bélier ou sous le signe de l'équinoxe du printemps, et les Juifs leur fête du passage sous l'Agneau. Le Neurouz est une des plus grandes fêtes de la Perse. Les Perses célébraient autrefois l'entrée du Soleil dans chaque signe, au bruit des instruments de musique.

Les anciens Égyptiens promenaient la vache sacrée sept fois autour du temple, au solstice d'hiver. A l'équinoxe du printemps, ils célébraient l'époque heureuse où le feu céleste venait tous les ans embraser la nature.

Cette fête du feu et de la lumière triomphante, dont notre feu sacré du samedi saint et notre cierge pascal retracent encore l'image, existait dans la ville du Soleil, en Assyrie , sous le nom de fête des Bûchers.

Les fêtes célébrées par les anciens Sabéens en honneur des planètes étaient fixées sous le signe de leur exaltation ; quelquefois sous celui de leur domicile, comme celle de Saturne chez les Romains l'était en décembre sous le Capricorne, domicile de cette planète. Toutes les fêtes de l'ancien calendrier des pontifes sont liées au lever ou au coucher de quelque constellation ou de quelque étoile, comme on peut s'en assurer par la lecture des fastes d'Ovide.

C'est surtout dans les jeux du cirque, institués en honneur du dieu qui distribue la lumière, que le génie religieux des Romains et les rapports de leurs fêtes avec la Nature se manifestent. Le Soleil, la Lune, les Planètes, les Éléments, l'Univers et ses parties les plus apparentes, tout y était représenté par des emblèmes analogues à leur nature. Le Soleil avait ses chevaux, qui, dans l'Hippodrome, imitaient les courses de cet astre dans les cieux.

Les champs de l'Olympe étaient représentés par une vaste arène consacrée au Soleil. Ce dieu y avait au milieu son temple, surmonté de son image. Les limites de la course du Soleil, l'orient et l'occident, y étaient tracées, et marquées par des bornes placées vers les extrémités du cirque.  

Les courses se faisaient d'orient en occident, jusqu'à sept tours, à cause des sept planètes.

Le Soleil et la Lune avaient leur char, ainsi que Jupiter et Vénus. Les conducteurs des chars étaient vêtus d'habits de couleur analogue à la teinte des divers éléments. Le char du Soleil était attelé de quatre chevaux, et celui de la Lune de deux.

On avait figuré dans le cirque le zodiaque par douze portes ; on y retraça aussi le mouvement des étoiles circompolaires ou des deux Ourses.

Dans ces fêtes tout était personnifié : la Mer ou Neptune, la Terre ou Cérés, ainsi que les autres éléments. Ils y étaient représentés par des acteurs qui y disputaient le prix.

Ces combats furent, dit-on, inventés pour retracer l'harmonie de l'Univers, du Ciel, de la Terre et de la Mer.

On attribue à Romulus l'institution de ces jeux chez les Romains, et je crois qu'ils étaient une imitation des courses de l'Hippodrome des Arcadiens et des jeux de l'Élide.

Les phases de la Lune furent aussi l'objet de fêtes, et surtout la néoménie ou la lumière nouvelle dont se revêt cette planète au commencement de chaque mois; car le dieu Mois eut ses temples, ses images et ses mystères. Tout le cérémonial de la possession d'Isis, décrite dans Apulée, se rapporte à la Nature, et en retrace les diverses parties.

Les hymnes sacrés des Anciens ont le même objet, si nous en jugeons par ceux qui nous sont restés, et qu'on attribue à Orphée: Quel qu'en soit l'auteur, il est évident qu'il n'a chanté que la Nature.

Un des plus anciens empereurs de la Chine, Chun, fait composer un grand nombre d'hymnes qui s'adressent au Ciel, au Soleil, à la Lune, aux Astres, etc. Il en est de même de presque toutes les prières des Perses contenues dans les livres zends. Les chants poétiques des anciens auteurs, de qui nous tenons les théogonies, connus sous les noms d'Orphée, de Linus, d'Hésiode , etc., se rapportent à la Nature et à ses agents. « Chantez, dit Hésiode aux Muses, les dieux immortels, enfants de la Terre et du Ciel étoilé, dieux nés du sein de la Nuit, et qu'a nourris l'Océan; les Astres brillants, l'immense voûte des cieux et les dieux qui en sont nés; la Mer, les Fleuves, etc. »

Les chants d'Iopas, dans le repas que Didon donne aux Troyens, contiennent les sublimes leçons du savant Atlas sur la course de la Lune et du Soleil, sur l'origine des hommes, des animaux, etc. Dans les pastorales de Virgile, le vieux Silène chante le chaos et l'organisation du monde; Orphée en fait autant dans les Argonautiques d'Apollonius; la cosmogonie de Sanchoniaton ou celle des Phéniciens cache sous le voile de l'allégorie les grands secrets de la Nature, que l'on enseignait aux initiés. Les philosophes qui ont succédé aux poètes qui les précédèrent dans la carrière de la philosophie, divinisèrent toutes les parties de l'univers, et ne cherchèrent guère les dieux que dans les membres du grand Dieu ou du grand tout appelé Monde, tant l'idée de sa divinité a frappé tous ceux qui ont voulu raisonner sur les causes de notre organisation et de nos destinées.

Pythagore pensait que les corps célestes étaient immortels et divins ; que le Soleil, la Lune et tous les Astres étaient autant de dieux qui renfermaient avec surabondance la chaleur, qui est le principe de la vie. Il plaçait la substance de la Divinité dans ce feu Éther, dont le Soleil est le principal foyer.

Parménide imaginait une couronne de lumière qui enveloppait le Monde, il en faisait aussi la substance de la Divinité, dont les Astres partageaient la Nature. Alcméon de Crotone faisait résider les dieux dans le Soleil, dans la Lune et dans les autres Astres. Antisthène ne reconnaissait qu'une seule Divinité, la Nature. Platon attribue la Divinité au Monde, au Ciel ; aux Astres et à la Terre. Xénocrate admettait huit grands dieux, le Ciel des fixes et les sept Planètes. Héraclide de Pont professa la même doctrine. Théophraste donne le titre de causes premières aux Astres et aux signes célestes. Zénon appelait aussi dieux l'Éther, les Astres, le Temps et ses parties. Cléanthe admettait la dogme de la divinité de l'Univers, et surtout du feu Éther, qui enveloppe les sphères et les pénètre. La Divinité toute entière, suivant ce philosophe, se distribuait dans les Astres, dépositaires d'autant de portions de ce feu divin. Diogène le babylonien rapportait toute la mythologie à la Nature ou à la physiologie. Chrysippe reconnaissait le monde pour Dieu. Il faisait résider la substance divine dans le feu Éther, dans le Soleil, dans la Lune et dans les Astres, enfin dans la Nature et ses principales parties.

Anaximandre regardait les Astres comme autant de dieux ; Anaximène donnait ce nom à l'Éther et à l'Air ; Zénon, au monde en général, et au Ciel en particulier.

Nous ne pousserons pas plus loin nos recherches sur les dogmes des anciens philosophes, pour prouver qu'ils ont été d'accord avec les plus anciens poètes, avec les théologiens qui composèrent les premières théogonies, avec les législateurs qui réglèrent l'ordre religieux et politique, et avec les artistes qui élevèrent les premiers des temples et des statues aux dieux.

Il reste donc démontré, d'après tout ce que nous venons de dire, que l'Univers et ses parties, c'est-à-dire, la Nature et ses agents principaux, ont non seulement dû être adorés comme dieux, mais qu'ils l'ont été effectivement ; d'où il résulte une conséquence nécessaire; savoir : que c'est par la Nature et ses parties, et par le jeu des causes physiques, que l'on doit expliquer le système théologique de tous les anciens peuples ; que c'est sur le Ciel, sur le Soleil, sur la Lune, sur les Astres, sur la Terre et sur les Éléments que nous devons porter nos yeux si nous voulons retrouver les dieux de tous les peuples, et les découvrir sous le voile que l'allégorie et la mysticité ont souvent jeté sur eux, soit pour piquer notre curiosité, soit pour nous inspirer plus de respect.

Ce culte ayant été le premier et le plus universellement répandu , il s'ensuit que la méthode d'explication qui doit être employée la première et le plus universellement, est celle qui porte toute entière sur le jeu des causes physiques et sur le mécanisme de l'organisation du Monde. Tout ce qui recevra un sens raisonnable, considéré sous ce point de vue ; tout ce qui, dans les poëmes anciens sur les dieux et dans les légendes sacrées des differents peuples, contiendra un tableau ingénieux de la Nature et de ses opérations, est censé appartenir à cette religion que j'appelle la religion universelle.

Tout ce qui pourra s'expliquer sans effort par le système physique et astronomique doit être regardé comme faisant partie des aventures factices que l'allégorie a introduites dans les chants sur la Nature. C'est sur cette base que repose tout le système d'explication que nous adoptons dans notre ouvrage. On n'adora, avons- nous dit, on ne chanta que la Nature, on ne peignit qu'elle : donc c'est par elle qu'il faut tout expliquer : la conséquence est nécessaire.

5e partie

Posté par Adriana Evangelizt

 

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