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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 02:19

TEXTE ET DOCTRINE DE L' ÉVANGILE DE JUDAS

 

1. Découverte et publication du manuscrit de "L'Évangile de Judas".

Un évangile encore inconnu vient d' être publié partiellement en anglais (The gospel of Judas) par le National géographic sociéty à Washington le 5 avril 2006. Il sera bientôt publié en allemand et en français. Cet évangile est signé  "Judas", mais comme bien des textes de la Bible, il n'a pas été rédigé par celui dont il porte le nom. 

C'est un manuscrit sur papyrus découvert dans une grotte du désert de haute Égypte dans les années 70. Il comporte 25 feuillets en assez mauvais état. Il est passé de main en main dans le monde trouble des antiquaires. En 2001, Mario Jean Roberty achète le  document pour la Fondation Maecenas, de Bâle, qu'il dirige. Il confie l'étude du texte à une équipe de chercheurs sous la direction du professeur Rodolphe Kasser, Le texte a été authentifié par la datation au carbone 14 et par l'analyse de l'encre du manuscrit. Le manuscrit  est écrit en copte dialectal, l'antique langue des chrétiens d'Égypte. Il a été restauré et traduit par Rodolphe Kasser ancien professeur de coptologie à l'université de Genève.

2. Origine de "L'Évangile de Judas"

Le manuscrit est du 3ème ou du début du 4ème siècle. Le texte copte est une traduction d'un texte grec perdu composé entre 130 et 180 après J.C. Il était connu par St Irénée, premier évêque de Lyon, vers l'an 180. Celui ci en parle dans son traité "Contre les hérésies" en dénonçant le caractère hérétique de cet évangile qui est inspiré par le gnosticisme.

Selon Irénée, l’Évangile de Judas serait l’œuvre principale d’une secte appelée « Les Caïnites » (les héritiers de Caïn). En parlant de cette secte, Iréné a écrit :  «ils déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accomplit le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce genre, qu’ils ont appelé l’Évangile de Judas». 

3. La relation entre Jésus et Judas

Ce texte donne une présentation de la relation entre Jésus et Judas très différente de celle qui se trouve dans les textes du Nouveau Testament. Il montre Judas non pas comme un traître, mais comme l'apôtre le plus proche de Jésus, le seul qui ait vraiment  compris son message.

Judas a accompli la volonté divine en livrant Jésus. Cet évangile présente Judas comme un initié. Il savait que le sacrifice de Jésus était indispensable à la rédemption du monde. Disciple bien aimé de Jésus, il aurait eu la plus difficile des missions à accomplir : livrer Jésus . En livrant Jésus, il aurait suivi une demande de Jésus.

4. Le contenu du texte de L'évangile de Judas

Le texte débute par ces mots: «Voici la parole cachée de la révélation dont Jésus s'est entretenu avec Judas Iscariote pendant une semaine trois jours avant qu'il ne célèbre la Pâques.» Le récit commence par montrer Jésus qui rejoint ses disciples en train de prépare la Pâque. Jésus leur explique que la Pâque est inutile, mais ils ne comprennent pas, sauf Judas. Jésus demande alors à Judas de le livrer. Le texte comporte une longue conversation entre Jésus et Judas. Jésus dit à Judas  "Écarte-toi des autres. Je t’enseignerai les mystères du royaume. Tu pourras l’atteindre, mais pour cela, tu souffriras beaucoup".  Il se termine par la rencontre entre Judas et Jésus quand on vient l'arrêter.

Jésus révèle le vrai Dieu qui est bon et qui veut sauver le monde. Mais pour cela le sacrifice de Jésus est nécessaire, et c'est pourquoi il  demande à Judas de le livrer. Jésus a choisi Judas pour accomplir son destin et le libérer de son corps matériel, de son enveloppe terrestre. Jésus dit à Judas : "Tu surpassera tous les autres, car tu sacrifieras l'homme qui me sert d'habit". Comment interpréter cette phrase ? Elle est typique de la conception gnostique. Les gnostiques cherche la manière de libérer leur énergie vitale du corps matériel dans lequel l'âme est emprisonnée.    

5. La gnose

La gnose est un courant de pensée complexe qui a pris des formes  diverses  et comporte différents aspects. C'est d'abord  une philosophie ésotérique ou l'on trouve le salut par l'initiation aux mystères cachés. C' est aussi  une conception dualiste qui oppose l'esprit et la matière qui est mauvaise, en particulier l'âme est emprisonnée dans un corps mauvais.

Pour la gnose, le Dieu véritable est caché aux yeux des hommes par un dieu inférieur créateur du monde, le dieu de la Bible. La gnose rejette  donc le dieu de l'Ancien testament qu'elle considère comme un démiurge diabolique. Ce démiurge est responsable de toute les imperfections du monde. Le monde crée est infecté par le mal, les ténèbres et le péché. Pour la gnose, Jésus est un maître spirituel chargé de guider les hommes vers la connaissance du vrai Dieu caché.  

Le mouvement gnostique est apparu au alentour de 70 après J-C et c'est développé jusqu'au 4ème siècle. Il comprend de nombreuses sectes. Le monde chrétien était très divers à ses début. Après 313, date ou le culte chrétien est autorisé par l'empire romain, l'Église à écarté les textes gnostiques du canon officiel des textes bibliques et les appelé apocryphes. Beaucoup de manuscrits de ces textes ont peu à peu disparu. 

LA SECTE DES CAÏNITES  

L’Évangile de Judas est l’œuvre principale d’une secte gnostique appelée « Les Caïnites » (les héritiers de Caïn). Quelqu'un de bien informé (Jean Paul) m'a envoyé une documentation précise sur cette secte.

          

Les Caïnites, membres d'une secte apparue vers l'an 159, vénéraient Caïn et les Sodomites, et pos­sédaient un évangile de Judas dans lequel ce dernier était présenté comme un initié ayant trahi Jésus, à sa demande, pour assurer la rédemption de l'humanité. Le 2ème évêque de Lyon, Saint Irénée (v. 130-208) dénonça cet évangile comme hérétique : « ils (les Caïnites) déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accompli le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce genre, qu’ils ont appelé l’Evangile de Judas » (Adversus Haereses). Dans son Panarion (1,31), Épiphane de Salamine (v. 315-403) confirme que cet « évangile » fait partie des écritures de la secte gnostique des Caïnites. Les Caïnites avaient pour Judas une vénération particulière et le louaient comme un homme admirable : le plus illustre des fils de Caïn.

 

Selon les conceptions gnostiques, le créateur, le démiurge, est un dieu mauvais, le malin, responsable de toutes les imperfections du monde. Pour les Caïnites, Judas seul savait le mystère de la créa­tion des hommes et c'est pour cela qu'il avait livré le Christ à ses ennemis. Par là il avait rendu un grand service à l'humanité, car le Christ voulait réconcilier les hommes avec le Dieu créateur, alors qu'il fallait, au contraire, envenimer la haine des hommes contre celui-ci. La mort de Jésus devant procurer de grands biens au monde, Judas avait fait une bonne action en la précipitant. 

 

Une copie de la version plus ancienne rédigée en grec, a été découverte par un paysan près de El Minya dans le désert égyptien en 1978. Elle fait partie d'un papyrus d'une soixantaine de feuillets (entre 62 et 66 suivant les sources) appelé « Codex de Tchacos », qui contient également 2 autres textes apocryphes : l'Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques. L’évangile de Judas, écrit en copte dialectal (sahidique), restauré et traduit par Rodolphe Kasser, ancien professeur de coptologie à l'université de Genève, et publié à Washington le 5 avril 2006 par la revue américaine The National Geographic, a été authentifié comme datant du IIIe siècle ou du début du IVe.

 

Plusieurs sectes antérieures au caïnisme avaient expliqué l'origine du bien et du mal en supposant une intelligence bienfaisante, qui tirait de son sein des esprits heureux, in­nocents, et une intelligence malfaisante, qui emprisonnait ces esprits dans des organes matériels. Mais d'où venait la différence qui existe entre les esprits et les caractères ? Cette différence restait toujours un mystère, quand, parmi les sectateurs des deux principes, s'éleva quelqu'un qui entreprit de donner cette explication. Selon lui, les deux principes avaient produit Adam et Eve, puis chacun d'eux ayant revêtu un corps, avait eu com­merce avec Eve ; de cette union étaient sortis des enfants qui avaient le caractère de la puissance à laquelle ils devaient la vie. Par ce moyen on comprenait la différence du ca­ractère de Caïn et d'Abel et de tous les hommes. Comme Abel s'était montré très soumis au Dieu créateur de la terre, il était regardé comme l'ouvrage d'un Dieu qu'ils appelaient Histère. Au contraire, Caïn, le meurtrier d'Abel, était l'ouvrage de la sagesse et du prin­cipe supérieur ; il devait être vénéré comme  le premier des sages.

 

Les partisans de cette doctrine, conséquents avec eux-mêmes, ho­noraient tous ceux que l'Ancien Testament avait condamnés : Caïn, Esaü, Coré, les So­domites ; ils les regardaient comme des enfants de la sagesse et des ennemis du principe créa­teur. Dans leurs livres saints, comme l'Evangile de Judas et le récit de l'Ascension de saint Paul, les Caïnites avaient inséré des choses horribles. Ils prétendaient que la perfection consistait à commettre le plus d'infamies possibles. D’après Théodoret (+ vers 453/458), ils affirmaient que chacune des actions infâmes avait un ange tutélaire qu’ils invoquaient en la commettant. Une femme de cette secte, nommée Quintille, étant venue en Afrique du temps de Tertullien (155-225), s'y fit beaucoup d'adeptes, qui pri­rent le nom de quintillianistes. Tertullien indique que Quintille avait ajouté des pratiques abo­minables aux infamies des Caïnites. 

 

 

LA TRAHISON DE JUDAS

Ce texte donne donc une interprétation  de la "trahison" de Jésus par Judas très différente de celle des Évangiles canoniques. Mais selon Rodolphe Kasser qui a restauré et traduit le texte, l'Évangile de Judas, qui est du milieu du 2ème siècle,  ne donne aucune information historique nouvelle sur Judas. C'est une interprétation gnostique postérieure aux évènements. Il ne remet pas en question le Nouveau Testament.

La trahison de Judas selon les évangiles "canoniques"

 Selon les évangiles synoptiques et l'évangile de St Jean, la cupidité et la possession diabolique seraient les motifs de la trahison de Judas. 

Mais certains exégètes donnent une autre explication de la trahison de Judas à partir de son nom Judas " L'Iscariote" qui pourrait signifier qu'il était un "sicaire", à savoir un membre des "Zélotes". Ceux ci voulaient chasser les occupants romains par des actions terroristes. Judas aurait suivi Jésus en croyant qu'il serait le "Messie" qui rétablirait le royaume juif, alors que Jésus annonçait que son Royaume n'était pas de ce monde. Judas déçu l'aurait livré comme traître à sa cause.

LA MORT DE JUDAS : suicide ou accident ?

 Selon les textes du Nouveau Testament, il y a deux versions différentes de la mort de Judas.

D'après l'Évangile de Mathieu 27/3-10, Judas pris de remord se serait pendu après avoir rendu les deniers d'argent aux grands prêtres qui les lui avaient donnés. Ceux ci, avec cet argent, achetèrent un champ.

Dans les Actes des apôtres 1/16-19, Pierre raconte que Judas, ayant acquis un champ avec le salaire de son iniquité, est tombé la tête en avant, s'est rompu par le milieu du corps et toutes ses entrailles se sont répandues.

Nous ne savons pas encore ce que dit à ce sujet l'Évangile de Judas. Mais d'après Mario J. Roberty, directeur de la Fondation Maecenas, Judas ne s'est pas pendu après avoir livré Jésus.

La contradiction sur la mort de Judas  http://www.anti-religion.net/mort_judas.htm 

Sources : Catholique Nanterre

Posté par Adriana Evangelizt

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commentaires

E
Est-ce que tu sais que Jésus-Christ t'aime et te cherche ?
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