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4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 18:04

Les druides, cauchemar des Romains

Par Jean Markale

Plutôt que d'une affaire purement religieuse, l'élimination des druides est une manoeuvre politique dirigée contre une classe sacerdotale respectée, capable d'entraîner la population à la résistance contre l'envahisseur.



En -58, Jules César se voit confier par le Sénat les pleins pouvoirs militaires sur la Gaule cisalpine, la Transalpine et l'Illyrie. Dans son ensemble, la Gaule compte alors environ 12 millions d'habitants, dispersés en 64 territoires indépendants les uns des autres. Sept années de campagnes militaires sont nécessaires au général pour soumettre le territoire : en -51, la Gaule tout entière fait soumission à Rome.

Champions du syncrétisme religieux, les Romains, comme toujours, ne vont pas imposer leurs dieux. A Rome, une dizaine de religions sont pratiquées : on vénère aussi bien l'Egyptienne Isis que Mithra le Perse. Alors, en Gaule, Jules César va commencer par étudier la religion celtique, dont il donne dans sa Guerre des Gaules de nombreux détails. Il demeure à ce sujet notre meilleur informateur. « Les druides, écrit-il, veillent aux choses divines, s'occupent des sacrifices publics et privés, réglementent ce qui concerne la religion. Un grand nombre de jeunes gens viennent s'instruire chez eux, et ils bénéficient d'une grande considération. En effet, ce sont eux qui tranchent tous les différends, publics et privés, et lorsqu'un crime a été commis, quand il y a eu meurtre, quand il y a contestation au sujet d'un héritage ou de limites, ce sont eux qui décident, qui évaluent les dommages et les peines. Si un individu ou un peuple n'accepte pas leur décision, ils lui interdisent les sacrifices, châtiment qui semble le plus grave chez les Gaulois. Les druides ont coutume de ne pas aller à la guerre et de ne pas payer d'impôts comme le font les autres Gaulois. Ils sont dispensés de service militaire et de toute autre obligation. »

En principe, chaque tribu, ou chaque peuple (les deux termes sont synonymes) a son druide placé au sommet de la hiérarchie, ce qui n'empêche nullement la présence à ses côtés d'auxiliaires chargés de diverses spécialisations, tels les bardes, poètes et historiens, témoins de la mémoire ancestrale, et les vates, les devins, qui ont pour mission de prédire l'avenir. Les auteurs grecs et latins les nomment tout à tour « philosophes » ou « mages » ou même « poètes chantants ». Ce qui est certain, c'est que le druide proprement dit est avant tout le maître de la spiritualité et de la connaissance. Diodore de Sicile, très informé sur la question, précise qu'aucun sacrifice ne peut se faire sans son assistance. Et par « sacrifice », il faut entendre rituel religieux aussi bien que civil, le sacré et le profane faisant partie d'un même domaine.

Chaque fois que les auteurs antiques parlent des druides, ils le font toujours avec une certaine admiration. En aucun cas, ils ne les confondent avec des sorciers de bas étage. Le druide éduen Diviciacos, dont César décrit abondamment le rôle politique, est mentionné par Cicéron qui se flatte de l'avoir connu et d'avoir longuement discuté avec lui : « Il prétendait connaître les lois de la nature, ce que les Grecs appellent physiologie, et il prédisait l'avenir, soit par les augures, soit par des conjectures. » Des auteurs plus tardifs en font même des métaphysiciens et des mathématiciens.

Cette classe sacerdotale druidique comprend des prêtres, des devins et des poètes philosophes, pratiquant la théologie et les spéculations métaphysiques, présidant les sacrifices, animant le culte et les rituels divers, transmettant par oral la doctrine aux disciples, et réglant la vie politique de la communauté comme intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible. Cette religion est présente dans toute l'Europe occupée par les peuples celtes. Elle est unique, et cela suppose que la classe sacerdotale soit fortement structurée, selon des principes hiérarchiques immuables que César décrit ainsi : « A tous ces druides commande un chef unique qui exerce une autorité suprême sur eux. Quand ce chef meurt, si l'un d'eux l'emporte en dignité, il lui succède, mais si plusieurs sont à égalité, ils se disputent la première place par le suffrage des druides, parfois même par les armes. »

Il existe aussi une sorte de concile. « A une certaine époque de l'année, les druides se réunissent en un lieu consacré du pays des Carnutes, que l'on tient pour le centre de toute la Gaule. Là convergent de toutes parts ceux qui ont des contestations, et ils se soumettent à leur avis et à leur jugement. » Si l'on comprend bien, le sanctuaire du pays des Carnutes représente un centre symbolique et sacré que les Celtes appellent le nemeton. Est-ce Saint-Benoît-sur-Loire, ou Fleury-sur-Loire, comme on l'a souvent proposé ? Ou bien Suèvres, dans l'actuel Loir-et-Cher ? Personne n'en sait rien, mais cet endroit a joué un grand rôle dans l'histoire de la Gaule. Car ce sont les druides qui ont tenté de maintenir l'unité des peuples celtes face à l'occupant.

En 43, un siècle après la guerre des Gaules, l'empereur Claude organise de violentes persécutions contre les druides et décide finalement d'interdire leur culte. Un certain nombre d'entre eux vont se réfugier à l'extrême ouest de l'Europe, en Angleterre et en Irlande. L'expansion du christianisme aura raison des derniers de cette caste qui garde encore bien des secrets : certains druides deviendront alors prêtres.

Comprendre

Druide


Le mot se compose d'un préfixe superlatif, dru et du dérivé celtique qui a donné le latin videre. Les druides sont donc les "très voyants" ou les "très savants", ce qui correspond bien à leurs fonctions.

Sources Historia

 

Posté par Adriana Evangelizt


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commentaires

C
Nous, Henry V de la Croix de Frôlois descendons des Sicambres, celtes dont certains druides...
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